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Accueil du site > Tribune Libre > Notes sur la pédophilie et les seuils de consentement (2)

Notes sur la pédophilie et les seuils de consentement (2)

L’histoire détaillée des seuils de consentements montre des fluctuations autour de l’âge de 14 ans. Pédophilie et révolution, ou pédophilie et progrès, ont été liées dans l’esprit de certains. Selon un écrivain français, «  Les enfants sont le dernier bastion de la haine du sexe.  » 

7. Le journaliste Luc Rosenzweig a fourni un témoignage intéressant sur les années 1950. Dans sa chronique Pêle-Mêle du quotidien Le Monde du 6 mars 2001, il interrogeait :

«  Pourquoi, vers le milieu du siècle dernier, a-t-on laissé "œuvrer" pendant plusieurs lustres, dans un prestigieux établissement public d’enseignement secondaire de Lyon, deux aumôniers catholiques, le Père A. et le Père G. dont les comportements nous semblent, aujourd’hui, sans équivoque ?  » Dans un e-mail, il me précisait : 
 
«  Les aumôniers auxquels je faisais allusion étaient en fonction dans l’établissement que je fréquentais alors. Assistant, (à l’insu de mes parents, qui n’étaient pas catholiques) à des cours d’instruction religieuse en sixième, j’ai été alors intrigué, mais pas plus que ça, par les méthodes de ces deux abbés, qui prenaient les gamins sur les genoux pour leur caresser les cheveux, organisaient des séances de "confessions", à genoux sur un petit banc au fond de la classe, au cours desquelles ils faisaient raconter aux enfants leurs pratiques nocturnes avec force détails. En ce qui me concerne, les choses n’ont pas été plus loin, mais bien des années après, quelques anciens condisciples rencontrés par hasard m’ont confirmé que pour certains d’entre eux, notamment au cours des camps de scouts que l’un des aumôniers animait, on était allé bien plus avant dans des pratiques aujourd’hui qualifiées de pédophiles. Au milieu des années 60, ils ont, paraît-il, été discrètement mis à l’écart, sans que le scandale n’éclate publiquement...Tout cela, naturellement, demande à être vérifié, et fera peut-être l’objet d’une recherche que je menerai […]. L’allusion faite dans ma chronique était, dans cette optique, destinée à déclencher des témoignages me permettant de l’amorcer.  »

8 – L’histoire détaillée des seuils de consentements est encore à faire. Selon Aetius, "Héraclite [d’Éphèse] et les Stoïciens déclarent que les hommes commencent leur maturité à la fin de la seconde série de sept années, au moment où l’activité sexuelle se développe." (Opinions, IV, v, 23). Clément d’Alexandrie indiquait que l’âge de l’éphébie était 14 ans en Égypte grecque (Le Pédagogue, III, x, 49). Dans la Rome antique, on pratiqua d’abord l’inspection physique des adolescents pour savoir s’ils étaient pubères ou non ; puis l’empereur d’Orient Justinien (482/565) fixa l’âge de la puberté à 14 ans (Corpus Juris Civilis, "Institutes", I, 22). Ce seuil fut conservé par Grégoire IX (pape de 1227 à 1241) pour le droit canon (Décrétales, IV, ii et V, xxiii). 

En France, un seuil légal de 11 ans fut établi en avril 1832. Selon le Garde des Sceaux de l’époque, les jurés se montraient déjà très sévères dans de semblables occasions [relations avec un enfant de moins de 11 ans] car l’enfant n’était jamais considéré comme ayant donné son consentement. Le Code pénal de 1791 réprimait "l’enlèvement d’une fille de moins de 14 ans par violence pour en abuser ou la prostituer" (article 33). À Naples, tout attentat à la pudeur était présumé commis à l’aide de violences s’il avait lieu sur une personne âgée de moins de 12 ans accomplis (Lois pénales de Naples, 1819, article 339). M. Gaillard-Kerbertin proposa sans succès le seuil de 15 ans pour harmoniser avec l’article 332 concernant l’attentat à la pudeur avec violence (Supplément au Moniteur, 3 décembre 1831). 
 
