Monsieur Hulot : soyez Royal !
Cet appel, ou simple article, est envoyé aux plus importants organes de presse et à l’AFP ainsi qu’à des représentants de l’écologie politique et de l’altermondialisme Je prie les directeurs ou rédacteurs politiques des journaux qui recevront ce texte de bien vouloir le faire paraître dans leurs rubriques Avec mes remerciements (lundi 30 avril 2007).
Monsieur Hulot, comment ne pas être d’accord avec les objectifs et les mesures que vous préconisez dans votre Pacte écologique quand on connaît les enjeux dont le centre est la survie de la planète et qu’on y est sensible au plus haut point ? Mais , n’en déplaise à tous ceux qui pensent comme vous - et ils sont heureusement nombreux - , ce ne sont que des mots et les mots restent ... des mots ! Cela dit, deux directions sont possibles à partir des mots, et des siècles d’Histoire nous le montrent : ou bien les mots rejoignent assez vite les oubliettes et le monde continue sa route vers de belles réussites mais aussi les pires catastrophes, ou bien les mots sont déjà des actes ou du moins des espèces de signaux inséparables des actes qui « les suivent de près ». L’histoire de l’humanité est remplie des meilleurs mots qu’on a mis au rancart et des mots les plus sordides les plus néfastes qui hélas ! ont à la fois suscité et accompagné la barbarie. Loin de moi l’idée de réduire le monde à ce binarisme bien trop simpliste mais il est clair cependant, pour nous en tenir à ce qui nous occupe, que les « mots de sagesse » et les mots exprimant la dérive, voire le délire productiviste dont nous savons les conséquences, tendent de plus en plus à s’éloigner les uns des autres, ce qui laisse entendre qu’une certaine cupidité humaine se satisfait de moins en moins des préceptes de mesure et de responsabilité - et cela malgré les mots de la surenchère électoraliste du type « je mettrai de l’écologie dans mon moteur ! » Il faut donc « passer à l’acte » comme on dit. Vous me répondrez certainement que ce qui ressemble à une injonction pourrait être entendu comme une insulte à l’encontre de celui qui ne cesse d’agir pour « orienter la machine sur une autre voie, redonner du sens à ce que nous produisons et consommons » (je cite votre site). Non ! ne vous méprenez pas : voyons seulement ce que signifie « agir » , non seulement à l’échelle d’une nation et de ses différents groupes de pression pro et anti, mais sous l’angle beaucoup plus large de la « société planétaire »... les urgences écosystémiques ignorant les frontières. Quels que soient les impacts de vos mises en garde et de celles de mouvements comme le vôtre - en particulier les partis écologistes de par le monde -, impacts sur les mentalités et les comportements, quelles que soient ces « réussites » que nous nommons « prise de conscience » ou militantisme de terrain, vous n’ignorez pas qu’au bout du compte ce sont toujours les pouvoirs publics nationaux, régionaux et locaux qui en dernier ressort décident et mettrent en œuvre un programme . Or, quelle que soit l’édulcoration du mot « politique » c’est bien de politique qu’il s’agit puisque effectivement le « pouvoir faire » ressortit d’abord et avant tout à la politique que l’on conduit. Derrière ce mot, je vise non pas la politique politicienne - qui n’en est pas vraiment séparable certes, surtout quand doivent se confronter des objectifs et des moyens lors d’une campagne électorale - mais « le » politique dans tout ce qu’il représente d’essentiel dans l’organisation et la gestion de la « cité » . Toute action s’accroche à un choix préalable et modulable. En refusant de choisir tel ou tel(le) candidat(e) à la présidence de la République, vous refusez un choix plus que déterminant pour notre avenir - français d’abord , mais également planétaire pour autant que la France puisse être un exemple « qui marche » . Il ne s’agit pas aujourd’hui d’un choix entre un absolu de la vérité et un absolu du mensonge, je vous l’accorde, mais, parmi les deux candidats en présence, du choix du moins éloigné de nos préoccupation éco-altermondialistes . La définition première de l’écologie dans toute son ampleur est une prise en compte des rapports des hommes entre eux et des rapports des hommes avec leur milieu biotique et non biotique (notons que la première partie de cette définition est de plus en plus souvent oubliée !). Vous savez très bien que la plupart des menaces qui pèsent sur notre monde sont directement liées à un mode de production et de consommation issu à la fois de ce fameux “libéralisme” du laisser-faire, laisser-passer et du tout se vend, tout s’achète qui en est le corollaire. Alors ? En ne choisissant pas, vous ne laissez percer aucune aversion franche, aucune critique ciblée vis-à-vis de ce qui motive vos propres luttes. Je le répète : Ségolène Royal ne représente peut-être pas la révolution que vous souhaitez, mais Nicolas Sarkozy, de par son allégeance au libéralisme tous azimuts (je parle bien sûr du libéralisme économique, celui du « renard libre dans le poulailler libre » qui d’après ce que n’en croient pas nos oreilles serait né en mai 68 ! ) et de par les propositions bien connues par lesquelles il dessine son règne - car c’est bien de règne qu’il est question -, est l’incarnation parfaite de ce que vous devriez prioritairement refuser . En toute sympathie et pour le bien de la France et ses retombées possibles sur le monde je vous en conjure : Appelez à voter Ségolène Royal pour ce deuxième tout de l’élection présidentielle.
7 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON