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Accueil du site > Tribune Libre > Milgram, quand la science et la télé se font tortionnaires

Milgram, quand la science et la télé se font tortionnaires

Est-ce à la science de mesurer la soumission de l’homme à l’autorité ?

Qui plus est quand la science utilise l’homme comme un cobaye en lui infligeant des souffrances ?

Le professeur Milgram en souhaitant expliquer les atrocités commises par les Nazis n’a-t-il pas lui aussi mis au point une expérience de même nature que celles du docteur Mengele ?

Est-ce à la télévision de mesurer la soumission de l’homme au pouvoir de la télévision ?

Qui plus est en instrumentalisant la science et en infligeant des souffrances à ses candidats ?

Les dirigeants de France 2 en souhaitant expliquer le processus de soumission de l’homme à l’autorité de la télé réalité n’ont-ils pas eux aussi mis au point une télé réalité dangereuse et immorale ?

Tentative de réponse :

Il est évident que l’on peut tirer la même conclusion de l’expérience de Milgram et de celle de France 2 :

 Elle sont au plus haut point discutables d’un point de vue éthique et moral, principalement parce qu’elles sont elles même victimes de ce qu’elles prétendent dénoncer.

 Notons que l’expérience de Milgram est d’ailleurs pour cela interdite dans certains pays.

 Ces dérives de la science, et dérives de la télévision instrumentalisant la science, ne sont pas anodines.

 Tout comme les émissions de télé réalité, elles ne sont que le reflet de l’état de notre société. Et, il est donc aussi absurde de les condamner sans réfléchir que de s’en prendre au reflet de notre visage dans un miroir. (bien que miroir déformant)

 Mieux vaut donc comprendre et ouvrir le débat. Mais pour cela il semble qu’on ne puisse pas compter sur France 2 et ses représentants. Puisqu’il ne s’agit pas d’un débat spectaculaire mais philosophique, éthique et moral.

 Prenons l’exemple des Nazis, puisque c’est à celui-là que Milgram s’est intéressé.

 Le professeur souhaitait comprendre comment une grande partie d’un peuple avait pu s’inscrire dans une chaîne d’obéissance conduisant à la solution finale.

 En prenant des sujets parmi le peuple américain Milgram reconnaissait une première chose capitale : il n’y a pas besoin d’être allemand pour se comporter en Nazi. Le résultat de son expérience allait lui confirmer.

 A-t-on besoin de la science et de torturer des cobayes humains pour nous démontrer que l’homme est un être obéissant et capable du pire ?

 Non, la science peut le vérifier, peut s’amuser avec des cobayes humains, mais il suffit de lire des livres d’Histoire, les nazis ne sont pas les seuls, bien qu’ils occupent une place de choix sur l’échelle de l’expression du pire. L’Histoire nous enseigne aussi que les collaborateurs sont toujours beaucoup plus nombreux que les résistants. (Et l’actualité peut-être également)

 Il suffit donc de lire des livres d’Histoire et de philosophie, de transmettre ce savoir à nos enfants et de leur expliquer ce principe moral essentiel : le mal n’est pas chez les autres différemment, il est en nous. Et c’est en nous que nous devons le combattre. Et pour cela nous n’avons pas besoin de bouc émissaires.

 Mais les régimes totalitaires se trouvent tous des bouc émissaires c’est vieux comme le monde, et France 2 n’échappe pas à cette logique, en ciblant uniquement la télé réalité, unique autorité à laquelle nous serions dangereusement soumis ? 

Outre l’abus de confiance, remarquons au passage que le documentaire nous donne à voir un exemple de résistance. Un chinois s’opposant aux tanks communistes sur la place de Tienanmen.

 N’ y a-t-il rien à quoi nous devrions résister dans notre société capitaliste ? N’y a-t-il pas d’exemple de résistants isolés à donner ?

 A partir du moment où l’on vit dans une société ou la fin justifie souvent les moyens on peut imaginer qu’il y a pas mal de choses à quoi on devrait résister au premier rang desquelles Le jeu de la mort.

 On voit bien l’argument : On peut bien faire souffrir quelques cobayes pour éduquer les foules non ? (et pour faire de l’audimat accessoirement)

 Réflexe totalitaire d’une chaîne totalitaire, révélateur du mépris des médias et de ses dirigeants pour le bon peuple.

 Sur France 2, on refuse à ce bon peuple l’éducation, la culture jugée trop fastidieuse, demandant trop d’effort, de volonté et de patience, et on lui donne un spectacle dans lequel on lui inflige des punitions. On lui donne ce qu’il mérite, ce qu’il est capable d’avaler. On s’abaisse à son niveau.

