Nicolas Sarkozy et Carla Bruni : « l’adultère d’Etat »

Souvenez-vous, c’était le 17 décembre 2007 sur plumedepresse : 

"Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Si vous croyez que les Français m’ont élu pour autre chose que travailler, travailler et encore travailler. Pour le reste, les Français ne me demandent aucun commentaire. Cela les intéresse beaucoup moins que vous, peut-être également qu’ils ont plus de pudeur et plus de discrétion, oserais-je dire un poil d’élégance en plus", avait déclaré le Président Sarkozy, interrogé sur son divorce. Il a plusieurs fois juré de ne plus médiatiser sa vie privée. C’est sans doute pour ça qu’il s’est promené à Disneyland sous les flashs des photographes de toute la presse people, en compagnie de Carla Bruni. En toute pudeur, discrétion et, oserions-nous dire, avec un poil d’élégance. Nicolas et Cécilia Anne Fulda Laurence Ferrari Carla Bruni ? A vrai dire on s’en fout. Sarkozy travaille son image glamour et fait diversion. Pendant qu’on parle de ses amours, on n’évoque plus le ratage diplomatique total de la honteuse visite de Kadhafi, ni la politique antisociale du gouvernement, ni la forfaiture du traité de Lisbonne. Plus tard, il viendra encore pleurer qu’on le laisse tranquille quand Carla l’aura largué. Après avoir délibérément choisi une stratégie de communication qui place sa vie privée sous les feux des projecteurs. Clinquant, futile, vain, mais efficace écran de fumée." 

Et puis hier, ça :

Ah non, pas d’accord ! Heureusement, il reste le site du quotidien suisse 24 heures : 

"Plus tard, il viendra encore pleurer qu’on le laisse tranquille quand Carla l’aura largué", écrivions-nous donc en 2007. Sauf que quand on médiatise sa vie privée, il est impossible de revenir en arrière. Et si le JDD retire prudemment l’article du scandale, on peut lire chez nos confrères suisses : "C’est la rumeur du moment, qui agite jusqu’aux plus hautes sphères de la République française : quand elle n’assure pas la fonction officielle de première dame de France, Carlita ferait désormais ménage commun avec son vieil ami le chanteur Benjamin Biolay (l’ex-époux de Chiara Mastroianni couronné samedi soir aux Victoires). Pas en reste, son mari Nicolas Sarkozy aurait trouvé consolation dans les bras de sa secrétaire d’Etat à l’écologie Chantal Jouanno (40 ans), par ailleurs nouvelle championne de France de karaté par équipe." Conclusion de l’article : "En rompant avec la tradition du silence autour de la vie sexuelle des dirigeants français, le média lance ainsi l’adultère d’Etat sur la place publique. « C’est maintenant plus qu’une rumeur sur les blogs, elle affirme que le mariage présidentiel vit son dernier souffle », ose l’impudent. C’est la première fois depuis la rencontre du couple en 2007 qu’il est fait état d’une crise conjugale. Interpellé hier, le porte-parole de l’Elysée a déclaré qu’il n’avait « absolument aucun commentaire à apporter à ces rumeurs. » A suivre, alors que l’article avait, mardi soir, étrangement disparu de la blogosphère..." Le blogueur Denis W Cousin s’empresse de reproduire l’article suisse sur Le Post, la rédaction de ce site elle-même croit déceler des allusions à l’affaire sur iTélé et, déjà, L’Alsace relaie l’info ce matin avec ce titre : People : le mariage présidentiel vit-il ses derniers jours ? Mais c’est curieux : lorsqu’on clique sur le lien, nul article ne s’affiche... Le site Street press donne involontairement un autre exemple de rétropédalage : il cite un article écrit par le journaliste chroniqueur Arnauld Champremier-Trigano : "comme Sarkozy met en avant sa vie privée, c’est normal de relayer les rumeurs qui se disent. C’est de la transparence par rapport à ce qui se dit dans les rédactions parisiennes, même si c’est un bruit de chiottes". Sauf que, finalement, non : on s’aperçoit en cliquant sur le lien que le contenu a été supprimé ! Quoi qu’il en soit, la machine est lancée. On voit mal ce qui pourrait désormais l’arrêter. A nos chers confrères couvrant l’actualité de l’Elysée d’enquêter pour infirmer ou confirmer la rumeur, ce qui ne devrait pas être bien difficile à faire.

Sur la page de la recherche Actualités sur Google, la trace de l’article invisible sur le site de L’Alsace, puis de celui du Post, avant des sites anglophones qui ne se gênent pas pour balancer !

Pouah, que fait ce billet sur plumedepresse ? On entend déjà les trolls sarkozystes : "rumeur, caniveau, poubelles, blablabla." Pas d’accord, Messieurs, c’est le juste retour de bâton : après avoir vendu à l’opinion la love story conte de fée entre le président et la chanteuse mannequin, complaisamment exposée dans le but d’améliorer l’image de Sarkozy et d’en tirer des bénéfices politiques, qu’il souffre aujourd’hui que la même opinion apprenne la suite (gênante) de l’histoire. Pris au piège du storytelling, confronté à la prosaïque réalité.