Narcisse d’hiver et (a)varié
Le milieu de l’hiver fut rude pour notre Narcisse national. Son aura déjà bien fané ne résista pas aux frimas de février. Faut dire, ses auxiliaires rivalisèrent d’ingéniosité pour être à son niveau. Le très zélé Besson par exemple, intronisé le mois précédent ministre de l’Immigration, commença son œuvre nauséabonde par un appel à la délation. Les clandestins qui dénonceraient leurs passeurs se verraient accorder une carte de séjour. Belle entame pour le converti.

En Sarkozie, communiquer rime avec niquer. Quand le peuple gronde, on passe d’urgence à la télé. D’abord on convoque des journalistes potiches qui hochent la tête quand on leur cause et ensuite on explique au dit-peuple qu’on a compris ses manifestations d’inquiétude. Résultat des courses, une heure et demie de logorrhée inepte, une impasse sur le conflit antillais et une révélation. Auparavant Ferrari était une marque de voitures joliment carrossées, désormais c’est un désuet modèle de passe-plats…
Pendant ce temps-là, en Guadeloupe, les choses tournent au vinaigre. Le fébrile Jégo dépassé par les évènements est rappelé à Paname sur ordre venu d’en haut. La grève générale paralyse l’île et s’étend en Martinique. Ironie du sort, un mois et un mort plus tard, ce sont les solutions prônées à l’époque par mister Bean et jugées inacceptables par l’Elysée et Matignon qui dénoueront le conflit.
Pierre Péan nous apprend ce qu’on subodorait un tantinet. A savoir que le french doctor n’est pas seulement un bon samaritain mais qu’il aime aussi les espèces sonnantes et trébuchantes, même quand elles proviennent des républiques bananières. Parallèlement et sans rapport aucun, le sous-commandant Darcos continue à se mettre à dos la quasi-totalité du corps enseignant en multipliant les provocations bas de gamme et les déclarations à l’emporte-pièce.
Sarko, quant à lui, trouve que le congé parental est un gâchis pour les familles et veut le raccourcir. Bel exemple que ce père modèle qui a privilégié son ambition personnelle à l’éducation de ses mômes. Dans la foulée, il improvise à la va-vite un sommet social dont il tire le bilan le soir même à la télévision. Cette fois, on a laissé les plantes vertes dans leur rédaction respective et on a droit à l’allocution. De la poudre aux yeux pour aveugles mentaux. Du vent, des pets des poums…
Le salon de l’agriculture approche et il est hors de question pour Narcisse de rééditer son magistral flop de 2008. Casse-toi pauvre con est à jamais prohibé de son vocabulaire. Aussi invente-t-il une visite dans une ferme modèle d’Anjou pour y annoncer sa politique agricole. Le tout protégé par 700 gendarmes et policiers dans un bled de 1600 habitants. Joli rapport de force…
Et tandis que le nombre de chômeurs explose en métropole (87 000 de plus en janvier), Sarkozy songe à caser ses potes. On apprend que François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Elysée va être nommé à la tête du tout nouveau groupe bancaire Caisses d’Epargne-Banques populaires. C’est lui-même qui a organisé la fusion des deux organismes. Une affaire de pantouflage en bonne et due forme que la justice saisie de l’affaire classera évidemment sans suite…
Bref, un millésime 2009 décidément bien éventé à consumer sans modération. Et nous n’étions qu’en février…
9 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON