NON Madame Cluzel, l’AAH ne doit pas être incluse dans le Revenu Universel d’Activité !
Des mesures prises par le gouvernement grignotent les revenus de survie des personnes handicapées et détricotent la Loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
- Vraies-Fausses revalorisations de l’A.A.H. Avec 860€ fin 2018, 900€ fin 2019, 2€/mois en 2020, l’AAH restera toujours sous le seuil de pauvreté : 1026€. De plus, ceux qui vivent en couple ne perçoivent pas la revalorisation.
- Suppression programmée du Complément de Ressources de l’AAH (forfait de 179€/mois) par fusion avec la Majoration pour Vie Autonome-MVA (forfait de 104€/mois). Au mieux, ceux qui perçoivent les deux perdront 75€/mois. Au pire, ceux qui n’ont pas droit à la MVA perdront 179€.
- Prime d’Activité : sursis d’un an avant suppression pour les pensionnés d’invalidité Accident du Travail et Maladies Professionnelles. De plus, on ne prend pas de nouveaux entrants en 2019 : pour deux situations similaires, un la percevra, l’autre non !
- Baisse de 10% des pensions d’invalidité
- Hausse des frais de tutelle des majeurs accompagnés : suppression de la franchise pour les revenus de l’AAH au SMIC mais 0,6% de prélèvement / mois ; 15€/mois de prélèvement pour ceux qui ont le SMIC.
- Baisse de l’APL de 5€/mois.
- Article 18 de la Loi ELAN : suppression de l’accessibilité universelle, la loi fixe un taux de 20% seulement des logements neufs devant être accessibles, ce qui équivaut à 4% du marché accessible aux PMR.
Sans logement adapté, logement qui est le socle de la vie familiale et sociale, comment faire ? C’est réduire à néant le droit des personnes à mobilité réduite de vivre avec les mêmes chances dans la société.
C’est non seulement une discrimination dénoncée par le Défenseur des Droits, car tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales ont un caractère universel, indivisible, interdépendant, indissociable et il est nécessaire d’en garantir la pleine jouissance aux personnes handicapées.
C’est aussi une vision irréaliste de la société. Car de source INSEE : 20% de la population avait 65 ans et plus en 2017, or le vieillissement s’accompagne de difficultés physiques plus ou moins importantes et en 2040 ce sera une personne sur 4 ; de plus en 2015 on recensait 20% de la population qui présentait un handicap entraînant une perte partielle ou totale d’autonomie, et il faut ajouter le handicap temporaire par accident ou maladie.
- Baisse des contrats aidés : 52 000 personnes handicapées sont employées en secteur protégé en contrat aidé et cela entraine une baisse de l’emploi de ces personnes fragilisées.
Tout ça pourquoi ?
En vue de fondre l’allocation adulte handicapée dans l’aide forfaitaire qui remplacera les minima sociaux en 2021 : le Revenu Universel d’Activité, volontairement bas, environ 580€, pour inciter à une reprise rapide d’activité.
Or la perte d’autonomie n’est pas, par essence, réductible à la perte d’activité économique.
Précision importante, il faut pour percevoir l’AAH avoir un taux d’incapacité à faire de 80% ou plus, ou sinon, avoir un taux d’incapacité entre 50 et 79% et une restriction solide et durable à l’emploi non compensable par l’adaptation du poste. Certaines personnes non voyantes et certaines personnes handicapées psychiques peuvent être concernées.
C'est pourquoi, il serait pleinement justice de conserver le caractère spécifique de l’allocation adulte handicapée et de la retirer de la liste des aides sociales qui seront fondues dans le revenu universel d’activité.
-> Pétition : titre : Non, l'allocation d'Adulte Handicapé ne doit pas être incluse dans le Revenu Universel d'Activité en préparation par le gouvernement !
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