Nombre de chômeurs OU taux de chômage : il faut choisir !
Cela fait des années que les politiques, de gauche comme de droite, nous serinent avec le nombre de chômeurs.
Quand il diminue, le gouvernement y voit une victoire et l'opposition, une manipulation des chiffres. Quand il augmente, les excuses du gouvernement sont recherchées et l'opposition demande la démission du ou de la ministre en charge de l'emploi.
Alors, pour essayer de régler ce sujet récurrent, prenons un exemple1 bien connu (source OIT (Organisation internationale du travail) novembre 2016) :
- vaut-il mieux avoir quelque 2,971 millions de chômeurs comme en France,
OU
- 7,998 millions comme aux États-Unis d'Amérique ?
Préférer la situation française à l'américaine serait une grosse erreur d'analyse, de jeunesse, d'incompétence et/ou de calcul politicien. Espérons qu'aucun politique digne, femme ou homme, ne le fait ?
En effet, l'important en termes de chômage, c'est le rapport entre le nombre de chômeurs ET la population du pays, plus précisément avec la population active. Celle-ci "regroupe la population active occupée (appelée aussi « population active ayant un emploi ») et les chômeurs" (source INSEE).
Le rapport entre le nombre de chômeurs et la population active se nomme : taux de chômage.
Avec les chiffres internationaux de l'OIT, en novembre 2016 :
- la France avait un taux de chômage1 de 10%,
- les États-Unis d'Amérique n'avaient qu'un taux de chômage de 4,9%, malgré ses quelque 8 millions de chômeurs, c'est-à-dire 5 millions de plus que chez nous !
Alors, en termes de chômage, vaut-il mieux être les États-Unis que la France ? Les États-Unis, bien sûr !
Comprenons alors que le nombre de chômeurs est un indicateur qui n'est pas le bon, quand on veut suivre l'évolution du chômage dans un pays.
Mais, beaucoup de politiques, politiciens avant d'être économistes préfèrent, semble-t-il, un indicateur mensuel tel le nombre de chômeurs, que celui trimestriel, du taux de chômage. Cela leur permet d'intervenir plus souvent, c'est-à-dire tous les mois, quitte à se planter magistralement, comme l'a fait notre désormais ex-président (il ne le sera plus, effectivement, que le 14 mai), François Hollande, sur la courbe du chômage. S'il (ses conseillers) avait pris l'indicateur international de l'OIT, son pari d'inverser la courbe du chômage aurait réussi, car la population de notre pays a progressé très légèrement plus vite que le nombre de chômeurs.
Même Emmanuel Macron, notre Président (il le sera, effectivement, le 14 mai), s'est trompé lors du débat, du 3 mai 2017, avec l'agressive représentante du Front national, en prétendant que le nombre de chômeurs était plus important dans les années 1990, qu'aujourd'hui. Faux ! il était heureusement inférieur, en nombre. MAIS, le chômage était sensiblement plus important qu'aujourd'hui, car le taux de chômage était, en 1994 et aussi en 1997, de 10,4% de la population active (source INSEE).
Espérons que le message soit, in fine, entendu par toutes et tous. Politiques comme citoyennes et citoyens lambda.
Ce qui compte, en termes d'évolution du chômage : c'est bien, et uniquement, le taux de chômage !
Espérons qu'il sera la cible du président Macron − comme il nous l'a promis − et, qu'en l'espèce, il évitera le piège, fatal, que François Hollande s'était lui-même fabriqué, de ses propres mains maladroites.
1. Qu'importe si vous n'êtes pas d'accord avec les chiffres de l'OIT. L'essentiel, de notre sujet, n'est pas de polémiquer une énième fois de plus, MAIS, c'est de montrer que le nombre de chômeurs n'est pas un indicateur pertinent.
Crédit photo : Le Figaro.
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