Morale vs Ethique, complément à ma lettre à Jacky
Une description du Mensonge s'impose. Une analyse des conditions d'aliénation également.
Longtemps on nous a fait croire que le fameux Progrès était la panacée et en l'occurrence le but ultime du Capitalisme - les marxistes aux-mêmes vénéraient le Progrès, fantasmant l'établissement d'une société communiste au terme du périple capitaliste. Le discours dominant était qu'en laissant se développer sans frein ni contrainte l'économie de libre-échange, on augmenterait le bien-être et le confort de la majorité des individus vivant sur cette planète. Or c'est absolument faux. Il s'agit là sans aucun doute du plus grand mensonge de l'Histoire de l'Humanité. Et maintenir le contraire est d'une malhonnêteté intellectuelle sans borne. Le capitalisme invente sans cesse de nouveaux besoins afin de garantir l'augmentation incessante de la production de marchandises et par la même l'accumulation de capital chez ceux qui sont aux manettes - cette nébuleuse apatride d'actionnaires, de multinationales, de banquiers et de hauts responsables politiques. Appuyé sur une sphère médiatique et culturelle aux ordres, ce système perpétue sa sainte Trinité de profit-liberté-oppression. De fait, qu'il s'agisse de nouvelles technologies, de médicaments ou de produits alimentaires - pour ne citer que ces trois industries qui réalisent d'incroyables profits -, le but consiste à asservir toujours plus les individus transformés en vulgaires consommateurs. Le principe de la dette apportant la cerise sur le gâteau en finalisant le processus d'aliénation. Et les médias qui véhiculent leur propagande progressiste n'ont plus qu'à terminer la besogne en lavant bien comme il faut le cerveau des dits consommateurs avec l'unique slogan que ce monde dans lequel nous vivons est le meilleur possible. Le cauchemar orwellien enfin réalisé. Or il n'est question là que d'enrichir encore plus les plus riches. Ce faisant, on rend malades les bien portants avec de la mauvaise nourriture afin de leur vendre des médicaments qui ne les guériront pas. On prélève les richesses naturelles en souillant de manière parfois irréversible les sols, l'air, la mer et l'ensemble de notre environnement, en exploitant honteusement la faune et la flore, en détruisant les écosystèmes, en pratiquant la manipulation génétique sur les organismes vivants, en rendant marchandisable la vie même. Nous ne sommes jamais arrivés aussi loin, à mon avis, de l'idée même de Progrès, à moins de considérer comme le summum du bonheur de se retrouver surendetté, coincé dans un canapé devant la télévision avec un taux de cholestérol inquiétant et quelques métastases à venir, à regarder la Nouvelle Star en mangeant une pizza surgelée. Du coup, ce qui, à mon sens, devrait faire débat, et mettre tout le monde d'accord, c'est l'analyse du système selon le principe de l'Ethique. Aujourd'hui, ce qui tient le haut du pavé, c'est la Morale. La Morale est ce par quoi tout passe. C'est le filtre définitif. Et l'épisode Dieudonné en est un brillant exemple, puisque l'antisémitisme est contraire à la Morale. Or la Morale n'est que le bras armé de la Loi. Et la Loi est dictée par les agents du Profit. Nul autre que des larbins du système n'imposent la Loi. Donc la Loi va dans le sens de l'idéologie dominante ; et la Morale qui en découle n'est là que pour cautionner. La Morale ne repose donc sur rien si ce n'est l'intérêt du Capital. A contrario, l'Ethique est la Loi UNIVERSELLE sur laquelle repose toute action ou parole humaine. L'Ethique est la matrice originelle, dans laquelle chaque homme peut et doit se reconnaitre, et sans laquelle il est condamné à vivre hors de la communauté, tel une bête, ou un paria ; c'est un code de conduite qui pré-exista à l'invention du Marché. Mais de brillants intellectuels ont un jour décrété que l'homme sans loi était un sauvage, qu'il tuerait son prochain sans aucun état d'âme si l'Etat n'était pas là pour imposer justement sa Loi. Dès lors que l'Etat se mit au service du Capital, ce qui remonte en France à la Révolution de 1789, et bien la Loi devint le bras armé du Marché. Si, de nos jours, un sans-abri va voler dans un supermarché de quoi se nourrir, il subira la Loi et se fera arrêter, jeter hors de la-communauté-agréée-par-le-Marché et enfermer dans une de ces prisons qu'un jour il faudra bien détruire. En revanche, sous l'angle de l'Ethique, jamais cet homme ne subira de châtiment. Les autres hommes, ses frères, ses proches, et même ceux qu'il ne connait pas, estimeront qu'il a eu raison de voler puisque sa survie en dépendait. Ne vous méprenez pas, c'est ce qui attend beaucoup d'entre nous, d'en être réduit à voler, vu l'évolution des choses. Peut-être alors viendra le temps où la question de l'Ethique, de revenir à l'Ethique, se posera. Personnellement je crois que si nous devions nous assigner un objectif, un seul, ce serait de supprimer la Morale et de revenir à l'Ethique. Le second objectif serait de définir de quoi la Communauté a t-elle besoin. Mais c'est une autre histoire.
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