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Accueil du site > Tribune Libre > Non à la loi Carle

Non à la loi Carle

La loi Carle va contraindre les municipalités à financer les écoles privées qui ne sont pas implantées sur leur territoire. C’est un cadeau inespéré pour l’épiscopat et tous les religieux qui vont pouvoir ainsi recevoir des sommes très importantes.

LA LOI CARLE
 

  • Une victoire inespérée des cléricaux

  • une défaite sans combat des organisations laïques !

La loi Carle votée par la droite parlementaire

  • permet aux écoles privées de doubler leurs rentrées financières publiques ;

  • contraint ou autorise les Municipalités à financer les écoles privées d’autres communes si leurs résidents ont choisi d’y scolariser leurs enfants.

COMMENT A-T-ON PU EN ARRIVER LA ?

Si l’épiscopat a bénéficié en la circonstance de l’aide involontaire de Michel Charasse, bon bouffeur de curés mais piètre législateur, l’article 89 et la Loi Carle, pain béni pour les cléricaux constituent le résultat des réflexions et actions de l’enseignement catholique et de la droite dans l’opposition puis aux affaires.

Il suffit pour s’en convaincre de relire l’excellent ouvrage : « Main basse sur l’école publique » co-écrit par Eddy Khaldi et Muriel Fitousi.

En 1992, des hauts fonctionnaires du service public fondent une association : Créateurs d’écoles...

Il s’agit pour eux de démanteler l’école publique, de mettre en place une concurrence entre établissements, de casser les statuts, de supprimer la carte scolaire et d’instaurer un chèque Éducation dont disposerait chaque famille pour financer l’école de son choix.

15 ans plus tard : l’un, Maurice Quénet est recteur de Paris, un autre, Dominique Antoine, conseiller Education du président et un troisième, Xavier Darcos a présidé aux destinées de l’éducation encore nationale avant de devenir en 2009 Ministre du Travail, de la Famille, des Relations sociales, de la Solidarité et de la Ville).

Le chèque éducation n’est plus seulement un rêve dans la tête d’horlogers ( initiateurs du club de l’horloge » ou de « créateurs d’école » mais une menace sérieuse qui pèse sur l’avenir de l’école publique laïque.

La loi Carle constitue une intronisation de ce chèque éducation, avant son instauration définitive, à moins que le déferlement massif des laïques dans les rues de Paris ne fasse échec à cette politique.

EXAMINONS L’AMENDEMENT CHARASSE

Il fut déposé en 2004 avant l’ouverture du débat en seconde lecture de la loi sur les « responsabilités locales »

Ce que voulait Charasse ?

Les municipalités n’ayant pas d’école publique sur leur territoire administratif doivent obligatoirement financer l’école publique fréquentée par les enfants ressortissants du fait de l’obligation constitutionnelle d’organiser l’école laïque en tous lieux du territoire.

Ainsi les Municipalités qui ne voulaient pas payer étaient tentées d’encourager les parents à placer leurs enfants dans le privé.

La proposition Charasse est détournée subrepticement et s’applique à toutes les communes - et pas seulement à celles n’ayant pas d’école publique.

Cette disposition législative institutionnalise pour la première fois une obligation de financement au nom de la « liberté d’enseignement » et intronise le « chèque éducation »

Michel Charasse, inconséquent,qui semble ne pas avoir compris, avoue sans honte :

« Maintenant avec mon amendement, il faudra payer dans tous les cas »

Les Laïques sont étonnés et effarés

Le CNAL proteste et le secrétaire à l’Education, Yves Durand, n’y va pas par quatre chemins :

« C’est un énorme cadeau au privé, Charasse comme souvent, a joué en solo »

« Tout le monde est très embarrassé » estime l’Association des directeurs de l’éducation des villes de France »

«  Réunis en Assemblée générale le 15 octobre 2006 à Gréoux-les-Bains (04), les maires ruraux de France se sont opposés à l’application de l’article 89 modifié de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales concernant la participation obligatoire des communes aux frais de scolarisation des enfants dans une école privée située hors de leur commune de résidence.
Ils rejettent un dispositif sur lequel ils n’ont aucune prise et qui peut déstabiliser le budget de leur commune en leur imposant de nouvelles dépenses obligatoires qui chaque année seront à la fois importantes, imprévisibles et fluctuantes.
Ils rappellent par ailleurs que si la scolarisation d’un enfant dans une école privée est l’expression de la liberté de choix de l’enseignement, il s’agit bien d’un choix personnel des familles. Celui-ci ne saurait avoir pour conséquence de menacer les finances des communes rurales et de mettre à mal les efforts importants qu’elles ont consentis en faveur du maintien et de la qualité de leurs écoles publiques.

