Pourquoi en France avons-nous un
Denis Robert ? Pourquoi n’avons-nous pas un
Michael Moore[1] au pays des escargots ? Vaste question... Rappelez-vous, ceux qui depuis 10 ans vivez dans une grotte... M. Moore, fouteur de merde en chef ; des documentaires dénonçant la folie de la société Américaine. Ces docus parfois en dehors des clous, parfois trop axés sur la promo de
Monsieur casquette de baseball un peu bouffon, mais tout de même rafraichissant ; mettant en perspective le port des armes à feu, le système de santé, la réélection d’un Georgi Bush, la... Pourquoi chez nous n’avons-nous pas ce type de cinéaste dénonciateur ? Par contre pourquoi avons-nous de très bons journalistes comme Denis Robert,
[2] qui doivent la boucler, et payer en frais de « justice » pour la boucler ?
Y’a un truc, c’est « l’omerta française »
Un bon bouquin « l’Omerta Française » de Sophie Coignard et Alexandre Wickhan,[3] les auteurs nous expliquent combien dans la culture du pays, se taire, garder les petits secrets est un art de vivre comme celui de la table ; on passe les plats sans parler de vaisselle cassée... Les convives se lèvent et partent ainsi le cœur léger, la panse bien pleine sans un soupçon de remise en question d’un système faisant de nombreux biens-heureux. D’accord, si vous n’êtes pas du cénacle et ben passez, rien à voir.
Je vois bien un Michael Moore français ; et y’en aurait à dire concernant les « dérives »... De temps en temps une bande dessiné illustrant le parcours en eaux troubles du Sarko, un article Le Vrai Sarko, avril 2007 (très bon d’ailleurs) de Marianne[4] démolie dès sa parution, un bouquin qui doit être édité en catimini ; les « chers confrères » d’ailleurs ne se privant pas d’écharper à belles dents : voir Denis Robert et l’affaire Clearstream, ses « potes » de la presse l’ont démonté jusqu’à l’os ; pourtant, et c’est mon avis, si y’a bien un mec qui mérite le Pulitzer français c’est bien lui. L’a été obligé de jeter l’éponge, de dire stop... Dans une vidéo tournée par ses soins, où, fatigué il annonçait : — Okey ! Vous avez gagné, je ne parlerai plus jamais de Clearstream, j’espère que d’autres journalistes prendront le relais—[5] C’était y’a bien deux ans, depuis, on voit Sarko poursuivre en justice de Villepin, mais tout cela est de l’esbroufe ; la vraie histoire est que le « plat petit pays » est une « lessiveuse » à linge sale, que derrière y’a de sombres histoire de pots de vin, des marchés d’armes et des bateaux de Taïwan, des banques qui fructifient les gros sous dans des paradis fiscaux, des trafics en tous genres et d’influences en plus... Et Denis Robert, est toujours trainé en justice par ces groupes puissants à tirs d’avocats mitrailleuses à répétitions... Se frotter à ces mecs là, et t’es dans la merde pour 2 décennies. Je devrais la boucler, vont venir confisquer mon ordi et coller mon chien à la fourrière...
Le Canard Enchaîné nous pond bien des numéros « spécial », qui fouillent et fouinent dans les p’tites affaires de nos « grands », mais quel est son lectorat ? Des gens déjà convaincus ; ce qu’il manque c’est des émissions à grandes heures d’écoute qui lamineraient le pingouin qui gouverne, des interviewers qui mordraient, des irrespectueux qui irrespecteraient... Ouais, pas pour ce siècle...
Aux States, à partir de 22h, ça part à fond[6] :
Et ça marche du feu de Dieu, des 10, 20 Millions de téléspectateurs.
-David Letterman, The Late Show with David Letterman sur CBS ; avec ses airs de bon gendre, il démolie sans en avoir l’air, être invité chez lui c’est le risque de passer pour un con devant des millions d’américains hilares, tout ça est enveloppé en musique, avec des nanas biens bandantes...
- Jay Leno, The Tonight Show sur NBC ; là c’est Monsieur grosse machoire, humour vache, compliments à tiroir, le Jay t’en fout plein la tête sans que t’ais le temps de la ramener, c’est un New Yorkais pur jus et à cran.
- Conan O’Brien, The Late Night with Conan O’Brien sur NBC ; tu t’assieds, et le p’tit blond tout en regardant la caméra bien dans les yeux te balance ton paquet, si t’es pas « happy », l’en a rien à battre, t’es là pour en baver, et t’en baves.