 Education de type sadomasochiste pour une société qui ne cherche plus que le plaisir.

 Une autre expérience serait à faire sur les dirigeants de France 2 cette fois. Si le bon peuple ne sait qu’obéir, pourquoi eux, n’utilisent leur intelligence que pour concevoir le pire ? 

 Peut-être un autre professeur Milgram pourrait-il nous le dire ?


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6 réactions à cet article    


  • Philou017 Philou017 24 mars 2010 10:32

    « on lui donne un spectacle dans lequel on lui inflige des punitions. »

    Ce n’était pas le but du docu, et celui-ci était sobre et explicatif. Curieux comme vous vous focalisez sur des choses sans importance.
    Si vous vous intéressez à la souffrance humaine, il y a bien d’autres domaines qui réclament votre attention que le malaise de gens qui ont eu la malheur d’activer un peu trop facilement des manettes.
    L’expérience n’a eu que le résultat de les mettre en face de leur irresponsabilité, sans autre conséquence néfaste.

    "Education de type sadomasochiste pour une société qui ne cherche plus que le plaisir."
    C’est ce que dénonce le docu, de façon claire. Votre indignation bornée et à sens unique n’est en rien constructive.
    Moi, j’en redemande du Milgram. Mais on est sans doute pas pres d’en revoir. Place aux feuilletons morbides sur les histoires de flics, aux jeux d’avidité et aux matchs de foot.


    • emmanuelR 24 mars 2010 12:01

      Je me focalise mon cher Philou parce que ce débat est extrêmement intéressant. D’abord parce qu’il est symbolique et non pas « sans importance » comme vous le dites.

      Quand on écrit c’est pour aller jusqu’au bout de sa pensée et ce troisième article n’est que le développement naturel des deux précédents.

      Je ne vous demande pas d’être du même avis que moi.

      Je pensais qu’il était simplement important d’exprimer mon avis. J’en avais en quelque sorte besoin.

      C’est bien le principe de ce site non ?

      Bien à vous

      Emmanuel


    • Francis, agnotologue JL 24 mars 2010 10:38

      Les « victimes » - rappelez moi les noms des plus prestigieux ? - de Madoff n’étaient-elles pas dans la situation des cobayes de Milgram ? En plaçant leur fric à des taux aussi faramineux, est-ce qu’ils se posaient des questions sur les conséquences que de tels taux peuvent avoir pour les travailleurs et tous les exploités du système capitaliste ?

      Je maintiens que si l’expérience est incontestable, il convient de l’interpréter correctement : les gens qui obéissent à l’autorité le font toujours par profit, que ce profit soit la peur ou l’espoir d’un gain et que le gain soit financier ou de toute autre nature. Pour ce qui concerne l’émission de Pick-Hondelatte, les « cobayes » en espéraient peut-être leur quart d’heure de célébrité.


      • Francis, agnotologue JL 24 mars 2010 18:16

        @ EmmanuelR, si je ne craignais pas de paraître présomptueux, je devrais vous faire des excuses : en effet, je crois que j’ai plombé votre excellent article.

        Vous écrivez : « N’ y a-t-il rien à quoi nous devrions résister dans notre société capitaliste ? N’y a-t-il pas d’exemple de résistants isolés à donner  »

        Mais si, il y a ceux qui refusent d’exiger des taux faramineux en échange de leurs « précieuses » économies. Il faut dire que les banques ne sont sensibles qu’aux arguments de ceux qui ont un magot. Il y a aussi tous ceux qui résistent aux sirènes libérales qui en appellent tous les jours et partout au chacun pour soi.


      • M.Junior M.Junior 24 mars 2010 18:32

        Je ne suis pas sur de saisir l’objet de l’article.

        L’expérience de Milgram est de montrer notre capacité à répondre à des ordres absurdes ou notre confiance en des autorités respectables.

        La télévision n’a et ne sera jamais une source de culture mais de divertissement.Feriez-vous l’ignorant de service (Je ne sais pas que je ne sais pas) que je n’en serais pas étonné mais encore une fois, je saisis mal votre propos et votre intention tant la confusion et l’amalgame sont présents.

        Si pour vous apprendre sur soi est une torture ou une souffrance, aucune formation ou mise en pratique ne permettra d’évoluer et d’apprendre de ses erreurs.


        • emmanuelR 24 mars 2010 19:36

          pardon mais votre français est très difficile à comprendre. (Enfin apparemment c’est la norme puisque je n’ai pas davantage compris les messages des deux commentateurs précédents malgré plusieurs relectures)

          « La télévision n’a et ne sera jamais une source de culture mais de divertissement » et vous il semblerait que votre QI n’a et n’atteindra pas le minimum requis pour réfléchir.

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