Mon aventure avec un éditeur de merde
Il ne me semblait pas être bien ou mal parti.
Ni lièvre, ni tortue.
Ni dans la bonne ou la mauvaise direction… tout cela n’étant qu’un vague problème de référentiel de toute façon.
J’étais parti, c’est tout.
A l’aventure, droit devant. Si j’avais l’impression d’avancer, tout allait bien (et puis la sensation du vent dans les cheveux, c’est quand même unique, surtout pour une tortue).
Je m’étais dit « je vais mettre le feu dans le monde de l’édition », on m’appellera Kiroman.
Et puis…
Je suis tombé sur un os. Ou plutôt, à l’instar de Superman, je suis tombé sur une pierre verte et qui m’a fait perdre tous mes pouvoirs : on appelle ça la Kironite (à une ou deux lettres près, on y était).
Là, je sens comme un frémissement dans l’assemblée, de la stupeur (quelques tremblements aussi au niveau des cuisses), vous vous demandez toutes : mais comment que ça se fait que tu seras jamais plus un super héros (toi qui as pourtant un joli slip rouge) ?
Remontons légèrement dans le temps, un effort de mémoire ne fait jamais de mal (même lorsque l’on a dormi que deux heures, à cause d’amis à peu près aussi clairs que la Seine en aval de Paris et qui refusaient de voir la réalité en face : à un moment, il faut aller dormir).
Back in time
C’était il y a quelques mois (ça paraît loin maintenant, comme quand on a traversé le désert en 10 jours et qu’on a l’impression d’avoir pris 10 ans (ce que l’état de vos pieds confirme d’ailleurs)).
Par un beau matin (ou pas, mais avouez que commencer une phrase par « Par un moche matin », c’est moins glam’), il m’est passé par la tête l’idée d’écrire un livre. Normal pour un écrivain me direz-vous. Oui, à part que moi j’étais juste écrivain dans mes rêves (ou en soirée pour draguer les oiselles tombées du nid), et malheureusement pour nous autres terriens, les rêves rejoignent rarement la réalité, seuls les cauchemars le font parfois.
Je m’en souviens encore. Je me réveillais parfois en transe, en pleine nuit, et je notais des conneries sur un bout de papier, sûr d’avoir capturé l’essence même de la création, certain d’avoir pondu quatre lignes qui allaient révolutionner l’écriture. Bon, le lendemain au réveil, mon génie m’apparaissait moins nettement (même quand j’arrivais à déchiffrer mes immondes hiéroglyphes, c’était pas fameux).
Je me souviens que l’effort d’écriture était à la fois surhumain (mais pas plus que de faire du repassage en ce qui me concerne, or il semblerait que certains représentants mâles sont adeptes des planches à repasser (ce n’est pas mon cas, j’aime les formes)), mais aussi un vrai plaisir, une découverte même, et au final un espoir : et si j’étais « édité ».
A l’époque, je l’avoue sans honte, je ne savais pas trop ce que ça voulait dire « être édité ». J’avais de vagues images de vieil homme à barbe, parlant derrière des volutes de cigarette de concepts fumeux (normal), avec de gentilles personnes attentives et silencieuses qui se tiennent le menton autour (mais sans jouer à ce jeu débile où il ne faut pas sourire sous peine de brutalité autorisée, et puis d’abord c’est leur menton qu’elles tiennent, ces gentilles personnes).
Cependant, cette idée d’un livre « physique », d’une réalité tangible de ma condition d’écrivain amateur, a germé en moi, et a grandi telle une idée un peu farfelue mais tenace.
Je vous passe les affres de la « création » (ainsi que le nombre de bouteilles de whisky siphonnées pour rentrer dans la peau du personnage), une fois mon « œuvre » finie, et après environ 150 versions différentes et 3000 fautes d’orthographe corrigées par des relectrices courageuses (mais sans doute motivées par le fait de toucher du doigt (voire plus si affinités) la création au sens le plus pur du terme), je me suis mis à l’envoyer à un, puis deux, puis dix éditeurs de la place parisienne.
Au bout de dix mois de baffes dans la tronche (sans avoir souri pourtant, ça j’en suis certain), il me fallait me rendre à l’évidence : je n’étais pas éditable (en tout cas, pas par les éditeurs classiques qui avaient mieux à faire).