L’école des communes est en effet d’abord celle de la République, gratuite et laïque, et elle reste la seule devant être prise en charge de manière obligatoire.
L’Association des Maires Ruraux de France demande en conséquence l’abrogation de l’article 89 modifié de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales et, d’ici là,
appelle les maires ruraux à ne pas régler les factures qui leur seront adressées, sauf accords locaux préalables. »

QUAND UNE PARTIE DE LA GAUCHE NEGOCIE DANS LE DOS DES ORGANISATIONS LAIQUES !

Les sénateurs socialistes, gênés par l’initiative de leur collègue du Puy de Dôme, l’incontrôlable Michel Charasse vont négocier avec la Droite non pour supprimer totalement cette obligation de financer l’école privée « extra muros » mais pour encadrer la nouvelle mesure !? On croirait rêver !

FINANCER AU NOM DE LA LIBERTE D’ENSEIGNEMENT !!!!

Comment faire avaler cette pilule amère que beaucoup d’élus attachés à l’école publique, au rapport institutionnel fort entre l’École et la commune et à leur liberté d’administration communale ne veulent pas ? Le PS trouvera le remède, il votera la proposition de loi Carle le 10 décembre 2008... malgré d’ailleurs les explications et appels d’un Comité comme celui de la Défense et de la Promotion de l’école publique de proximité.

Le 10 décembre 2009 le groupe socialiste votera la loi CARLE, semant la consternation dans le camp laïque, avec comme argument suprême et soi-disant imparable :

LA LOI CARLE DONNE DES GARANTIES

C’EST UN RETRAIT PAR RAPPORT A L’ARTICLE 89

LA PROPOSITION DE LOI CARLE EN QUESTION EST

UN COMPROMIS EN TROMPE L’OEIL !

Pour la première fois une loi de la « République » garantit la parité de financement entre les écoles publiques et privées en s’appuyant sur le principe de liberté d’enseignement

Lorsque le financement n’est pas rendu obligatoire, il pourra être assuré à titre facultatif

C’est une violation manifeste du principe constitutionnel de laïcité et à l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905 :

« La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte »

Cette loi est contraire à l’égalité entre citoyens :

-pas de financement sans accord préalable pour aller dans une école publique hors commune ;

- pour le privé, au nom de sa liberté de l’enseignement, aucune autorisation de la commune pour un financement obligatoire

Cette loi est contraire aux principes de libre administration communale et à l’article 40 de la Constitution qui précise clairement :

« Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique. »

Pour les sénateurs « socialistes », cette loi est un moindre mal parce que de toutes façons la dépense publique n’est obligatoire que dans quatre cas :

  • les parents peuvent prouver que la capacité d’accueil est insuffisante

  • l’obligation professionnelle des parents ;

  • l’inscription préalable d’un frère ou d’une soeur à l’école

  • des raisons médicales.

IL SUFFIRA AUX PARENTS DE JONGLER AVEC LES ADRESSES, AUX ECOLES PRIVEES DE S’APPUYER SUR DES INSCRIPTIONS DEJA EXISTANTES OU DE TROUVER UN MEDECIN COMPLAISANT !

Par méconnaissance du texte, certains oublient qu’en cas de litige, le Préfet peut statuer, c’est à dire passer outre dans un délai de trois mois...

C’est inscrit noir sur blanc dans l’article L.442-5-2

5400 écoles privées sont concernées, leurs subventions publiques vont être multipliées par deux ou même par trois...

Des centaines d’écoles publiques sont menacées, des municipalités risquent de préférer financer l’école privée d’à côté et d’autres seront étranglées financièrement

C’EST UN COUP DUR, TRES DUR CONTRE L’ECOLE PUBLIQUE

LES LAIQUES SE MOBILISENT.

