Miss France 2014 : Qui a dit « la France raciste » ?
On a découvert, ce matin du 08 décembre, le visage de la plus belle femme de France. C’est une étudiante de 19 ans qui va incarner la beauté de la France dans le monde pour l’année 2014. Flora Coquerel, Miss Orléanais, a la particularité d’être une métisse, de père français et d’une mère africaine (béninoise). Une identité « composite » qu’elle s’est empressée d’assumer fièrement en saluant une France à l’aise avec son cosmopolitisme.
On ne lui demandait pas tant. Parce que, au final, c’est le public tout seul qui l’a préférée à Miss Tahiti et aux autres « reines de beauté » engagées dans l’angoissante compétition, dont aucune participante ne part favorite. Encore moins une femme de couleur face à un public (TF1) réputé pour être plutôt conservateur et proche de la « France du terroir ». Et pourtant !...
Un vote influencé ?
Les votants, auraient-ils été influencés par l’actualité et le climat ambiant ? En tout cas, une première polémique a surgi autour de l’ancien président du comité Miss France, Alain Delon. L’acteur avait dû quitter l’organisation après avoir, pour ainsi dire, « déclaré sa flamme » au Front National. Le public, par son vote, a-t-il voulu adresser un message sans ambages d’une France qui s’accepte telle qu’elle est ?
Et si, dans le même régistre, le hasard tombait à point nommé, juste au moment où l’Hexagone peine à en finir avec une certaine cristallisation sur la personne de la garde des sceaux, Christiane Taubira ?
Mais aussi, l’actualité du courant de la semaine n’a-t-elle pas pu influer sur le comportement des votants ? En effet, une icône planétaire de la lutte contre le racisme (apartheid), Nelson Mandela, s’est éteinte, et les hommages continuent d’affluer des quatre coins de la planète.
La beauté plus forte que les identités
Et si toutes ces considérations, périphériques, n’ont en rien influencé le vote, et qu’un public a tout simplement plébiscité les qualités qui comptent vraiment, dans ces circonstances : une beauté par-dessus toutes les autres. Car ce n’est pas la première fois que la France s’éprend d’une « reine de beauté » au teint africain.
Depuis 2000, on en compte cinq. De Sonia Rolland (Miss 2000) à Lora Coquerel (2013) en passant par Corinne Coman (2003), Cindy Fabre (2004) et Cloé Mortaud (2009). Un si charmant palmarès que même l’Amérique nous envierait.
Finalement, s’il serait assez ridicule d’attribuer à cette élection la portée qu’elle n’a pas, dans l’absolu, la valeur symbolique est bien réelle.
La France ne mérite pas toujours ce pesant soupçon de racisme. Elle sait s’apprécier et s’identifier, avec fierté, « sous toutes ses couleurs ».
Boniface MUSAVULI
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