No logo, en politique aussi
Des mots et
des couleurs organisait hier une série de tables rondes réunissant des blogueurs,
notamment d’Agoravox, des jeunes adhérents
de partis politiques et quelques animateurs, dont Franck de Démocratie Active, histoire de donner une consistance
à l’échange.
L’échange a été pour l’essentiel cordial autour de sujets
sans doute un peu trop généraux, comme la démocratie, l’Europe, les jeunes,
l’environnement. Il n’en reste pas moins que les participants encartés
parlaient le plus souvent en se référant à leur étiquette, parfois en s’en différenciant.
Sébastien (Jeunes Verts) ou Sabri (UMP & Aujourd’hui autrement) ont porté
avec talent leurs convictions mais gardaient cette sorte de référence au père (à la mère aussi, parité oblige)
qui troublait la discussion.
Le jeu des investitures impose ainsi la logique partisane,
voire boutiquière : chaque militant doit démontrer sa fidélité à la parole
officielle. Et de fil en aiguille, chaque candidat, avant d’être élu... puis le
système des groupes parlementaires... si bien que nos 577 députés ne votent pour
l’essentiel qu’en fonction des consignes d’états-majors. Sans doute faut-il assurer une certaine cohérence d’ensemble à un parti ? C’est une question de degré.
De même, pour l’essentiel, l’électeur ne vote plus en
fonction des talents ou compétences particuliers de tel ou tel candidat ; mais
pour un logo. C’est une autre forme de centralisme.
Qui préexiste de l’individu ou du parti ? Sans doute la réponse souligne-t-elle déjà une certaine conception politique. Pour ma part, je proposerais que le
bulletin de vote ne mentionne que le nom du ou des candidats, à l’exclusion de
tout slogan ou nom de parti politique ou logo, juste histoire :
- de forcer un peu la curiosité de l’électeur (et la mienne pour
commencer) de jeter un coup d’oeil sur une affiche ou une profession de
foi ;
- de mettre en évidence les qualités du candidat dans sa propre élection, un peu plus d’humain : une goutte d’eau dans la machine électorale.
Exprimée dans sa version José Bové : "Non à la marchandisation de l’espace citoyen !"
(Quelques bulletins de vote extraits de la campagne législative de 2002)
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