Nico-Ségo, les Dr Jekyll et Mrs Hyde de la politique française
Deux visages pour un même but, la présidence de la République. Ceux que l’on donne, un peu hâtivement, comme les incontournables finalistes de l’élection présidentielle de 2007 présentent de nombreux points communs. La génération, la fréquentation assidue des arcanes du pouvoir mais surtout ce qu’ils ont érigé en dogme : la rupture. Leur approche sociétale tient de l’impressionnisme. Pas de projet global. Des idées sur ceci et sur cela, lancées en fonction de l’actualité, rarement pesées, rarement approfondies, dans l’unique objectif d’occuper le devant de la scène médiatique, quitte à restreindre la France à un vaste terrain d’expérimentation.

A stratégie commune, cobaye commun, le citoyen. On ne lui promet pas meilleur mais différent. Peu importe si le changement conduit à une situation plus mauvaise. A l’image des punks des années 1980, leur seul objectif c’est de provoquer, de semer le trouble, de créer la polémique, pour faire parler de soi.
Cette rupture revendiquée se nourrit au passage d’une satisfaction naturelle au voyeurisme. Présence des médias dans les opérations de police, dans la vie privée, dans les conseils des ministres, peut-être. Dans cette approche, la forme, le superficiel priment en permanence sur le fond. Le sondage sur la loi du Parlement, la tête sur les propos, l’individu sur le projet. Reprenant ce qui a fait le succès du Front national, nos duettistes n’hésitent pas à soulever de vrais problèmes quitte à ne pas apporter de solutions ou à en souffler de fausses. L’essentiel, c’est de donner le sentiment que l’on connaît les difficultés de la France d’en bas.
Paternalisme d’un côté, maternalisme de l’autre, nos apprentis sorciers, dont la stratégie vise à ringardiser tout ce qui n’est pas nouveau, sont pourtant les rois du recyclage. Leurs sources d’inspiration sont des valeurs que l’on croyait appartenir au passé : la famille, l’ordre et le peuple. Des ingrédients dont le mélange n’a jamais senti bien bon ni fait les grandes heures de la France. Cloué au pilori, Mai 68 et le vent de liberté qu’il avait en son temps représenté, aujourd’hui accusés d’être à l’origine de tous les maux. Jetée aux orties, la loi de séparation des églises et de l’Etat, coupable de ne pas avoir prévu l’émergence de la religion musulmane. Dépassé, le système d’intégration à la française...
Et si cette rupture revendiquée cachait en fait la peur ? Peur de la jeunesse qu’il faut rééduquer, de l’étranger qu’il faut contrôler, du peuple surtout qu’il faut caresser dans le sens du poil, comme si dans un monde tous les jours plus complexe l’addition des lieux communs et des propos de café du commerce devaient primer sur l’expertise et être érigés en nouveau mode de gouvernance.
La noblesse de la politique, pourtant, c’est parfois d’aller contre les idées reçues, les préjugés, les sentiments dominants. C’est d’expliquer, encore et toujours, en n’oubliant jamais de tirer les leçons de l’histoire, du passé. De ce dernier, notre couple infernal a opportunément fait table rase. Les années de Ségolène au ministère de l’Education nationale n’ont pas laissé de souvenirs impérissables. Le bilan de Nicolas, numéro 2 du gouvernement, au ministère de l’Intérieur laisse perplexe. Ce qu’ils n’ont pas réussi comme ministres, le réaliseront-ils comme chef de l’Etat ? On peut en douter, si ce n’est le craindre.
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