Michel Onfray ou l’ouverture au dialogue avec autrui (entretien dans la revue « éléments »)
Pauvre Michel Onfray ! Qu'il est difficile d'être sensé, cultivé, lucide et ouvert au dialogue dans la région européenne France. Affirmer la nécessité du patriotisme républicain, du retour à la souveraineté populaire, sortir de la loi des banques teutonnes, dénoncer les fous du Coran et surtout combattre intelligemment le FN en désignant son engrais (à savoir le conformisme, l'imprévoyance et surtout la corruption au sein des grands partis...), tout cela fait jaser dans les salons de thé de Saint Germain-des-Près. Donc Onfray est qualifié du désormais convenu qualificatif de "populiste"... comme l'ami Alain Soral, le côté idôle des jeunes en moins.
En philosophe éclairé qui dialogue avec tout le monde, il vient d'accorder une entrevue au périodique éléments, revue néo-paienne du druide Alain de Benoist. On se doute que les réactions des ligues de vertus et des policiers de la pensée risquent d'être foudroyantes, car cette revue fait mauvais genre de par son contenu politiquement incorrect. D'ailleurs l'organe gauche bobo les inrockuptibles ne s'y est pas trompé, en canardant l'attitude d'Onfray, qui ose discuter avec des adversaires du PS ! Les sujets de société ne sont pas abordés sous l'angle des travaux des loges du grand orient, ce n'est ni Marianne, ni Libération... Pourtant des auteurs aussi iconoclastes que Jacques Vergès, Michel Marmin, Pierre Gripari ou Jean Baudrillard ont publié des billets dans cet organe de presse. Un brûlot populiste éléments ? Il est vrai qu'on n'y trouve ni publicité , ni encart de LGBT ou encore de points de vue d'Alain Duhamel et de Bernard Henri-Lévy... si être populiste c'est cela, alors vive éléments ! D'ailleurs où est le mal à aimer le peuple ? L'obs et ses marées de pages de pubs, c'est un magazine qui oeuvre pour le bien du citoyen ?
Et Alain Soral dans tout cela, que va-t-il devenir, le dandy parisien ? Maintenant que les philosophes se rapprochent du petit peuple, il va être difficile d'exister pour les agitateurs de comptoirs de bistrot. Certes, chez Soral c'est davantage l'éxécrable mentalité que les opinions qui indisposent. Mais ses slogans font-ils le poids face au patriotisme républicain désormais défendu par Onfray ? A priori non. Car ce dernier cité démontre qu'il existe une gauche des valeurs, loin de l'image des bobos dépravés dénoncés (en connaisseur !) par Soral. Une gauche, qui, autrefois, défendait la morale républicaine, l'éducation par le mérite, l'honnêteté, les services publics, la sécurité pour tous ou encore la priorité citoyenne à l'embauche... loin des déréglementations libérales à la Macron. Onfray est un homme de gauche, et la soi-disant droite des valeurs le laisse de marbre. Car à part la feuille d'împôt et le porte-feuille, qu'est-ce que la droite française grand-public ? Celle des valeurs boursières ? Pas celle de l'éducation et des questions sociétales en tous cas... ne parlons même pas des sorties pro-islamistes de Soral !
Soral a surtout profité du vide intellectuel des années 2000 pour s'imposer. Notre bonhomme a fait son temps, et ses dérapages à l'égard de ses anciens compagnons montrent qu'il sera difficile de compter sur lui à l'avenir. Onfray a de son côté le mérite d'avoir agi concrètement sur le terrain, en participant à la création de l'université populaire de Caen par exemple. Le fait que de plus en plus d'intellectuels s'engagent dans la voie du bon sens, celle du refus de l'ultra-libéralisme, des tartufferies religieuses, pour le retour au patriotisme fédérateur est une excellente chose. Ce sont les éveilleurs de peuples qui font bouger les choses, et non les vulgaires démagogues élus par un troupeau de moutons soumis, pour servir le pouvoir absolu de quelques uns...
15 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON