Mon pays, Ma France est Malade
Qu’est donc devenue la France ? Celle de mon enfance et de ses bancs d’école, de ses tabliers noirs et encriers de porcelaine. Celle qui m’a appris à lire puis à comprendre les ingrédients de la vie, aimer l’écriture, la discipline et aussi la tolérance ? Celle qui a nourri mon sang, mélange d’Italien, Maltais et Berbère, semant en moi toutes les valeurs humaines ? Qui m’a offert une multitude de poètes, écrivains, savants et baladins ?
Où est donc cette mosaïque enrichissante bâtie par tant d’intelligences venues d’ailleurs ? Que lui reste-t-il des Villon, Hugo, Montaigne, Rousseau, ou Voltaire, Rimbaud, Camus et tant d’autres dont Pasteur et Curie, les frères Lumière et Chrétien, sans oublier les « inoubliables » Brel, Brassens, Trenet et Ferré.
La France des contestataires, la France de l’innovation et de l’indépendance ? Qui m’a ouvert les bras lorsque j’ai traversé les mers, les poches vides et le cœur débordant d’espoir et de fierté ? Puis m’a montré le chemin qu’inconsciemment ou pas je cherchais et qui m’a fait goûter à son art de vivre et sa générosité ? A sa volonté.
Où donc est-elle cette France là qui, la crête bien droite, flamme que respectait la planète entière, était un phare pour tant de nations ? Une source de lumières.
Hélas elle est bel bien morte aujourd’hui n’en déplaise à ceux qui, aveugles invétérés, croient encore en sa grandeur ! Elle a été tout d’abord affaiblie il y a une trentaine d’années par des chefs incompétents avant d’être achevée en moins d’une décennie, par deux autres niais qui l’ont conduite à la servilité après avoir fait allégeance à l’arrogant maître de l’Empire. Désormais Marianne s’agenouille devant l’Oncle Sam. Tête baissée au lieu de le regarder dans les yeux comme elle le faisait encore voilà un demi-siècle. Le Grand Charles et même « Tonton » doivent se déchirer dans leurs linceuls et le Panthéon en tremble de colère. Il n’est pas jusqu’à Papa Chirac qui entre deux assauts de la maladie, ne ronchonne devant cette hécatombe. La voilà devenue bougie dont la flamme vacillante n’arrive pas à chasser l’ombre, faite de plomb, qui s’est abattue sur sa splendeur et son exemplarité agonisantes. Elle se trouve réduite à n’offrir que la beauté de ses terroirs – et sa tour Effel - aux touristes qui viennent la visiter chaque année le temps de quelques jours, comme on va voir une ancienne gloire du petit et grand écran décharnée et percluse de rhumatismes ou visiter au pas de course un musée empli de reliques rouillées du Moyen Age. Elle n’a plus que cette « réussite là » (83 millions de touristes en 2013) et quelques breloques sportives cueillies ici ou là pour se croire encore prépondérante parmi les Grands qui font et défont à leur guise le Monde.
Au lieu de changer ses atours, lui faire la leçon et combattre ses nombreux privilégiés, le premier des fossoyeurs à l’avoir poignardée dans le dos, petit par la taille, mais géant par l’ambition, rustre à la limite de la grossièreté, inculte de surcroît (en dehors des chants mielleux de qui vous savez), a fait passer sa soif jamais assouvie du pouvoir, si possible absolu, et du bifton avant la « santé » de la Nation. Comme le vautour qu’il demeure, malgré la chasse lancée contre lui par une cohorte d’hommes en noir et de fourrure blanche…
Souvenons-nous ! La première démarche de notre président de 2007, fraichement élu. Après avoir passé quelques jours en famille, alors chancelante, à bord du bateau d’un milliardaire de ses amis, notre bonhomme s’en est allé, lunettes Ray Ban bien vissées sur les yeux, lécher les bottes des Bush aux States sans savoir que la dynastie de cette tribu à la tête de l’Empire touchait à son terme. Ceci n’avait pas alors échappé à son épouse (elle allait bientôt le larguer) qui avait refusé de se rendre à cette stupide cérémonie pour le moins contestable. La servilité est flagrante. On connait la suite. Cinq ans d’incapacités, orgueilleuses et belliqueuses. Miroir brisé. Cinq ans de malheur. Ma France est grièvement blessée.
Hélas pour elle, celui qui lui succéda et qui avait réussi par des discours prometteurs à faire croire qu’il était capable de réparer les dégâts, et à enfin entreprendre des réformes drastiques qui ne seraient plus les emplâtres auxquels nous avaient habitué ses prédécesseurs, a vite fait de convaincre son peuple qu’il n’était pas le médecin qu’il lui fallait. Certes il y aurait eu un léger mieux (c’est lui qui le dit) mais sa pompeuse réception outre atlantique par le messie noir des States a prouvé une fois de plus que notre bannière se rangeait délibérément sous les ordres du Grand Chef Sioux. L’allégeance était ainsi confirmée et ce ne sont pas ses grandioses cérémonies du souvenir qui gommeront l’image laissée par lui. Celle d’un mollasson frileux. Si frileux même qu’il réussira à se faire souffleter sans broncher par la Walkyrie d’Allemagne pour une question « d’aide européenne ». Une alliée de l’Europe qui a accueilli le retour au pays de ses footeux champions du monde par le slogan « Une nation, une équipe, un rêve », trois mots comparables à ceux qu’avait employé en son temps, au siècle dernier, un chef teuton de triste mémoire.
Mais qui donc sauvera MA France ?
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