Miss Pippa Middleton portait-elle une culotte ?
Quels coquins ces internautes !
Ils ont de ces réactions d’élèves qui découvrent le jour de la rentrée leur nouvelle jolie maîtresse. Ils pensaient qu’ils étaient là pour étudier. C’est exact. Ils l’étudient. Ils n’écoutent pas trop, si ce n’est la tonalité de la voix, mais ils n’ont d’yeux que pour ses jambes, sa taille, ses seins, sa robe, sa bouche. C’est un moment d’émotion comme lorsqu’on découvre dans une vitrine un bel objet et qu’on a le ventre serré à l’idée de se l’offrir. Fascination ! Privilège de la beauté !
Il y a dix ans Kate Middleton, lors d’un défilé de mode, avait cramé toute la salle, hier, lors de son mariage, sa jeune sœur Pippa a cramé toute la planète.
Comme la vie est curieuse et inattendue !
Etrangeté des évènements....
Voilà un mariage qui réunit tout le Gotha et le Got it !
Il s'agit d'une union solennelle présidée par une reine accompagnée de princes, de ducs et de barons, d'archevêques et même d’Elton John et de son mari, de Beckham et de sa femme qui s’est fait greffer un chapeau sur le front !
Du beau monde.
Il y a de quoi regarder !
La reine, dans sa robe jaune ! (Qui a gagné son pari ?) Les internautes, toujours coquins, twittent qu’elle a choisi cette couleur pour qu’on ne voie pas les fuites ! Quels sales gamins ces internautes ! Ce sont les mêmes qui disent que Sarko a des talons cachés ! Que de belles récrés sur le Net !
Voilà une cérémonie qui est faite pour les yeux. Pour en mettre plein les yeux. Deux milliards de personne sont invitées. Ce qui fait quatre milliards de mirettes (Sauf les borgnes.)
Donc tous ces yeux papillonnent et se posent sur tout ce qui bouge. Ca commente sec. Deux milliards de langues en action !
On admire les arbres poussés miraculeusement dans la cathédrale.
Le beau monde qui entre au compte-goutte…
…Et tout ce qu'il restera de ce grand tralala, c'est une apparition, qui n'est pas la mariée ! (Très bien la mariée, parfaite, élégante, jolie robe, mais bon...)
La déesse, ce jour-là, portait une traîne non pas à sa taille mais entre ses doigts.
Elle entre. La planète la regarde. On sait tout de suite qui elle est. Les commentateurs sont là pour nous renseigner. C’est Pippa, la jeune sœur de la mariée…Avec un nom pareil, dans nos contrées, l’intérêt est multiplié par dix. Il y a de l’érotisme dans l’air. D’autant que miss Pippa est là pour s’occuper des petits. Elle remet au goût du jour le mythe de la baby sitter qui coupe le souffle du papa qui l’accueille avant d’aller au ciné avec maman. Oufff !
Tout le monde sait que la caractéristique numéro un d’un petit, c’est qu’il est petit. Il faut donc se baisser pour lui parler, le rassurer, prendre sa menotte et c’est ce qui se passe sous l’arche prodigieuse de Westminster. Melle Pippa Middeleton qui porte un fourreau de soie ivoire adoubé par Karl Lagerfeld « Oui, c’est une très belle robe, très élégante », fait tendre les coutures et les pantalons.
Tout le monde sait ce que c’est qu’un fourreau. C’est étroit. Ce n’est pas une crinoline. Quand elle se penche, cette fille qui n’a aucune rondeur mais une fluidité de torrent doit inquiéter toutes les petites mains qui ont cousu sa parure. Cela va-t-il tenir ?
C’est une robe de sirène. Les télés sont des aquariums. Ce n’est pas un mariage. C’est L’Atlantide.
Ces filles Middleton ont une anatomie particulière. Elles n'ont pas de hanche. Elles sont d'une minceur arachnéenne. Elles doivent manger un verre d'eau par jour.
Mais parlons de la robe comme dirait Karl…
Toute blanche, ce qui en principe est réservé à la mariée. Sans manche, ce qui dans une église est déconseillé, à la fois virginale et garce, sage et provocante, polaire et équatoriale. Chapeau, la couturière !
