Mila et Frédéric Fromet : deux poids, deux mesures…
Triste époque et pauvre France… Un chansonnier de France Inter traite le Christ de pédé et ne s’attire guère d’autres réactions que l’indignation ferme – mais polie – de certains catholiques. Quelques jours plus tard, une ado de seize ans attaque l’islam, et se retrouve menacée de mort et d’exactions physiques de toute sorte, sans compter une information judiciaire ouverte – contre elle – pour incitation à la haine raciale. Les blasphèmes se suivent et ne se ressemblent pas.
Frédéric Fromet, avec son « humour » digne d’un théâtre subventionné de municipalité socialiste pour auditoire bobo-gaucho, nous produit une chanson où il transforme le Christ en homosexuel organisant des soirées érotiques entre hommes. C’est, théologiquement parlant, un blasphème. Mais ce qui frappe surtout dans cette affaire, c’est l’absence totale de risques. Fromet n’a aucun souci à se faire. Il a derrière lui la totalité de ce qu’on appelle le Système : politiques, magistrats, fonctionnaires culturels, intellectuels de plateau, commentateurs patentés, journalistes aux ordres – et l’homme-masse. La preuve : le « courageux » Fromet n’a guère été menacé de mort (ou d’exactions de toutes sortes) sur les réseaux sociaux, et il ne s’est trouvé aucun magistrat pour « s’informer » contre lui à propos d’une éventuelle provocation à la haine raciale anti-blanche, anti-française ou anticatholique. En gros, il s’en est tiré avec quelques pétitions véhémentes, mais courtoises, d’un impact assez symbolique au final (que j’ai d’ailleurs moi-même signées ou relayées) :
Mila, c’est une histoire différente. L’adolescente aux cheveux bleus, qui se déclare lesbienne, estime que l’islam est une religion peu engageante (j’édulcore ses termes, qui rappellent un peu ceux de Houellebecq à une autre époque) et c’est le déchaînement : menace de mort, de viol, d’exactions, propos lesbophobes, misogyne, etc. Mais aussi, une information judiciaire pour provocation à la haine raciale, la justice se mettant à hurler avec les loups, ce qui ne fera que renforcer leurs hurlements.
https://www.causeur.fr/affaire-mila-islam-blaspheme-171718
Attardons-nous une minute sur cette information judiciaire. Deux poids, deux mesures. Le tour de passe-passe de la magistrature est toujours le même dans ce type d’affaire : la critique de l’islam est systématiquement assimilée à du racisme, alors que l’islam n’est pas une race ou une ethnie, mais simplement une religion. Mila n’est pas la première à subir cette exaction sémantique, et elle ne sera pas la dernière. En outre, l’islam est une religion universaliste, ce qui rend caduque toute assimilation de l’islam à une ethnie et, notamment, toute réduction de l’islam aux populations de langue et de culture arabe.
https://www.saphirnews.com/Les-fondements-de-l-universalisme-musulman_a16216.html
Le catholicisme, sur ce point, c’est pareil : « catholique » signifie « universel ». Il y a des catholiques aux quatre coins du monde, du nord au sud et d’est en ouest. Mais, sauf erreur ou omission de ma part, aucun blasphème anticatholique n’a jamais été assimilé à du racisme anti-blanc ou anti-français ou anti-européen ou anti-blond(e)s ou anti-quoi que ce soit. On aura bien compris que le deux poids, deux mesures se situe également au niveau de la signification même des mots, et que la France – État et zone de non-droit généralisé – est aussi une zone de non-droit sémantique ou lexical (je laisse aux linguistes et philosophes du langage le soin de déterminer le vocable qui convient le mieux).
https://journals.openedition.org/linx/1035
Malheureusement, le problème avec le non-droit « sémantique » ou « lexical », c’est que les représentants de la loi (ou de ce qu’il en reste) le produisent au gré des besoins du politiquement correct. En France, on ne viole pas seulement les personnes (ou les biens), on viole aussi allègrement le vocabulaire : c’est le monde de Georges Orwell.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Novlangue
Du coup, bien que catholique, et pas vraiment « fan » du blasphème, j’ai signé la pétition de soutien à Mila et j’invite les lecteurs à en faire autant.
On me tolérera la petite conclusion de l’écrivain : on s’achemine vers le monde que je décris dans « 2193 ».
Par exemple, les auteurs Agoravox prendront cinq ans fermes pour incitation à la haine raciale après avoir diffusé Ali Baba de Fernandel... Le rétrofuturisme lui-même sera assimilé à du racisme.
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