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NON !

Il a été décidé de ne pas nous demander notre avis sur le traité budgétaire européen, le TSCG. Or, celui-ci, associé à la règle d'or, implique, s'il est voté, des changements très importants concernant la politique à venir. En effet, ces traités fixent l'obligation de l'austérité pour réduire la dette envers les banques, et 'un soutien aux autres pays européens( lequel va d'ailleurs augmenter la dette... ) imposé par un groupe de personnes non élues et ne rendant compte à personne de leurs décisions. Les textes qui sont sur le point d'être votés définitivement impliquent l'abandon de nos choix budgétaires, au bénéfice de la troïka (BCE-Commission européenne-FMI).

Pas de référendum, pas de discussion publique, pas d'informations : le TSCG sera discuté à partir du mardi 2 octobre au Parlement. Dans l'obscurité la plus totale.

Non !

Je ne veux pas de la politique d'austérité.

Ni pour moi, ni pour mes proches, ni pour tous ceux qui en souffriraient. Car tous en souffriraient pour rien, comme l'évolution de la Grèce, comme celle de l'Espagne, nous le prouve tous les jours.

Non !

Je m'oppose au soutien de banques qui vivent de notre argent, qui jouent avec celui-ci, et qui attendent de nos faillites qu'elles remboursent leurs pertes, tandis que leurs bénéfices sont tombés dans leurs poches.

Je m'oppose aux gouvernements européens qui trahissent leurs peuples pour soutenir la finance. Je m'oppose à la règle d'or et au traité (soi-disant) de stabilité, qui ne sont qu'inscription dans la Loi du dessaisissement par la finance du pouvoir des citoyens sur la conduite de l’État. La perte du contrôle du budget par le Parlement, c'est l'abandon d'un principe majeur de la démocratie. Un Etat qui ne tient plus les cordons de sa propre bourse, n'est plus un pays démocratique. Et inscrire l'austérité dans la Loi ne pourrait aboutir qu'à augmenter le chômage et la diminution de la consommation, donc entraînerait une récession... qui augmenterait notre dette ! C'est ce qui se passe en Grèce, laboratoire de la politique destructrice que ces textes veulent imposer à toute l'Europe.

Je condamne les enfumeurs qui nous font croire qu'il n 'y aurait pas d'alternative. S'il faut en passer par une période économiquement difficile afin d'assainir l'économie de nos pays, qu'au moins ces efforts soient faits dans le sens d'un retour à un fonctionnement économique de bon sens, hors de toute spéculation. Et après avoir réévalué la dette.

Je veux que l’État récupère son pouvoir de création monétaire, et que les emprunts se fassent auprès de lui directement ( ou par l'intermédiaire de la BCE) sans passer par la case bonus des banques. Et que les activités de dépôt et de spéculation soient séparées. Je veux que les gouvernements défendent les citoyens, et soutiennent les services publics que ceux-ci paient solidairement. Si de l'argent doit être donné pour la population qui vieillit, il faut que cela soit fait de façon collective, par l'effort mutuel dont la Sécurité sociale est le plus bel exemple : répartition des cotisations sur toute la population, afin que chacun puisse bénéficier des services de protection gérées collectivement s'il s'avère qu'il en a besoin.

Si l'Europe existe, je veux que ce soit pour freiner et arrêter la finance dans ses appétits insatiables, et sa corruption grandissante.

Je m'oppose à un néo-libéralisme qui n'a aucune rapport avec la liberté, mais correspond au contraire à toujours plus d'emprise sur les travailleurs par les capitalistes.

Et pour cela, je m'oppose aux normalisations qui infériorisent les salariés et servent au pouvoir d'outil d’assujettissement de ceux-ci. Je m'oppose aux normes qualités et autres enfumages qui donnent à des bureaucrates un pouvoir exorbitant sur le monde de l'entreprise et empêchent, à ce niveau-même, l'auto-détermination. Je refuse un management visant à augmenter la productivité des salariés pour augmenter les bénéfices des actionnaires sans protéger l'emploi.

