Netanyahou menacé d’un mandat d’arrestation
Menace qui serait attendue dès cette semaine, émise par la CPI.[i] Avec sa morgue habituelle, le 1ᵉʳ ministre a déclaré dès vendredi 26 avril sur X que : « Sous ma direction, Israël n'acceptera jamais aucune tentative de la CPI de porter atteinte à son droit inhérent de légitime défense. La menace de s'emparer des soldats et des responsables de la seule démocratie du Moyen-Orient et du seul État juif du monde est scandaleuse. Nous ne nous y plierons pas ». Les médias israéliens s’inquiètent pour les responsables suite au mandat d'arrêt de la CPI émis contre le président russe Vladimir Poutine le mois dernier. Selon le professeur Eliav Lieblich, qui s'est entretenu avec Haaretz, le mandat de Poutine « augmente le risque pour les dirigeants israéliens ». Sur le plan juridique, la Cour a clairement indiqué qu'elle ne pensait pas que les chefs d'États non membres bénéficiaient de l'immunité personnelle devant leur cour ; toutefois en tant qu'institution judiciaire, la CPI ne dispose pas de sa propre force de police ni de son propre organe d'exécution. Ainsi, lorsqu'elle émet des mandats d'arrêt, elle s'appuie sur la coopération avec la communauté internationale, notamment pour transférer les personnes arrêtées vers le centre de détention de la CPI à La Haye.[ii]
L’étau se resserre : plusieurs indicateurs prouvent que le vent est en train de tourner pour le gouvernement d'Israël. Le premier est que l'Afrique du Sud en décembre avait saisi en urgence la juridiction, arguant qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de l'Holocauste. « Les génocides ne sont jamais déclarés à l'avance, mais cette cour bénéficie des 13 dernières semaines de preuves qui montrent de manière incontestable un modèle de comportement et d'intention qui justifie une allégation plausible d'actes génocidaires », dixit l'avocate sud Africaine Adila Hassim. Tous les avocats de ce pays ont affirmé que la campagne de bombardements d'Israël visait à « la destruction de la vie des Palestiniens et avait poussé le peuple au bord de la famine ». Réponse de Netanyahou : « Personne ne nous arrêtera, ni La Haye, ni l'Axe du Mal, ni personne d'autre », déclare-t-il le 14 janvier.[iii] Le second, l’Algérie en avril, propose l’adhésion comme membre de plein droit de la Palestine à l’ONU. Ce qui permettrait la reprise d’un processus décisif et irréversible pour mettre en œuvre la solution des deux États et le renforcement de l’Autorité palestinienne dans les Territoires Palestiniens, à Gaza comme en Cisjordanie et pouvoir y exercer de manière effective et efficace ses responsabilités sur l’ensemble des territoires d’un futur État palestinien.[iv] L’adhésion pleine et entière de la Palestine aux Nations unies devra encore attendre. Les États-Unis, qui ont tout fait pour retarder le vote du Conseil de sécurité sur ce dossier, n’ont pas hésité à recourir à leur droit de veto, jeudi 18 avril, pour bloquer la demande d’intégration des Palestiniens à l’organisation internationale. Malgré le veto américain, le soutien « écrasant » des membres du Conseil « envoie un message très clair : l’État de Palestine mérite sa place » à l’ONU, a lancé l’ambassadeur algérien, Amar Bendjama, promettant au nom du groupe arabe de présenter à nouveau cette requête ultérieurement. « Oui, nous reviendrons, plus forts et plus bruyants », a-t-il affirmé.