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Accueil du site > Tribune Libre > Nicolas Sarkozy et la République « reprochable »

Nicolas Sarkozy et la République « reprochable »

Un quinquennat c’est court. Pourtant celui-ci aura décidément paru bien long à nombre d’entre nous !

Alors que l’heure du bilan approche, il est sans doute utile dès aujourd’hui de revenir sur les cinq années qui viennent de passer. Même sans disséquer les politiques suivies -volontairement ou pas, la crise étant passée par là- par le Président de la République, on peut au moins et très factuellement estimer la façon qu’il aura eu d’« habiter » sa fonction…

Très confortablement élu, certes face à une adversaire d’une médiocrité confondante, pauvre bulle médiatique montée de toutes pièces par des médias en mal de buzz et qui se prit le mur des réalités dans le nez, mais aussi et sans doute grâce à des discours volontaristes et souvent lyriques concoctés aux petits oignons par sa plume Henri Guaino, faisant preuve également, et pourquoi ne pas le reconnaître, d’un réel talent politique, Nicolas sarkozy n’aura pas attendu plus de quelques heures pour écorner très sérieusement une image « gaullienne » pourtant savamment entretenue tout au long de sa campagne présidentielle.

Car en fait, et dès l’annonce de la victoire, la désastreuse soirée du Fouquet’s remettait les pendules à l’heure et promettait des lendemains qui déchantent. Et ils venaient très vite, ces lendemains, avec les vacances navales sur le Yacht du milliardaire Bolloré, rajoutant ainsi et immédiatement la seconde couche, celle qui prouvait qu’on n’avait pas eu affaire à une étourderie coupable, mais bel et bien à l’affirmation d’un « style » sarkozien.

Suivirent tout aussi rapidement, et après les législatives, des nominations ministérielles souvent grotesques, ayant parfois plus à voir avec le casting d’un mauvais feuilleton qu’avec la désignation d’un gouvernement privilégiant les compétences. Puis vinrent entre autres joyeusetés l’augmentation indécente du salaire présidentiel, les distributions de prix aux fidèles du premier cercle, industriels, politiciens, ou tout simplement amis proches.

Vint rapidement aussi un divorce de vaudeville, suivi d’une liaison annoncée de manière sidérante en conférence de presse présidentielle -souvenez-vous du « Carla et moi, c’est du sérieux »- puis d’un mariage taillé sur mesure pour Gala ou France Dimanche, avec un top –model milliardaire déluré, une chanteuse de Prisunic sans voix de « gôôche, quoi ! » et bobo jusqu’à la caricature.

On le vit ensuite poser grotesquement avec la donzelle, comme un môme avec son nouveau joujou, fier comme « bar tabac », et même, lors d’un interview de la nouvelle « première dame » qui restera dans les annales pourtant encombrées de la « com » politique la plus nulle, nous jouer un « Président » gentil petit mari à sa chérie, assis sur un bras de fauteuil et honoré par celle-ci d’un célèbre « bon courage chouchou » avec caresse sur la joue qui a malheureusement fait le tour du monde (1).

Mais le prestige présidentiel n’étant sans doute pas assez atteint, le tristement fameux « Casse-toi pauv’ con ! », l’assassinat culturel de la princesse de Clèves, les estrades ajoutées pour paraître plus grand, les talonnettes surdimensionnées qui font marcher en canard, les foules en liesses de figurants rémunérés chargèrent à leur tour la balance …

Bien plus grave, vint aussi la vraie fausse nomination du petit Jean, inculte fils consort à peine bachelier, bombardé à la direction de l’EPAD, premier centre d’affaires d’Europe, sous les hourras pathétiques de la cour sarkozienne, avant que l’émotion et la révolte populaire –on se demande bien pourquoi- ne remontent dangereusement de la base UMP pour faire piteusement capoter l’opération…

On eut aussi droit à la vendetta personnelle, lamentable et même grotesque, envers un Dominique De Villepin pourtant bien inoffensif… A l’arbitrage privé, scandaleux et ruineux pour l’Etat, en faveur du pote Bernard Tapie… Aux Ministres sortant de l’Elysée et transformés en VRP de luxe du dernier disque de Sarkozette, avec notamment une inénarrable Nadine Morano, dégoulinante de courtisanerie servile (2) … Aux affaires Clearstream, Bettencourt, Woerth…Aux vacances privées au Mexique dans la villa d’un milliardaire -encore !- sulfureux (3) … Au scooter de Jean -toujours lui !- (4) …Aux vacances en Egypte de Fillon (5) …Aux limogeages de préfets sans réels motifs si ce n’est l’Ego sarkozien chatouillé par ci ou froissé par là… Et toujours aux nominations « au mérite », comme par exemple celle de Renaud Muselier à l’Institut du Monde Arabe (6) ou celle de Cécile Fontaine à la Cour des Comptes dans des conditions très douteuses (7).

Très récemment encore, le rapatriement d’Ukraine dans un avion de la Présidence de la République de l’autre fils, Pierre Sarkozy -pourtant en voyage professionnel et donc privé et après une banale indisposition- dans des conditions financières pour le moins floues (8).

 Bref, et en à peine 5 années, la barque fut copieusement chargée. A tel point qu’on ne voit plus trop comment elle pourrait demain ne pas couler. Et ce serait somme tout justice : car s’il a dû composer sur le plan économique et social avec une crise mondiale dont il pourra toujours dire qu’il l’a subie plus qu’il ne l’a provoquée, Nicolas Sarkozy, après nous avoir promis une République « irréprochable », nous aura bien en fait et tout au long de son quinquennat imposé une République « reprochable », allant peut-être encore plus loin en ce domaine que ses prédécesseurs, pourtant eux aussi pleins de bonne volonté en la matière.