Par la suite, les seuils applicables aux personnes extérieures à l’entourage de l’enfant ou de l’adolescent furent : 

- 11 ans de 1832 à 1863 ;

- 13 ans de 1863 à 1942 ; moyen terme entre 12 ans (Toscane, Sardaigne et Deux-Siciles) et 14 ans (Autriche, Prusse et Suisse), car "l’influence des climats est ordinairement prise en considération dans ces matières".

- 13 ans de 1942 à 1945 pour les relations hétérosexuelles ;

- 21 ans de 1942 à 1974 pour les relations homosexuelles ; disposition du régime de Vichy, conservée en 1945 (ordonnance du 8 février 1945), et effaçant la liberté accordée à l’homosexualité depuis la loi du 19/22 juillet 1791 sur l’organisation de la police correctionnelle.

- 15 ans de 1945 à 1982 pour les relations hétérosexuelles ; ordonnance du 2 juillet 1945, conforme aux vœux de certains criminalistes.

- 18 ans de 1974 (loi 74-631 du 5 juillet 1974) à août 1982  pour les relations homosexuelles.

- 15 ans depuis 1982 (loi 82-683 du 4 août 1982) pour les relations homosexuelles ; la différence de seuil hétéro/homo est donc supprimée en France depuis 1982. Elle subsiste dans un  seul pays de l’Union Européenne, 16/18 au Royaume Uni. Les autres pays ont un seuil uniforme, de 14 ans (Autriche, Italie), 15 ans (Danemark, Grèce), 16 ans (Belgique, Hollande, Espagne, Finlande et Portugal) ou 17 ans (Irlande). La Russie possède également un seuil uniforme de 14 ans. En Allemagne existe un seuil "élastique", les relations avec un partenaire de plus de 14 ans mais de moins de 16 ans pouvant ne pas être poursuivies, selon les circonstances. 

9 - Des relèvements de seuils analogues s’étaient produits dans d’autres pays d’Europe pendant les derniers siècles. En Angleterre, une loi de 1575/76 fixait l’âge limite à 10 ans pour les filles, seuil porté à 12 ans en 1861, puis élevé à 16 ans en 1885. Cette évolution est concommitante de la tendance de l’époque contemporaine à l’instauration, puis à la prolongation, de la scolarité obligatoire – jusqu’à 16 ans en France actuellement – et à l’abaissement de l’âge de la majorité civile : pour la France, cette majorité a été abaissée de 25 à 21 ans en 1793, de 21 à 18 ans en 1974 ; ceci venant après l’élévation de 15 à 25 ans au cours des XIVe et XVe siècles. Du VIIIe au XIIIe siècle, cette majorité était à 15 ans 7, seuil qui reste celui du mariage pour les filles (article 144 du Code civil).

 Il semble que la notion d’enfant soit aujourd’hui en passe de se confondre avec celle de mineur, et que le législateur, y compris le législateur européen, soit à la recherche d’un seuil unique de maturité ; ce qui sera bien difficile à mettre en œuvre, ne serait-ce que pour la majorité pénale  partielle, actuellement fixée à treize ans en France, et qu’on ne peut envisager de relever dans la situation actuelle de délinquance juvénile importante et en augmentation. 

10 - Les tentatives de justification de la pédophilie stricto sensu ont émané de la partie la plus radicale du mouvement homosexuel. En 1977, le Manifeste du Groupe Homosexuel de Clermont-Ferrand disait lutter "pour que le droit à la sexualité soit reconnu sans limitation d’âge" (point 6). En 1980, le G.R.E.D. (Groupe de Recherche pour une Enfance Différente) revendiquait le "libre choix de sa sexualité quel que soit son âge" (Masques, n° 5, été 1980, p. 104). Il est vrai que les homosexuels masculins semblent sur-représentés dans les affaires de pédophilie. Selon l’inventaire du Dr Charles Perrier, un tiers des victimes de moins de treize ans d’attentats à la pudeur étaient des garçons (Les Criminels, 1900). Selon le Dr Marcel Eck, la pédophilie "est habituellement homosexuelle, mais pas toujours". D’après Frank M. Du Mas, il y aurait quatre à cinq fois plus de pédophiles parmi les homosexuels que parmi les hétérosexuels (Gay is not good, Nashville : T. Nelson, 1979). 

