Moi, milliardaire... (deuxième partie)
La nuit de la Saint-Sylvestre avance. Il est maintenant 5h10 du matin, heure locale dans l’Océan indien.
Nous retrouvons notre homme, M7, l'un des neuf milliardaires français qui ont fait leur coup d'État en 2017. Une opération, reconnaissons-le, menée de main de maître, puisqu’ils ont réussi à placer du premier coup un des leurs au pouvoir : un parfait inconnu. Banquier d’affaires sans complexe et à l'égo surdimensionné, « l’heureux élu » n’a qu’un but assigné : celui d’engager le processus d’asservissement du peuple qui, pour le jeunot qu’il est, n’est que de la populace.
M7 sait bien qu’il appartient à une caste. Celle des oligarques, ou plus simplement des ultra-riches. Ces gens-là sont des hommes de l’ombre, et entendent le rester.
Car seuls les hommes politiques sont mis en avant. Eux qui ne sont en fait que des hommes de paille : les obligés des premiers.
Telle est devenue la vie politique en France. Parce que telle était leur volonté.
Et le peuple n’a pas le droit d’en savoir davantage. Seul compte de maintenir chez lui et le plus longtemps possible l’illusion comme quoi il déciderait en dernier ressort par l’élection.
Un jour, pourtant, le peuple pourrait finir par comprendre...
D'ici là, une véritable course de vitesse est engagée entre les premiers qui veulent dominer pour tout rafler — et sans retour possible — et le peuple qui tarde à ouvrir les yeux, abruti qu’il est par les médias, propriété des premiers. Il s’agit donc — on l’aura compris — d’une guerre à mort, qui n’aura qu’une seule issue : malheur au vaincu !
Notre héros continue de s'épancher sur ses projets. Mais l’heure avançant et la fatigue aidant, M7 commence à délirer.... Quoi de plus normal que de s'abandonner à cette ivresse du dominant.
« (...)
2) Quant au père François (Asselineau), s'il s'imagine nous faire peur, il se la joue en beauté.
Avec ses 38600 adhérents aujourd'hui, et quand bien même le Brexit (programmé pour la fin janvier) donnerait quelques idées à certains Français, et même en supposant que son mouvement atteigne les 70 000 adhérents en 2022, il ne fera rien. Absolument rien. Nos médias le neutraliseront durant toute la campagne électorale de la présidentielle. On ne lui laissera faire qu'une seule chose : continuer lui aussi à faire joujou sur Internet. Pour le reste, c'est simple : il ne passera pas à la télé. Point barre !
Autrement dit la bonne vieille méthode employée en 2015-2016 et 2017, et qui a fonctionné à merveille, sera réemployée. On ne laissera passer que Philippot, (et seulement si nécessaire) afin de plomber cette idée de triple sortie (UE, Euro, OTAN). Florian Philippot donnera une connotation de type Front national à cette idée de faire sortir la France de l'UE. Et le tour sera joué.
Et parallèlement, bien sûr, il y aura une focalisation exclusive sur nos candidats. [voir le point 4, dans la troisième et dernière partie]
On ne change pas une technique qui gagne. Ah mais !
Ajoutons que sur le plan tactique, se la jouer en solo* comme le fait Asselineau jusqu'à présent n'est pas pour nous déplaire. Quel imbécile : il se tire une balle dans le pied !
* En gros, son discours peut se résumer ainsi : « Année après année, les événements confirment la justesse des analyses de l'UPR » [ce qui est vrai]. Et même « Le parti du Frexit, c'est l'UPR », [là, c'est plus discutable]. Ou encore « Le CNR bis, c'est moi ! » [ben voyons], et donc : « Venez à moi, les petits enfants... » [Cause toujours, bonhomme !]. Etc.
Sauf que ce monsieur — haut fonctionnaire et peut-être imbu de sa petite personne — qui ne pèse que 1% des voix environ a des alliés potentiels,** et qu'il les néglige. Pire, il les méprise.