Pour le prestige et l’exemplarité, il sera donc difficile au prochain locataire de l’Elysée de descendre plus bas… De là à espérer le voir remonter un peu plus haut…

ML – La Plume à Gratter


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5 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 7 février 2012 13:56

    On croit halluciner quand Sarko, l’air sérieux, rappelle à ses ministres qu’ils doivent payer leurs vacances sur leur argent personnel. Les personnalités politiques ont de plus en plus de mal à faire la part entre l’argent de l’Etat et leur argent personnel. Toute cette « intelligentia » confond son mandat politique avec la présidence générale d’une multinationale. Ils sont habitués à ce que tout leur est dû, à tout avoir gratuit, ils ne sont pas au service de l’Etat, mais considèrent que l’Etat est à leur service… c’est leur chose, il faut faire partie de la « momenclentura » pour y avoir droit ! Et l’on nous parle de république irréprochable ...........
    http://2ccr.unblog.fr/2011/02/11/tout-est-a-eux/


    • xray 7 février 2012 15:36


      SARKOZY est l’instrument de l’axe CIA-VATICAN. 
      Il sert le capital de la Dette publique. 
      Il n’a pas de compte à rendre aux Français. 

      Le Grand Guignol politique (L’Europe des curés) 
      http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/ 

      Le capital de la Dette publique 

      La Taxe Tobin  (Le face à face de l’économie active et des marchés boursiers) 



      • FYI FYI 7 février 2012 16:57

        Sarko c’est comme les médias, une escroquerie et de la désinformation.

        Ex. La semaine dernière l’Allemagne, la France, l’Italie et la Grèce ont supplié l’Iran de ne pas cesser de vendre du pétrole pour eux. Les médias contrôlés par la propagande sataniste se sont fait ridiculiser en essayant de décrire cela comme un « boycott de l’Iran. »

        Un autre exemple de l’hystérique de plus en plus se trouve être du côté des satanistes et de leurs laquais dans la tentative de faire semblant de croire que le taux de chômage aux États-Unis s’est améliorée de 8,5% à 8,3%, alors qu’en fait le nombre de personnes sans emploi a augmenté de 1,2 million et ainsi de ramener le taux de chômage réel à des niveaux de dépression de 23%.

        Voilà Sarko représente uniquement cette mouvence, et c’est la panique pour eux.


        • Susanoo ! Susanoo 8 février 2012 01:11

          Je viens de lire ça sur lemonde.fr :

          Réaffirmant sa volonté de renégocier le traité européen de discipline budgétaire adopté par 25 pays de l’UE, le candidat socialiste a encore souligné à France 2 : « Que les choses soient bien claires », le traité « ne sera pas ratifié lorsque l’élection présidentielle aura lieu ». "Il ne sera ratifié qu’après, si le Parlement en décide. C’est le Parlement qui ratifie les traités, ce ne sont pas les chefs d’Etat ou de gouvernement", a-t-il dit.

          Ce après...c’est quand exactement ?
          Tant que le traité n’est pas modifié, c’est celui qu’on a galéré à avoir à 25 qui va fonctionner à plein régime et comme ce traité est conçu pour apporter des solutions à moyens termes...ça signifie que son après peut très bien être dans quelques années s’il ne l’impose pas .C’est loin d’être claire.
          Si le Parlement en décide...donc il va lui falloir une majorité au parlement pour que ça passe...donc s’il a pas de majorité au parlement et que le parlement s’enlise dans les procédures, ça peut aussi durer tant qu’il l’impose pas.

          Et ça c’est une partie de sa politique intérieur.
          Et en politique extérieur c’est pas gagner non plus étant donner qu’il vient de se prendre un vent des globes par l’exécutif allemand avec lequel il va devoir renégocier dans l’hypothèse de son élection en mai.

          Belle technique pour déjà battre en retraite sur ce qu’il avait promis il y a quelques mois.
          Eh ben c’est vraiment magnifique.
          Le ramage de pédalo dans la tempête, bon on va garder Sarko avec qui les choses sont plus claires.


          • OUI LE BOUFON est loin d’etre irréprochable DANS SA CARRIERE POLITIQUE .80 AFFAIRES

            je devrai dire quatre vingt une affaires.........SUR ORDRE ET PAR BETISE GUEANT VEUT NOUS FAIRE CROIRE QUE LES CIVILISATIONS NE SONT PAS AUX MEMES NIVEAUX...

            -il y a l’élite PARISIENNE de bons a rien.. des dictateurs.les banksters de WALL STREET A PARIS.
            LEURS SERVITEURS ET LOBBYSTES députés...sénateurs...ministres...IDEM DANS CHAQUE PAYS et tout ces medias people ou pas...fooballeurs ou chanteurs sans voix qui fréquentent le palais...

            -il y a les peuples d’en bas...a qui donner a manger devrait suffire...on va pas leur donner une paye en plus (cdd...rsa...oui) mais nous dit il  (LE BOUFFON..) faisons comme en allemagne...2 travailleurs sur trois sont précaires ou en temps partiel imposé.

            VOILA L EXEMPLE QU IL NE FAUT PAS SUIIVRE.CITOYENS

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