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Accueil du site > Tribune Libre > Népotisme et clientélisme en collectivité territoriale

Népotisme et clientélisme en collectivité territoriale

La collectivité territoriale (ses responsables politiques ou administratifs) m’interpelle par ses agissements. Qu’en est-il ? Est-ce du népotisme, est-ce du clientélisme ?

Sans forcément mettre en cause les compétences de certains agents dans les collectivités territoriales, il est étonnant de constater que plusieurs membres d’une même famille se retrouvent employés dans la même collectivité. En creusant un peu, nous découvrons que certains sont « amis » ou des besogneux des responsables politiques en place. Ces personnes sont censées répondre aux attentes du service public. Des quatre collectivités territoriales où j’ai exercé, j’ai bien souvent eu l’impression que la collectivité locale permettait de « recycler » certains employés que je désignerais comme issus de l’entreprise familiale (la ville elle-même).

D’après certains livres, le clientélisme repose sur un échange entre des élus et des électeurs. Les électeurs ou certains besogneux des collectivités locales apportent leur soutien politique, tandis que les élus leur procurent un certain nombre de services et de biens en échange. Il est étonnant de voir certaines personnes dans les institutions territoriales se comporter comme des nababs, alors même qu’elles n’occupent que des fonctions subalternes ou intermédiaires.

Elles arrivent quand elles veulent, effectuent leur travail tant bien que mal, ne se soucient guère du service public. Ces personnes profitent des avantages que les élus en place leur ont donnés. Il ne s’agit que d’un échange plus ou moins tacite. Néanmoins les élus ne peuvent pas contrôler le vote des personnes auxquelles ils ont rendu service, tout est basé le plus souvent sur une relation de confiance réciproque, qui s’installe dans un long terme, parfois sur plusieurs générations. Quant à la promotion des agents, je dirais, comme en Afrique où j’ai grandi, « c’est la reconnaissance du ventre ». Il est étonnant que des agents entrés après d’autres sur des grades identiques gravissent sans encombre les échelons sans passer de concours. Ces derniers écrasent tout ce que la République essaie d’inculquer : l’égalité. Comment veut-on que les agents en place qui ne doivent rien au sérail politique puissent ne pas être frustrés ?

Je reviens au népotisme, dans ce contexte, les DRH proposent et appliquent avec zèle les directives politiques sans s’encombrer d’écraser les pauvres agents qui ne comptent que sur leur travail pour progresser. Certains vous diront : « Passez les concours. » C’est drôle d’entendre cette phrase dans les collectivités locales, car elle n’a aucun sens. Si vous réussissez votre concours, les élus en place ou la direction générale, si elle a un reproche (une dent) contre vous, ne vous nomment pas (et aucun stage ne vous est proposé). Ce qui veut dire, en quelque sorte : « Madame, Mademoiselle, Monsieur, allez voir ailleurs avec votre concours, nous ne sommes pas là pour vous aider à gravir les échelons ». A la différence de la fonction d’Etat, qui a également ses problèmes, où vous êtes nommés dès que vous réussissez un concours, et mis en stage. Avec le népotisme au sens propre, quand les élus font profiter les membres de la famille, amis très proches et bonnes connaissances, nous sommes dans une situation dangereuse et éloignée des valeurs de notre beau pays La France : Liberté, égalité, fraternité. Le maire et le directeur général des services ne veut pas voir les dangers qu’ils génèrent : tout d’abord, une frustration légitime du citoyen de voir que le pouvoir est en bonne partie approprié par une petite caste familière, voire héréditaire. C’est tellement simple qu’il n’y a guère à s’étendre là-dessus : ce phénomène de népotisme va directement à l’encontre de ce qu’est, par définition, la démocratie. Comme je l’ai dit plus haut, je ne veux pas juger ou jauger ces relations de ou fils de ...Je voudrais que mon pays change, et je veux que cela s’arrête. Je tire la sonnette d’alarme.


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19 réactions à cet article    


  • (---.---.41.253) 29 juin 2006 10:57

    Depuis leur naissance les enfants Villepin ont fait du fric:Deux filles[escort service New York] et un garcon dans les tv-series ; ca explique le terme « nepotisme ».


    • (---.---.219.198) 29 juin 2006 11:00

      Bien entendu, on ne peut , au plan des principes, qu’être d’accord avec l’auteur. Mais aucun systeme politique ne garantit contre le favoritisme, le népotisme etc...Ces dérives sont liées au pouvoir, quelle que soit la façon dont il a été acquis.