ILS VONT REUSSIR L’IMPOSSIBLE :

UN VOTE DES DEPUTES SOCIALISTES CONTRAIRE A CELUI DE LEURS CAMARADES SENATEURS

Le collectif de défense et de promotion de l’école publique de proximité va mener une campagne politique très dynamique et de proximité, multipliant les lettres aux députés, les communiqués de presse, les adresses aux autres associations laïques ...

De nombreux députés vont être approchés et devoir répondre aux arguments développés.

IL FALLAIT QUE TOUS LES DEPUTES DE GAUCHE VOTENT CONTRE LA LOI ET S’ENGAGENT A DEPOSER EN CAS D’ADOPTION DE LOI UN RECOURS DEVANT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL

Le CNAL va se mobiliser :

« En vue de l’examen définitif et tout proche de la loi Carle à l’Assemblée, les laïques fédérés au sein du CNAL (Comité national d’action laïque) implorent les députés d’adopter le seul article 3 de la loi Carle, qui abroge l’article 89. Et les invite « à saisir le Conseil Constitutionnel » le cas échéant : « Ce qui « déclenche » le financement du forfait n’est plus le contrat qui lie la commune avec son école privée mais le choix d’une famille qui décide de scolariser son enfant dans un établissement privé d’une autre commune. C’est une étape vers un libre marché scolaire »

Les députés de gauche vont voter contre cette proposition de loi du 28 septembre 2009 et un recours au conseil constitutionnel sera déposé sans cet argument essentiel : Cette loi est contraire à l’égalité entre citoyens !!!

la loi sera malheureusement validée par un Conseil Constitutionnel oubliant les principes qui devraient l’animer.

Très peu de députés de droite vont voter contre, l’intervention de l’un d’entre eux mérite d’être rapportée :

La question qui fâche, c’est le député UMP des Yvelines, Pierre Cardo, qui la met sur la table : « Si l’on autorise une famille à inscrire un enfant dans l’école privée d’une autre commune parce que la commune de résidence ne propose pas la restauration ou la garde, pourquoi n’est-il précisé nulle part que l’école privée doit elle-même proposer ces prestations ? »… Cardo va plus loin, évoquant son expérience de « maire de banlieue » : « Dans une ville qui connaît de nombreuses difficultés, les parents ne songent qu’à une chose : inscrire leurs enfants ailleurs. Il en résulte une concentration des difficultés dans certains établissements et un effet de ghettoïsation qui sont catastrophiques »

La résistance s’organise.

Fin novembre 2009 le collectif de défense et de promotion de l’école de proximité adressait un courrier destiné à tous les maires de France et se terminant par les propos suivants :

« Des municipalités comme Cahors ou le Conseil Général de Loire Atlantique ont décidé de ne verser aux écoles ou collèges privés implantés sur leur territoire que les dépenses obligatoires. Ceci se traduit par la fin du financement :

  • des classes maternelles privées implantées dans des écoles préélémentaires ou élémentaires privées ;

  • des classes des écoles privées sous contrat simple ;

  • de toutes les dépenses d’investissements de collèges et lycées privés ;

  • des structures fédératives du réseau catholique qui n’a aucune légitimité pour représenter des établissements privés qui sont au regard de la loi les seules entités juridiques reconnues ;

  • de toutes dépenses non obligatoires pour les écoles sous contrat d’association

NOUS DEMANDONS AUX COMMUNES DE NE PAS VERSER DE CONTRIBUTION AU TITRE DE LA LOI CARLE

Les Maires de France, attachés à l’École publique laïque ne peuvent pas accepter cette loi scélérate.

Nous sommes certains que vous répondrez à cet appel à la résistance citoyenne. »

On pourrait légitimement s’étonner que des municipalités laïques et républicaines puissent verser des subventions facultatives aux établissements privés mais ne gâchons pas notre plaisir, un sursaut même tardif est salutaire.

SOUTENONS LES COMMUNES QUI ENTRENT DANS CETTE RESISTANCE ET CELLES QUI VONT ALLER PLUS LOIN C’EST-A-DIRE JUSQU’AU REFUS DE LA LOI CARLE C’EST-A-DIRE DE SON APPLICATION

EVIDEMMENT SI CERTAINES MUNICIPALITES N’ONT PAS BOUGE ELLES VONT ETRE SENSIBLES A NOTRE APPEL AUJOURD’HUI, AU MOMENT OU LES COMMUNES ETABLISSENT LEURS BUDGETS ET RECOIVENT LES PREMIERES NOTES A PAYER ISSUES DU PRIVE.