Je m'oppose aux stratégies de culpabilisation des citoyens, des travailleurs, des faibles et des victimes du système, stratégies qui épargnent les vrais coupables et les profiteurs et réduit la population au silence et au désespoir. Et donc à l'inhibition.

Je m'oppose aux politiques de division, qui sont faites pour empêcher la prise de conscience de la nécessité d'une résistance collective : les nationaux contre les étrangers, les pays du Nord de l'Europe contre ceux du Sud (nommés PIGS !), les fonctionnaires contre les salariés du privé, les contributeurs sociaux, contre les « assistés », etc.

Je m'oppose au développement des systèmes de contrôle et de surveillance de la population, notamment par les moyens technologiques modernes, qui sont en contradiction avec le droit à la vie privée, laquelle fait partie des libertés imprescriptibles de l'individu. Je m'oppose à la maltraitance des personnes qui ont des problèmes administratifs.

Pour tout cela, je dis NON !

Et je le dirai toujours.

 

PS : plutôt qu'une pétition, ou en plus, ou à la manifestation de dimanche 30 septembre, pourquoi ne porterions-nous pas, nous qui ne sommes pas d'accord, ce simple mot, « NON ! » sur nos sacs, nos bandeaux, nos tee-shirts, nos cartables, nos boucles d'oreilles ? Et pourquoi ne pas le rajouter, même en petit, même dans un coin de la feuille, sur nos papiers administratifs ?

Sur notre feuille d'impôt...

Afin que nul n'en ignore.


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22 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 28 septembre 2012 09:03

    La crise a fait exploser les critères formels de Maastricht sur les comptes publics, car en plus d’emprunter pour financer le déficit, les administrations publiques se sont endettées pour fournir des liquidités aux banques et aux entreprises qui ne trouvaient plus de financement. Cet accroissement de la dette a eu deux conséquences. D’une part les pays se sont trouvés à la merci des agences de notation. Et d’autre part les gouvernements ont dramatisé la situation et s’en sont servis pour mettre en place des politiques d’austérité renforcée (Irlande, Portugal, Espagne). Profitant du contexte, tous les pays de l’UE ont adopté des plans d’austérité (Espagne, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie), ou aggravé des programmes de «  réforme  » déjà en cours (sur les retraites en France, par exemple), plans qui ne sont pas coordonnés mais visent tous à faire payer la crise aux populations.....

    alors sans hesitation, non au TSCG, voir :http://2ccr.unblog.fr/2012/09/13/la-regle-dor-pas-lage-dor/


    • LilianeBaie 28 septembre 2012 12:45

      Merci, Robert Gil, pour votre commentaire.
      Le lien que vous postez propose un résumé très simple de ces traités, et une explication plus détaillée, ce qui est important car ces textes, outre qu’ils n’ont pas bénéficié d’une présentation publique, sont (volontairement ?) difficiles à lire.


    • jako jako 28 septembre 2012 09:07

      Bravo, un grand OUI à votre NON.


      • Fergus Fergus 28 septembre 2012 19:52

        Bonsoir, LilianeBaie.

        Pas mieux que Jako !


      • Stof Stof 28 septembre 2012 10:49

        Le bon sens c’est la décroissance choisie. Mais les gens s’accrochent aux « 30 glorieuses » en oubliant de lire le rapport Meadows.

        Alors oui, l’austérité c’est de la décroissance subie. Faute d’avoir le courage de regarder la réalité en face : que la croissance ne reviendra JAMAIS.

