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Moscovici versus Montebourde

Dégradée par Moody’s, dépréciée par The Economist, la France était censée faire profil bas et prier pour que les investisseurs continuent de s’intéresser à ses entreprises. Mais Arnaud Montebourg est passé par là. Aujourd’hui Moscovici paye les pots cassés et s’échine à restaurer la confiance des investisseurs internationaux.

The Economist, l’hebdomadaire britannique influent dans le monde des affaires, dépeignait déjà la France comme une « bombe à retardement au cœur de l’Europe » et prédisait qu’elle « pourrait devenir le plus grand danger pour la monnaie unique européenne ». François Hollande et Jean Marc Ayrault n’avaient point grâce à ses yeux non plus, n’ayant rien des leaders dont la France a besoin.

Quelques jours plus tard, c’était au tour de Moody’s de faire perdre à la France son triple A, 10 mois après Standard and Poor’s. Justification de la dégradation ? Les réformes annoncées étaient insuffisantes pour rétablir la compétitivité. Moody's mentionnait notamment des "perspectives économiques de long terme affectées de manière négative par de multiples défis structurels", dont "une perte de compétitivité graduelle mais continue" et "des rigidités des marchés du travail, des biens et des services". C’est ce qu’on appelle se faire tailler un costard.

Après de telles mauvaises notes, il était évident que la France ne pouvait pas tellement se permettre de faire la fière. Elle pouvait encore espérer que les investisseurs, hermétiques à sa fort désavantageuse actualité financière, continuent de s’intéresser à son industrie. Et voilà que tombe la phrase fatidique : « Nous ne voulons plus de Mittal en France  » à propos du dossier Florange et émise par le flamboyant Arnaud Montebourg. Courageuse audace ou bourde malheureuse ?

Pour Pierre Moscovici, qui a rencontré des investisseurs asiatiques, européens et américains le 10 décembre, il s’agit plutôt de la deuxième option. Il a fallu brosser ces messieurs dans le sens du poil et les rassurer sur l’ouverture de la France et l’interventionnisme d’état sous le quinquennat Hollande, forcément mesuré.

Aux yeux du Financial Times, le ministre est plutôt celui de l’ « effondrement productif » (trouvaille d’Alain Juppé) que d’un quelconque redressement : « Son travail devrait consister à trouver des solutions pour faire revivre l’industrie, pas pour la tuer.  ». Cette analyse englobe l’ensemble du gouvernement : « Ce conflit a des implications plus larges, fournissant une preuve supplémentaire de la tendance à un sentiment antibusiness de l’administration socialiste au pouvoir.  »

Arnaud Depuis-Castérés, le président du cabinet Vae Solis, spécialisé dans la communication de crise et la gestion d’image, analyse les effets de la ladite phrase en ces termes : « Les Américains demandent un décryptage. Pour les Chinois, cela vient confirmer le sentiment d’une méfiance à l’égard des étrangers. Ils se disent qu’ils pourraient se passer de la France. Le fonds souverain CIC hésite à s’engager sur plusieurs dossiers car il les trouve très compliqués médiatiquement et politiquement.  »

Bref, certains économistes ont beau se rassurer en rappelant que la France reste un pays attractif, elle n’avait vraiment pas besoin d’une bonne âme pour enfoncer le clou. Espérons que les courbettes de Moscovici rassurent les investisseurs.


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7 réactions à cet article    


  • Javascript Javascript 12 décembre 2012 16:44

    Dégradée par Moody’s, dépréciée par The Economist, la France était censée faire profil bas et prier pour que les investisseurs continuent de s’intéresser à ses entreprises.

    Autant pour moi ! Je croyais que nous étions en démocratie mais visiblement je me trompais puisqu’une nation toute entière doit faire « profil bas » devant la grand-messe d’un journal libéral anglais.

    Lisez Alternatives Économiques plutôt car mine de rien la crise de 2008 est passé par là et depuis le T.I.N.A (There is no alternative) est enterré définitivement.

    Alors « The economist » et ses concepts libéraux du 20em siècle peut aller se faire encu...... cuire un oeuf...


    • Traroth Traroth 13 décembre 2012 17:13

      il faut reconnaitre que la première phrase de l’article part très fort. Au moins, on sait tout de suite que l’auteur est du côté des criminels.


    • Nanar M Nanar M 13 décembre 2012 08:31

      « la France était censée faire profil bas et prier »

      Les mots me manquent devant tant de veulerie.
      Triste, très triste.


      • spartacus spartacus 13 décembre 2012 12:01

        C’est dramatique.

         En 6 mois la France est devenue le pays ou il ne faut pas investir. 
        La France es aux yeux du monde en train de devenir l’union soviétique.
        Comment en serait il autrement quand la priorité nationale est l’investissement dans les services public.Des services toujours plus chers, qui ne produisent aucune richesse interne ni exportable.

        Les industriels ? Pourquoi prendraient ils le risque d’investir en France si le moindre hurluberlu nommé ministre au nom de son idéologie est prêt a soviétiser l’outil de production ? 

        Les entrepreneurs individuels ? Pourquoi prendraient ils le risque d’investir dans un pays ou on taxe le risque entrepreneurial à 58% sur les plus value et 0% en Belgique ?

        Les fond d’investissement ? Pourquoi prendraient ils le risque d’investir dans des entreprises ou le moindre conflit social devient une affaire politique ?

        Les investisseurs immobilier ? Pourquoi prendraient ils le risque d’investir dans des logements neuf alors que le secteur HLM est tellement bon marché et subventionné qu’il est inconcurrencable et qu’il y a risque que leurs investissement soit spolié de force ?

        • Traroth Traroth 13 décembre 2012 17:14

          Les services sont rarement exportables, qu’ils soient publics ou non.


        • kitamissa kitamissa 13 décembre 2012 14:55

          Ah ....je trouve ça fabuleux !! plus on avance dans le XXI ème siècle, plus on recule vers la politique de 1793 chez nous !!


          les riches dehors !! on les pends tous et on nationalise !! Robin des Bois et Mandrin au gouvernement , Fouquier Tinville et Robespierre comme ministres et on dresse la guillotine pour les mauvais Français qui ne seraient pas de bons Gauchistes révolutionnaires et pour ceux qui ne donneraient pas tout ce qu’ils ont pour partager avec le peuple !!

          on va même dépouiller les retraités de 3% sur leurs revenus, ces salauds qui vivent mieux que les actifs et qui mettent du temps à crever ces égoistes là !! 

          on devrait les euthanasier tout de suite et récupérer leurs économies pour les redistribuer aux nécessiteux venus se faire régulariser en masse dans notre beau pays des libertés !!

          bon eh bien, moi retraité parmi tant d’autres, je regarde mon pays se déliter petit à petit depuis 1981 !!

          vous savez, à l’époque où un ancien Pétainiste reconverti en Socialo - Communiste par opportunisme est arrivé au pouvoir ??

          ça a été de pire en pire...et il faut croire que les Français ont mauvaise mémoire, ils ont voté pour les héritiers de ces idées et on file droit dans la même merde que les Grecs ou les Espagnols !! ollé !

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