Non notre santé ne deviendra pas un trafic
Il est tristement entré dans les mœurs que le médecin remette au patient un devis à signer - comme un garagiste - indiquant que pour avoir accès aux soins il lui faudra payer X €uros de dépassement d'honoraires..
rares sont les médecins spécialistes, anesthésistes, chirurgiens… qui exercent en secteur 1 conventionné. La très grande majorité des professionnels libéraux de la santé qui exercent en secteur 2 n’ont désormais plus aucun scrupule à se prévaloir d’un nouveau profit supplémentaire, il est entré dans les mœurs qu’ils remettent au patient un devis à signer - comme des garagistes - indiquant que pour avoir accès aux soins il lui faudra payer X €uros de dépassement d'honoraires ( la somme est ajoutée le moment venu car contrairement à la réglementation les tarifs ne sont pas affichés à l’entrée du magasin ). Ainsi est-il d’une grande banalité que de trop nombreux patients repoussent des soins nécessaires à leur santé ou d’autres pris par l’inquiétude supportent une dépense contrainte dont le paiement leur sera problématique.
Certes le patient qui - en face à face - avec le médecin signale sa situation parce qu’il est bénéficiaire d’une CMU complémentaire ou d’une ACS, ou faisant fi de sa dignité ose justifier sa condition matérielle modeste, ne se verra pas refuser une prestation, ce serait illégal, mais quelle garantie a-t-il par exemple dans le cas d’une intervention chirurgicale que le professionnel ne se dispensera pas d’habituels gestes techniques de confort opératoire pour écourter son intervention ?
Plutôt que de constituer une force alternative de défense des patients, les Mutuelles cautionnent le principe en proposant un remboursement partiel - omettant de préciser qu’il entrainera bien évidemment une augmentation compensatrice collective des cotisations ; mais le combat pour garder la clientèle est rude, adieu l’article L111.1
Le Gouvernement dit socialiste tant qu’à lui, plutôt que de s’attaquer au lobby des médecins qui projette notre santé vers une dérive consumériste débridée et de préserver le droit à la santé pour tous, a inventer le CAS contrat d’accès aux soins, entré en vigueur le 1er décembre 2013, ainsi les commerçants signataires ( allez savoir lesquels ! ) s’engagent à geler leurs tarifs pendant trois ans et à limiter leurs dépassements moyens d’honoraires à 56 €uros, bien entendu sans aucun contrôle, en contrepartie NOTRE Assurance Maladie prendra en charge une partie de leurs cotisations sociales, et ça, ce sera bien visible dans nos Caisses.
Nous sommes entrés dans l’ère du chacun pour soi, le libéralisme n’a pas de règles, il en advient bien évidemment une paupérisation exponentielle au profit de seulement une poignée d’individus. Et cela dans la plus grande banalisation — plus de révoltes — et en sus il n’y a plus aucune réponse du Gouvernement désormais pieds et poings liés au pouvoir de l’argent.
Notre légitime inquiétude de voir notre santé ressembler à celles de pays du tiers monde doit nous donner de la force dans ce combat qui ne trouvera de solution qu’à partir du moment où NOUS PATIENTS ENSEMBLE refuseront SYSTÉMATIQUEMENT de payer un dépassement d’honoraires. Peut-on imaginer un instant qu’un médecin collera son patient au Tribunal d’Instance pour défaut de paiement ? bien sur que non - alors n’hésitons plus et OSONS DIRE NON ! Il n’y a que comme ça que notre santé ne deviendra pas un trafic.
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