Je commençais à désespérer et à envisager sérieusement l’auto-édition, lorsqu’un jour, je tombai sur un forum de jeunes écrivains, et je vis un post d’un Directeur d’Ouvrage qui faisait un appel à manuscrits. Un « Directeur », carrément. Autant l’écrivain évoque pour moi des choses assez diverses et un peu floues, autant le Directeur, dans mon job je connais. C’est le mec qui a fait polytechnique et quand il parle, même si ce qu’il dit est con, tout le monde l’écoute (ça doit forcément être intelligent, te dis-tu, sinon comment serait-il arrivé là où il est et pourquoi les gens l’écouteraient).
Ni une, ni deux, j’envoie mon fichier à la boîte mail indiqué, et je passe à autre chose (repassage, ménage, glandage, etc.).
Quelques jours plus tard, quelle ne fut pas ma surprise (devrais-je avouer, là encore, que plus que de la surprise, il y avait une pointe de fierté) de recevoir un email de cette société m’expliquant à quel point mon livre était formidable, fin, drôle, j’en passe et des meilleures (preuve qu’ils l’avaient lu attentivement donc).
Même si une part de moi flairait l’arnaque, l’autre part (minoritaire mais bruyante, à l’instar d’un syndicat sud de mon cerveau) me hurlait que « enfin, on reconnaît ton talent mon salaud ! » (mon cerveau est très grossier).
Je commençai à me renseigner sur cette société, et trouvai finalement assez peu d’informations. Je me renseignai alors auprès d’amis auteurs qui me confirmèrent la mauvaise réputation de cette maison (« last choice, buddy »), principalement du fait qu’il leur semblait que c’était une vague arnaque basée sur le principe bien connu des pré-commandes nécessaires au lancement de l’impression. En gros, les auteurs financent leur bouquin par les acheteurs constitués par leur cercle d’amis. Du pseudo compte d’éditeur donc.
Cependant, dans le cas présent, la maison s’engageait sur un minimum d’impression tout de même, quand bien même tu en vendais zéro avant (ce qui ne semblait pas être l’intérêt de l’auteur quand même, mais indiquait en toute logique qu’il y avait un minimum d’investissement de la maison d’édition, ne serait-ce que dans la correction de l’ouvrage, l’impression, etc.).
Les intérêts convergeant vers une collaboration efficace, et quand bien même cette boîte semblait signer beaucoup d’auteurs car pas très regardante sur la qualité des manuscrits retenus (je me disais bien aussi : un éditeur qui s’intéressait à moi, fallait qu’il soit débile ou qu’il ait un « plan »), je me disais que c’était à moi de montrer que mon produit était économiquement viable et donc intéressant à travailler pour eux. Vanité quand tu nous tiens…
C’est une fois le contrat signé que les choses se sont compliquées. Jusqu’à la signature, ils répondaient à tous mes emails dans l’heure, étaient super disponibles, super aimables, j’étais heureux, j’avais un « éditeur » (bordel).
Après la signature par contre…
Back to reality
On le voit dans tous les domaines de la vie, on devrait être habitué, et pourtant à chaque fois, c’est comme si on refaisait systématiquement la même erreur. Quand tu dragues une fille, tu es le prince charmant, tu lui tiens la porte (voire tu payes le restau pour les plus fortunés d’entre nous), et puis une fois que… enfin, bon, tu m’as compris… le moindre vent arrière lui glace le sang, incapable qu’elle est de comprendre qu’il faut distinguer l’avant-vente de la prestation réelle.
Hé bien, avec cet éditeur, le désenchantement fut brutal.
Fini de répondre au téléphone ou au mail. Impossible de les joindre. Par contre, eux me harcelaient pour que je leur fournisse une liste d’amis (d’au moins 40 noms précisaient-ils ? Pourquoi 40 ? J’imagine que leur tableau Excel calculant le break even du bouquin leur indiquait un chiffre minimum de 40 personnes à harceler, sachant que 50% des harcelés accepteraient d’acheter mon bouquin (de guerre lasse…)).
Alors qu’il était prévu qu’ils fournissent la prestation complète de correction, de réalisation de la couverture, etc., j’ai compris assez qu’il fallait que je :
ð Réalise la couverture
ð Ecrive le texte de la 4ème de couv’ (euh… vous avez lu le bouquin les gars ?)
ð Fasse ma bio
ð Fournisse un texte sans faute de préférence
Tout ça commençait à devenir compliqué, Kirotechnique même.
