Naufrage en Sarkozie
La nouvelle est apparue tard vendredi soir, mais sans nommer le propriétaire du navire en perdition : très vite, une vidéo nous donnait des images du sauvetage délicat de l'équipage d'un grand yacht de 60 mètres de long en train de sombrer en Méditerranée, ce qui n'est quand même pas si fréquent que cela, d'où mon intérêt pour l'information. Deux hélicoptères de la marine grecque dépêchés sur place, à l'endroit même où avait été pris la photo qui orne le fond de l'affiche électorale de Nicolas Sarkozy. Pensez-bien que la nouvelle avait retenu mon attention. Le lendemain matin, samedi, on apprenait le nom du yacht, le Yogi, et qui en était le propriétaire : Stéphane Courbit, patron d'entreprises médiatiques et ami de seize ans de Nicolas Sarkozy. Ce dernier n'a pas fini de liquider l'héritage de la désastreuse image de son indécente fête au Fouquet's. Mais cette fois, peut-on au moins affirmer, l'une de ses possibilités d'excursion méditerranéenne vient de sombrer. A l'image d'un président sauveteur des riches qui ose aujourd'hui se présenter en protecteur des pauvres, l'ambition obscène de Nicolas Sarkozy repose désormais un peu aussi au fond de la Mer Egée.
Vous vous rappelez mon article sur Eric Woerth du 4 octobre 2010 ? Ah, vous avez de la chance, car il a été jeté aux oubliettes, suite semble-t-il à des "pressions" exercées sur ce site, car j'y évoquais les liens étroits entre son chef de cabinet et les société de jeux sur internet BetClic, Everest Poker, regroupés dans BetClic Everest Group, qui après avoir démarré en flèche sous le nom de Manga Gaming sont aujourd'hui en train de prendre le bouillon. A la tête de ces entreprises en forme de champignon vite poussés à l'ombre d'un état sarkozien fort partageur avec les fortunes nouvelles, il y a Stéphane Courbit, prototype même de l'arrivisme outrancer, de l'argent facile fait sur le dos des télespectateurs abrutis d'émissions débiles. Cet ancien assistant de Christophe Dechavanne (qui fait désormais ces émissons dans un état second, pour rester poli) de l'époque de « Ciel mon mardi » était depuis devenu le producteur d'Arthur en 1994, pour « Les Enfants de la télé », qui ne brillait pas non plus pour son intellectualisme. Avait ainsi été créé CASE (pour Courbit Arthur Stéphane Essebag, du vrai nom d'Arthur). L'ambition télévisuelle de Courbit semblait alors sans fin. En 2008, Le Point affirmait même "qu'on l'a vu tourner autour de Cauet, de Benjamin Castaldi, de Bataille et Fontaine". Car Courbit, ça a toujours été du lourd : logique de le retrouver lié au néerlandais Endemol pour mettre à l'antenne les catastrophes médiatiques qu'ont été « Loft Story » et « Star Academy ». Devenu riche, immensément riche, grâce aux "cartons" publicitaires faits avec ces émissions graveleuses (rappelons le cas Loana) Courbit a essayé de s'insérer dans ce grand gâteau sarkozien consistant à tout privatiser : il a ainsi tenté sa chance dans le fournisseur de courant Direct Energie (associé au groupe Louis Dreyfus), là où il s'est visiblement heurté pour l'instant à un os appelé Proglio, pas le genre à desserrer les mâchoires une fois la proie maintenue par tétanisation. En 2006, c'est cependant pour lui le Jackpot quand les espagnols de Telefónica rachètent Endemol-France, l'occasion pour Courbit et Arthur d'empocher la bagatelle de 500 millions d'euros ; à se partager à deux.
