Monsieur LARRIVÉ, « donnez du temps » à Emmanuel MACRON
Monsieur le Député,
Dans votre dernier livre, vous dénoncez le « Coup d'État » d'Emmanuel MACRON.
Vous oubliez que le Chef de l'État a été élu démocratiquement par 65 % des Français contre l'extrême droite.
Je regrette de voir la droite, que vous représentez localement, sombrer dans un populisme qui ne sert finalement que les ambitions de la famille LE PEN.
En effet, depuis des décennies, les politiques ne font plus le job.
Les promesses électorales ne sont plus tenues et notre pays ne se réforme pas.
Emmanuel MACRON fait ce qu'il a dit. Il réforme notre pays. Il prend des mesures que la droite a parfois voulu depuis longtemps sans avoir le courage de les faire elle-même.
Il est regrettable que la droite ne soit pas plus constructive dans l'intérêt de notre pays.
Vous dénoncez « un nouvel absolutisme ».
Or, les institutions de notre pays sont solides.
Le Chef de l'État est le garant d'une justice indépendante et de la séparation des pouvoirs.
Nous ne sommes pas revenus à la monarchie. Emmanuel MACRON ne « règne » pas.
Depuis l'été 2018, les Français peuvent constater les failles du pouvoir macroniste.
En tant que Président de la commission liée à l'affaire BENALLA, vous avez pu constater la souveraineté du parlement et notamment celle du Sénat.
Le Parlement est souverain même s'il existe évidemment une majorité présidentielle constituée des élus LREM et MoDem.
Vous décrivez Emmanuel MACRON comme « Un Prince ».
Je reconnais que la France n'a pas besoin d'un pouvoir jupitérien mais d'un président qui préside réellement notre pays.
Les petites phrases comme l'arrogance de certains propos du Chef de l'État ont pu heurter les Français les plus modestes.
Cela démontre que la communication ne peut pas remplacer la politique.
Il faut bâtir une relation de confiance avec les Français pour mener notre pays vers des cieux plus cléments.
Monsieur le Député, dans votre ouvrage, vous parlez d'une « régression antidémocratique ».
Or, aujourd'hui, en dehors d'Emmanuel MACRON, aucune personnalité politique alternative ne parvient à émerger.
Dans votre camp politique, Laurent WAUQUIEZ suit trop les traces de l'extrême droite pour être crédible.
Le Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes est même dépassé par Nicolas DUPONT-AIGNAN ou Marion MARÉCHAL-LE PEN dans certains sondages.
Je me demande parfois où est passée la droite républicaine, humaniste et pro-européenne que défendait Jacques CHIRAC puis Nicolas SARKOZY.
On peut défendre l'autorité et l'ordre tout en étant profondément républicain.
On peut défendre les territoires et nos traditions sans tomber dans les excès de l'extrême droite.
La droite, comme la gauche, doit se reconstruire un socle idéologique afin d'être de nouveau audible.
L'élection d'Emmanuel MACRON a été un rempart contre l'extrême droite.
Nous voyons ce qui se passe aux États-Unis ou au Brésil, je ne veux pas de cela pour mon pays.
Demain, les élections européennes vont avoir lieu. C'est une chance pour notre continent de défendre son identité, ses valeurs mais surtout ses intérêts sans dépendre d'une tierce puissance.
Tout cela m'amène à vous parler de sécurité et d'immigration.
Les incivilités, la dégradation du cadre de vie comme le laxisme en matière sécuritaire et judiciaire conduisent au vote en faveur des extrêmes.
La sécurité est la première des libertés mais notre police et notre justice n'ont plus les moyens de fonctionner convenablement.
C'est votre rôle de député de mettre le doigt sur les dysfonctionnements afin de faire avancer les choses dans l'intérêt de nos territoires.
Comme le disait Michel ROCARD, « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde mais elle doit en prendre sa part ».
L'enjeu n'est pas d'accueillir de nouveaux arrivants mais de les intégrer à la communauté nationale afin qu'il trouve leur place dans notre société.
Je suis d'accord avec vous, « le Parlement est le premier lieu du pluralisme ».
On peut parfois constater l'indigence des débats à l'Assemblée Nationale.
Les postures politiciennes ont remplacé la vraie politique.
Il faut redorer le blason de la politique afin de donner envie à nos concitoyens de s'engager et de voter.
À ce titre, chaque élu, local comme national, a une responsabilité dans le désamour de la politique.
Vous dites que « le Président de la force est celui de la faiblesse ».
On a pu constater qu'Emmanuel MACRON était un colosse aux pieds d'argile.
On peut noter que Christophe CASTANER représente encore une idéologie socialiste rejetée par l'opinion.
L'ancien monde est de retour et n'a finalement jamais disparu.
« La nation est fracturée par l'impuissance de l'État à protéger vraiment les Français ».
Les journalistes DAVET & LHOMME montrent bien, dans leur dernier livre, à quel point certains territoires échappent à la République.
Les élus ont parfois fermé les yeux « par calcul électoral ou par inattention » comme le dit le Général SOUBELET dans son interview au Figaro du 1er novembre.
La reconquête sera difficile car une partie de notre jeunesse ne se sent pas française.
Elle se croit rejetée par la République.
Il est urgent d'agir, au-delà des clivages politiques, avant qu'il ne soit trop tard comme l'a souligné très justement Gérard COLLOMB dans Valeurs Actuelles.
Monsieur le Député, il faut que la droite et la gauche acceptent enfin le résultat des urnes de 2017.
Les deux courants, qui ont structuré notre pays, ont failli lorsqu'ils étaient successivement au pouvoir.
Comme Nicolas SARKOZY l'a dit au Point, il faut « donner du temps » à Emmanuel MACRON.
La France ne peut se permettre un nouvel échec.
Comme je sais que vous aimez la France, je vous demande de l'aider à réussir car, sinon, nous nous dirigerons vers de bien sombres heures.
Veuillez agréer, Monsieur le Député, l'expression de mes sincères salutations.
Bertrand DA POZZO
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