Ne pleure pas Elmer
Elmer est triste. Pour ceux qui le connaissent, ils doivent être particulièrement étonnés, penser à une supercherie. Pour les autres, Elmer est un éléphant. Pas n’importe quel éléphant il est vrai. Un spécimen unique. Mais la semaine dernière, alors que les festivités de l’année du cochon s’exprimaient vivement, il fut tout étonné de s’apercevoir que les éléphants étaient de retour. Pas n’importe quels éléphants il est vrai. Des spécimens uniques. Ceux que l’on croyait à la limite de l’extinction sont de retour et sont à la fête, sous le feu des projecteurs. Elmer espérait prendre le train en marche, rattraper le troupeau et se faire appeler lui aussi à la rescousse d’une campagne mal engagée. Mais rien.
Pourtant il ne manque pas d’atouts et de qualités pour défendre certains idéaux défendus par la candidate socialiste : sa jeunesse (il est né en 1989), sa bonne humeur, sa diversité et sa différence (avec sa peau en patchwork), son excellente intégration dans son environnement avec ses origines étrangères (du côté de son père), sa capacité à séduire dans l’ensemble de la population (tout le monde aime Elmer). Bref, il aurait du être numéro 1 sur la liste.
Et que voit il ? Un déferlement d’anciens aux casseroles multiples : Fabius, Emmanuelli, Mauroy, Aubry et même Jospin. Prenons les rapidement un par un.
- Laurent Fabius, aura été celui qui a largement contribué à l’échec du référendum, continuant à défendre le NON alors que le referendum interne du Parti Socialiste avait clairement pris position. Il aura été aussi un des plus fervents opposants à Ségolène Royale. Il est aussi parmi le peloton de tête des cumulards de l’Assemblée Nationale (élu 7 fois député et 17 fois quel que soit le mandat)
- Henry Emmanuelli est l’icône de l’éthique en politique à gauche, reconnu coupable de complicité de trafic d’influence en tant que trésorier du PS, il a déjà été privé de ses droits civiques. Il vise peut-être le ministère des finances.
- Pierre Mauroy était premier ministre en 1981, le premier de François Mitterrand. Il a 79 ans. Côté jeunesse et renouvellement, on repassera.
- Martine Aubry ou madame 35h. Il faut croire que les critiques initiales de Ségolène Royale sur les 35 heures (à tort ou à raison je ne juge pas le fond) n’étaient qu’une bourditude et qu’il est toujours possible de s’asseoir dessus.
- Et Lionel Jospin. Le pompon. Non pas qu’il avait annoncé à peu près le contraire 15 jours auparavant. Il avait déjà annoncé qu’il quittait la vie politique, il peut bien revenir sur un autre engagement. Non, Jospin est l’homme du 21 avril, celui qui se voyait déjà au second tour sans avoir à passer le premier. Ses conseils seront donc effectivement très précieux.
Avec tout ça, vous comprenez qu’Elmer soit déçu voire énervé. Quand on est comme lui sensible au renouvellement des pratiques politiques, on a de quoi tomber de l’armoire avec cette « nightmare team ». Mais la stratégie politique ce n’est pas sa tasse de thé. Il est plus jungle que campagne. Pourtant il pense qu’il aurait fait une très bonne mascotte dans l’équipe des éléphants. Et comme il ne se voit pas proposer ses services aux Rhinocéros cornus et courts sur pattes, il est à se demander si les hippopotames, au centre, ne seraient pas le bon cheval.
Allez Elmer, ne pleure pas !
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