Nos chers élus
Avec l’aide d’un expert-comptable, M. Claude Jaillet, France-Soir a donc décidé d’éplucher les 88 pages du rapport d’information du 18 mai 2011 de la « Commission spéciale chargée du contrôle des comptes et de l’évaluation interne sur les comptes du Sénat de l’exercice 2010 ». Et là, nous sommes tombés sur la discrète cagnotte du Sénat, à la page 75.
Bien cachée
C’est dans la rubrique comptable « immobilisations financières » que se cache cette cagnotte, valorisée au total à 1,310 milliard d’euros. Trois grands postes principaux y figurent. Primo, le portefeuille de titres du Sénat proprement dit. Il totalise la bagatelle de 119,8 millions d’euros en actions et obligations de toutes sortes. En clair, depuis des années, le Sénat joue (habilement) en Bourse. Vous avez dit spéculation ?
Secundo : les 152,8 millions d’euros de prêts (immobiliers pour la plupart) accordés à taux zéro aux sénateurs et au personnel de cette Assemblée par les deux très riches caisses de retraite du Sénat. Il semble que cet avantage ait été supprimé dernièrement, mais pourquoi ne pas demander à ceux qui ont des prêts en cours de les rembourser en les refinançant auprès d’organismes privés ?
Troisième poste : les placements financiers et leurs intérêts venant en couverture des engagements de retraite pour 1,026 milliard d’euros. Ces derniers se répartissent entre 499,5 millions d’euros pour la caisse de retraite des anciens sénateurs et 527 millions d’euros pour la caisse de retraite des ex-employés du Sénat. Or cette caisse de »mande de l’aide à l’état comme si elle était en déficit. Il en est de même pour la caisse de retraite du personnel du sénat.
Certains diront que je fais du populisme. Pas du tout j’aimerais que notre état soit géré correctement.
Pourquoi est-il si compliqué d’obtenir des informations sur qui gagne quoi, et quels sont les avantages de chacun ? Pourquoi un site internet ne pourrait il pas être créé donnant toutes ces informations, y compris à quelle dépense a servi l’allocation mensuelle informatique de 1 000 euros par sénateur ?
Il sera intéressant de voir si le parti socialiste, qui a maintenant la majorité au sénat, changera tout cela…
Et que dire des collectivités locales ? Si vous visitez Marseille allez voir le somptueux hôtel du département, construit à partir de 1988 pour un cout de un milliard six cent millions (1 600 000 000) de francs, soit deux cent quarante trois millions neuf cent mille (243 918 427,58) euros, il y a vingt ans !! Cela avait valu à M Bernardini, président socialiste de quitter son poste sous la pression du conseil d’état.
Un article paru dans l’express du 25 juin 1998 mentionnait :
« On a commencé à démonter le système Bouches-du-Rhône », confiait, voilà quelques mois, un magistrat de la région. Un système fait de confusion des genres et de détournement d'argent public. Déjà, la chambre a mis au jour des systèmes de retraite illégaux, des avantages ahurissants, des associations bidon... La façon dont a été gérée la construction de l'hôtel du département ne fait qu'ajouter à un dossier déjà lourd. Le vendredi 26 juin, jour de la prochaine assemblée du conseil général, sera une mauvaise journée pour François Bernardini. La loi l'oblige à lire publiquement les observations de la chambre. Ensuite, peut-être abordera-t-on la question de sa succession. Le vice-président du conseil, Jean-Noël Guérini ? Ce serait difficile, estime un avocat, Guérini étant issu de la commission permanente du conseil général, donc d'une structure illégitime née d'une élection illicite. »
On connait la suite, et 20 ans plus tard c’est M Guérini lui aussi socialiste, qui est mis en examen.
Pendant ce temps là les impôts locaux augmentent partout ou presque. Il est évident que le suffrage universel n’est pas suffisamment dissuasif pour les barons locaux qui ne sont que peu contrôlés.
Le nombre de mandats du président a été réduit à deux, faisons la même chose pour tous les élus. M Fabius se vantait dernièrement d’en être à 9 mandats consécutifs ! Il est battu par M Tiberi qui a assuré 10 mandats ! Certains forment même une dynastie parlementaire alignant plusieurs générations de parlementaire dans la même circonscription.
D’autre part puisqu’ils ne sont pas capables de réduire les dépenses, imposons des budgets en équilibre. Et tant qu’une communauté locale, incluant les communes, a une dette, ses dépenses ne devraient plus augmenter.
Que faisons-nous dans une entreprise privée ? Et encore, si nous nous contentons de ne pas perdre d’argent, les banquiers et les actionnaires tousseraient…
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