[v] A noter que la France a voté pour. Qu’elle est la réaction de Netanyahou ? « Israël rejette d'emblée tout diktat international concernant le statut final des Palestiniens. Une reconnaissance unilatérale après les massacres du 7 octobre constituerait une énorme récompense pour les terroristes qui empêcherait tout accord de paix à l'avenir. »[vi] Troisième : menace ciblée, car portant sur trois membres du gouvernement. Benjamin Netanyahou, Yoav Gallant ministre de la Défense et Herzi Halevi chef d’état-major des armés (celui qui qualifiait d’animaux les palestiniens). Israël et les États-Unis cherchent à empêcher la Cour pénale internationale d'émettre des mandats d'arrêt contre le Premier ministre et d'autres responsables israéliens, suggèrent les médias locaux. Selon Walla, Netanyahu est « soumis à un stress inhabituel » à l'idée d'un mandat d'arrêt contre lui par le tribunal des Nations Unies à La Haye, ce qui marquerait une détérioration majeure du statut international d'Israël. De plus, les U.S jouent un double jeu : le côté visible est le soutien au gouvernement israélien, mais de l’autre pour que la CPI puisse monter un dossier de mandat d’arrestation, il a fallu un accord en sous-mains des États-Unis - (Des sources à La Haye ont déclaré qu'il était impossible que le procureur général ait pris une décision aussi dramatique, dans une guerre toujours en cours et avec très peu de preuves, s'il n'avait pas au moins obtenu le "feu vert" des Américains », a déclaré le journaliste israélien Amit Segal.)[vii] - Bien sûr Netanyahu réagit contre cette « injustice » : « Nous ne cesserons jamais de nous défendre. Même si les décisions du tribunal de La Haye n’affecteront pas les actions d’Israël, elles constitueraient un dangereux précédent menaçant les soldats et les responsables de toute démocratie luttant contre le terrorisme criminel et l’agression. »[viii]
Et pour bien montrer quel genre de mentalité fait autorité dans ce gouvernement d’extrême-extrême droite, le chantage est une option : « Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a menacé d'écraser financièrement l'Autorité palestinienne si certaines actions unilatérales étaient menées contre Israël sur la scène internationale. » Ce qui veut dire qu’on ne parle plus du Hamas, mais de l’Autorité nationale palestinienne qui est l’entité gouvernementale qui administre les habitants arabes de Cisjordanie, de Gaza dans les zones A et B de Palestine définies par les accords d’Oslo II. Elle a un président et une assemblée élus au suffrage universel, une police (mais pas d'armée) et des représentants dans plusieurs pays. Depuis janvier 2013, l'Autorité nationale palestinienne représente l'État de Palestine.[ix] Il est donc patent, que Netanyahou et son gouvernement n’en ont pas seulement contre le Hamas, mais bien contre TOUS les Palestiniens… Encore vivants.
Pour la CPI le deux poids, deux mesures est une position intenable, suite au mandat délivré contre Vladimir Poutine. Donc, nous sommes tous impatients de voir l’arrestation qui devrait être obligatoire selon les conventions de la cour internationale de Netanyahou et de ses deux sbires lors du défilé des athlètes israéliens durant l’inauguration des jeux olympiques de Paris. Là, je serais prêt à payer les 9.800 euros la place dans les tribunes bord de Seine pour assister à ce spectacle historique et jubilatoire. Imaginez, une arrestation à la DSK, avec des flics barbouzes encadrant le Bibi, le panier à salade et direction la Haye… La, aÏe, aÏe, aÏe, voulais-je dire !
Georges ZETER/avril 2024
VIDEO : NETANYAHU : HÉRITIER DU FASCISME, MESSIE DE L'EXTRÊME DROITE EN ISRAËL (PARTIE 1) :
[ii] https://today.lorientlejour.com/article/1411940/rumors-of-icc-arrest-warrants-for-senior-israeli-officials.html
[iii] https://information.tv5monde.com/international/plainte-de-lafrique-du-sud-contre-israel-decision-tres-attendue-de-la-cour
[v] https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/19/l-adhesion-de-la-palestine-a-l-onu-rejetee-par-les-etats-unis_6228606_3210.html
[vi] https://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/projet-detat-palestinien-netanyahou-sinsurge-contre-un-diktat-international-2076888
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