Jean-François Chalot


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19 réactions à cet article    


  • french_car 4 février 2010 17:26

    Bonjour Monsieur Chalot.
    Bon article bien documenté mais on se demande pourquoi pour vous privé = confessionnel=épiscopat.
    Parce-que nombre d’écoles privées sont non-confessionnelles et nombre d’écoles confessionnelles ne sont pas catholiques.
    Maintenant j’ai comme vous défendu l’école laïque unique.
    Mais au quatrième enfant et au vu de la catastrophe des collèges et lycées publics dont j’ai vu la dégringolade ou du moins les soubresaut au gré du turn-over enseignant et administratif j’ai opté pour un collège à taille humaine privé non confessionnel en croisant les doigts pour qu’ils me le prenne à la rentrée.
    Cette dégradation n’est pas dûe à la prétendue volonté de privatisation à marche forcée - fantasme villachien récurrent ici maintes fois exposés, mais au repli d’une catégorie socioprofessionnelle frileuse et recrutée par l’échec.
    Pour en revenir au fond : cette loi, c’est un pis aller. Faute de pouvoir dégraisser le mammouth, essayons de faire en sorte que ceux qui le souhaitent puissent lui échapper.
    Maintenant je voudrais bien savoir qui des membres du CNAL et autres chevaliers de l’anti-privatisation n’est jamais allé dans une clinique privée ou militerait pour que la sécu ne verse pas un seul kopeck au privé ...


    • french_car 4 février 2010 17:28

       La prochaine fois je me relis promis, c’est bourré de fautes


    • Charles Martel Charles Martel 4 février 2010 20:11

      Bien vu French_Car. Démontage en règle des fondements idéologiques de l’auteur qui faussent son article. pseudo laïc mais surtout uniquement antipapiste.


    • dapeacemaker911 5 février 2010 13:05

      ah bon ?

      vous aussi vous avez ete victime de la privatisation ?

      oui oui... c est exactement comme cela que l on procede pour privatiser.
      On prend des decisions plus absurdes les unes que les autres, on pousse le service a la faute, puis... puis on en ouvre une payante sur laquelle on fait du benef !

      L idée c est pas d abandonner et de foutre vos gamins a l ecole privée, parce que VOUS en avez les moyens. L idée cest de se battre pour que l ecole publique tienne debout et fasse de nos enfants des etres Humains accomplis et LIBRES, que leurs parents soient pauvres ou riches.

      Biiip... CRC INVALID : YOUR GOVERNMENT IS CORRUPTED.


    • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 4 février 2010 18:19

      D’accord avec French_car : il n’y a pas de lien nécessaire entre école privée et école confessionnelle.

      En revanche, si cette loi permet à chacun d’aller dans l’école de son choix, c’est une formidable avancée :

      Comme il n’y a pas deux enfants pareils, la vrai égalité devant la loi, c’est le choix. Un système monopolistique et unique, privilégie ceux qui correspondent à ce système. Et on le voit dans les résultats : Ce sont les enfants de prof qui s’en sortent le mieux.

      Donc, si cette loi favorise les écoles confessionnelles, je partage votre émois. Mais si c’est une victoire pour la liberté, j’applaudis des deux mains.


      • CHALOT CHALOT 4 février 2010 20:16

        Je parle surtout des écoles confessionnelles c’est parce que là il s’agit d’une reconnaissance par l’Etat qui négocie directement avec l’épiscopat et parce que pour le primaire, secondaire, l’école privée est confessionnelle à plus de 95%.
        La question de la la qualité se pose mais il s’agit d’un autre problème : l’appauvrissement des programmes, la taille des établissements.

        Au fait les laïques commencent à bouger : voici là une pétition que vous pouvez signer


        • Cap2006 4 février 2010 20:37

          Vu l’absentéisme mal gérée, le comportement de certains enseignants, vu l’incapacité de faire évoluer la pratique... il faut du mérite pour imposer à ses enfants l’ecole public...
          je parle d’expérience... 2 enfants collège et lycées de communes loin d’être défavorisées... sur 2 départements en plus de 10 ans...
          Je peux developper s’il le faut...