Pédophilie et révolution, ou pédophilie et progrès, ont été liées dans l’esprit de certains. Le 26 janvier 1977, le quotidien Le Monde publiait une pétition en faveur de trois inculpés maintenus trois ans en détention préventive ; il s’agissait de l’affaire dite de Versailles, dans laquelle un sénateur belge, E. Brongersma., décédé en 1998, échappa de peu à l’arrestation ; parmi les signataires, on relevait les noms de : Louis Aragon, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Jean-Louis Bory, Bertrand Boulin, François Chatelet (tous les six décédés), Patrice Chéreau, Gilles Deleuze, Jean-Pierre Faye, André Glucksmann, Félix Guattari, Bernard Kouchner (aujourd’hui ministre d’ouverture et soutien de Roman Polanski), Jack Lang, Danielle Sallenave, Jean-Paul Sartre, Philippe Sollers. 

L’écrivain Jean Gattégno, biographe de Charles Dickens et de Lewis Caroll, avait assimilé la répression des violeurs et des proxénètes d’enfants à la persécution d’homosexuels plus ordinaires dans son article "Du pécheur au militant", paru dans la revue gallimardienne Le Débat (n° 10, mars 1981, pp. 118-131) ; il sollicitait lourdement l’indignation du lecteur de l’article, confusionnant au passage les affaires Dugué et Croissant  : «  Impossible ici de ne pas renvoyer à l’affaire de cet éducateur employé par la municipalité d’Ivry, et qui fut finalement licencié lorsque’un employé de la F.N.A.C. eut transmis à la police des photos d’enfants qu’il avait données à développer  » (note 34). Il déplorait que les «  tabous  » survivent : «  ainsi la pédophilie et la "transsexualité" sont-elles jugées, par beaucoup d’homosexuels, comme des déviances qu’il serait inopportun de défendre  » ; il s’agissait «  avant tout d’inscrire la lutte pour la libération des homosexuel(le)s dans le combat pour la révolution  », ce qui explique le souhait final d’une «  vraie répression pour créer des militants  ». 

En 1984, le mouvement homosexuel C.U.A.R.H. réclama dans son Manifeste européen la légalisation de la pédophilie, mais le gros du mouvement homosexuel s’en tient encore à sa "pentalogie" GLBTQ, gais, lesbiennes, bisexuels, transexuels et queer. À la fin des années 1970, le Groupe de Libération Homosexuelle de Rouen demandait l’abaissement de la majorité sexuelle à 13 ans, mais ajoutait : «  En dessous de 13 ans, le problème est complètement différent. Il n’est pas question pour nous de cautionner ni de défendre des relations directement sexuées entre un adulte et un mineur de moins de 13 ans.  » (Allonz’ enfants, n° 6, hiver 1978-1979) 

11 - La revue L’Infini publiée par Gallimard (avec le concours du Centre National des Lettres) et dirigée par Philippe Sollers (signataire de la pétition de 1977) a consacré l’ensemble de son numéro 59 d’automne 1997 (142 pages) à "La Question pédophile", avec une suite, une réaction publiée dans le numéro 60 d’hiver 97-98. Un questionnaire a été proposé, quarante-deux réponses de personnalités sont publiées. 