      Et on retrouve ces phénomènes systématiquement et partout, y compris dans le monde syndical ( cf la CFDT où l’actuel patron, quelles que soient ses qualités est aussi...le fils de son père)

      Pour ne pas évoquer le monde du spectacle : David H. , Michel S. Carole B......

      Est-ce évitable ? Evidemment non, donc il faut vivre avec


      • gem (---.---.117.250) 29 juin 2006 13:27

        Le népotisme est une donnée naturelle qui n’a rien de condammnable en soit. Libre au père Michelin de préférer son fils à tout autre pour lui succéder. Michel S. et Carole B. sont certes des « fils/fille de », mais ça ne retire rien à leur talent propre.

        Ce qui est scandaleux, c’est que des dépositaires du bien public le fassent passer après leur avantage personnel. Et là, il y a une solution, simple et efficace : réduire au minimum le pouvoir politique. Et c’est la seule solution.


      • Nepotisme selon le Code Penal Italien et Allemand < 1945 (---.---.41.253) 29 juin 2006 13:50

        Le nepotisme et la corruption est jusque 1945 le crime le plus atroce dans le system du Code Penal Italien et Allemand.


      • (---.---.32.10) 29 juin 2006 14:05

        Ou alors reconnaitre réellement la valeur de la réussite au concours : celui-ci prévoit l’égalité d’accès aux emplois publics. Les droits inaliénables et politiques reconnus par la Déclaration de 1789.

        La Déclaration de 1789 reconnaît au citoyen l’égalité d’accès aux emplois publics (art. 6). Elle reconnaît enfin aux citoyens le droit de demander compte à tout agent public de son administration (art. 15).

        http://www.vie-publique.fr/decouverte_instit/approfondissements/approf_001.htm

        Nous sommes un groupe de personnes qui ont réussi ces concours, mais ne trouvent pas de postes, nombre d’entre nous pensent que c’est parce qu’ils sont réservés aux copains. Qui plus est ces copains contractuels sont dans les postes d’encadrement souvent payés bien plus que nous ne le serions en tant que statutaires de la FPT. De plus ils bénéficient d’une préparation au concours payée par la CT, le contribuable, donc.

        Nous avons juste réussi le concours en le préparant nous même par nos propres moyens, avons investi notre temps personnel, nos ressources pour un résultat plus que douteux : nous sommes parfois seulement invités à des entretiens dans toute la France et à nos frais personnels pour jouer les potiches de procédures de recrutement bidon (l’heureux élu est connu d’avance).

        Je vous signale que 31% d’entre nous sont au chômage, à l’ASS ou au RMI ! 12% sont sans revenus ! 27% sont en contrats précaires dans la FPT !

        A côté de cela, nous connaissons tous des collègues, anciens camarades qui pour certains doivent leurs postes à leur investissement personnel réel au service du public mais continuent d’être recrutés sans concours.

        Le taux de reçus-collés (lauréats qui perdent le bénéfice du concours au bout de trois ans) est inconnu, ce qui semble tout de même inadmissible de la part des établissements chargés d’organiser les concours aux frais du contribuable, (de ne pas soucier de l’efficacité de la dépense publique !).

        Nous pensons que ce taux est tout simplement inavouable, alors que ces concours sont pour certains très sélectifs (jusqu’à 1 admis sur 100 présents aux épreuves).


      • (---.---.211.159) 29 juin 2006 21:25

        Certes mais il faut une belle dose d’angélisme pour croire que ceux qui entrent dans la fonction publique ou dans la fonction électorale, politique etc... sont différents des autres. Non seulement le népotisme y existe mais il y a des successions, voire des dynasties : les Poniatowski, les Barrot, les Debré, les Jeanneney, les Baroin , les Aubry ( Martine, fille de Jacques Delors pour ceux qui ne le savent pas ) etc....

        Ainsi va le pouvoir. On peut s’en indigner mais ca sert à quoi ?

        Au demeurant, le monde est plein de fils à papa, de successeurs et d’héritiers qui assument la succession alors qu’ils auraient aimé faire autre chose. Pensons à eux aussi.


      • Les tres modestes O. Palme & A. Speer (---.---.41.253) 29 juin 2006 21:42

        Olof Palme (Suede) et Alfred Speer (Architecte). Rudolf Hess et notamment Adolf Hitler etaient incorruptibles & Delors avec ses detournement des fonds n’est pas un contre-argument.