Car, comment dire, si je connais à peu près ma vie, ce qui me rend le plus apte à pondre ma bio (ma maman exclus), je m’y connais à peu près autant en infographie qu’un candidat de Secret Story en physique nucléaire.
C’était pas gagné.
Au final, et après un appel sur Facebook aux bonnes âmes (y-a-t-il un infographiste dans la salle ?), j’ai tout rendu à l’heure (un joli vomi bien jaune).
J’avais quand même le vague sentiment de me faire exploiter… voire manipuler (seraient-ils des as de la manipulation, me dis-je, des sortes de Kiro-practeurs ?).
Je croyais avoir franchi les derniers obstacles. Je n’étais pas au bout de mes peines.
Contrat signé fin novembre, le bouquin prêt à être relu et corrigé par un spécialiste, la couverture ok, la 4ème de couv’ ok, la bio ok, il me semblait que c’était tout bon, que mon bouquin pourrait sortir assez vite (au printemps peut-être ?). Je commençais à en parler un peu autour de moi, et les gens étaient impatients (« quoi t’as écrit un bouquin ? mais… euh… je savais même pas que tu savais lire… »).
Bien malgré moi, j’avais créé un mini-buzz chez mes amis autrement qu’en montrant mon cul à la fin d’une soirée alcoolisée, j’espérais que le bouquin allait se concrétiser rapidement (sous peine d’avoir à remontrer mes fesses pour détourner l’attention).
C’était sans compter sur l’incompétence et le manque de professionnalisme de mon « éditeur » (il est même tentant de dire que ce sont un peu les Kiro-magnons de l’édition).
A peine avais-je fourni ma liste d’amis qu’ils recevaient tous un email sur mon bouquin avec la date de sortie (que je ne connaissais pas moi-même)… dans 8 mois !!!
De plus, ils avaient soigneusement rédigé le mail pour qu’on ne voie pas immédiatement cette date, afin que les gens pensent qu’on pouvait commander et recevoir le livre de suite.
Double arnaque : on ne me laisse pas le temps de prévenir mes amis (sachant que pour arriver à 40 noms, il y avait forcément des amis d’amis (voire pire, des amis Facebook !)) et on les leurre.
Je vous raconte pas ce que j’ai pris dans la gueule (j’ai d’ailleurs depuis changé d’amis, ce qui ne m’a pas fait de mal pour certain(e)s, mais on s’éloigne du sujet).
J’ai décidé alors d’appeler ce fucking éditeur, le mailer, le pigeon voyageurer, le signal de fumer, etc. pour leur dire ma façon de penser. Impossible de les avoir (même le pigeon est revenu bredouille, la mine triste, le bec plongeant), et aucune réponse à mes emails. Comme s’ils n’existaient plus.
Quand finalement, j’arrivais à avoir quelqu’un en ligne, le discours était toujours le même : « c’est pas moi, c’est l’autre, mais aujourd’hui, il n’est pas là ». Euh, ok… quand je suis revenu à mon point de départ, je fais comment M’dame ?
Complètement désespéré, et comprenant qu’ils ne feraient sans doute rien pour promouvoir mon bébé (de vrais Kiro-flanc), mais encore motivé malgré tout, je décidai de commencer un blog, non pas dans l’idée de dauber sur eux (même si la tentation était grande), mais dans l’idée de raconter une « fausse » histoire : l’histoire d’un écrivain paresseux et qui se décide finalement à écrire. Le journal du blog racontait semaine après semaine comment je me mettais à écrire, l’idée étant de tenir l’histoire pendant 8 mois jusqu’à la sortie du livre. Ainsi, au moment où il dit qu’il a écrit un bouquin : *paf*, un bouquin sort (ça s’appelle le marketing mon p’tit gars).
En commençant à écrire mon blog, je décidai de créer un faux compte Facebook utilisant le pseudo du bouquin (Jean-Fabien) et de faire ami-ami avec des écrivains en galère comme moi. Assez vite, je cumulais plusieurs centaines de « relations » sur ce faux compte (plus que sur mon vrai ! Il faut croire qu’il y a encore plus de misère littéraire que de misère sexuelle en France), et encore plus vite, je tombais sur des déçus de mon éditeur, le même !
Je développai, en parallèle de mes articles d’écrivain raté (et mine de rien, rater un truc, ça prend du temps), des articles sur le monde cruel de l’édition.
