• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Morale Universelle contre la Tyrannie

Morale Universelle contre la Tyrannie

L’introduction de la morale en politique est indispensable parce qu’elle rappelle sainement que le droit individuel doit rester intact et que la poursuite d’idéologie ou religion ne devrait jamais justifier l’emploi de la violence. C’est dans l’idéologique et religion que la violence peut toujours se justifier.

Les régimes totalitaires et despotiques distinguent l’art de politique de la morale — politique doit entretenir des liens définis par des dimensions non-morales. La politique ne doit pas suivre la morale car sinon elle irait à sa perte, préconisait Machiavel.

Quelles sont les règles qui émergent au sein d’une société la morale, une morale plus généralisable que la nôtre, lorsque la morale n’est pas régulée par des idéologies ou religions ? Lorsque surgit un conflit, quel est le droit qui peut bien s’appliquer ? Comment définir le sujet de droit par rapport à la morale, qui dit " j’ai le droit " ? Toutes ces questions-là se construisent un sombre labyrinthe dont à mon avis la sortie est éclaircie par une conscience évolutive.

L’espèce humaine n’est pas si évoluée d’accepter une seule morale universelle. Il y a encore des morales religieuses, rituelles, et traditionnelles qui peuvent même justifier l’immoralité comme jihad, l’inquisition, cannibalisme, occupation, destruction, et galère gratuite d’autrui. Pourtant on s’attend à une morale universelle à laquelle une grande majorité d’humains se réfèrent pour distinguer le bien du mal — heureusement grâce au progrès du cybermonde on peut désormais espérer que l’esprit humain se soit coordonné d’une morale qui sera de plus en plus universelle.

Non, la morale universelle n’existe pas. Chaque culture a une morale propre, et c’est le choc entre ces cultures-là et le constant rapport entre le mal et le bien qui détermine la morale prédominante. Ceci n’est pas une morale universelle qui doit remplacer celle des religions et traditions, une morale qui pourrait impliquer des principes valables pour tous, partout, et en tout temps. Quelques soient les critères culturelles d’une société donnée. Pour ce faire, la place de la laïcité et la démocratie inconditionnelle me semble une garantie de la morale en politique.

Autrement dit, plus on impose l’idéologique sur l’état, moins le peuple aura la chance de trouver la morale en politique. Ceci est historiquement approuvé à l’´epreuve des peuples depuis les monarques despotiques du passé jusqu’à des états fascistes, communistes, et islamistes de nos jours. On témoigne un monde brutalisé par le manque de morale en politique, où les despotes mégalomane, les idéologies et religions ne laissent aucune chance à l’homme libre pour sauver de leur avatar.

Prise en ce sens, la politique renvoie la question de morale à une solution bien spécifique, une solution de prudence. L’art et la pratique du pouvoir doit ainsi se soumettre aux intérêts de la classe dirigeante, voire souvent s’affranchir de la tutelle de la morale, autrement dit la prudence l’emporte sur la morale. C’est-là que la pensée de Machiavel peut définitivement se faufiler en politique.

L’introduction de la morale en politique est indispensable parce qu’elle rappelle sainement que le droit individuel doit rester intact et que la poursuite d’idéologie ou religion ne devrait jamais justifier l’emploi de la violence. C’est dans l idéologique et religion que la violence peut toujours se justifier.

De plus, soumettre la politique à la morale ne signifie pas du tout qu’il faille mépriser le pouvoir d’état ou y renoncer complètement. Il ne s’agit ensuite pas d’affaiblir l’état, mais seulement de le subordonner à la morale. Nos institutions doivent agir pour que la morale soit une composante inséparable de la politique et que l’influence de la pensée machiavélique sur la sphère politique disparaisse de tout horizon.

Au niveau international, l’articulation entre morale et la politique peut considérablement réduire les tensions internationales. Pourtant, au cas échéant, L’ONU manque des moyens d’intervention et d’empêchement pour réaliser des règles interventionnistes. C’est cette lacune-là qui donne la carte blanche aux états répressifs qui vont jusqu’aux partisans du jihad, de la croisade, du fascisme, du communiste, et les états mafiosi du capitalisme pour mieux opprimer et dépouiller leurs propres peuples.

Depuis l’ancienneté, notre monde est gouverné par les états qui ne se voient jamais responsable devant quiconque. Ces états se comportent de manière arbitraire, en ignorant les valeurs morales en faveur de leurs propres règles. Nombreuses sont les personnes qui ont fait d’importantes contributions à la lutte contre ces tyrans. Toutes ces personnes ont en commun une volonté de faire valoir les droits de l’homme avant que l’UNO existe. Une fois que l’UNO décide de faire des droits des de l’homme praticables dans notre monde, les peuples opprimés commencent à bâtir une société qui reconnaît la morale universelle.

Si les peuples opprimés ne peuvent pas se défendre à main vide contre la tyrannie, alors à quoi sert l’UNO ? À quoi servent les promesses de la déclaration universelle des droits de l’homme si l’UNO se croise les bras ? Quel est dans ce cas le sens de l’universalité de ces droits ? Le fait que l’on parle de l’existence de valeurs universelles, on est au cœur du sens de la déclaration. Dans son ouvrage De iure belli ac pacis (1625), Hugo Grotius avait déjà abordé la possibilité d’intervenir dans le cas où un tyran commettrait des crimes.

L’idée de l’ " ingérence humanitaire " réside dans la morale universelle qui normalement instruit des devoir universels. L’idée devait être exploitée par certains pays occidentaux lorsque l’UNO n’existait pas. Elle retrouve son sens dans la déclaration des droits de l’homme de 1948 pour défendre la vie des victimes sous n’importe quelle circonstance. Elle est reconnue depuis 1988 par le droit international.