      • (---.---.153.60) 29 juin 2006 11:17

        c’est l’évidence même, il suffit de regarder les organigrammes des collectivités, mais je crois que c’est tout simplement généralisable à beaucoup d’institutions, le monde de la recherche sait très bien se reproduire : directement (regardez les becquerels au Museum , seuls les 2 premiers étaient vraiment chercheurs, les 2 autres étaient plutôt les fils de ..., combien de chercheurs s’ils ne sont pas les enfants de sont les étudiants de... ce qui suffit à être recruté) c’est comme ça dans toutes les élites, quel est le % d’enfant de polytechniciens rentrant à polytechnique ? même avec le sacro-saint concours, les « élites » se reproduisent entre elles ! l’égalité n’est à mon avis qu’hypocrisie !


        • (---.---.32.10) 29 juin 2006 13:47

          Je vous invite à venir voir sur notre groupe yahoo :

          http://fr.groups.yahoo.com/group/recus-colles/

          Nousa vons déjà signé un article collectif sur agoravox : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=8677


          • fishlord (---.---.3.77) 29 juin 2006 14:12

            Quelques précisions sur les concours de la fonction publique territoriale, où effectivement, le népotisme qui n’existait pas forcément aux débuts de cette filière, a de beaux jours devant lui du fait même du fonctionnement de l’organisation des concours.

            Il faut savoir :

            Que le nombre de places au concours est fonction d’une enquête menée par le CNFPT (ou le CDG), auprès des collectivités territoriales (mairies, départements, régionas, communautés de communes), pour savoir combien de postes pour tel grade ils sont susceptibles de présenter pour l’année suivante. Les collectivités répondent donc : nous avons besoin de X rédacteurs territoriaux (par exemple). Sur la base de la somme de ces informations, les collectivités organisent les concours avec Y (de moins en moins, d’ailleurs) postes à la clé.

            Vous êtes doué, vous réussissez votre concours. Que se pass-t-il ? Eh bien, les collectivités devant être laissées libres de choisir, vous faites acte de candidature à un poste quand celui-ci est éventuellement publié, sachant que vous passez (théoriquement) un entretien. Normalement, un postulant est choisi après entretien. Rien ne prouve donc qu’il n’est pas co-opté avant. Mais dans ce cas, il est difficile de prouver le népotisme.

            Par contre, ce qui est plutôt honteux, c’est que les collectivités ayant dit « Oui, nous avons besoin de X rédacteurs territoriaux pour l’année prochaine », ne sont, en fait, aucunement obligées de proposer réellement le poste une fois le concours passé !

            Donc, ce qui se passe de plus en plus souvent, c’est que quand les collectivités annoncent au CNFPT qu’elles ont besoin de X postes, elle les réservent parois, à des personnes bien co-optées et insérées dans le système, par exemple un fils de directeur, ou un fonctionnaire d’un grade au-dessous, déjà en bonne connivence avec ses directeurs. En gros : si la personne a le concours le poste est réellement publié après et - ô miracle ! - c’est elle qui est embauchée ! (après entretiens, bidon pour les autres participants, bien entendu) ; si elle n’a pas le concours visé - ô surprise - aucun poste n’est à pourvoir.

            Ce genre de chose arrive dans les collectivités territoriales, et probablement de plus en plus avec la réduction du nombre de postes car c’est bien connu, en temps de crise et de réductions budgétaires, les comprtements des personnes en général, et c’est aussi un peu logique, deviennent de plus en plus clientélistes. Paradoxalement, une réduction des missions et des effectifs est un bon moyen pour accroître la gabegie et promouvoir les incompétences. d’ou l’échec prévisible de ce genre de politique si elle ne se fonde que sur une équation strictement comptable, et non humaine. Mais comme nous nous vautrons dans l’âge de la connerie....

            Donc, il existe maintenant, une association des reçus-collés de la fonction publique territoriale. Des gens qui ont été assez courageux et endurants pour aller passer des concours (plusieurs, souvent), et qui finissent par perdre le bénéfice du concours : eh, oui, au bout d’un an , renouvelable deux fois, si on a pas trouvé de boulot, c’est comme si on avait pas eu le concours !

            Et quand vous voyez le nombre de postes offerts, je pense qu’il n’y a pas tant de gens que ça pour faire la fine bouche et ne pas aller passer les entretiens...

            Voilà un peu le panorama. Je ne vous parlerai pas des gens qui ont trouvé un travail, et qui après un an de « stage », ne sont pas titularisés.

            Fishlord


            • Mizo (---.---.7.52) 29 juin 2006 23:19

              Réformer la justice administrative, la rendre plus éloignée des administrations, permettrait à mon sens un contrôle plus efficace de la gestion publique.

              De nos jours, il n’existe aucune séparation de carrières entre la Section du Contentieux du Conseil d’Etat et les cabinets de ministres ou les directions d’établissements publics, par exemple. Ou, plus globalement, entre la justice amdinistrative et les universités ou les grandes administrations.