- Stephen Colbert, The Colbert Report sur Comedy Central ; c’est du super satirique, il se paye sa poire en 1er, puis ceux de qui il parlotte, le Bush pendant des années en a pris plein les dents…
Voilà, ça commence à 22h, et s’arrête à 2h du mat... Tous les soirs de la semaine. Ces « Talk Shows », battent, pressent et bercent la vie politique, publique Américaine, pour le plus grand bien des téléspectateurs, de la démocratie, du bon équilibre, celui du 4ème pouvoir, celui des médias. Là bas on accule, on décapite en direct, et y’a pas un politique qui s’en plaint, c’est comme ça que ça se danse !
Pas chez nous qu’on verrait ; Aujourd’hui encore est cité en exemple l’émission de
Michel Polac (...)
Droit de réponse (
1981)
, sur
TF1. L’émission sera arrêtée peu de temps après la privatisation de TF1 dans le giron de
Bouygues, en 1987, après qu’un dessin satirique, sous la plume de
Wiaz, eut énoncé en direct cette phrase de
Cabu : «
Une maison de maçon ; un pont de maçon ; une télé de m... (...)
[7] ; Oui
une télé de MERDE ! Depuis lors, la télé est toujours de MERDE, et nous les voyeurs sommes condamnés à regarder un Drucker, Dechavanne et autres andouillettes. Rendez vous compte, le Michel, ça fait 30 ans qu’il dépense le fric des contribuables (la redevance), il est le producteur de son émission lèche cul, ça coute dans les 100-200 milles Euro chaque dimanche, sans mise en concurrence, c’était déjà comme ça sous Jacques Martin... Nous payons, NOUS, pour avoir le droit de voir la Carla faire sa promo, Ras le poste télé et le napperon en dentelle posé dessus !
Pas un seul remous dans notre petit paysage télévisuel, les « inviteurs » s’invitent entre eux, on sort de la naphtaline des Dave, Christophe, Sheila ou autres momies ; c’est à croire que la France est peuplée d’une centaine de personnes qui s’invitent, se congratulent entre elles... Quelques « accrochages » chez Ruquier, mais gentil-gentil, le Groland sur Canal et ........ Zipppp ! Que dalle.
Pourtant si j’étais producteur je parierais sur ces talk shows : un présentateur qui y va à fond, ensuite, comme les crétins qui nous gouvernent ne peuvent s’empêcher de vouloir leurs fioles au fenestron, et ben, un par un y zy viendraient... Ca coûte pas cher à produire, une table, deux chaises deux cameras... Et plein de vérités qui fuzent...
Bref, en matière de télé nous sommes en France des sous-hommes, je parierais même que les esquimaux font beaucoup mieux avec tv manchots.
Revenons à Denis Robert.
Dans un pays digne, Denis Robert présenterait son émission, il a à dire, il investigue, il fourre son nez partout. Ola ! Camarade, pas de Denis, ça briserait l’omerta, le peuple prendrait vraiment conscience de qui fait quoi, et il faudrait en balancer plein de traites à la mère patrie par-dessus le pont de l’Alma. Donc, pas touche au pactole, le Robert prend son abonnement à la 17ème chambre du palais de justice de Paris, et les autres « si t’es pas content de vivre en France, tu l’as quitte »... C’est ce que j’ai fais, car, vivre dans un tel bouge, me chatouille les narines. Et vous chers lecteurs, quand partez vous sous d’autres cieux plus critiquant ?
Je dédis ce modeste papier à Denis Robert, qu’ils vont encore emmerder la semaine prochaine avec les « bons mots » de Nico et Villepin, « procès » à la con – piège à faux derches ; moi, je t’admire mon gars. Y a seulement une chose, t’as un look merdique, on n’a pas envie de parler quand on te voit ; coupe toi les cheveux, rases toi, fringues toi impec, et joue le jeu en apparence ; Hier soir chez Denisot tu faisais mec qui sort d’une poubelle ; pourtant t’es un vrai de vrai, je suivrais bien tes traces si je n’avais pas mieux à faire... Car, il n’y a plus rien à faire chez nous, le pays est en coupe réglée, comme une pute à son mac ; Alors ? Denis ! Dis leur MERDE, casse toi et vis ta vie, t’es un mec bien, je te souhaite tous les bonheurs du monde, va dire bonjour de ma part à Michael Moore, lui, te proposera sûrement quelque chose en coproduction ; tient : « Le Pont de la Rivière Clearstream » avec Brad Pitt et Carla Bruni...
Le Père Siffleur - GéZé/09/09/ - Les Ediles c’est comme les Idoles, ça va ca vient...
(Confucius et moi) -
Merci Chimulus pour ton dessin -