          • french_car 4 février 2010 21:47

            Développez ça m’intéresse ; 4 enfants dont 3 sortis de collège et lycée d’une commune favorisée.


          • 65beve 65beve 4 février 2010 20:58

            Bonsoir,

            Article combatif, merci à l’auteur.
            J’ai inscrit mes enfants dans un lycée public en dehors de ma carte scolaire dans les années 90 car ce lycée avait une bonne réputation.
            Et bien j’ai dû payer le transport scolaire et je trouve ça tout à fait normal.

            Ceux qui veulent confier leurs enfants à des écoles de curé sont libres de le faire, mais qu’ils en assument les dépenses !

             Oui à la résistance des communes ! oui au boycott de cette loi scélérate !


            • french_car 4 février 2010 21:48

              Tout ce qui est excessif est insignifiant.


            • CHALOT CHALOT 4 février 2010 22:44

              Ce n’est pas excessif mais indispensable : la résistance !
              Le doit à « l’insurrection » citoyenne ! 


              • corinnemahe 4 février 2010 23:42

                La liberté d’enseignement est effectivement un des principes de la laïcité : les écoles privées ne sont pas interdites et chacun est libre de mettre son enfant dans une école privée mais à condition de respecter la règle : école publique, fonds publics / école privée, fonds privés. Toute considération extérieure à ce principe n’est que justification hypocrite et individualiste. Premièrement les statistiques montrent que ce sont les classes sociales favorisées qui font le choix de l’école privée pour échapper à la mixité sociale et à la carte scolaire. Deuxièmement des études sociologiques prouvent que la grande majorité des écoles privées sont des écoles confessionnelles catholiques.
                En conclusion avant d’être des parents soucieux de la réussite sociale de nos enfants, on devrait être des citoyens conscients de la primauté de l’intérêt général sur les intérêts particuliers et attachés à la sauvegarde et la promotion de l’école publique et laïque, école pour tous les élèves et de tous les élèves Elle n’est pas parfaite, à nous de contribuer à l’améliorer en luttant contre la casse des services publics !
                Concernant l’article de Jean-François Chalot, il donne une vision historique très complète et montre bien la nécessité de réveiller les consciences.


                • eric 5 février 2010 08:47

                  A Corrinne mahe : ce que vous dites est faux :

                  La DUDH précise que le droit et la liberté de choisir son école sont des droit de l’homme. Quel droit sans moyens ? Nul part il n’est légalement précisé qu’à école privée fonds privés. cette règle n’existe pas, c’est un vœux de certains.

                  Les statistiques montrent au contraire que les classes sociales favorisées vont dans le public tant que leurs enfant n’ont pas de problèmes. C’est moins cher, il y a plus de moyen, et dans les beaux quartier, l’école publique bénéficie en général de meilleurs locaux et meilleurs enseignants.
                  Les premiers à échapper à la carte scolaire sont les enfants d’enseignants : rapport non publié éducation nationale, 40% des enfants de profs de la région parisienne....A ce niveau leurs jérémiade pour que les enfants DES AUTRES oublie leur égoïsme et fassent passer l’intérêt général avant l’intérêt particulier n’est même plus de l’hypocrisie, c’est pire encore...

                  Quant à « tous » les élèves, je vous renvoie à mon article sur le rapport Obin qui a montré comment le système EN a accepté l’exclusion de fait des enfants juifs avec un certain lâche soulagement« et comment il envisage le développement des écoles musulmanes comme une possible sorti de ses propres difficultés. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-rapport-obin-courageux-mais-peu-15843

                  Enfin, il existe un précédent, aux Etats unis, extrêmement à cheval sur la distinction fonds publics/privé et non intervention de l’État dans le confessionnel, toutes les expériences d’aide au privé (notamment faciliter l’accès au privé) se sont traduites par des hausses de niveau .... du public sans changement réel des fréquentations respectives.