              Voir entre autres :

              http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=9490

              http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11051

              http://www.cmaq.net/fr/node/24327


              • recuscolles.fpt (---.---.77.187) 30 juin 2006 12:03

                pourriez vous nous contacter sur cette adresse :

                recuscolles.fpt sur laposte.net

                Merci !

                En particulier relativement à l’accès aux emplois publics des lauréats de concours d’origine étrangère.


                • Plus Robert que Redford (---.---.3.71) 1er juillet 2006 11:47

                  Ma commune est petite. Néanmoins, lorsque nous procédons au recrutement des employés municipaux, les candidatures sont examinées en conseil municipal.

                  Je rappelle que les séances sont publiques et qu’en cas de désaccord, le vote reste la sanction ultime

                  Citoyens, à vos urnes !


                  • Antoine Christian LABEL NGONGO Antoine Christian LABEL NGONGO 14 mars 2008 22:04

                    Bravo Robert, c’est bien.


                  • bernard29 candidat 007 1er juillet 2006 11:50

                    Bravo pour cet article. Qu’il y ait du favoritisme, c’est évident et partout. Ce qu’il est donc nécessaire de faire, c’est d’obliger au turn over des gens au pouvoir. Un maire ou un exécutif municipal ne devrait pas rester plus de deux mandats en place. C’est inadmissible.

                    Pour limiter ce favoritisme, il faut limiter dans la durée les mandats de pouvoir. Il n’y a pas d’autres solutions.


                    • Ar Breiz (---.---.110.25) 2 juillet 2006 11:42

                      Oui, j ai rencontré plusieurs fois ce cas ici dans une ville de ****** (une ******* trs connue...) : Quand il a fallu recruter un chef de la police et un chef des pompiers -il y a plusieurs années- on ne s est pas basé sur les compétences des impétrants, mais un « examen » taillé « sur mesure » avec « correction » adaptés pour viser le recrutement de deux personnes bien déterminées... Cela n a même pas fait de vagues ! C est beau la république ! Maintenant ces deux personnes à la retraite jouissent de la haute considération de leurs concitoyens !!!! DE même, dans les services techniques, il y a un recrutement « auto-alimenté » par népotisme pur. Cela a un tel point que l on retrouve mari et femme à des postes clés. Tout le monde étant à « tu et à toi ». Quand des citoyens bien au courant de ces affaires, et ne les approuvant pas se présentent, on leur fait la gueule car on sait très bien qu on a fauté !!! Que penser de cela quand il faut appliquer le code des marchés publics ? Que penser de la liberté d action et d opinion quand on est poings et pieds liés parcequ on est pas « net » par de telles méthodes ? Comment ce fait il que tout se passe dans le meilleur des mondes possibles ? Une fois même, j ai entendu de la part d un de ces individus : « Nous ? On fait ce qu on veut » !


                      • plo (---.---.200.171) 3 juillet 2006 09:28

                        Il est urgent de limiter les mandat electauraux par citoyen à deux, afin d’empecher les carrières politiques. J’ai entendu esur france inter une information scandaleuse qui corobore ma pensée : Alain J lorqu’il a perdu ses mandats politiques, suite à une condamnation de la justice francaise , et qu’il a dut s’expatrié au Quebec pour se mettre au vert, a conservé un bureau à l’assemblée nationale avec secrétaire et tout le toutim, payer par qui ? par nous bien sure .... C’est situation son scandaleuse, vu le pourrissement actuel tangible de notre système, si nous voulons sauver la république avant qu’il ne soit trop tard, il faut revoir de fond en comble le statut de l’élu, car cela est vital LIMITONS LE NOMBRE DE MANDAT PAR CITOYEN A UN MANDAT RENOUVELABLE UNE FOIS DANS SA VIE ! ET DU BALAIS APRES


                        • candidat007 (---.---.122.128) 3 juillet 2006 12:33

                          il est possible de signer des pétititons. pour arrêter les cumuls de mandats

                          http://www.ipetitions.com/petition/anticumul

                          ou plus encore pour demander une république citoyenne

                          http://www.ipetitions.com/petition/projet2007/


                        • DUCHEMIN (---.---.1.14) 31 juillet 2006 16:55

                          Bonjour Bonne initiative. je suis lauréat d’un examen professionnel (rédacteur chef)à la ville de R. (Seine maritime) depuis 1995. Je n’ai jamais pu être nommé. Je ne peux pas en donner la raison. Je n’ai jamais eu de réponse à mes nombreuses demandes. Ni meme les instances syndicales qui ont appuyé mon dossier. Management par projet ? non management par secret ! Jean françois Duchemin

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