Trois années plus plus tard, pourtant, la baisse de la vogue de la téléalité, le fringuant navire-amiral de Courbit prenait déjà l'eau, et le pauvre Castaldi était obligé de licencier son personnel, sa boîte Jes Prod, responsable des émissions de ce type ("Secret Story") étant au bord du gouffre. Dans l'ombre de la bagarre entamée se profilait en fait Axel Durroux, ancien N°3 d'Endemol passé... à TF1 après avoir été remercié et gagné un procès à 12 millions d'indemnités ! Licencié "sans motif réel et sérieux " selon la méthode du MEDEF ou des sarkozystes qui ont une sainte horreur des syndicats et des Prud'hommes ! Restent encore comme porte-monnaie pour Courbit les émissions de Vincent Lagaf (depuis c'est moins rose), Marc-Olivier Fogiel et Karl Zéro (*) qu'il produit toujours. Et ses signatures "phares", Air Productions (la société de Nagui), et ALJ Prod (pour Alexia Laroche-Joubert, l'ancienne responsable de TF1 en 1997, venue de Canal Plus, elle a aussi été l'épouse de Yann-Philippe Blanc, le PDG de Warner Music France, décédé en 2003), De quoi prendre contact entre temps, à force de relationnel, avec la papesse des médias, Anne Méaux, celle qui était venue repeindre au rouleau la façade écornée d'un Lakshmi Niwas Mittal pour en faire un patron progressiste, pour mieux lui permettre de dévorer l'acier français, avec la bénédiction d'un Alain Minc et d'un président qui a oublié qu'il était allé faire de belles promesses chez Arcelor. "En parallèle de sa carrière de saltimbanque, le jeune entrepreneur s’invite à la table du gotha, parrainé par Anne Méaux, la patronne d’Image 7, Alain Minc, le conseiller des P-DG, et Pierre Lescure, l’ancien patron de Canal. Nicolas Sarkozy, rencontré dès 1996 alors qu’il -venait d’acheter une maison à Neuilly, se laisse séduire. Après avoir méchamment raillé son manque de culture et ses costumes Zara, l’establishment finit par l’adopter et se presse à son mariage (voir photo ci-contre), célébré en 2004 à Saint-Tropez, ou aux Airelles, son hôtel de Courchevel" nous dit à point nommé Capital. Courbit, vilain petit canard à l'origine (d'origine modeste, il a démarré sans le sou) est alors admis parmi les grands. Les patrons riches font du ski à Courchevel, pendant que les sidérugistes trinquent : "ce furent les promesses de Lakshmi Mittal de maintenir le cap d'Arcelor qui ont finalement fini par lever les réticences des actionnaires. Cependant, en moins de trois mois, il prend le contrôle total de l'entreprise et déclare vouloir reverser aux actionnaires 30% des bénéfices, sachant qu'il représente, avec sa famille, l'actionnaire majoritaire, détenant 40% du groupe actuellement" peut-on lire sur Wikipedia. Arcelor a bien été bradé. Arcelor-Mittal dégage un bénéfice de 9,3 milliards d’euros au cours des neuf premiers mois de l’année 2007 et début 2008, Lakshmi Mittal, sans sourciller, annonce 9000 licenciements. "Dans les dîners organisés dans son hôtel particulier par François Pinault, qui veut présenter à Lakshmi Mittal "la France sous un autre aspect", le patron d’origine indienne rencontre les plus grands noms du capitalisme français : Daniel Bouton, patron de la Société générale, une des banques conseils de Mittal, Martin Bouygues, PDG du groupe éponyme, ou encore l’avionneur Serge Dassault, également propriétaire du Figaro, à qui Lakshmi Mittal a laissé "une bonne impression. C’est un homme dynamique. Il l’a prouvé", rappelle à propos Bakchich...
A Courchevel, ou à St-Trop, où Courbit possède son pied à terre, qu'il loue quand il n'y est pas : "la classe" s'exclame à son propos Capital : "en 2007, l’ex-patron d’Endemol France a acheté le Pan Deï Palais, une villa d’inspiration indienne à deux pas de la place des Lices, pour l’offrir en cadeau de mariage à sa femme. Transformé en hôtel de 12 chambres très luxueuses, c’est devenu un lieu prisé de la jet-set. On peut ainsi louer un yacht de 31 mètres, amarré dans le port de Saint-Trop. Stéphane Courbit semble s’être piqué au jeu puisqu’il a aussi acquis un cinq-étoiles à Courchevel, Les Airelles, rénové pour 37 millions d’euros, et mis la main sur plusieurs autres chalets et hôtels à Méribel. Il se murmure que ce millionnaire a l’intention de monter une chaîne, Lov Hotels Collection, du nom de sa holding, la Financière Lov. (Pan Deï Palais, à partir de 245 euros la nuit)." Chez Gala, c'est décrit ainsi : "poussez les portes du Pan Deï Palais, véritable palais indien au goût de Vincent Bolloré, Benoît Poelvoorde et Robert Namias, dont la piscine se transforme en dancefloor sous les étoiles." Des vedettes du show-bizz ? Namias était le directeur général adjoint en charge de l’information de TF1 depuis 2005 (il a quitté TF1 en 2008), et Bolloré, un grand ami du jeune patron aux dents longues des médias...
La rencontre de Stéphane Courbit avec Nicolas Sarkozy est donc ancienne en effet : cela fait seize ans qu'ils se connaissent, raconte lui aussi le Nouvel Obs, et qui rappelle aussi qu'ils ont un ami sulfureux en commun : "la rencontre avec Nicolas Sarkozy date de 1996. Pour le maire de Neuilly, c'est l'heure de la traversée du désert. Courbit, lui, a quelques problèmes de terrain et d'architecte avec la maison qu'il vient d'achter sur l'île de la Jatte. Rencontres, conseils. Enfant de la télé et d'un petit village de la Drôme, Courbit a un sixième sens pour deviner la France et les Français - Cécilia l'a compris. Il ne raffole pas de la politique, mais accepte quelques rendez-vous. Un meeting pour le oui à Bercy, en 2005, une table ronde sur les médias, place Beauvau, en 2006. Ce sont de petites fidélités que Pierre Charon cultive et fait croître avec soin. Courbit se prête au jeu entre deux allers-retours professionnels dans la banlieue de Londres, où il a racheté une société, et les capitales européennes". L'intermédiaire entre les deux est en effet Pierre Charon, ancien conseiller de Chaban-Delmas, Balladur, Chirac (que Cécilia Sarkozy, qui le déteste, fera tout pour écarter de l'Elysée), et qui depuis a quitté le navire sarkozien, mais qui semble avoir gardé un privilège précieux en matière de relationnel : il préside toujours aux chasses de Chambord (et a conservé son poste de membre du Conseil économique et social). "Pierre Charon, c’est un peu le « consigliere » de Sarkozy - en référence à Tom Hagen, le conseiller de Don Corleone dans le film Le Parrain - imageait Le Pointdans un portrait qui lui était consacré il y a deux ans. « Je lui rends compte, tous les matins, des tendances du moment, des embûches à venir, des coups bas politiques qui se préparent », expliquait l’intéressé à l’hebdomadaire. C’est l’homme des dîners en ville, qui écoute les rumeurs, les déjoue, notamment dans l’affaire Clearstream et parfois… les propage. Ses victimes les plus connues ? David Martinon, Michèle Alliot-Marie et Rachida Dati" dit 20 Minutes en septembre dernier. Un intriguant, donc, avant tout. Un intriguant dont personne ne s'était méfié : au départ de Charon de L"Elysée, la presse découvre avec "surprise" "qu'il a été durant quatre ans, de 2001 à 2004, rémunéré par la société de production de télévision Endemol, que dirigeait à l'époque Stéphane Courbit. A la tête d'une entreprise de conseil, Janus, Charon a mis son carnet d'adresse, durant ces années, au service de ce jeune patron"... Mais que ce monde d'affairistes est... donc petit ! Et Dieu sait si les liens de Nicolas Sarkozy avec l'argent vite fait, vite empoché (et vite dépensé) est bien sa marque de fabrique ! La Rollex et les Ray-bans des débuts n'étaient qu'un tout petit bout d'un gigantesque iceberg !
Un petit monde qui se précipite alors sur la nouvelle corne d'abondance annoncée : celle des jeux en ligne, pour lesquels il faut d'abord amadouer le PMU et la Française des jeux, en situation de monopole, et qui voient d'un fort mauvais œil l'arrivée du petit nouveau Courbit, que l'Elysée va soigner pour le rendre présentable. Résultat, dès le "22 septembre 2009 à partir de 8h15 au 120 rue Faubourg Saint Honoré75008 Paris", se tiendra une réunion ainsi décrite : "A l’occasion de l’ouverture prochaine du marché français des jeux d’argent et de hasard en ligne à la concurrence, Eric Morgan de Rivery et Philippe Delelis du Cabinet Jones Day (ancien du cabinet Borotra), en partenariat avec Olivier Karsenti, avocat à la Cour, proposent aux acteurs de l’industrie des jeux d’argent et des jeux en ligne de participer à une table ronde. Les thèmes abordés seront de l’état de préparation du projet de loi, le rôle et le pouvoir de l’ARJEL (autorité de régulation des jeux en ligne) ainsi que les principales problématiques juridiques liées à l’ouverture des jeux et paris sportifs en ligne". Et comme ça semble se bousculer, au tiroir caisse, tout le monde essaie d'en profiter : ainsi un cabinet d'avocats spécialisés jusqu'ici en fusions-acquisitions, et qui s'est alors re-spécialisé dans le conseil aux sociétés de paris en ligne en fondant son propre cabinet, "Kaza Avocats" : or c'était justement aussi celui d'Olivier Karsenti. A la manœuvre de séduction, ce jour-là, le Directeur de cabinet en personne du Ministre du Budget Eric Woerth (ici en photo aux côtés d'Eric Woerth)... depuis déjà réintégré chez Valérie Pécresse. Et déjà aussi retenu dans l'écurie de champions pour la course de 2012... Un très petit monde, en fait, recyclable à tout moment !
Un peu plus loin, ce jour-là, au numéro 55, il y a l’Elysée "Les représentants du PMU et de la Française des Jeux, des casinos, les candidats aux licences d’opérateurs et les organisateurs d’événements sportifs seront présents pour toutes questions". C’est donc allé très vite, avec une petite poignée d’acteurs... tous liés aux courses et au PMU. Le monde d'Eric Woerth et sa sa femme, ce qui nous ramène à Liliane Bettencourt. De l’argent, il y en a à se faire à ce moment là pensait-t-on :"en moyenne les Français parient 60 millions d’euros par jour. Une somme répartie entre les caisses du PMU, de la FDJ et des casinos. L’équivalent d’un airbus A320... Le marché du jeu en France brasse une quantité d’argent, en hausse constante depuis le début de la crise" nous rappelle l’Expansion. Il y a bien un ou deux Airbus sur 365 qui devrait atterrir.... rue de la Boétie. Même si la rue n’est pas très large. Depuis, ils déchantent tous, ou presque !