        • LilianeBaie 28 septembre 2012 14:00

          La question me semble être davantage celle d’un abandon de la souveraineté populaire au pouvoir de la finance, via l’abandon de la création monétaire aux banques, et, entre autre, la fixation de taux et de sanctions de plus en plus automatiques, correspondant à des transferts de fonds de l’argent public vers le capital, alors que les erreurs des banques et des financiers, leur ayant rapporté des sommes colossales, ne sont pas, elles, sanctionnées. Privatisation des bénéfices, socialisation des dettes.
          Qu’il soit nécessaire de redéfinir ce qui est souhaitable en terme de croissance et de choix industriels et financiers, bien sûr.
          Mais l’urgence est ailleurs puisque, dès mardi, sera discuté le TSCG qui, une fois voté, nous mettra sous le contrôle budgétaire de la troïka. Si ce projet n’est pas bloqué, inutile de parler de décroissance : nous serons vite, avec la politique d’austérité inscrite dans le traité, en récession, avec des impôts et un chômage qui augmentent, des services publics démantelés, une pauvreté croissante, et, donc, des dettes augmentant par défaut d’entrée fiscale. Ces dettes augmentant les sanctions, notamment les taux d’emprunt aux banques, donc la possibilité d’investissement, mais aussi les destructions d’emplois publics, donc le chômage, etc. En un cercle vicieux dont la Grèce, qui applique cette politique d’austérité depuis quelques années est un bon, mais triste exemple.
          Donc il y a, je me répète, urgence à dire « NON ! ».
          Après il sera trop tard.


        • jako jako 28 septembre 2012 14:33

          Bonjour Liliane, vous dites « Après il sera trop tard. », effectivement, mais il sera trop tard pour modifier cela par les urnes, donc il ne restera qu’une seule possibilité au peuple....


        • LilianeBaie 28 septembre 2012 21:09

          @ jako
          Oui, après il sera trop tard. Pas pour agir, parce qu’on peut toujours agir, mais pour agir dans la concertation.
          Si ces traités sont votés, ils représenteront un coup de force de la finance et des grands groupes sur nos démocraties. Et quand les citoyens réaliseront qu’ils ont été bernés, quand la pauvreté, le chômage, l’exploitation et la perte de l’essentiel de nos protections sociales leur rendra la vérité éclatante, c’est-à-dire que l’austérité aboutit à la récession sans apporter quoi que ce soit au problème de la dette, au contraire, quand ils constateront que leurs gouvernants leur diront qu’ils ne peuvent rien faire, que « C’est l’Europe » et que c’était la seule façon de sauver l’Euro, oui, à ce moment-là, je crains que les citoyens ne se réveillent, et que ce réveil soit rude.
          On ne sait jamais à l’avance comment réagit un peuple qui se sent trahi, et qui souffre.
          Mais l’histoire nous en a donné quelque exemple.
          Avec la différence que c’est l’ensemble des peuples d’Europe qui est attaqué, en même temps. Cela, c’est une situation inédite.
          Que personne ne devrait sous-estimer.


        • Romain Desbois 28 septembre 2012 21:33

          Croissance , balance du commerce extérieur, etc...

          Tant que l’on aura des méthodes de mesures absurdes, on se plantera.

          Supprimez toutes les limitations de vitesse , le code de la route et la croissance va exploser.

          Plus d’accident = plus voitures achetées ou réparées = plus de blessés, plus de morts =plus de boulot pour les garagistes, les médecins et les pompes funèbres = moins de chômeurs et plus d’emplois créés.

          La guerre est une autre façon de faire de l’économie (je crois que c’est de Churchill ).

          Idem pour la balance du commerce extérieur, à quoi sert-il qu’elle soit positive si c’est à coup de subventions ?


        • CHIMERE 28 septembre 2012 11:10

          Définition (wikipédia) de la HAUTE TRAHISON :


          « L’acte ou l’action méritant la qualification de haute trahison est un crime qui consiste en une extrême déloyauté à l’égard de son pays »

          Nous y sommes....

          • LilianeBaie 28 septembre 2012 14:34

            @CHIMERE
            Le terme de trahison est adapté, puisque les représentants du peuple s’apprêtent apparemment à trahir celui-ci, c’est-à-dire à voter et faire voter des textes qui vont attaquer les citoyens dans leurs biens et leurs emplois, attaquer les services publics et l’État, et affaiblir la démocratie en dépossédant celle-ci de l’autonomie budgétaire.
            On trahit toujours pour soi ou pour quelqu’un d’autre : là, il est clair que les bénéficiaires de cette grave trahison seront les financiers et les grands groupes. Ils sont déjà gagnant à tous les coups, mais, cette fois, si ces traités sont effectivement votés, nous ne pourrons plus arrêter la machine par la seule voie législative. Les traités ayant une valeur juridique supérieure aux lois du pays.
            C’est très grave.


