Modulation des allocations familiales. Bravo, Manuel Valls !
D’autres, depuis longtemps, en ont parlé, Manuel Valls l’a fait. De quoi parlons-nous : de la diminution des allocations familiales pour les foyers gagnant plus de 6000 € par mois.

Depuis que François Hollande a été élu président de la république, il ne se passe de jour sans qu’un dirigeant ou un parlementaire de l’opposition ne somme le gouvernement socialiste de s’attaquer enfin à la réduction des dépenses. Quand enfin, Manuel Valls,-avec l’ensemble de son gouvernement et une partie importante de sa majorité au parlement-entreprend de réduire les dépenses de la branche famille de la sécurité sociale, les cris fusent de partout.
Notons que les protestations viennent non seulement de la droite traditionaliste et des associations familiales, mais aussi des syndicats et d’élus de gauche.
Gageons que Manuel Valls se tiendra bon. Les sondages lui montrent que la mesure est populaire. Il sait que cette réforme ne concerne que 12 % des familles. Il sait aussi que les experts considèrent que cette réforme ne devrait pas avoir un impact sur la bonne natalité française : d’une part, parce que les foyers concernés bénéficient d’autres éléments de la politique familiale, par le biais notamment des mesures fiscales (quotient familial et aides à la garde d’enfants), d’autre part, parce qu’à ce niveau de revenus, on ne fait pas d’enfants pour des allocations familiales.
Alors pourquoi les critiques sont-elles aussi virulentes ? Pour plusieurs raisons. Parce que la réforme remet en question un principe de la sécurité sociale : chacun y contribue proportionnellement à ses moyens par le biais des cotisations et touche les aides sans condition de ressources. La deuxième raison de cette intensité des critiques tient à la crainte de ce qui va suivre. Maintenant que le « dogme » des aides sans condition de ressources a été affaibli, où s’arrêter ? La même approche, de prestations modulables en fonction des ressources ne risque-t-elle pas d’être appliquée aux dépenses de santé ? La troisième raison est simple : le jeu politique est, en France, stupidement manichéen. Tout ce que fait le gouvernement (de droite ou de gauche) est combattu par l’opposition. La montée du Front National semble même accuser cette dérive, au motif qu’il ne faut pas laisser au Rassemblement Bleu Marine le monopole et les bénéfices du populisme et de la démagogie.
Les Maquizards saluent cette réforme. Elle va dans le sens de la nécessaire réduction des dépenses et du déficit des finances publiques. Elle est une mesure de justice sociale. Elle contribue au redressement de la compétitivité. Et elle aide à tenir un discours de vérité. Si Raymond Barre était encore de ce monde, il saluerait cette réforme et la soutiendrait. On attend des dirigeants de l’opposition républicaine qu’ils oublient leurs intérêts partisans et pensent à l’intérêt général. Ainsi se distinguent les hommes et les femmes d’État.
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