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Accueil du site > Tribune Libre > « My blueberry nights" : loin d’être simple !

« My blueberry nights" : loin d’être simple !

Saviez-vous que le fait de traverser une rue peut prendre toute une année, et que les quelques mètres à franchir risquent de se transformer en des milliers de kilomètres ? C’est ce cas de figure, à priori improbable, que le réalisateur Wong Kar-Wai nous présente dans son dernier long métrage, à l’aide d’une variation sur la nécessité de laisser passer le temps afin de se chercher et de finalement réussir à se trouver.

« My blueberry nights » aurait pu ne durer qu’un tout petit quart d’heure, si l’héroïne avait choisi de franchir la porte du bar new-yorkais le soir de son départ, déclarant à cette occasion sa flamme au patron un brin romantique qui n’attendait que cela ! Le charmant couple aurait ainsi été formé dès les premières scènes, et l’affaire était bouclée...Malheureusement pour les deux protagonistes, et heureusement pour les spectateurs, qui n’auraient sans doute pas apprécié de payer leur ticket pour un film d’à peine quinze petites minutes, les choses ne se déroulent pas aussi facilement. Et de New York, nous irons jusqu’à Las Vegas, en passant par le Tennessee, en suivant l’inévitable voyage initiatique, ponctué de rencontres constructives et nécessaires, de la jeune femme au cœur brisé.

Wong Kar-Wai, surnommé (à bon escient ?) le « Tarantino chinois » depuis son film « Chungking express », réalise ici sa première œuvre en langue anglaise et situe cette comédie romantique aux Etats-Unis, ceci pour deux raisons : premièrement, le Président du Festival de Cannes 2006 souhaitait absolument diriger la musicienne américaine Norah Jones, qui fait ses premiers pas devant la caméra ; il désirait également démontrer l’universalité du sujet qu’il exploite, étant intimement persuadé « qu’il y a des choses que nous pouvons tous partager, quelle que soit notre race, notre culture, notre pays. Au-delà des langues, nous pouvons partager des émotions ».

Des émotions ressenties à travers l’évocation de différents thèmes présents tout au long du film : l’espoir, symbolisé par le personnage interprété par le comédien anglais Jude Law, qui refuse de se débarrasser des nombreuses clés, toutes porteuses d’histoires, laissées par ses clients, leur accordant ainsi la possibilité d’une suite heureuse ; l’addiction, qu’elle soit à l’amour, à l’alcool ou au jeu, dont il est possible de se soigner en mangeant de la tarte aux myrtilles... ; enfin, le temps qui passe, illustré au niveau technique par l’utilisation de l’accéléré dans de nombreux plans.

« My blueberry nights » marque surtout par la beauté qui transcende l’œuvre du début à la fin. Celle de la musique tout d’abord, composée par Ry Cooder, déjà auteur de la bande originale de l’inoubliable et fabuleux « Paris, Texas » de Wim Wenders. Celle des images ensuite, signées Darius Khondji, qui, après avoir notamment travaillé avec Danny Boyle et Jean-Pierre Jeunet, nous éclabousse une nouvelle fois de tout son savoir-faire esthétique. Celle des actrices enfin, toutes plus rayonnantes les unes que les autres, à commencer par la troublante Norah Jones, qui déclarait récemment « ne pas se voir faire du cinéma à plein temps ». D’accord Norah, mais ne tarde tout de même pas trop, entre deux albums et moultes tournées, à retrouver le chemin des écrans blancs !

Maxime Freyberger - Rédacteur sur www.melting-actu.com


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1 réactions à cet article    


  • MF/Melting-Actu 19 décembre 2007 11:43

    Pourquoi cet article n’est-il pas classé dans la rubrique « Culture et loisirs », ni dans aucune autre rubrique d’ailleurs ??? Il faut vraiment bien chercher pour le trouver, et ce n’est pas très normal...

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