N-D de Paris : vers une enquête AZF bis ?
L'enquête est à peine commencé, que les médias nous assaillent de commentaires en trompe-l'oeil sur l'hypothèse privilégiée de l'accident... Est-ce qu'on ne serait pas en train de nous prendre pour des ânes ?
Tout le monde se souvient plus ou moins de l'explosion de l'uzine AZF, quelques jours seulement après l'attentat du 11 septembre 2001. Dès le début, les institutions et les médias se sont ligués pour nous dire qu'il s'agissait d'un accident (lien). Le procureur avait indiqué, trois jours après, "qu'il en était sûr à 90%" ! Le problème, c'est l'explication de la première explosion, qui doit être dissociée de la seconde dont le souffle a été colossal. Les autorités n'ont jamais fait de recherche sur cette problèmatique, donnant l'impression d'une enquête baclée. Ils se sont focalisés sur le mélange accidentel du nitrate d'ammonium avec du Chlore. Mais cette explication est extrêmement controversée, d'une part parce que les ouvriers ne pouvaient que faire la distinction entre les deux composés, d'autre part parce que le mélange explose à des températures très importantes et que ces conditions n'étaient pas réunies dans l'usine.
Mais, plus profondément, il y a une problèmatique d'ordre méthodologique : quand on cherche la vérité, on ne privilégie aucune hypothèse. Sinon les résultats risquerait d'être de l'ordre du biais de confirmation (lien). Finalement, on peut se dire que cette façon de mener les enquêtes est à l'image d'une société où on classe trop rapidement les hypothèses dites "sérieuses" et celles qui seraient "farfelues"... pour pour prétendre qu'une hypothèse est farfelue, il faut d'abord le démontrer.
Concernant Notre-Dame de Paris, plusieurs éléments laissent supposer un incendie possiblement d'origine criminelle. Primo, il n'y avait aucun ouvrier sur le chantier, ils étaient tous partis à 17h30 (lien). Le chantier n'était pas encore commencé, seuls les échafaudages étaient posés. Secondo, comme l'indique Benjamin Mouton architecte chargé de Notre Dame de Paris jusqu'en 2013, il ne comprend pas que le bois de chène, vieux de 800 ans puisse brûler aussi facilement (lien). Pujadas a d'ailleurs laisser échapper qu'il n'y avait pas de doute sur le fait que cela puisse être un accident...mais pourquoi ? A-t-on vraiment suffisamment d'éléments pour priviligier une thèse contre une autre ?
D'autant plus que la piste criminelle peut être avérée suite à des détails de dernières minutes. Privilégier l'accident, c'est certainement fermer les yeux sur de nouveaux éléments de preuve.
Par contre, je ne remets en aucune façon la polémique sur le laxisme possible des pouvoirs publics (lien), à cause d'un manque de financement, et notamment sur la problèmatique des ouvrages d'art qui sont mal entretenus, laissant supposer une fragilité (lien) dénoncé par Asselineau le 4 avril 2019.
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