          • tf1Goupie 28 septembre 2012 15:47

            Des gens pour dire NON ce n’est pas ce qui manque en France.
            Dommage que cette énergie sans cesse renouvelée ne produise rien à part du bruit et des yakafocon.


            • LilianeBaie 28 septembre 2012 16:50

              @tf1Goupie
              Tant mieux, si nous sommes nombreux à dire « Non ». Mais ce qui manque à ce mouvement de refus, c’est qu’il devienne collectif.
              Tout est fait pour nous diviser, autant dans l’entreprise qu’au niveau de l’engagement citoyen. Et, s’il existe de vraies stratèges de la division, notamment dans le monde du travail, mais aussi au niveau politique et médiatique, il y a aussi un grand nombre de personnes qui jouent contre leur camp en ayant l’impression qu’il ne faut surtout pas s’associer à untel ou untel.
              L’union fait la force : une fois que nous aurons surmonté la faiblesse de la division stérile, les questions stratégiques pourront se poser. Mais il faut faire vite.
              Dans mon texte, je propose que nous disions ou écrivions « Non ! ». Mais toutes les initiatives permettant de faire savoir que ce refus est collectif, et que nombre d’entre nous se considèrent comme floués par ce gouvernement théoriquement de gauche sont les bienvenues. Manifestations (dimanche 30 septembre à Paris en particulier), pétitions ( il en circule plusieurs), lettres aux députés, messages médiatiques ou sur la toile (tweet, facebook...), universités populaires, etc.
              Il n’est pas nécessaire d’avoir une pensée identique pour avoir un projet commun : tous ceux qui ne veulent pas d’une Europe néolibérale mise en faillite pour soutenir les banques peuvent trouver des moyens d’action pacifiques pour tenter d’empêcher la signature de ces traités.
              Si cela ne marche pas, cela n’empêchera pas de continuer, et de fédérer encore plus les volontés d’agir. Au niveau européen, cette prise de conscience est partagée par de nombreux citoyens.
              Nous ne sommes, ni seuls, ni aussi minoritaires qu’on veut nous le faire croire.


            • tf1Goupie 28 septembre 2012 20:52

              La division est France n’est créée par personne : les Français ont naturellement la culture de la division, du refus et de l’individualisme.

              Le seul projet qui semble rapprocher les gens dans ce pays, c’est le blocage.

              Alors NON ! ça ne m’intéresse pas un pays constitué de citoyens qui ne savent que dire NON !

              Moi je préférerai un pays qui construise collectivement, plutôt que freiner collectivement ; un pays d’entrepreneurs, pas de râleurs.

              Parce qu’au final c’est devenu un pays d’aigris et de dépressif.
              Le seul espoir que j’ai c’est que les jeunes générations sortent de ce suicide nonesque entretenu par une génération d’enfants gâtés contestataires.


            • Fergus Fergus 28 septembre 2012 20:00

              Bonsoir, Lilianebaie.

              Je suggère que chacun s’approprie votre article sous la forme d’une lettre et l’envoie à l’adresse suivante :

              Monsieur le Président de la République

              Palais de l’Elysée

              Rue du faubourg saint-Honoré

              75008 PARIS

              Je rappelle que les lettres adressées au Président sont dispensées d’affranchissement. Pourquoi se priver de cette possibilité d’envoi en masse pour peu que nous soyons nombreux à protester par cette voie ?


              • LilianeBaie 28 septembre 2012 21:14

                Merci, Fergus !

                Une lettre aux députés, j’y avais pensé et on peut trouver sur la toile certaines propositions de lettre, mais je n’avais pas songé écrire au Président de la République. Mais pourquoi pas ?


              • Romain Desbois 28 septembre 2012 21:19

                Moscovici a dit ce matin que l’on commence à rembourser la dette quand on est en dessous des 3% de déficit annuel.

                Ca fait peur de voir qu’ils ne savent même pas compter.

                Du même acabit que le Darcos , alors ministre de l’éducation et qui ne savait pas faire une règle de trois, niveau cm1 !!!!

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