Car la manne ne sera pas celle annoncée, et les jeux en ligne un beau miroir à alouettes : manifestemen les jeux en ligne, en France, n'ont pas décollé comme prévu. "Mangas Gaming", dans le secteur des jeux et les paris en ligne perd 8,6 millions d'euros en 2010. Courbit, qui a beaucoup misé dessus, se retrouve en difficultés. En réaction, il choisit de grandir davantage, comme le font tous les plus riches... en empruntant. En rachetant ainsi 60% d'Everest "pour 100 millions de dollars". Toujours chaperonné par la déesse de la parole patronale à l'Elysée, mais commençant à être un peu plombé, voilà notre Courbit tenté d'aller se servir à d'autres sources d'argent frais, sur les traces d'hommes politiques qui faisaient de même devant lui, même s'ils le nient toujours. C'est l'avocat Pascal Wilhelm qui va lui servir cette fois de relais : c'est le mandataire financier de Liliane Bettencourt, qui va proposer à l'héritière n'ayant déjà plus toute sa cervelle d'entrer dans le capital de la fameuse société Lov Group Invest (LGI, les initiales de ses enfants), de Courbit, en y injectant 143 millions de francs de l'époque (on parle même de 170 millions). De l'argent directement apporté par la Financière de l’Arcouest (une société détenue à 100% par Liliane Bettencourt, en dehors de Loréal donc). Une transaction réussie, mais qui aujourd'hui pose un sacré problème, l'avocat mandaté par Courbit effectuant aux yeux de tout le monde un conflit d'intérêt flagrant : étant conseiller des deux parties en cause, c'était vraiment trop évident ! Le 20 juilllet 2011, devant le juge des tutelles de Courbevoie, Bettencourt avoue ne plus se souvenir de ce à quoi ressemble Courbit. Son état de faiblesse aujourd'hui reconnu, beaucoup en ont profité, c'est indéniable. Courbit, lui, a promis depuis de rembourser sur cinq ans "à compter du 31 mai 2013 ". Mais on ne sait toujours pas comment à ce jour...
Ce dernier, monté trop vite au firmament comme une fusée à poudre (il fait penser à J2M et ses chaussettes trouées), se prend donc depuis quelques temps gadin sur gadin. Les patrons installés sur la place avant lui, savonnent vaillamment la planche. Avec Endemol également, la rupture viendra vite : elle sera sanglante, mais Courbit en tirera avantage. On assistera en effet lors de cette séparation épique à des scènes incroyables, dignes d'un polar sur la pègre : " le déménagement des affaires de Stéphane Courbit, en octobre 2007, a donné lieu à un sacré quiproquo. Un dimanche, le chauffeur du producteur entre dans la société et embarque deux coffres-forts. Une erreur, sans doute. Endemol réclame la restitution de ces deux armoires fortes. Dialogue de sourds pendant plusieurs semaines. Finalement, Stéphane Courbit fait livrer deux coffres-forts... mais ils sont flambant neufs et portent encore l'étiquette du fournisseur ! Les dossiers que contenaient les coffres, eux, ont disparu. Endemol en possédait la liste. L'un d'eux contenait la correspondance avec le groupe Bolloré. Et c'est précisément celui-là que les nouveaux propriétaires d'Endemol souhaitent récupérer pour examen attentif..." raconte mi-amusé mi effaré LePoint. Endemol France en 2004 devait signer un accord avec le groupe Bolloré concernant la fourniture de plusieurs heures de programmes -jusqu'à cinq heures par jour indiquait le magazine Stratégies- pour sa future chaîne Direct 8 qui avait été lancée en mars sur la télévision numérique terrestre. L'accord ne se fera pas. Courbit voulait garder ses 35% de marge habituelles : la gourmandise de l'arrivisme, face à un patron un peu moins avide, et qui joue davantage sur le temps. Le syndrome Messier n'est pas loin, pense-t-on : or, coïncidence ou pas, en 2007, ce dernier a été choisi comme administrateur du groupe Rentabiliweb, société de paiement en ligne, créée par Jean-Baptiste Descroix-Vernier, aux côtés de Groupe Arnault et de Stéphane Courbit... en 2011, Descroix-Vernier, à l'image plus que discutable, qui cite à tout bout de champ cite l’Evangile selon saint Matthieu, pointait à la 412ème place du classement des plus grandes fortunes de France. Alors qu'il est installé en Hollande, où il vit sur une péniche. Courbit le devance largement : il s'est classé au 55e rang en 2010, avec une fortune de 650 millions d’€ : soit 36 690 Smics annuels. Et navigue en yacht. Enfin, naviguait, jusqu'à vendredi dernier.
Un hebdomadaire qui continuait sur le même ton sarcastique, relevant des "détails" que tout le monde avait oublié :"D'autres documents commencent à réapparaître. Et notamment cette ancienne facture, dont Le Point a pris connaissance. Le 14 avril 2005, Endemol fait l'achat de deux sacs Hermès d'une valeur de 3 560 et 4 920 euros. Au dos de cette facture, deux noms : l'un correspond à l'épouse d'Aat Shouwenaar, le dirigeant d'Endemol Monde. Le second est... Cécilia Sarkozy. Comment expliquer que l'épouse du ministre de l'Intérieur se voie offrir un sac Hermès par Endemol ?" C'est vrai ça, à quoi pouvait bien rimer ce genre de (petit) cadeau de sac à trois Smics mensuels et demi ? Encore un symbole de "rupture" à la Sarkozy ? Une rupture (mot sarkozien) au final qui se se fera au forceps, mais à l'avantage de Courbit, qui, au passage, avait ramassé beaucoup d'agent lors de la vente d'Endemol France (l'autre actionnaire étant Arthur). Mais avait surtout réussi à faire venir dans le capital de sa nouvelle société de production Banijay, celle qui se cache derrière Nagui, des gens comme Bernard Arnault, et le groupe italien DeAgostini, mais aussi Jacques Veyrat, le PDG de Neuf Cegetel, Jean-Charles Decaux, John Elkann, le petit-fils de Giovanni Agnelli, et Nicolas Bazire, le bras droit de Bernard Arnault (et très proche de Sarkozy, mis récemment en examen). Sans oublier Alexandre Bompard, le patron des sports de Canal + (fort ami avec Fogiel) " Il n'y a a pas ; comme "soutiens" difficile de faire mieux comme parrains : Nicolas Bazire est le témoin de mariage de Sarkozy avec Carla, c’est aussi le N°2 de LVMH, dirigé par Bernard Arnault (ce dernier l’ayant été avec Martin Bouygues au mariage de Nicolas et de Cécilia Sarkozy en 1996 !) : quel tout petit monde !!! En octobre dernier, nouvel avatar de la saga Courbit et de ses liaisons polémiques avec le pouvoir en place, avec la tentative de rachat de la régie publicitaire de France Télévisions. Comme on peut l'entendre ici expliqué par un Stéphane Courbit généreusement "interviewé" par Europe 1... par Olivier Fogiel, qui fait partie de son "écurie" !!! Des copains et coquins ? Sans nul doute ! Dans Marianne, on trouvait le copinage Fogiel-Bompard-Courbit bien trop voyant :"pas question, évidemment, d'évoquer ses intérêts dans la production télé, ses investissements dans les paris sportifs, ses liens avec Nicolas Sarkozy et Alain Minc, largement suffisants pour douter de son « désintéressement »" lors de ce fameux interview plus que téléphoné. Marianne commente : "et même pas une allusion aux informations de Médiapart qui affirme que l’acquéreur ne va pas débourser 16 millions d’euros contrairement à ce qui avait été annoncé, mais seulement 2,9 millions d’euros ou aux révélations du Monde qui laissait entendre que le cabinet de Christine Lagarde avait cherché à favoriser l'offre de Publicis et de la Financière Lov, en fournissant des informations confidentielles, permettant à ces deux sociétés de faire la meilleure offre". Stéphane Courbit faisait bien partie de la liste des invités du Fouquet's en mai 2007... ce n'était pas pour rien. Un petit monde d'initiés, pratiquant entre eux le délit du même nom à l'insu de tous, et surtout de la justice.
Avec ce petit monde, on nage en plein sarkozysme bling-blig donc. Même si extérieurement, on s'est un peu calmé, ces derniers mois, le pli de l'ostentation demeure, et Courbit n'échappe pas à la règle. C'est un adepte évident de la clinquante galaxie Tapie, qui, dès qu'il touche un gros chèque (210 millions d'euros), s'achète avec début 2010, un énorme yacht (à 70 millions, mais Tapie annonce l'avoir acheté la moitié seulement). Celui de Christine Lagarde à peine empoché, "nanar", l 'ancien propriétaire du Phocéa ( plus grand yacht à voile du monde jusqu'en 2004), le prototype même de ce genre d'entrepreneur qui court après l'argent s'est en effet offert le "Reborn", ancien Boadicea, navire relativement ancien (il date de 1999), enregistré, lui, ... en Angleterre, pour être remis à neuf. 75, 5 m de long, 14 de large, et 290 000 litres de fuel à bord pour les moteurs (deux Carterpillar de 1 750 ch !). A 1,30 euros le litre, à chaque fois que Tapie part en croisière, ça lui coûte 377 000 euros pour faire le plein. Le prix d'une villa ou l'équivalent de 269 Smics !
Entre temps, le syndrome du gros yacht de riche avait aussi touché Courbit, qui lui, voulait s'offrir du neuf... et du grand. Un "palais à gin flottant" disent les connaisseurs, pour qui la boisson la plus répandue sur ce genre d'engins est le gin. Alors que ses sociétés étaient dans la tourmente et que le pays plongeait tranquillement vers la récession, le voilà qui décide en effet de commander le plus grand yacht immatriculé en France, pas moins. Immatriculé en France, mais... construit en... Turquie. Par des ouvriers turcs de Proteksan Turquoise Design, à qui Nicolas Sarkozy va soigneusement éviter de proposer de rejoindre l'Europe, bien sûr : çà aurait trop augmenté la facture finale. Le bateau, au design assez banal (il a pourtant hérité à Cannes d'un prix de design- "the most innovative"-, mais pas le bon !) est alors présenté comme " la quintessence du bien-être et du luxe" sur certains sites rendus depuis subitement plus discrets. Pour l'attribution de son prix, on cite le fait que sa piscine arrière présente au fond une baie vitrée qui donne sur une des salles à manger... C'est Aqualand ou le Dolphinarium sur yacht ! L'architecte n'a pas lésiné pour fabriquer un "resort flottant à l’atmosphère zen et relaxante", nous dit-on, "à la fois très stylisé et luxueux" : "La France est à l’honneur sur M.Y Yogi" pouvait-on également lire dans le dépliant (avec l'effroyable mot "resort" bien en évidence, signifiant "complexe de loisirs ou un parc d'attraction dotés d'un ensemble hôtelier" ?). "Ainsi, les produits d’accueil sont griffés Hermès, le parfum d’ambiance est signé Blaise Mautin et la vaisselle, la porcelaine ainsi que la verrerie ont été fournies par Bernardaud, Coquet et Baccarat (...) Les meubles (de la marque Promemoria pour la plupart), sont souvent recouverts soit de tissus en lin, coton ou soie (signés Pierre Frey, Nobilis, Jin Thompson ou encore Sahco) soit de cuir blanc surpiqué. Cuir utilisé également pour revêtir de nombreux plafonds". L'engin est lancé le 17 mars 2011, arborant un superbe drapeau turc à sa proue. Le site de meubles Promemoria ne parlant lui qu'italien ou anglais : le travailler plus pour gagner plus en France semble bien loin ! En mars 2006, la boutique du design italien avait pourtant ouvert dans le 7e arrondissement parisien. Frey, lui, étant le représentant du style de la maison Braquenié, celui qui fournissait Napoléon III en tissus d'ameublement chargés à l'extrême.
Le super-yacht (ci-dessus le Leo Fun, son sister-ship, en construction) dessiné par l'architecte naval Jean Guy Verges (pour l'intérieur, la ligne extéieure étant de Paolo Caliari-le vrai nom de Véronèse !-, de Caliari Super Yacht USA) ne naviguera en fait que onze mois. A partir le plus souvent de son port d'attache qui était Monaco : la socété de Courbit de jeux en ligne est détenue également à 50% par la Société des Bains de Mer monégasque. Pour des croisières, le plus souvent sous forme de location au tarif plutôt conséquent : "357 000 euros la semaine en basse saison, 378 000 euros la semaine en période de pointe" (500 000 dollars ; pour mémoire le Paloma de Bolloré est loué 193 000 € la semaine, une vraie misère !). Autrement dit 270 Smics la semaine (pour 12 invités maxi à bord au maximum et 15 personnes pour s'occuper d'eux). Le Yogi a été annoncé à plus de 30 millions d'euros ; une rapide recherche sur les tarifs pratiqué sur les chantiers Turquoise donnent 45 000 pour me même modèle en 2012. avec une motorisation similaire (celle des groupes élecrogènes !). Avant hier, entre les îles de Skyros et Psarra, en mer Egée (inutile je pense de rappeler que la photo de fond de l'affiche de Sarkozy provient de la même région !), pris dans une tempête, ce yacht de riches a tout simplement... rapidement coulé, au beau milieu des Iles Cyclades. L'étalage de richesse n'était donc pas insubmersible ! Les "produits d’accueil" Hermès, le "parfum d’ambiance" Blaise Mautin et la vaisselle ou la verrerie de Bernardaud, Coquet et Baccarat, tout le luxe complaisamment étalé, se retrouvaient tous au fond de l'Egée en quelques heures ! Courbit, qui rêvait d'une carrière quasi mythique, en sorte de nouvel Ulysse des médias, se retrouvait vendredi dernier à devoir endosser le rôle moins flatteur de Jason et ses Argonautes. La Toison d'or des écrans de télévision s'est soudain éloignée de son ambition démesurée. Le Yogi n'avait pourtant même pas heurté les Symplégades, ces rochers broyeurs de légende !
Pour sauver l'équipage (il n'y en avait que 8 à bord car le navire était certainement en convoyage, sans passagers !) les autorités grecques ont dû lancer les grands moyens : "sur les images du sauvetage, le "Yogi" apparaît couché sur le flanc, comme le "Costa Concordia", avant de couler. Le sauvetage de l'équipage a mobilisé deux hélicoptères et une frégate de la marine grecque. Une opération qui a donné lieu à certaines critiques en Grèce, où la population pâtit de la grave crise économique dans laquelle est plongée le pays" nous dit le Monde sur un ton plutôt inhabituel dans le journal. Pour ajouter à la douleur des grecs, si la Frégate arrivée sur place était allemande d'origine (de chez Blohm&Voss) et les deux hélicoptères AS 532 SuperPuma/Cougar français. Des habitués des sauvetages en mer, mais de cargos plutôt. Les grecs n'appréciant pas du tout la proposition française de vendre six Frégates de type Fremm, promises avant la crise et que l'Europe, au final devra régler en partie (les allemands étant aussi furieux (**) !). Il n'y a pas ; pour exacerber les grecs (et les allemands !), nous sommes très doués ! Un comble ! Au final, on ne sait toujours pas à cette heure comment pareil navire a pu sombrer aussi vite. Sur les forums, on s'inquiète déjà de la vision d'un grand "panneau" noir visible sur le flanc gauche du navire. En fait c'est un des deux stabilisateurs Quantum QC-1800 dont était équipé d'origine le navire. Des stabilisateurs qui auraient dû atténuer la gîte pendant la tempête, le bateau ayant subi une avarie moteur grave, d'après ce que l'on sait à ce jour... dans un passionnant forum, des ingénieurs évoquent en priorité un défaut structurel, dû aux économies faites sur la construction ; travailler moins pour gagner plus, en quelque sorte (***) : une vengeance matérielle, en quelque sorte. Moquette épaisse, mais tôle trop mince !
Le Yogi, donc, n'est plus : un style de navire qui a fait des petits depuis. Sur un quai, le sister-ship du Yogi, le" Vinydrea", attendait de se rendre à Cannes, le 17 septembre 2008. Devenu depuis le Kinta, après réaménagement. Loué 230 000 euros la semaine. Le Leo Fun ayant lui été construit en 2009. Moins médiatisé, on avait appris le 7 février 2001 que ce yacht, justement, rebaptisé depuis "Sirius" avait été aussi acheté en décembre 2010 par un tout autre client : Dimitri Medvedev en personne ! Somme indiquée alors : 30 millions d'euros (17 858 smics annuels). Fonction prévue : "recevoir les personnalités du monde entier, au cours des Jeux Olympiques d’hiver 2014" ! Si on résume, donc, en France, un patron copain avec le président, qui a démarré sa carrière en l'an 2000, pour simplifier, peut s'offrir en une décennie le yacht de la sixième puissance économique au monde : il n'y pas, le sarkozysme a accéléré l'histoire ! Dans le site du constructeur, où le Boléro de Ravel vous accueille (ça se fait encore ce genre d'intro ?), traîne toujours une publicité douteuse du magazine "Lui" en date de juillet 1978 (il y a 34 ans !) avec en couverture un fessier proéminent en string d'un goût plus que douteux. Des pages mal scannées, même pas redressées, balancées telles quelles ! On y parle de Caliari comme étant le "Yves Saint Laurent de l'architecture navale". C'est en fait du plus complet mauvais goût : le propre des riches arrivistes, sans aucun doute. Leur signature, faite de clinquant, de teck, et de doré. Esbrouffeurs eux-mêmes, ils se satisfont de l'esbrouffe des autres.
En juillet dernier, Courbit rêvait encore "de lancer un blockbuster" avait-on appris : on ne le savait pas si près du Titanic. Nicolas Sarkozy avait-il tablé, en cas d'éventuelle victoire, ou même de défaite, sur une nouvelle croisière sur le bateau d'un propriétaire de yacht autre que Bolloré (resté très ami avec Courbit),une escapade qui avait laissé aux français un souvenir impérissable ? En tout cas, cette fois-ci, c'est raté (****) : les derniers espoirs de Sarkozy en la matière viennent de sombrer au fond de la mer Egée, vaisselle de luxe incluse. Le bilan actuel de Stéphane Courbit ressemble à la lourde facture que Nicolas Sarkozy est en train de laisser aux français (*****). En Sarkozie, c'est simple : en ce moment, tout sombre.
(*) En 2007, quand Courbit est parti d'Endemol, les sociétés qu'il avait achetées pour le compte d'Endemol ont eu envie de partir également. Résultat quand ils ont tous quitter le navire amiral... Endemol a perdu 57 % de son volume d'affaires. Il faut reconnaître que la société de production toujours contreversée, avait bien enrichi ceux qui ont travaillé pour elle :
- Fogiel et son associé Plisson ont touché 40 millions d'euros pour la société PAF
- Xavier et Geneviève de Fontenay ont touché "moins de 10 millions d'euros" pour la société Miss France. Il s'est révélé récemment que le montant était estimé à 6 millions.
- Vincent Lagaf' et Hervé Hubert ont empoché 60 millions d'euros pour Hubert Productions.
- Karl Zéro aurait touché 10 millions d'euros pour La société du spectacle.
(**) "La presse allemande a évoqué, ces derniers jours, le projet de vente de frégates européennes multi-missions (FREMM) à la Grèce. D'après le Spiegel, malgré la dette grecque, la France pourrait conclure la vente de deux à quatre bâtiments, avec un aménagement très intéressant des modalités de paiement. Ainsi, affirme le journal allemand, Athènes aurait la possibilité de ne payer qu'au bout de cinq ans et bénéficierait d'une substantielle remise sur le prix des bateaux. Et, en cas de défaut de paiement, les frégates pourraient être versées à la marine française, qui a commandé 11 FREMM. Le Spiegel ajoute que des responsables politiques et industriels allemands se sont plaints auprès de la chancelière Angela Merkel sur cet éventuel accord, dénonçant un tel contrat d'armement au moment où la crise de la dette grecque fragilise toute la zone euro".
à comparer à cet avis : « Pendant que les chantiers navals allemands n’ont pas de commandes, DCNS et les chantiers grecs sont subventionnés et maintenus en vie, probablement avec de l’argent allemand », a ainsi fait valoir ThyssenKrupp. Sauf que le contribuable allemand n’est pas le seul en Europe à aider la Grèce à faire face à ses difficultés. Et, curieusement, ThyssenKrupp s’est fait beaucoup plus discret quand il s’est agi de conclure avec Athènes un contrat portant sur la commande ferme de 4 sous-marins de type 214 de conception allemande. Contrat assorti de pots-de-vins d’environ 140 millions de dollars, ce qui vaut à des responsables grecs, dont un ancien ministre de la Défense, d’être poursuivis pour corruption. Détail croustillant : la Turquie sera dotée des mêmes bâtiments à l’horizon 2015. C’est ce qui s’appelle jouer sur les deux tableaux. Et, cerise sur le gâteau, le premier submersible livré a été dans un premier temps refusé par la marine grecque à cause de grosses malfaçons et les trois autres n’ont pas encore été livrés. Le coût de cette affaire pour Athènes : 3 milliards d’euros".
(***) "Le fait est que la plupart des yachts sont en dessous des normes de la simple navigabilité car tout le monde est préoccupé par les coupes dans les coûts de revient, ici et là, là où personne ne va voir, car ils peuvent ainsi dépenser davantage à la place sur le vernis qui fait que les gens poussent des "Ooooo" et des "Ahhhhh". Il ne faut pas laisser mettre à part les chantiers, les designers et les architectes sur ce sujet, mais ce n'est pas leur faute. Ces « palais à gin flottants" comme aiment à les appeler leurs acheteurs sont des commandes de construction, souvent mal conseillées par un courtier qui n'est généralement pas un marin hautement compétent ou expérimenté, et encore moins un ingénieur. En priorité, ils veulent un palace de luxe flottant, et c'est ce qu'ils obtiennent. Si vous voulez risquer votre argent pour construire un yacht de 60 mètres, je serais de vous je ne le ferais pas faire en Turquie ou en Chine, car ce sont des endroits où vous pouvez faire baisser le tarif en rognant sur les points de sécurité, de sorte que vous pouvez alors dépenser plus d'argent dans des tapis de 1000m2, des appareils en or et des chefs d'œuvres accrochés aux murs." Le Yogi, coulé pour avoir trop cherché à rogner sur sa construction ! C'est bien aussi à l'image du sarkozysme !!!
(****) les internautes comme "unabomber" sur un site de poker ayant une version toute personnelle de voir le naufrage...
(*****) "Stéphane Courbit a investi sa fortune dans les jeux en ligne et il est propriétaire à 50%, avec la Société des Bains de Mer (SBM), de Betclic Everest Group. Le problème est que la SBM a mis sur la table pas moins de 70 millions d’euros pour avoir la moitié de ce géant européen du jeu online. Mais on y apprend dans Capital que Jean-Luc Biamonti, président de la SBM, a investi à « titre personnel dans une société de placement commune avec Stéphane Courbit baptisée Myfavoriteinvestement » ce qui laisse les petits actionnaires songeurs sur ces pratiques. Sans parler des 50 millions d’euros perdus par le groupe entre avril 2010 et mars 2011. Actionnaire de la SBM et consul du Luxembourg, Edmont Lecourt ne cache pas sa déception sur la « gestion catastrophique du groupe » (sic) et a vendu 80% de sa participation. Faut dire que Betclic Everest Group comme l’ensemble des opérateurs légaux en France n’ont pas des bilans bien reluisants et attendent que l’Arjel prenne des décisions rapidement pour apporter de profonds changements dans le milieu du jeu en ligne. Le discret homme d’affaires qui se trouve loin des projecteurs et de la scène médiatique, Stéphane Courbit, a fait la une des médias quand Liliane de Bettencourt avait accepté d’investir 143 millions d’euros pour prendre 20% du groupe de Courbit. Mais sa fille, Françoise-Bettencours-Meyers a tout fait capoter en faisant annuler l’achat".
"Ce portrait au vitriol de Stéphane Courbit dans le magazine Capital ne concerne pas seulement la gestion de sa société Betclic Everest Group mais également dans le domaine audiovisuel avec sa société Banijay dont Lorenzo Pellicioli, PDG de De Agostini, a investi la bagatelle somme de 50 millions d’euros en 2008 et « souhaiterait désormais céder cet actif ». D’autres dossiers chauds dans l’audiovisuel attendent Courbit notamment Hervé Hubert, producteur de Lagaf, qui réclame 182 millions d’euros au tribunal de commerce de Nanterre et ce contentieux devrait avoir lieu le 6 septembre prochain. Sans parler des 12 millions d’euros d’indemnités déjà versés à Axel Duroux, numéro 2 d’Endemol, « viré sans ménagement afin de ne pas lui verser ses stock options".
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