Roger Dadoun définit la pédophilie comme "intérêt sexuel pour l’enfant avec passage à l’acte" ; le pédophile selon Catherine Millot est un "adulte ayant des relations sexuelles avec un impubère". Bertrand Boulin (1949-2002, fils de l’ancien ministre R.P.R. Robert Boulin) constatait que "l’enfant est aujourd’hui le mineur" ce qui est certes une confusion regrettable [encore faite par Roland Castro sur La Cinquième – Ripostes, 11 mars 2001, et par Philippe Sollers sur LCI, 14 mars 2001]. Frédéric-Charles Coulet posait une question : "Y aurait-il par hasard un rapport entre la criminalisation [il s’agit plutôt de stigmatisation, puisque la pédérastie est légale sur la tranche d’âge 115-18] de la pédérastie, l’éclipse d’une certaine beauté chez les jeunes et la délinquance des mineurs qui insiste chaque matin dans les colonnes des journaux ?" Florence Dupont déplorait un "déferlement de bonne conscience fondé sur la haine" et Gilles Chatelet (dans le n° 60) une "hystérie anti-pédophile". Le magistrat Yves Lemoine constatait que "le sort de l’enfant est d’être abusé", mais on peut ne pas s’y résigner. 

Renaud Camus y écrivait, bien naïvement : "Si la sexualité, comme je crois, n’a strictement rien de répréhensible en soi, on ne voit pas pourquoi elle le serait chez les enfants, ou avec les enfants. Il est absurde de considérer qu’elle serait illicite jusqu’à un certain âge, et deviendrait licite du jour au lendemain, dès que cet âge est dépassé. Les enfants ont une sexualité et des pulsions sentimentales bien connues, qui peuvent très bien se porter sur des adultes, en particulier sur de jeunes et beaux adultes, professeurs de gymnastiques ou moniteurs de colonies de vacances, comme nous l’avons tous vu" ; il considérait la pédophilie comme une "arme absolue de langage". Sur son site web, visité le 18 mai 2001, il persistait : «  Les enfants sont le dernier bastion de la haine du sexe. Autant dire qu’il est farouchement protégé. Pourtant, si on pensait vraiment que le sexe est tout à fait innocent ; si on était tout à fait convaincu, comme je le suis, que par essence il est tout entier du côté de la douceur, de la bienveillance, de la gentillesse, de l’humour, et bien sûr de la plus complète liberté de chacun ; si on acceptait de l’envisager comme un des plus grands bonheurs de la vie, certes, mais aussi comme l’un des rapports humains les plus riches, les plus complexes, les plus chargés de civilisation et de sens ; si on croyait vraiment tout cela, que l’on dit croire, mais que l’on ne croit pas sérieusement, la preuve, on ne trouverait pas si monstrueux que des adultes initient des enfants à ces plaisirs-là, pourvu qu’il s’agisse bien de plaisirs, et véritablement de liberté.  » 

Sylvain Desmille caractérisait pertinemment la pédophilie comme un "métissage des temps", ce qui est également vrai de la pédérastie grecque ou gidienne, et bien souvent même de la sexualité entre adultes ; comme l’écrivait Frédéric Nietzsche dans ses notes de lecture sur Dühring, «  toutes les fois que la différence d’âge ou de caractère produit un contraste semblable à celui de l’homme et de la femme, ce contraste peut aussi bien nourrir une expression dans la sensibilité  », ce qu’il n’était pas le premier à remarquer (car Horace et Montaigne avant lui). Enfin, deux exemples de l’inexistentialisme selon Marcel Gauchet : pour Philippe Forest, "l’enfance n’existe pas, elle est le rêve du pédophile" ; pour Michel Houellebecq, "les pulsions sexuelles de l’enfance n’existent pas". 

12 - À la différence de l’homosexualité, la pédophilie n’avait jamais trouvé le moindre commencement d’adhésion chez les grands auteurs classiques ou modernes, à l’exception notable du marquis de Sade. Elle était explicitement rejetée par Platon (Symposium, 181 d-e), ce qui passe trop souvent inaperçu  : le convive Pausanias reprochait à ceux qui aiment les impubères de surprendre leur jeunesse et de profiter de leur crédulité pour les duper avant de les abandonner ; et il estimait que la loi aurait dû interdire les relations avec les garçons trop jeunes. Si l’interdiction semble conçue plutôt dans l’intérêt de l’amant que dans celui de l’enfant, il reste la notion de duperie dans le cas de l’enfant. Dans les Lois (II, 653 b-c), Platon réaffirmait l’incapacité morale de l’enfant dans les relations amoureuses. Le philosophe Aristoxène de Tarente pensait que l’apprentissage tardif de la sexualité était préférable, qu’il fallait empêcher l’enfant de chercher à avoir des relations sexuelles, et même de savoir ce dont il s’agit, avant l’âge de vingt ans (Stobée, Florilège, IV, xxxvii, 4). 

Michel Onfray faisait donc erreur, dans son Antimanuel de philosophie (Rosny : Bréal, 2001) en affirmant : «  Un pédophile, dans la Grèce de Platon, n’est pas condamné ou condamnable  » (page 134) ou «  À l’ère atomique, Socrate croupirait en prison.  » (page 135). 

Dans ses deux premières brochures (1864) le magistrat allemand K. H. Ulrichs, grand défenseur des homosexuels et promoteur du concept de "troisième sexe", précisait que le pais grec n’était pas un impubère, ce qui a été confirmé depuis par plusieurs hellénistes chevronés (H. I. Marrou, K. J. Dover, F. Buffière, B. Sergent) : son âge allait de 12-15 ans à 20-21 ans.

Montaigne déplorait le non-respect de "l’âge de choix et de connaissance" en amour (Essais, III, v, page 868, et xiii, page 1087 de l’édition P. Villey/PUF), ce qui correspond exactement au "consentement avec discernement" que l’on exige aujourd’hui  ; il ajoutait : "l’amour ne me semble proprement et naturellement en sa saison qu’en l’âge voisin de l’enfance" (III, v, page 895), mais l’âge voisin de l’enfance, ce n’est pas l’enfance (distinction reprise par Tolstoï dans Enfance, adolescence et jeunesse) ; il esquissait la description d’une véritable liberté sexuelle en écrivant «  qu’on aime un corps sans âme ou sans sentiment quand on aime un corps sans son consentement et sans son désir.  » (III, v, page 882). Des mots qu’on n’a hélas plus guère l’habitude d’entendre ... Le marxisme vulgaire et la sociologie aidant, les «  pratiques sexuelles  » ont remplacé l’amour. 

 Montesquieu était choqué qu’une loi anglaise permette à une fille de sept [ou dix ?] ans de se marier : "Cette loi était choquante de deux manières : elle n’avait aucun égard au temps de la maturité que la nature a donné à l’esprit, ni au temps de la maturité qu’elle a donné au corps." (Esprit des lois, XXVI, 3). Ces deux temps de la maturité sont en effet requis simultanément dans les relations amoureuses et sexuelles. Les critiques que Voltaire adressaient aux non-conformistes ne visaient pas la relation symétrique des "garçons qui s’aiment" (Traité de Métaphysique, chapitre IX), mais toujours une situation d’abus de pouvoir des jésuites et autres religieux (Desfontaines et Marsy, notamment) sur leurs élèves ; abus de pouvoir que la gauche anticléricale dénoncera vigoureusement tout au long de la IIIe République (alors qu’aujourd’hui la gauche caviar se mobilise en faveur de Roman Polanski). L’utopiste Charles Fourier imaginait que l’harmonie passionnelle, qui devrait réaliser une pleine "liberté en amour" (l’expression est de Molière dans Dom Juan) rejetterait quiconque "enseignerait aux enfants ce qu’ils doivent ignorer" (Le Nouveau monde amoureux). Encore le respect de l’âge des jouets et de l’étude, avant celui de l’amour.
 
 Marc-André Raffalovich, que l’on considère parfois comme un pionnier français du militantisme homosexuel (voir les travaux de Patrick Cardon publiés aux éditions Orizons), écrivait en 1896 que personne n’avait le droit de "rendre plus courte ou moins complète la précieuse durée de l’enfance impubère [...] il est sot, il est inique à la minorité de se croire tout permis parce que rien ne lui est accordé" (Uranisme et unisexualité, page 12). 
 

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21 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 5 novembre 2009 11:56


    à l’auteur

    Pourquoi n’utilisez-vous que le terme de pédophilie alors que, bien souvent, vous traitez de la pédo-criminalité (ou pédocriminalité) ?

    Pourquoi cette « pudeur » de très mauvais aloi ?


    • La mouche du coche La mouche du coche 5 novembre 2009 13:03

      .
      .
      Au contraire, c’est la première fois de ma vie que je lis un article aussi franc, aussi complet et aussi intéressant sur ce sujet.
      .
      .


    • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 5 novembre 2009 13:25

      Merci. Cet article est la suite de :

      http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/notes-sur-la-pedophilie-et-les-60971

      Il y aura une troisième et dernière partie.


    • Guil 5 novembre 2009 12:47

      Entre :

      Selon l’inventaire du Dr Charles Perrier, un tiers des victimes de moins de treize ans d’attentats à la pudeur étaient des garçons (Les Criminels, 1900).

      Et :

      Selon le Dr Marcel Eck, la pédophilie "est habituellement homosexuelle, mais pas toujours". D’après Frank M. Du Mas, il y aurait quatre à cinq fois plus de pédophiles parmi les homosexuels que parmi les hétérosexuels (Gay is not good, Nashville : T. Nelson, 1979).

      Il y a une grosse contradiction... Si un tiers des victimes sont des garçons ça veut dire que deux tiers des victimes sont des filles. Il y a donc deux fois plus de filles victimes que de garçons victimes, et donc à moins de considérer que les agresseurs de filles ont plus tendance à être des « violeurs en série » que les agresseurs de garçons, la conclusion est l’inverse de ce que vous dites, c’est à dire qu’il y aurait beaucoup plus de pédophiles (du moins d’agresseurs sexuels) parmi les hétérosexuels que parmi les homosexuels.


      • sleeping-zombie 6 novembre 2009 10:40

        Ton raisonnement n’est valide que s’il s’appuie sur un axiome que tu ne t’es pas donné la peine d’énoncer :
        « Les attentats à la pudeur ne sont commis que par des hommes. »

        Mais en l’absence de la proportion homme/femme parmi les auteurs des attentats à la pudeur, on ne peut rien conclure.


      • exocet exocet 5 novembre 2009 13:25

        Sujet bien délicat,

        néanmoins quelques uns des mots empruntés dans ce texte à des auteurs classiques
        peuvent éclairer le débat :
        « immaturité physique et affective », « âge du choix et de la connaissance », « les duper avant de les abandonner »...

        Et à chaque fois que des adultes, anciennes victimes de pédophilie s’expriment en public, c’est cette vision des faits, qu’elles (les victimes) ont.

        Il faut aussi ne pas se laisser fourvoyer par des arguments fallacieux utilisés par ces adultes qui voudraient bien que soit rendu légal le fait de se faire un ado ou un enfant :
        l’âge de la majorité sexuelle n’interdit nullement à des enfants ou des ados d’avoir entre eux des relations amoureuses consenties, qui peuvent être un apprentissage.

        L’âge de la majorité sexuelle protège seulement ces enfants et ces adolescents contre l’intrusion de l’adulte dans leur monde.
        Pourquoi ?
        Tout simplement, la relation sexuelle entre un adulte et un ado ou enfant serait trop dissymétrique et inégale sur les plans physiques, de maturité affective, et de capacité à donner un consentement libre et éclairé dans ce type de situation.

        S’il apparaît facile pour un adulte de séduire certains enfants, du fait même de l’admiration de ces enfants pour le monde adulte, ce sont ces séducteurs qui renversent la situation en prétendant vouloir « accéder aux désirs de l’enfant » et « libérer sa sexualité » alors qu’en fait ils ne font qu’exercer un abus du fort sur le faible.

        Certains signalent avec nostalgie la Grèce Antique et ses éphèbes :
        ces éphèbes étaient pour beaucoup des esclaves, n’ayant aucun droit.

        Il restera toujours, Dieu merci, quelles que soient les lois abusives qui pourraient être votées sous la pression de ces individus, la possibilité pour les autres adultes et proches de l’enfant, d’exercer à titre personnel des représailles à la chevrotine sur les abuseurs, pour peu qu’on se moque d’être ensuite emprisonné.


        • M.Junior Junior M 6 novembre 2009 10:23

          "d’exercer à titre personnel des représailles à la chevrotine sur les abuseurs, pour peu qu’on se moque d’être ensuite emprisonné."

          Il est dommage que tu te contredises avec cette phrase.

          Pourquoi reprocher à un pédophile de n’avoir contrôlé ses émotions et ses pulsions si c’est pour recommander de faire la même chose.

          L’enfant pourrait avoir besoin d’avoir ses proches près de lui et non en visite dans un parloir


        • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 6 novembre 2009 10:26

          Bien vu, Junior M. !!


        • Krokodilo Krokodilo 5 novembre 2009 13:47

          Très intéressant, sur un sujet difficile. Quant aux curés, la hiérarchie catholique, et donc les papes successifs, se sont rendus coupables de complicité de nombreux crimes, en protégeant des criminels, ou en achetant le silence des victimes. Ah oui, j’oubliais qu’ils seront jugés par Dieu lui-même, mais si celui-ci n’existe pas, ils auront eu une belle vie de criminels, en bénéficiant d’une impunité presque aussi efficace que l’immunité diplomatique.


          • appoline appoline 5 novembre 2009 17:52

            @ Sampiero,

            Oui, il suffit de voir la vie de nababs qu’ils mènent au vatican. Sans oublier la mort très très prématurée de Jean Paul le premier.


          • sisyphe sisyphe 5 novembre 2009 16:02

            Personnellement, outre les rappels historiques, je ne vois pas bien l’utilité d’un tel article, ni, surtout, l’intention de l’auteur ???

            Franchement, s’il peut nous l’expliquer, ça éclairerait, en tout cas, ma lanterne...


            • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 6 novembre 2009 16:52

              Si c’est seulement l’histoire qui vous intéresse, vous pouvez vous reporter à mes notes historiques sur le sujet :

              http://laconnaissanceouverteetsesdetracteurs.blogspot.com/2009/11/notes-historiques-sur-la-pedophilie.html

              Quant à mon intention, j’espère qu’elle apparaît dans le troisième et dernier volet de cette étude, qui vient d’être mis sur AV.


            • Gazi BORAT 5 novembre 2009 18:02

              @ vilistia

              L’existence d’un « lobby homosexuel » ne me dérange pas..

              Me choquent plus les positions « Nouvelle Droite » de Courouve, qu’il développe régulièrement sur Agoravox (Inégalités des races, soutien au négationnisme faurissonien, etc..).

              gAZi bORAt


            • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 5 novembre 2009 18:32

              « Me choquent plus les positions »Nouvelle Droite« de Courouve, qu’il développe régulièrement sur Agoravox (Inégalités des races, soutien au négationnisme faurissonien, etc..). »

              C’est bizarre, je ne me reconnais pas du tout dans cette description ; l’un de nous deux doit se tromper ...

              Je n’ai jamais soutenu les thèses révisionnistes de Faurisson, mais seulement son droit à les exposer, c’est à dire que je défend une conception radicale de la liberté d’expression, liberté qui doit valoir pour tous et pour tous les sujets ; je suis hostile aux lois mémorielles et à la police de la parole (islamophobie et homophobie sont pour moi des délits d’opinion), voilà tout.

              Quant à l’inégalité des races, même chose ; vous avez dû confondre avec la critique que je fais de l’islam, qui pour moi n’est pas une race mais une religion, ou avec des considérations sur le développement inégal des cultures.

              http://laconnaissanceouverteetsesdetracteurs.blogspot.com


            • brieli67 5 novembre 2009 19:54

              Mignonne était Ronsard , à quel âge ?


              Dans l’Art militaire et son enseignement, on entrait comme page.

              Le « souillon » des maladies « nationales » italiennes, françaises cf notre Petite France à Strasbourg c’était la cantinière.... le page était à titrer et recommandé.