Le droit international ne définisse le repère entre droits de l’homme et souveraineté nationale, ce qui laisse une ambiguïté juridique à la question de savoir si un État illégitime au regard des droits de l’homme reste légitime dans son opposition à toute intervention étrangère.

L’universalité devrait être indifférente aux frontières géographiques, sinon il serait paradoxal de vouloir imposer les droits de l’homme aux tyrans qui ne les reconnaissent pas. Si l’UNO n’est pas capable de destituer un état qui viole systématiquement les droits de l’homme, elle manque alors les moyens pratiques pour introduire la morale en politique.

Bien évidement certains états, du moins dans le tiers-monde, sont ancrés dans les traditions non- démocratiques ou non-laïques, ils se réclament du droit de s’imposer au nom du principe de souveraineté contre l’ingérence de l’UNO mais quelque soit le poids moral, l’UNO est et sera la seule entité d’intervention. D’autres variables interventionnistes n’ont pas la vocation morale d’intervenir sans compter l’appât du gain.

Un des problèmes majeurs aperçus par l’universalisation des droits de l’homme demeure le manque de confiance en l’UNO. Elle doit formuler une conception de l’indépendance vis à vis des grandes puissances, sans quoi il est difficile de se présenter comme le foyer des valeurs morales et la justice. Il s’agirait de définir quelles sont les valeurs de la justice et morale qui peuvent être communes à tous, indépendamment des frontières géographiques et pouvoirs militaire. Pour ce faire, LUNO semble nécessaire d’adopter un caractère plus digne, indépendant et plus engagé, en s’éloignant du monstre néolibéral qu’aujourd’hui domine tous.

Le capitalisme sauvage est un allié traditionnel des rois mégalomanes, les dictateurs et Scheiks corrompus, et des Mollahs criminels. L’UNO ne condamne pas ce capitalisme mercantile en ignorant les relations sans scrupules entre le commerce et les droits de l’homme qui fermentent la méfiance des peuples opprimés vers l’UNO. Il faut mentionner qu’en compromettant les droits sociaux et économiques, les droits de l’homme sont davantage bafoués.

Il est évident que les droits de l’homme sont sporadiquement violés sous les états dits laïques et démocratiques, parfois les dirigeants de ces états sont punis pour leur abus de pouvoir ou l’ignorance mais la violation de droits de l’homme sous les dictateurs idéologiques et religieux est systématique. Elle est souvent commise en pleine conscience et plus ou moins volontaire et jamais condamnée, ce que l’on peut constater sous la dictature des mollahs. Ils torturent, violent, tuent leurs opposants, tous d’après leur morale islamiste. Le maintien d’un tel état produit une méfiance accablante pour l’UNO. Dans ce cas, l’UNO est moralement considérée comme coupables pour ignorer durablement un peuple en état de répression.

Moyenne des avis sur cet article :  3.4/5   (10 votes)




Réagissez à l'article

3 réactions à cet article    


  • saint_sebastien saint_sebastien 1er décembre 2010 02:24

    aucune réaction à cet article , pourtant très intéressant ? dommage.


    • Yoann Yoann 1er décembre 2010 09:37

      En effet, excellent article dont je partage la vision ...


      • easy easy 1er décembre 2010 11:04

        Il est tellement prométhéen, l’Occidental, qu’il est assez fondamentalement utopiste, donc simplificateur. Ce ne serait pas grave s’il se contentait de fantasmer ses utopies. Hélas, il tient à les réaliser.

        Pour une raison que j’ignore, l’univers, la nature, est protéiforme, incroyablement variée et variante. Mais il s’en fout l’utopiste, il dénie cette dimension ineffable de la diversité des espèces, des mentalités, des géographies, des climatologies, des ressources naturelles. Il simplifie et voit tout depuis son endroit. Et de son endroit il croit possible d’imposer (ou de convaincre) au monde une vision uniforme.

        Il vit dans un endroit où l’on consacre des milliers de mètres cubes d’eau pour faire des piscines javellisées, pour laver des voitures, pour arroser des golfs et il croit possible de convaincre des gens habitant des lieux arides de partager les mêmes valeurs que lui, l’utopiste.

        Il vit dans un endroit qui consomme autant de pétrole que d’eau à piscines et il croit qu’il est possible d’imposer (ou de convaincre) des peuples privés d’eau et n’utilisant pas de pétrole, de partager les mêmes fantasmes que lui, l’utopiste.

        Il vit dans un endroit où l’on importe des gambas depuis 5000 bornes pour faire des barbecues et il croit qu’il peut imposer (ou convaincre) des gens qui n’ont que les poissons de leur lagon à manger, de partager ses points de vue, l’utopiste.

        Il vit dans un endroit où l’on gave des oies pour déguster leur foie malade et il croit qu’il peut faire partager ses visions à des gens qui n’ont pas de quoi nourrir leurs enfants, l’utopiste.

        Et il croit, pour balayer ces objections, qu’ils suffirait que les autres commencent à voir les choses comme lui, pour que soudain ils aient eux aussi de l’eau en abondance, du pétrole, des pâturages verdoyants et des pentes enneigées où il est si agréalble de faire du ski, l’utopiste.

        Pour les autres, il est terrifiant, l’utopiste.

        Il mouline ses fantasmes mais s’abstient de partager son logement avec les gueux de son quartier, avec son frère dans la misère, avec ses parents impotents, avec les malades du sida, avec les putes et les Roms. C’est à cette condition, qu’il peut continuer de fantasmer, l’utopiste.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès