Ne m’appelez plus jamais Terre !

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi notre planète n'a pas l'honneur de porter un nom de divinité, bref de star à l'instar des autres planètes de notre système solaire alors qu'elle est de loin la planète la plus belle ? Et pourquoi, la nommons-nous "terre" alors que notre planète est composée de plus d'océan et d'eau que de terre ? Ne pas porter un nom prestigieux n'incite guère au respect. La terre, qu'est-ce donc ? C'est ce que l'on peut fouler de façon insouciante comme nous le faisons depuis des milliers d'années, c'est une matière que l'on peut fouiller à foison, forer, exploiter, salir. Enfin quoi, ce n'est que de la terre ! Ce n'est pas une déesse !
Nous verrons plus loin quel nom devrait porter la Terre et aussi pourquoi les autres planètes portent des noms de dieux (selon une méthode logique, comme nous le verrons).
Mais d'abord, plein feu sur l'actualité. Un sommet sur les océans s’est tenu à Brest du 9 au 11 février 2022.
La France a réuni pour ce sommet plus de 40 pays et des acteurs du monde maritime avec un objectif. Quelques années après le "make our planet great again" du président Macron, ce dernier affiche l'ambition d'agir pour préserver les océans.
Désormais, ils sont 84 pays à porter l’objectif de protéger 30 % des terres et des mers du monde d’ici à 2030. La France s'acquittte très facilement de son devoir en prévoyant l'extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises. Et hop ! Voilà, mission accomplie. La France dépasse ainsi son objectif de 30 % de ses espaces terrestres et maritimes protégés. "Make our planet great again" mais sans trop d'effort ! L'immense surface maritime de la France lui permet de s'acquitter à bon compte de son devoir, quand on sait que Macron ne cesse de claironner que les devoirs sont plus forts que les droits, on ne peut dire qu'il donne beaucoup l'exemple. Par conséquent, peu de gens se sont intéressés à ce sommet des océans.
Les mesures prises ? Une goutte d'eau dans l'océan ! Une goutte d'eau de poison, le poison de la posture, de l'hypocrisie.
Poème
La Terre croupit dans l’espace.
Elle interroge l’Univers :
“Mais que fait le géant Atlas
Et où est passé Jupiter ?
Se moque-t-il de l’atmosphère ?
Regarde-t-il fondre mes glaces ?
Et tout Là-Haut sur sa terrasse
Laisse-t-il dériver la Sphère ?
Où est passé Poséidon,
Dieu des mers et des océans ?
Il faut qu’il revienne céans !”
“Terres et mers, nous vous possédons !”,
Clament les Hommes et, chaque jour,
Ils transforment la Terre en four.
Perdue dans un coin de l’espace,
La Terre gémit, son cœur se glace.
Pour clore la question du sommet de Brest, ajoutons que la France, l’Espagne, l’Italie et Monaco demanderont également cet été à l’Organisation maritime internationale la création d’une zone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV) en Méditerranée au regard de la forte présence de cétacés, afin de pouvoir y limiter la vitesse de navigation et réduire ainsi les collisions. Par ailleurs, la France a annoncé la suppression des décharges littorales dans les 10 ans à venir, dont trois dès 2022.
L'origine des noms des planètes
Les autres planètes portent des noms de divinités romaines issues de la mythologie grecque. A propos connaissez-vous les raisons de ces noms ? Je vous les indique :
Mercure (Hermès) : La planète doit son nom au messager des dieux Hermès, Mercure dans la mythologie romaine, en raison de la vitesse rapide à laquelle elle se déplace autour du soleil. Mercure a donné son nom au mercredi.
Vénus (Aphrodite pour les Grecs) était, pour les Anciens, deux étoiles : l'une brillait le matin et l'autre le soir (eh oui, elle disparaissait de leur regard dans l'intervalle. Les gens pensaient alors qu'il existait deux astres). Les anciens Grecs les appelèrent respectivement Phōsphoros, signifiant « apporteur de lumière » (d'où l'élément phosphore), et Hesperos, signifiant « occidental » (d'où le jardin des Hespérides). Plus tard, bien que les anciens Romains aient reconnu Vénus comme un seul objet céleste, les deux noms grecs traditionnels ont continué à être utilisés et aussi traduits en latin par Lucifer (signifiant « porteur de lumière » avant que la religion chrétienne en fasse un être malfaisant des enfers) pour l'apparition du matin et Vesper pour celle du soir (d'où l'adjectif français vespéral). Vénus a donné son nom au vendredi : « Veneris dies » (« jour de Vénus »).
Mars (Arès) : A cause de la couleur rouge à sa surface, la planète a été nommée d'après le dieu romain de la guerre qui faisait couler le sang. Le mot mardi est issu du latin « Martis dies », signifiant « jour de Mars ».
Jupiter (Zeus) : Elle est nommée d'après le dieu romain Jupiter en raison de sa taille impressionnante. Le mot jeudi est issu du bas latin « Jovis dies », signifiant « jour de Jupiter ».
Saturne (Cronos) : elle porte le nom du père de Jupiter, le dieu romain de l'agriculture Saturne. Elle est connue depuis la Préhistoire et a ainsi longtemps été la planète la plus éloignée du Soleil connue. Le mot « samedi » est issu du bas latin « sambati dies », signifiant « jour du shabbat ». Il a remplacé le « dies Saturnii » des Romains (« Jour de Saturne » : cf. Saturday).
Uranus (Ouranos) : Uranus est le père de Saturne et le grand-père de Jupiter. Dieu primitif, il est le père de Cronos, son nom vient d'Ouranos, divinité grecque du ciel (Uranus).
Neptune (Poséidon) : La planète porte le nom de Neptune, frère de Jupiter et dieu des mers dans la mythologie romaine.
Ne m'appelez plus jamais Terre ! Mon nom est Gaïa
Après ce passage en revue complet (Pluton, ou Hadès pour les Grecs, est out pour parler français comme Mister Macron), n'est-il pas évident que notre planète doit, elle aussi, porter un nom digne d'elle ? Son nom grec est Gaïa. On dit aussi Gé mais ce nom sert surtout de préfixe pour former des mots comme géographie, géologie. Gaïa sonne bien mieux grâce au tréma qui fait une sonorité en trois temps : ga-i-ia. Son nom a donné le prénom Georges, prénom (ou nom) qui vient du grec "gé" et "orgon" (travailler). Georges veut donc dire "qui travaille la terre" (d'où la Géorgie).
Poème
Ne m’appelez plus jamais “Terre”
Car vous m’avez trop mal nommée :
Je suis Gaïa, la renommée,
L’ancêtre de l’Humanité,
Des Titans, des Hécatonchires,
Du dieu du Temps, mais on déchire,
Des pôles jusqu’à l’équateur,
Mon cœur à coups de sécateur !
Vous m’avez brisé les épaules
À coups de pelle et de béton.
Mes pauvres pôles, oui mes beaux pôles,
Sont remplis de vos pollutions !
En nommant notre planète Gaïa, nous lui rendons le respect qui lui est dû et nous ajoutons un second nom de déesse au système solaire qui est fait de noms masculins à l'exception de Vénus.
Ne m'appelez plus jamais "Terre", appelez-moi "Gaïa" !
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