A ce sujet, elle n’en a pas. Elle est tête nue avec quelques fleurettes et une coiffure comme si on lui avait négligemment retenu les cheveux au réveil. En fait on dirait qu’elle est en chemise de nuit. Qu’elle porte une nuisette de luxe et qu’elle sort de sa chambre du Ritz. Heu non… Du Carlton. (Hum ! J’ai gaffé, là). C’est ce mélange de cérémonie et d’intimité qui la rend dangereuse et innocente.
Et puis, elle est seule. S’ il y a un monsieur Pippa, on n’en sait rien.
C’est alors que naît cette question métaphysique qui enflamme Twitter et le net :
Porte-t-elle une culotte ?
Cette question peut paraître audacieuse, voire oiseuse, voire mal venue... Une question de gros cochon. Mais non pas du tout.
Il me semble au contraire qu'elle de nature philosophique. Section esthétique platonicienne.
Toute fille qui porte du blanc se la pose, se tord le cou pour se regarder dans une glace, et puisque les filles se la posent, les garçons se la posent aussi, posant leurs yeux par la même occasion sur les moindres traces révélatrices. Tanga, string, rien ???
C'est une question métaphysique. On attend l’analyse d’Onfray. Ne sommes-nous pas une espèce qui recherche la perfection ?
« Je hais le mouvement qui déplace les lignes » écrivait Baudelaire et dans ce cas, lié aux transparences du blanc : « Nous haïssons les marques qui déplacent l’attention. »
Et là aucune marque, c’est net. Toute la planète a les yeux sur les fesses de Melle Pippa Middleton.
Le macrocosme étudie le microcosme.
Qu’on l’envoie en Lybie et en Syrie cette fille ! Qu’elle calme les belligérants ! Elle ne fera plus que BHL, j’en suis sûre !
(« Oui, mademoiselle Pippa vient d’arriver à Tripoli parachutée par l’Otan. Le vent soulève sa jupe, les drapeaux s’agitent, les rebelles s’agenouillent, Kadhafi bafouille, le pays se réunifie, la paix universelle est proclamée ! » Aux grands maux les jolis remèdes !)
Deux grands moments sont à noter.
Quand elle remonte la travée tenant par la main deux petits bouts de chou en crinoline, ses bras minces sont tendus comme ceux d’une fille qu’on attache au bord d’un lit. Il y a tout en elle de la vierge, qui ne va pas le rester longtemps. De sainte Blandine promise au taureau et qui émerveille l’arène. Quand elle marche, sa jupe est tellement étroite qu’elle est obligée de croiser les jambes. Wouah !!! Qu’elles sont longues ses jambes et quand l’étoffe se tend sous l’alternance de la cuisse gauche et de la cuisse droite, tout le monde est cuit.
Puis second moment. La mariée vient d’arriver. C’est l’instant le plus attendu de la cérémonie. Oui, très bien la mariée, bon passons, car il va arriver ce qui ne s’est jamais vu dans aucun mariage. Il n’y a qu’une seule demoiselle d’honneur. Vêtue en blanc comme la mariée. Plus visible que la mariée cachée sous ses voiles. C’est Melle Pippa. Qui prend la traîne, la tient délicatement et suit sa sœur qui entre dans la cathédrale et donc reste de dos un bon moment. D’où la fameuse question. A chaque pas qu’elle fait, tout un empire défaille en observant la faille qui se tend.
Bon ! Finissons-en avec cette question taraudante ! Porte-t-elle une culotte ???
Certains on dit qu’elle portait une gaine.
Quelle horreur ! Les fous ! Il y en a vraiment qui veulent briser les rêves !
Une gaine, Pippa Middleton !
Non. Pas de culotte bien sûr. Pas de poil, non plus. Il faut savoir ce qu’on veut. La perfection ou l’à peu près.
Pippa, à chaque pas, sentait sur son ventre et ses jambes, le frisson de la soie, comme lorsqu’on nage nue dans une mer d’été…
Et elle n’était pas la seule…
Ici, Léon Zitrone en direct du paradis.
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