** Oui, des partenaires pour signer un programme de type CNR : le Pardem et le PRCF. Et aussi peut-être le parti Solidarité & Progrès (Jacques Cheminade). Voire le POI.
Morceaux choisis : On est au soir des élections européennes de 2019. Mais notre ami n’en était pas à son coup d’essai.
(minutage 9'44" — 9'59")
(…) J'ai dit que nous étions déçus, mais il ne faut pas exagérer. Nous sommes en progression, et nous sommes bien un des très rares à progresser, car malgré les 34 listes, nous avons effectivement augmenté d'un tiers. [ndt : l'augmentation d'un tiers le fait arriver ce soir-là, à… 1,17% des voix].
(20'26"— 21'30") Je voudrais également dire un petit élément sur les quelques groupuscules qui avaient appelé à l'abstention. Je ne les remercie pas. D'abord parce qu'ils ont été désavoués de façon presque comique par le corps électoral [ndr : la participation est en hausse par rapport à celle de 2014] c'est-à-dire que tous ces groupuscules : le Pardem, le PRCF, le je-ne-sais-pas-quoi* qui avaient dit qu'il fallait s'abstenir pour faire barrage à Macron (...) ils ont obtenu quoi ? Ils n'ont rien obtenu du tout.
* le « je-ne-sais-pas-quoi » : serait-ce les clubs Penser la France ?
En revanche, comme la plupart de ces partis veulent sortir de l'UE, de l'euro et de l'OTAN, ils eussent été beaucoup plus avisés à voter pour l'UPR. (...)
Comme c’est amusant. Voilà un type qui parle sans cesse de CNR bis et qui traite ses alliés potentiels de groupuscules au soir des élections européennes de 2019, quand, au même moment il ne pèse que 1,2% des voix. Et encore, après avoir « augmenté d’un tiers » comme il le dit lui-même.
Nous le répétons : il n'en était pas à son coup d'essai, ce soir-là. Rappelons qu’une main lui avait été tendue par le Pardem* en présence d’invités comme le PRCF et les clubs Penser la France, entre autres. Cela eut lieu lors de l'Université d'automne du Pardem en 2012. Et l’annonce était pourtant claire : Un nouveau CNR est-il possible et nécessaire ?
* en 2012, ce parti s’appelait le M’PEP (Mouvement Politique d’Éducation Populaire)
On peut se demander si le bonhomme n'aurait pas une vision bien personnelle du nouveau CNR* qu’il faudrait créer. En somme, François Asselineau n'aurait-il pas raison tout seul ?
*CNR : Conseil National de la Résistance
S’est-il au moins inquiété des réelles motivations des autres, ceux qui militent également pour un CNR, condition indispensable pour libérer la France avant de pouvoir la relever : les fameux groupuscules ? Et même les a-t-il contactés depuis 2012 pour tenter de trouver un terrain d'entente ? Ou bien le destin de la France devrait-il passer au second rang : autrement dit après l'avenir personnel de ce monsieur ?
Se poser de telles questions, n’est-ce pas déjà avoir une idée des réponses ?
Parce qu'en se comportant ainsi, avec qui ce nain politique va-t-il le signer ce programme de gouvernement de type CNR ? Avec des gens de droite comme lui ? Allons, allons !
Et surtout, dans les circonstances présentes la France peut-elle se permettre d'attendre... ?
Moralité, et pour paraphraser une réplique de Jean Gabin dans le film Le Président (dialogues de Michel Audiard) : « Quand on veut faire de la politique et qu’on a cette ambition-là, M. Asselineau, on ne prétend pas vouloir relever la France, on ouvre un bazar ! »
Du reste, comme nous en étions convenus l’autre jour avec M3, M4 et M9, votre attitude nous va très bien. Puisque votre ambition : faire sortir la France de l’UE, de l’euro et de l’OTAN est absolument contraire à nos intérêts. Des intérêts de classe, fallait-il le préciser ?
