Mon histoire commence le jour où j’ai rejoint sans plaisir la liste des victimes de criminels...
L'insécurité atteint aujourd'hui le sommet des préoccupations principales pour tout un chacun. On ne peut quitter son domicile sans penser au moindre accès laissé ouvert, tout comme on ne peut rentrer chez soi sans espérer trouver sa porte dans le même état qu'à notre départ. Retrouver le lendemain, au même endroit, son véhicule, laisse toujours échapper une petite pensée qui dit "ah tout va bien !"...
Puis on ne peut s'empêcher d'avoir peur pour son enfant arrivé en âge de prendre le bus, ni se sentir en confiance face à un distributeur de billets, alors qu'en quittant son commerce après la fermeture, scrutant à gauche comme à droite, on pense avoir traversé la journée sans trop de surprises. Mais en allant se coucher alors que jusque là... tout s'est bien passé... On ferme encore sa porte à double tour.Malgré tout le réveil laisse parfois place aux surprises, lorsqu'on se lève en pleine nuit pour se retrouver face à un parfait inconnu cagoulé, ou lorsqu'on doit ramasser le saccage laissé par le cambriolage qui vient d'avoir lieu.
On partage alors le sentiment des 7 millions de victimes de cambriolages, soudainement associé(e) aux nouvelles 350.000 victimes de l'année. "Voilà, cette fois c'est mon tour..."
Mon histoire commence le jour où comme beaucoup, j'ai rejoint sans plaisir la liste des tristes cambriolés, ceux qui vont rentrer chez eux pour pénétrer dans leur refuge violé, cette intimité saccagée dans son espace et dans ce qui deviendra sa durée, ponctuant notre quotidien de souvenirs et traumas douloureux.
Comme beaucoup et naturellement, on apprend ce jour-là à sécuriser son habitât si cette question était passée jusque là au second plan. Même s'il est vrai que 95% des cambrioleurs prennent la fuite en cas de sirène, on sait aussi que 80% d'entre eux commettent ces actes entre 16 et 17h !
En pleine journée, justement parce qu'à cette heure de pointe, la circulation d'un inconnu, une intrusion par une porte d'entrée peut paraître banale, du à la densité d'activité et de pré-occupations de cette heure du jour, allant des vas-et-viens de tout un chacun, jusqu'au lancement des premières émissions TV, qui occupent l'attention des seuls voisins présents. Même une sirène qui retentit aura plus de chance de passer inaperçue, que dire d'une effraction de porte ou de garage !
Que faut-il comprendre ? Que les systèmes d'alarme ne suffisent plus, que la vidéosurveillance doit venir compléter ce dispositif pour une dissuasion plus forte, mais qu'à l'évidence, ce crime continu ! Et il continuera, se développera de plus en plus, tant que l'essentiel ne sera pas retenu.
La leçon vient des dernières actualités, retentissante comme une sirène dont personne ne se préoccupe : L'agression au cours du mois de décembre au sein même de leur domicile, d'une famille juive, pour des raisons encore plus dangereuses qu'un larcin crapuleux.
Que faut-il retenir, je vous le demande ?
Sans commenter sur l'aspect tristement raciste ou antisémite de l'acte, n'est-ce pas l'évidence de l'impossible indifférence entre voisins ?
L'imperméable isolement d'une famille au sein même d'un immeuble, parfois d'une personne âgée seule face à ses agresseurs que personne ne peut entendre, confirme bien que tout individu mal intentionné, circulant forcément par les voies que tout le monde emprunte, sous les fenêtres que tout le monde possède, devant et sous nos yeux, peut compter sur l'indifférence générale ou l'isolation dangereuse de sa victime, qui pourrait bien être à sa merci.
Seuls dans notre coin, nous pouvons sécuriser tout ce que nous voudrons, mais face aux actes et à leurs auteurs, la seule sécurité c'est l'autre, le voisin, le passant, l'oeil averti, en somme... notre conscience commune des uns et des autres.
Sans nul doute, nous devons resserrer les liens entre voisins, entre propriétaires, entre commerçants, entre usagers...si possible entre humains, si ce principe gouverne encore quelque peu notre vie en société.
Ma propre expérience n'a pourtant pas suffi pour arriver à répondre à cette question : quelle solution apporter ? Mais la recherche d'une solution a fait son chemin...
Il se trouve que j'ai un jour été recruté au sein d'une entreprise de sécurité dont je tairai le nom ici, n'étant pas là pour lui faire de la publicité. Mais ce travail quotidien m'a amené à me questionner sur la problématique de l'isolement des victimes. Il me fallait trouver une réponse.
Comment recréer du lien entre les habitants pour qu'une personne ou une maison ne soit plus "totalement isolée", tout en conservant le respect de la vie privée ? Comment rapprocher les voisins sans avoir à laisser notre porte grande ouverte, ou sans les inviter à venir regarder leur série TV dans notre jardin ?
La question n'est pas simple, vous me l'accorderez, mais la solution n'est pas si loin que ça !
Le simple fait de partager cette lecture montre bien qu'internet nous a rapprochés sans même se connaître. C'est donc par un moyen identique qu'on peu répondre positivement à cette problématique, et la technologie d'internet associée à celle des smart phone a permis de mettre en place une solution dont j'aimerai vous parler ici.
Des alertes sur les smartphones pour lutter en réseau et entre voisins contre les cambriolages :
La gendarmerie de certains départements en France se met à la technologie, avec des alertes ciblées en temps réel, destinées à avertir les citoyens d’éventuels incidents suspects près de chez eux.
Dans l’Hérault, une application "Stop cambriolages" a permis aux gendarmes et aux agriculteurs de mettre la main sur des voleurs. Les smartphones et leurs multiples applications sont de plus en plus utilisés pour déjouer les projets des délinquants.
http://videos.tf1.fr/jt-20h/2014/des-applications-pour-lutter-contre-les-cambriolages-8476351.html
« Stop cambriolages » est la possibilité offerte aux services de police judiciaire d'adresser des alertes aux utilisateurs de l'application. « Il s'agit de permettre aux gens de se prévenir d'une série de faits et de leur permettre de nous informer, en retour et par téléphone, s'ils voient quelque chose »... explique un patron de gendarmerie.
L'application mobile a d'ores et déjà, fait ses preuves dans l'Hérault. Utilisée par 11.500 personnes, « elle a permis de faire progresser des enquêtes ». Un dispositif bientôt doublé d'un système d'alerte par SMS destiné, cette fois, aux ressortissants des chambres de métiers et de commerce et d'industrie du département. Imaginé en lien avec la police, il devrait voir le jour avant la fin de l'année.
© Le Télégramme - Plus d’information sur : http://www.letelegramme.fr/bretagne/cambriolages-des-alertes-sur-les-smartphones-09-10-2014-10378140.php ?
Cette application est très intéressante mais malheureusement loin d'être généralisée sur toute la France, car chaque gendarmerie devrait trouver les moyens techniques de créer son application et de la mettre en place.
Pourtant, l'idée d'un vaste réseau communiquant en temps réel, capable de prévenir les forces de l'ordre en même temps que tous les membres reliés sur sa commune ou son quartier, est la meilleur sécurité qui soit.
Il suffirait pour cela, qu'un petit noyau de bénévoles, centralisent les alertes envoyées par un membre du réseau, pour les relancer en 2 ou 3 cliques vers des dizaines, des centaines voire des miliers de membres, par une application, mais également par un groupe FB et TWITTER !
La première alerte pourrait provenir d'une personne qui a vu quelque chose, ou d'une alerte d'un système d'alarme directement relié à quelques téléphones du cercle de bénévoles.
LA NAISSANCE D'UN RÉSEAU d'ALERTES
EXEMPLE :
1- A midi, le bénévole d'un réseau de lanceurs d'alertes, reçoit sur son portable une alerte intrusion provenant directement d'un système d'alarme de Giselle habitant dans le quartier.
2- Aussitôt, à 12h et 15 secondes, il envoie l'alerte à tous les voisins membres du réseau, dont les policiers font partie, grâce à son application smart phone, ou par un SMS pré-programmé vers la liste du répertoire, et envoie l'alerte simultanément sur les groupes dédiés (FB et twitter).
3- à 12h et 40 secondes, c'est peut-être 10 voisins les plus proches de Giselle qui sont informés et peuvent tenter de lever le doute sur une réelle intrusion, ou sur une alerte intempestive.
C'est soudainement 10 voisins qui peuvent intervenir en cas d'agression, en cas de départ d'incendie, ou si un cambrioleur a pénétré dans les lieux. Les force de l'ordre connaîtront bien avant de décoller de leur bureau, le degré d'urgence, la direction des fuyards, leur signalement, leurs complices et véhicules...
4- à 12h et 1mn, plusieurs dizaines d'habitants et commerçants ainsi prévenus simultanément, observent immédiatement tout déplacement ou fuite suspects à partir des signalements communiqués, et renvoient vers tout le réseau et les forces de l'ordre simultanément, leurs observations. Les fuyards ainsi pistés et traqués n'iront pas très loin, attendus et embusqués par la police qui connaîtra à l'avance leur trajectoire empruntée.
Resserrant ainsi les liens, avec les moyens qu'offrent la technologie, reliée aux alarmes et aux réflexes d'urgence participatifs, aucun cambrioleur ou agresseur ne pourra se dire qu'il suffit de faire vite et frapper fort, car c'est tout un quartier qui pourrait bien lui tomber dessus, le suivre, le bloquer, le photographier, le filmer.
Comme toute idée ne vaut la peine que si elle est mise en application, j'ai créé les prémices de ce concept, des groupes dédiés sur les réseaux sociaux, une ligne téléphonique consacrée à centraliser des alertes, une première centrale d'alarme reliée à ce téléphone, et j'invite toute les personnes de bonne volonté à venir s'inscrire dans ce réseau, à paramétrer ce numéro dans leur centrale d'alarme, à participer à la création d'une charte de fonctionnement et comportement, à faire connaître cette initiative autour d'eux, auprès de leurs élus, auprès des personnes âgées fragiles et souvent seules, auprès de leurs amis, d'agents des forces de l'ordre etc...
Plus nous serons nombreux, organisés par quartier, alertes et simplement conscients des autres, et plus nous connaîtrons les conditions d'une véritable sécurité basée sur la solidarité, par de simples gestes participatifs et collectifs.
Si cette initiative a retenu votre attention et pour en savoir plus, voici le lien du groupe FACEBOOK que vous pouvez consulter et partager :
https://www.facebook.com/groups/fauconsclub
Je vous remercie,
Sylvain
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