Plus j’avançais, et plus je me prenais pour Belmondo dans « Le magnifique », en combat sanglant contre Carpof. Seules mes fans féminines me permettaient de tenir le coup. Oui, je me battais pour Jacqueline Bisset (celle d’il y a 30 ans).
On me fit alors entrer dans un groupe « secret » : les auteurs masqués (ça s’invente pas), ou autrement dit, les déçus de l’infâme Kiro-Carpof.
En entrant dans ce cercle, quelle ne fut pas ma surprise de constater que tous les auteurs de cet éditeur (en tout cas, les présents dans ce groupe) avaient les mêmes problèmes, mais tous à des niveaux différents du processus. J’étais clairement au début d’une longue, très longue galère. Tout se bousculait : problème d’impression, pas de paiement des droits d’auteurs, même les correcteurs pleuraient pour être payés (les correcteurs étant les fameux « Directeurs d’Ouvrage » qui ont visiblement des compétences assez variées, certains réalisant une vraie correction en profondeur (celle que j’ai eu, par exemple, très compétente et sympathique, merci Edith !), d’autres se contentant vaguement de corriger les fautes d’accord), impossibilité de les contacter, etc.
Assez vite, et compte tenu du flot d’information continu apporté par les membres du groupe, la situation devenait plus claire : cet éditeur avait construit une formidable pyramide de Ponzi. Les nouveaux auteurs payaient par les précommandes les frais de structure de la boîte (qui ouvrait des bureaux à Lyon, puis à Marseille), et seules les menaces de dénonciation aux impôts et autres lettres avec AR permettaient de se faire un tant soit peu entendre ou respecter.
Evidemment, pour cet « éditeur », cela nécessitait de prendre de plus en plus d’auteurs, d’être de moins en moins regardant, et surtout cela entraînait encore plus de problèmes pour les auteurs déjà signés qui étaient de plus en plus noyés dans la masse. Je ne sais pas comment les gens en interne de cette boîte pouvait tenir, tellement le stress devait être grand, mais j’imagine qu’ils devaient s’envoyer un sacré stock de Kiro-nenbourg !
En tout cas, les excuses étaient toujours les mêmes : on se réorganise. Ben voyons.
De plus, les interlocuteurs changeaient tout le temps (forcément). Les ressources internes de cette belle entreprise de magouilleurs se renouvelaient sans cesse, lessivées qu’elles étaient. Un turn over digne d’un service de télémarketing !
J’avoue qu’à un moment, j’ai même soupçonné la Kyronite de rendre nos sorties impossibles (genre parcours du combattant) pour qu'après on écrive un livre sur nos aventures ... et qu'ils le publient (genre mouvement littéraire perpétuel) !
Bizarrement, pendant que je comprenais l’entreprise à laquelle j’avais affaire, mon blog se mit à fonctionner plutôt pas mal, et alors que j’avais galéré comme un ouf pour décrocher un contrat pourri avec une maison d’édition non moins pourrie, des éditeurs se sont mis à me contacter après avoir lu mon blog (de petits éditeurs qui montent, imaginez quand même pas que G. Robert ou JM. Laclavetine a décroché son téléphone pour m’appeler, hein ? Ceci dit, si un vrai éditeur me lit en ce moment, hésite pas coco, j’ai un super potentiel, et je suis pas regardant sur les contrats, tu peux tout garder, écrivain c’est juste pour draguer, pas pour me faire de la thune).
Jusqu’au jour où un éditeur me propose d’éditer mon blog (euh… ça veut dire quoi éditer un blog ? tu veux faire des copies d’écran ?). Bon, là c’est une autre histoire (qui se termine bien), et avec le recul, je me rends compte que sans cet éditeur de merde dont le nom commence par la 11ème lettre de l’alphabet, je n’aurais jamais eu la volonté d’écrire ce blog, et je n’aurais jamais trouvé un vrai éditeur.
Mais revenons-en à nos moutons noirs.
Back to my life
Dans le groupe des auteurs masqués, j’ai eu une révélation un jour. Un certain Bob Tazar avait rompu son contrat, en envoyant une lettre avec AR. Lui avait poussé le bouchon un peu loin, à savoir que pour prouver qu’ils ne lisaient même pas les manuscrits, il avait envoyé un manuscrit où il avait enlevé des parties du roman (qui en devenait donc incompréhensible), et devinez quoi ? L’éditeur avait trouvé ce manuscrit for-mi-dable. Il les avait donc menacés des pires représailles pour récupérer ses droits, et cela avait marché…
Ainsi, il était possible de sortir de ce cauchemar. Je pouvais me réveiller.
