Nicolas Sarkozy et le « positivisme »
Rassurez-vous, malgré le titre qui peut paraître accrocheur, le contenu de cet article n’a rien à voir avec la philosophie positiviste d’Auguste Comte. C’est ce qui justifie d’ailleurs la mise entre guillemets du mot positivisme. Il ne faut pas que la confusion s’empare des esprits, je ne suis pas, là, en train d’étudier le "positivisme", cette doctrine philosophique du XVIIIe siècle qui est de toute façon largement délaissée de nos jours. Cette idée de faire un parallèle entre cette ancienne doctrine philosophique et les discours politiques de Nicolas Sarkozy où, chaque fois que l’occasion se présente à lui, il use du mot "positive" en l’associant à d’autres mots en rapport avec le contexte politique qui l’a amené à s’exprimer est farfelue, je le reconnais. Mais, je doute fort bien que le livre de chevet de Nicolas Sarkozy ne soit pas "cours de philosophie positive" d’Auguste Comte.

Jugez-en.
Discrimination, il y a quelques années, laïcité récemment lors de la visite, en France, du pape Benoît XVI. Mais ce dernier concept c’est-à-dire la laïcité à laquelle le président Nicolas Sarkozy a pris le soin d’ajouter le mot, tant répété ici, "positive", a été largement critiqué aussi bien par les hommes politiques que par les profanes et ceci démontre une chose : les Français dans leur ensemble sont encore intimement attachés à la loi de 1905 qui avait séparé le religieux du politique et ils n’entendent pas revenir là-dessus. C’est une bonne chose car l’irruption de la religion dans le champ politique, on sait ce que ça donne. Nous en parlons en connaissance de cause car, ici, en Algérie, on en a fait l’expérience amère et rien ne dit que le bout du tunnel est à quelques mètres seulement. Mais ceci est une autre histoire et nous comptons lui réserver un article un de ces jours.
Laïcité positive
Je n’ai pas de commentaire particulier à faire là-dessus si ce n’est que je suis entièrement d’accord avec la remarque de François Hollande à savoir "qu"il n’y a pas de laïcité positive ou de laïcité négative ; il y a une laïcité tout court".
Discrimination positive
Bien que cette expression remonte à bien longtemps maintenant, elle est réapparue dans le discours politique français lors de la révolte de la banlieue parisienne de 2005. Souvenons-nous en, à cette époque-là Nicolas Sarkozy était ministre de l’Intérieur et il en avait usé et abusé jusqu’à la corde. Mais que désigne-t-elle au juste cette expression ? Selon Wikipédia, "c’est un ensemble de mesures visant à favoriser certaines personnes appartenant à des catégories dont des membres subiraient ou auraient subi des discriminations systématiques". Or, en France, terre d’asile et d’accueil jusqu’à une date relativement récente où il ne fait plus bon d’être immigré au teint basané, surtout au teint basané, les catégories dont il est fait mention ici ne manquent pas. Elles ont pignon sur rue, dans les deux sens du terme, c’est-à-dire au sens propre et au sens figuré à tel point que parfois certains représentants de ces catégories, les sans-papiers pour les désigner nommément, n’hésitent pas, pour attirer l’attention de l’opinion publique sur leur sort, à occuper des espaces publics tel le restaurant "La Tour d’Argent" à Paris, par exemple.
La France, toutes couches sociales et toutes tendances politiques confondues, devrait, à mon avis, s’enorgueillir d’avoir un président qui ne relativise pas et encore moins qui ne "négativise" pas, ou si vous préférez qui ne "moinsse" pas pour utiliser un néologisme en vogue en ce moment sur Agoravox, un président, Nicolas Sarkozy en l’occurrence, qui ne voit que du positif en toute chose. C’est une chance inouïe pour la France que d’avoir un tel président et elle devrait par conséquent (et encore à mon humble avis) la saisir, cette chance je veux dire, au lieu de s’insurger contre les propos qu’il tient et contre les concepts qu’il crée. Puis-je encore ajouter ceci pour compléter ce tableau ? La France ne devrait pas non plus se comporter comme ce fameux paysan qui, lors du dernier salon de l’agriculture de Paris, toute honte bue, a carrément refusé de serrer la main à Nicolas Sarkozy le poussant ainsi à réagir agressivement par cette formule lapidaire : casse-toi pauvre con ! Or, ce que l’on constate sur les différents blogs par exemple, notamment sur certains écrits d’Agoravox, n’est guère positif. En effet, c’est plus qu’à une critique de la politique de Nicolas Sarkozy que les auteurs s’adonnent, mais parfois à une atteinte en règle à sa personne même, et cela sous le prétexte de la liberté d’expression. Chose qui devrait en principe être inadmissible pour ne pas dire carrément condamnable. Je sais que le culte de la personnalité est incompatible avec la démocratie, il n’existe encore que dans certains pays du tiers-monde ou dans certains pays totalitaires. Et que dire du "baisemain", cette pratique encore répandue dans les royaumes "bananiers" ? Dans les sociétés traditionnellement démocratiques, tout ceci ne vient à l’esprit de personne et tant mieux qu’il en soit ainsi, mais de là à traîner dans la boue le premier magistrat du pays c’est purement de l’inconscience, de la folie furieuse même. Que ceux qui se sentent visés et qui pensent que je suis en train de leur donner des conseils à la noix de coco veuillent bien excuser mon audace. Oui, je dis bien mon audace car il fallait oser !
Et "l’immigration choisie" ne peut-elle pas être assimilée, elle aussi, à une "immigration positive" ? Laissons le soin aux lecteurs de répondre à cette question.
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