3) Notre objectif, c’est 2027.
Oui, 2027 et pas 2022.
Pourquoi ?
Parce qu’avec toutes les GOPÉs* que les Français vont se prendre sur la tronche d’ici là — Bien fait pour leurs g… ! — à commencer par celle qui paraîtra en avril, nous aurons gagné. Définitivement.
* rappel : les Grandes Orientations de Politique Économique sont des directives rédigées chaque année par les fonctionnaires de Bruxelles. Elles sont obligatoires, au risque de subir des sanctions financières très dissuasives. Pour le dire autrement, le Président de la République française n’est plus qu’un exécutant. Ce n’est pas tout à fait ce qu’avait voulu Charles de Gaulle pour la France... et qui fut approuvé — faut-il le rappeler ? — en 1958 et en 1962 par nos anciens.
Oui, avec les sept GOPÉs (celles de 2020 à 2026 incluse) les carottes seront probablement cuites. La France ne devrait plus exister en tant qu’État-nation puisque un nouveau plan de fusion des régions* aura sans doute eu lieu entre-temps, d’une part, le niveau de vie des Français aura tellement continué de baisser, d’autre part, la dégradation de la santé s’accentuant évidemment, etc. que les inévitables mouvements sociaux** qui pourraient alors survenir ramèneront le mouvement actuel des Gilets Jaunes à une banale kermesse de patronage.
* création de régions transfrontalières notamment.
** Aucune importance : au besoin ce sera réglé avec l’aide de la FGE (Force de Gendarmerie Européenne). Ajoutons que de tels mouvements sociaux ne pourraient qu’accélérer la réalisation de notre plan. Mais … chut !
Mais pour cela, il faut avancer avec méthode : étape après étape.
Et la prochaine étape, aussi cruciale que celle de 2017, c’est de gagner la présidentielle de 2022.
4) Notre plan pour 2022 : gagner l’élection présidentielle.
Condition impérative : interdiction maintenue pour qu’aucun débat télévisé portant sur... »
(Fin de la deuxième partie)
___________________________
Dans le film Le Président, Michel Audiard fait dire à Jean Gabin exactement la phrase suivante : « Quand on a cette ambition-là, on ouvre un bazar, on ne gouverne pas une nation. »
Le Conseil national de la Résistance et son programme
Structures qui militent officiellement pour la triple sortie immédiate : sortie de l’OTAN — sortie de l’UE — sortie de l’Euro. Et pour un nouveau CNR.
PRCF (Pôle de Renaissance Communiste Française) : https://www.initiative-communiste.fr/ N.B ; C’est en 2004 que la triple sortie pour la France a été mise dans son programme. Soit trois ans avant la création de l’UPR.
UPR (Union Populaire Républicaine) créée en 2007. https://www.upr.fr/ (Un site internet que l'on devrait consulter régulièrement)
Clubs Penser la France : http://www.penserlafrance.fr/le-mouvement/projet-politique-citoyen/ politique- (Décision prise en 2009)
Pardem (Parti pour la Démondialisation) : https://pardem.org (Décision en faveur de la triple sortie prise au moins au début 2012)
Structures compatibles avec la triple sortie immédiate : Sortie de l’OTAN — sortie de l’UE — sortie de l’Euro :
S&P (Solidarité et Progrès) : https://solidariteetprogres.fr  ;
POI (Parti Ouvrier Indépendant) : http://partiouvrierindependant-poi.fr
Article personnel (en rapport avec le sujet traité ici) écrit en janvier 2016 sur Agora Vox : Une vraie campagne électorale présidentielle française, ça se mérite ! (1, 2 et 3)
Partie 1 : https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/une-vraie-campagne-electorale-176285
Partie 2 : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/une-vraie-campagne-electorale-176310
Partie 3 : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/une-vraie-campagne-electorale-176438
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