… n’a pas rassuré les marchés
Le système monétaire est invivable. Il est nécessaire que les peuples et les Etats reprennent la création monétaire en main. Les richesses achetées avec les dettes des Etats ont été créees et cet argent, c'est-à-dire la valeur monétaire de ces richesses, n'est dû à personne. Il est, en soi, création étatique.
Les élus reprendront le pouvoir sur les marchés si les peuples le veulent et le demandent.
Que les peuples leur demandent d'être épargnés des efforts qu'ils doivent faire dans ce système ne servira à rien. Changer le système n'est pas un rêve, c'est une action qui pose la reprise en main de la création monétaire et pilote les élus, les candidats vers cette reprise en main.
Les mouvements des marchés sont toujours les mêmes. Contrairement à ce qui est dit, ils sont assez prévisibles.
Les nouvelles mesures qui rapprochent les politiques étatiques de la rigueur les satisfont dans un premier temps, puis n’ont rapidement plus d’effets et la pression à la baisse de la note reprend quelques jours après l’embellie comme si rien n’avait été fait par les Etats pour « rassurer les marchés ». Cependant, les élus continuent à vouloir que l’Etat conserve une bonne note des marchés.
Les élus s’appuient implicitement sur le fait qu’aucun citoyen, aucun groupe syndical ou politique ne propose de se détourner de cette exigence. Faisons la politique qui nous convient, la politique utile, nous n’aurons jamais l’accord des « marchés ».
Le 5 novembre dernier, le nouveau « patron » de la BCE, Mario Draghi, a baissé le taux directeur dès son arrivée à la tête de cette institution. Il a « ouvert un peu plus les vannes du crédit ». Ainsi, les acteurs du marché vont-ils avoir du crédit moins cher. Tandis qu’ils ont tout intérêt à diminuer la note de leurs emprunteurs pour leur prêter plus cher ! Ce qu’ils vont faire, bien évidemment.
Les marchés créent eux-mêmes, et de toute façon, des mouvements. Ce n’est que dans le mouvement des cours que les opérateurs des marchés prennent des chances de gagner, en vendant ou en achetant. Ils peuvent gagner à la baisse, en vendant des actions qu’ils n’ont pas pour les racheter plus tard quand elles seront plus basses encore ; en vendant, ils accélèrent le mouvement de baisse. Ils peuvent gagner à la hausse, mais là, c’est plus facile à comprendre.
Les acteurs des marchés ne peuvent rien gagner si les cours restent stables. Ils ont un intérêt structurel, systémique à créer du mouvement. Le système pousse les acteurs des marchés à amplifier dans des proportions extravagantes, les petites variations qui peuvent naître des changements liés à l’économique politique réelle (l’économie politique liée à la production, la consommation et la répartition des richesses produites).
Les marchés sont l’extravagance délirante pour eux et, pour nourrir cette extravagance, les Etats et le peuples ont la « rigueur ». En fait, pas seulement la rigueur (le sérieux) mais la restriction (les sacrifices).
Le 11 novembre, la bourse rebondit et, nous dit le Monde, « applaudit » les changements politiques en Italie. Puis, cet engouement cesse. Le 14 novembre, la bourse descend de 1,26%.
Il en est toujours ainsi. Il n’y a pas de mystère. Les « bonnes » nouvelles, du point de vue des « marchés », produisent un mouvement à la hausse qui n’a pas de fondement et ne dure pas. Ce yoyo est nécessaire pour les opérateurs afin de garder des possibilités de gain.
Dans les mass-médias, cette hausse nous est présentée souvent comme une évaluation de la justesse des mesures prises : les élus ont bien eu raison de faire ce qu’ils ont fait, regardez la bourse monte. La redescente qui suit est tout-à-fait prévisible ; elle est systémique, elle appartient au système et pas à la situation en cours, comme tout le monde fait plus ou moins semblant de le croire.
Le 15 novembre, la pression monte sur le triple A de la France.
Le 17 novembre, il est dit dans les médias que la dette de l’Allemagne, finalement ne serait pas aussi sûre qu’on l’avait dit auparavant…
Les banques répugnent à prêter, puisque les emprunteurs ne seraient pas, selon leurs dires de juges et parties, solvables de façon sûre. Les banques centrales pour palier à cette rétention de l’argent par les banques, créent de la monnaie à faible taux pour les dites banques. Les opérateurs financiers font entrer de l’argent à bas coût et prêtent le même argent des Etats à hauts coûts !
C’est ce qu’on peut appeler un effet ciseaux : sur les deux mouvements qui constituent les échanges, les banques sont « gagnantes » sur un court terme. A ceci près, que ce faisant, elles tuent leur planète comme des virus tuent le corps qui les fait vivre.
Les Etats, et les peuples, doivent reprendre la création monétaire, fonction régalienne des Etats et monétiser la dette. Les Etats n’ont pas de dette. Dans une certaine mesure, les Etats peuvent préférer le recours à l’épargne, à la création monétaire, mais ce ne peut être qu’une astuce de trésorerie et ne peut constituer l’essentiel des rapports monétaires de l’Etat à l’économie.
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