Non aux forces de pression dans les écoles !
Au début du siècle dernier, la fédération des syndicats d’instituteurs avait été créée, entre autres, pour défendre la profession contre le triple joug : la direction d’école, l’administration et les potentats locaux.
L’adjoint, logé dans l’école était obligé parfois de demander l’autorisation du directeur pour sortir le soir et le potentat local, le Maire pouvait se débarrasser de l’instituteur ou du directeur d’école non conforme…..
Aujourd’hui, plus de 110 ans après, sommes- nous revenus à « l’ancien régime » ?
A Grenoble une manifestation de parents a eu lieu pour qu’un professeur des écoles soit viré ?
Les parents ont eu gain de cause très vite, le jour même….
Le plus grave c’est que l'ancienne ministre et députée (PS) Geneviève Fioraso et le maire Eric Piolle (EELV) aient pu demander « le retrait de cet enseignant aux méthodes contestées »……
Le pouvoir politique qui appelle à la police pédagogique dans les écoles !
Je n’interviens pas ici sur la pédagogie de cet enseignant et sur ses méthodes mais sur l’attitude des élus …..
Il existe dans cette profession et dans la fonction publique des procédures disciplinaires avec l’intervention conjointe et contradictoire de défenseurs et d’accusateurs sans avoir besoin que la rue s’en mêle.
Je fais ce rappel nécessaire pour ceux qui pourraient croire que je serais un tantinet complaisant.
Je me rappelle d’une situation que des commissaires paritaires ont réglé, clairement, rapidement mais dans le respect des droits :
Une institutrice, cleptomane avait dérobé un objet dans un magasin….
Quelques jours après elle a postulé pour prendre la direction d’une grande école élémentaire….L’affaire s’est terminée tranquillement mais fermement : elle a renoncé à son poste…Si elle ne l’avait pas fait, la commission paritaire aurait pris ses responsabilités.
A propos de cet enseignant « retiré de son école après une manifestation de parents d'élèves », il est bon ton de penser et de dire que c’était un cas de force majeur….J’attends avant de me prononcer d’avoir tous les sons de cloche.
La question de principe que je pose est la suivante : cette « affaire » peut faire jurisprudence et conduire des élus à faire de même pour d’autres cas très arbitraires.
Il faut protéger l’école, les enseignants et les élèves des forces de pression.
Je me rappelle d’une situation que j’ai vécue comme instituteur : suite à une bousculade très mineure entre enfants dans le couloir, un inspecteur de police a convoqué les enfants et leurs parents au commissariat.
Ulcéré, j’ai téléphoné à l’Inspecteur d’Académie adjoint pour l’avertir que si rien n’était fait, je ferais un « scandale ».
La réponse a été instantanée : « Monsieur Chalot , ne faites rien, je m’en occupe »…..Tout est rentré dans l’ordre.
Il y avait là une tentative qui a échoué de faire rentrer la police dans l’école pour régler un problème mineur de discipline.
Je ne sais pas si aujourd’hui les inspecteurs d’Académie interviendraient comme cet IA ! C’était il y a 30 ans et l’évolution ne va pas dans le bon sens !
Jean-François Chalot
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