Avec le recul, cela paraissait évident, mais sans ce Bob, je n’aurais jamais eu le cran d’aller jusque là, voire même d’envisager une sortie pareille. J’imaginais à l’époque que quand tu cèdes tes droits à vie, ben, tu les récupères qu’à ta mort (logique).
Mais à la réflexion, une boîte comme ça a trop à perdre avec un auteur mécontent qui ferait du buzz négatif et tarirait la source de leurs revenus, à savoir l’exploitation des auteurs malheureux qui veulent être édités par un éditeur à compte d’éditeur.
Je me dis donc à rédiger une jolie lettre qui expliquait tous les points non respectés du contrat (une lettre d’à peu près 15 pages donc), et qui leur demandait une rupture à l’amiable.
Au bout d’une semaine, une jeune fille (25 ans maximum je dirais) m’appela pour m’expliquer que je n’avais rien compris au contrat. Mais j’étais prêt. L’idée était de lui faire comprendre que j’étais déterminé à aller jusqu’au bout (le tribunal pour faire valoir mes droits), et surtout de lui faire comprendre qu’ils n’avaient plus que des emmerdes à attendre de moi et que j’étais prêt à faire du bruit, à transformer leur quotidien en Kiro-shima. Quand elle m’a dit qu’elle avait une proposition à me faire, je lui ai tout simplement dit de se la mettre où je pense et je lui ai raccroché au nez (il m’arrive d’être impoli, maman si tu me lis, je te jure que je le ferai plus).
Quelques jours après, je recevais un courrier m’indiquant que je pouvais récupérer mes droits sous certaines conditions, et notamment d’imprimer juste les quelques précommandes afin qu’ils n’aient pas à rembourser les acheteurs. Cela ne me posait pas de soucis outre mesure du moment que je récupérais mes droits. Tout le monde était content (enfin… pas trop mécontent).
Fin de l’histoire.
What’s next ?
Bizarrement, ce pseudo éditeur a été efficace à deux moments : pour me faire signer le contrat, et pour le rompre. J’imagine que c’est ainsi qu’ils voient leur rôle d’éditeur, une espèce de machine à générer du mouvement.
Il paraît qu’il y a deux millions de français qui ont déjà écrit ou pensent écrire un livre. Il sort au maximum 10 000 nouveaux livres par an, et les français lisent 2,5 livres par an en moyenne (ils pourraient au moins finir le troisième quand même, ça craint). Le gap est donc infranchissable, il n’y a pas un marché suffisant pour absorber l’ensemble des livres que les gens ont envie de publier. Il y a trop d’auteurs potentiels.
Il est donc extrêmement tentant de « surfer » sur ce désir de tous ces apprentis écrivains qui rêvent d’édition et de gloire.
Profiter de toute cette « misère » (car voir son manuscrit systématiquement refuser provoque une certaine forme de souffrance) est presque chose facile, il n’y a qu’à voir le nombre de maison d’édition à compte d’auteur qui fleurissent. Le problème est que, dans ce cas, il n’y a pas d’arnaque. Le deal est clair dès le début : l’éditeur à compte d’auteur est un prestataire de service. Cela ne me pose pas de soucis (même si je trouve le service un peu cher). Le problème est quand le loup se déguise en mouton, et fait croire à un travail sérieux d’édition, sous couvert de compte d’éditeur. A ce moment-là, je pense qu’il y a malhonnêteté.
Les éditeurs comme celui dont je parle devraient être dénoncés, bannis.
Tous les auteurs mécontents devraient rompre leur contrat, les balancer aux impôts (pour non paiement des droits).
Mais pour quoi ? Faire un dépôt de bilan et recommencer le même bordel sous un autre nom ? (remarque, la bonne nouvelle est que tous les auteurs récupéreront leurs droits…).
Je ne sais pas… cependant ce qui me rassure, c’est que leur incompétence, ainsi que la gestion hasardeuse de leur main d’œuvre interne, les feront sombrer un jour ou l’autre, que l’équilibre cosmique sera rompu et fera donc Carpoter (de manière infâme bien sûr) cette entreprise du mal.
Et cela les mènera tout droit à l’endroit où ils méritent de se retrouver : dans le mur.
Et je pense même que quand on regardera le sol devant ce mur, on ne verra pas de trace de freinage.
Jean-Fabien, le 17 septembre 2012
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