                  D’ailleurs en France c’est pareil.
                  Il existe un rapport EN qui s’indigne du cas breton ( je n’ai pas les références) à la suite de je ne sais quelle réforme, du genre apprentissage de la lecture, les académies de Bretagne se sont mises sournoisement à ne pas appliquer la réforme. Résultat, ils sont passé en tête pour les résultat scolaires. Les enseignants du grand ouest n’étaient pas moins »pédagogistes" que leurs collègues, mais là bas, le privé confessionnel offre quantitativement une vraie alternative et force à été aux profs d’écouter les parents.

                  En réalité, comme le montre l’exemple américains aider le privé, confessionnel ou pas est une des voies d’amélioration du système éducation nationale.....


                • fhefhe fhefhe 5 février 2010 06:56

                  Les municipalités vont la financer avec la Taxe Professionnelle ? ou bien avec les Impôts Fonciers et la Taxe d’Habitation ?


                  • CHALOT CHALOT 5 février 2010 11:10

                    L’école privée répond à une logique privée. Elle n’a pas lres contraintes du public puisqu’elle peut ouvrir sans autorisation préalable une classe alors que pour le public ce n’est pas la même possibilité.
                    La logique, la justice et aussi la volonté des laïques exigent qu’aucun financement public parte au privé.
                    Pour votre gouverne, voici un livre que je présente

                    « -Main basse sur l’école publique- »

                    livre d’Eddy Khaldi et de Muriel Fitousi

                    Editions Demopolis

                    198 pages

                    août 2008

                    20 €

                    L’école publique menacée dans son existence même !

                    Les attaques contre l’école publique ont été nombreuses et depuis l’élection de Nicolas Sarkozy le rythme et le nombre des mesures destructrices ont augmenté... Tous ces coups, qu’il s’agisse de la suppression de la carte scolaire, de la fin du principe de mixité scolaire ou de la suppression de milliers de postes d’enseignants ne sont qu’un galop d’essai...C’est tout l’édifice que ce gouvernement veut détruire afin d’en arriver à un libéralisme tromphant avec des écoles concurrentes disposant de financements de plus en plus privés.

                    Les auteurs sont allés piocher dans les archives et ont mené une véritable enquête qui nous montre que toutes les réformes sont des éléments d’une stratégie élaborée par la droite avec le soutien d’associations catholiques ultra-réactionnaires comme SOS Education.... Les liens avec l’extrême droite via le club de l’horloge sont démontrés.

                    En 1992, des hauts fonctionnaires du service public fondent une association : Créateurs d’écoles...

                    Les membres fondateurs de cette association poursuivront leur réflexion et leur action au service de leur orientation.

                    15 ans plus tard : l’un, Maurice Quinet est recteur de Paris, un autre, Dominique Antoine, conseiller Education du président et un troisième ,Xavier Darcos, préside aux destinées de l’éducation encore nationale !

                    Comme le précise un article du Monde, cité par les auteurs  : « -Pour les enseignants, les créateurs d’écoles plébiscitent le recrutement sur profil, les rémunérations différenciées, le recrutement sur contrat à durée déterminée et la pratique du tutorat.- »

                    Voici là tout un programme qui se met en place...quant au chèque Education dont disposerait chaque famille pour financer l’école de son choix, ce n’est plus seulement un rêve dans la tête d’horlogers ou de « -créateurs d’école- » mais une menance qui pèse sur l’avenir de l’école publique laïque !

                    Les auteurs, en nous invitant à revisiter quarante ans de guerre scolaire reviennent sur les différents reculs de la gauche et l’offensive de la droite...

                    Ils lèvent aussi le voile contre certaines idées fausses véhiculées par la droite cléricale comme celle qui consiste à affirmer que de nombreuses demandes d’inscriptions d’élèves ne sont pas satisfaites... Ce serait à la fois le signe irréfutable de la réussite de l’enseignement privé et la conséquence d’un cadre législatif bloquant le développement du privé !?

                    C’est une imposture ! « Plus de 15% des classes de lycées privés comportent moins de 15 élèves. Quant aux collèges, plus de 11% de classes accueillent moins de 18 élèves. »

                    Aujourd’hui l’école privée continue à travailler dans de meilleures conditions matérielles que l’école publique en disposant de crédits toujours en hausse, quant à la réussite : les élèves sont trIés à l’entrée et très peu d’évaluation sont publiées !

                    Si des divergences s’expriment entre les tenants de la stratégie catholique voulant faire de l’école privée un lieu d’évangélisation et ceux qui adoptent une logique libérale, les deux « courants » sont d’accord pour valoriser les performances affichées de l’école privée et pour que le plus vite possible toutes les écoles publiques ou privées fonctionnent sur le modèle des établissements privés !

                    La stratégie de la droite est claire, il s’agit, avec l’aide des ses alliés de remettre en question le service public d’éducation, de détricoter l’édifice afin de préparer une privatisation qui ne soit plus rampante mais galopante...

                    Ce livre nous invite au débat sur les enjeux du combat à mener.

                    Il faut aujourd’hui que les laïques se rassemblent et défendent cette école publique menacée dans son existence même.

                    Jean-François CHALOT


                    • Gemini Gemini 5 février 2010 14:10

                      Cette loi scélérate n’aurait jamais dû être votée. Je suis plus qu’écœuré.

                      C’est d’autant plus absurde qu’on ne cesse de nous rabâcher que nous n’avons plus d’argent à consacrer à l’éducation, que cela coûte trop cher. Et là, comme par magie, pour les copains du privé, on trouve des financements. Deux poids, deux mesures.

                      Concernant votre pétition, il n’y a aucun lien. L’auriez-vous omis ?


                      • CHALOT CHALOT 5 février 2010 16:26

                        Merci Gémini : voici le lien pour signer
                        La défense de la l’école publique nous concerne tous.
                         
                        50 ans après le serment de Vincennes où près de 11 millions de pétitionnaires représentés se sont engagés à se battre pour la défense de l’école laïque, de nombreuses organisations ont décidé de lancer cette pétition nationale
                        signez et faites signer
                         
                        Les petites rivières feront un océan, transmettez ce lien à vos amis, vos connaissances
                        100 000 signatures en quinze jours, c’est possible, et plus même
                        à vos carnets d’adresses

                        • corinnemahe 5 février 2010 18:14

                          Eric,
                          Certes aller vers la cessation progressive du financement de l’école privée est pour l’instant une utopie - au sens que l’utopie n’est pas de l’irréalisable mais ce qui n’est pas encore réalisé ...-
                          Certes l’école publique n’a pas géré la massification de l’enseignement et devient le reflet des inégalités sociales de la société mais ce n’est pas en supprimant des postes et des enseignements, en fermant des classes et des écoles en zones rurales qu’on peut prétendre apporter des solutions : quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage ! C’est exactement ce que fait le gouvernement actuel tout en finançant de plus en plus des initiatives privées. Je siège à la Caisse des Ecoles de ma ville (UMP) qui donne une subvention de 9000 euros cette année pour un voyage de l’école privée tout en réduisant les séjours des écoles publiques pour faire des économies ! Soyons sérieux on sait très bien que la logique libérale nous entraîne vers la privatisation de l’école, de la santé, de la poste ... Et pour l’école le premier bénéficiaire est bien l’enseignement catholique qui rêve de reprendre la main mise sur les consciences. Je persiste à dire que la vraie liberté n’est pas de pouvoir scolariser son enfant dans le privé mais que tous les élèves puissent bénéficier d’un enseignement laïque de qualité et quand je parle de classes favorisées, j’inclus les enseignants ! C’est bien l’individualisme et le communautarisme qui gangrènent notre société et en cautionnant la privatisation au nom de la liberté, demandons nous quelle société on prépare à nos enfants et petits enfants.


                          • corinnemahe 5 février 2010 22:56

                            à propos de « la main basse sur l’école publique » par l’Eglise :

                            http://www.france-catholique.fr/PANDEMIE-DE-L-IGNORANCE-URGENCE.html

                            un extrait de l’article :

                            « Les chrétiens demandent aux évêques, de soutenir leurs efforts plutôt que de défendre en pratique le pernicieux système des contrats. Il ne s’agit de rien d’original mais seulement de reprendre en main, comme autrefois, mais pour demain, l’éducation chrétienne des enfants dont ils sont responsables. Comment pourraient-ils ne pas saisir l’opportunité de cette évangélisation ? Car, on le voit déjà, d’autres ne manqueraient pas d’occuper un terrain qu’ils auraient négligé. »

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