              Pour se préserver et s’assurer une progéniture, femme_épouse entre deux grossesses ou deux campagnes ou compagnes : au couvent.

              ah ! des questions bien Louis Bonapartistes:de Jules de César ne f/vaudrait il pas circon_sire son Bellum Nationalum de ses affreuses notules : De epilatio du monticullum et du cullum avant les batailles. Une des joies des Gaffiosi Felix.
              Comme du Pois Chiche _ Cicero _ Après ......., les chiens sont toujours tristes exemple cité pour coit coitus, n.masculin. 

            • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 5 novembre 2009 19:18

              Cet article fourmille de références qui relativise le fantasme de pédophilie pour conclure sur le seul argument non fantasmatique qui vaille : les relations entre adultes et enfants prépubères (quelle que soit la définition légale de la majorité sexuelle qui du reste ne coïncide pas avec celle de la majorité citoyenne) sont nécessairement de domination dès lors que la forme d’expression du désir sexuel de l’adulte s’impose toujours à celle du désir sexuel de l’enfant, même prétendument consentant. Un changement dans les formes d’expression la sexualité est généré par la puberté dont la cause est psycho-hormonale...

              Article nécessaire qui vise à recadrer le problème dans son contexte rigoureux de sens.


              • brieli67 5 novembre 2009 20:09

                Bon nombre de conscrits grandissent/dissaient encore lors du Service National et prenaient 4 à 5 cm. 


                c’est psycho ou hormonal ?

                Aux anciens, au BMC, les plus petits d’abord ? Et pas que des moukères, il me semble. Vrai pour tout grade ?
                Une raison philosophale et révolutionnaire certainement 
                derrière le terme consacré de bleubite ? 

              • garibaldi15 6 novembre 2009 02:41

                Le 26 janvier 1977, le quotidien Le Monde publiait une pétition en faveur de trois inculpés maintenus trois ans en détention préventive ; il s’agissait de l’affaire dite de Versailles

                A l’occasion d’un papier sur F.Mitterand, j’avais posté cette info à l’attention de notre cher Paul Villach, grand donneur de leçons ! Je m’étais fait rembarrer par un ’’hors sujet’’, dixit le Paul ! Je suis heureux que vous rappeliez cette histoire, mais il aurait été bon de poster également le texte du communiqué paru alors dans Le Monde. Comme j’avais rappelé aussi l’expérience pédophile de Flaubert en Egype, conseil me fut donné de consulter !

                La question de la majorité sexuelle et du consentement est une vraie question qui mérite d’être abordée hors des passions fintes et des postures faciles. Mais il faut bien que la loi fixe une limite. Personnellement, même pas pubère, je sautais sur tout ce qui passait à ma portée ! (et ouais !). De là à trouver normal que monsieur l’abbé besogne un gamin paralysé comme un lapin arraché à son terrier, il y a une marge.

                Une piste à suivre : soit un jeune garçon bien developpé de 14 ans, amant d’un jeune homme de 25 ans, tous les deux beaux comme des dieux. Pensez-vous que leur relation homosexuelle et pédophile (le package complet !) sera vue du même oeil que si ce même jeune gaçon a les mêmes relations avec un type de 25 ans laid comme un pou ?

                Qu’un jeune gars de 13 ans profite de la vulve accueillante d’une voisine de 25 ans lui vaudra-t-il quelques coups de ceinturon de la part de papa, ou ...


                Merci pour votre article.

                PS : voyant la photo de Monsieur Reboul, oserai-je lui demander s’il fut lycéen du côté de Cannes dans les années 60 ? 






                • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 6 novembre 2009 10:46

                  Voici le texte du communique du Monde :

                  Les 27, 28 et 29 janvier, devant la cour d’assises des Yvelines vont comparaître pour attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans, Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckardt, qui arrêtés l’automne 1973 sont déjà restés plus de trois ans en détention provisoire.

                  Seul Bernard Dejager a récemment bénéficie du principe de liberté des inculpés. Une si longue détention préventive pour instruire une simple affaire de « moeurs » où les enfants n’ont pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, ont précisé aux juges d’instruction qu’ils étaient consentants (quoique la justice leur dénie actuellement tout droit au consentement), une si longue détention préventive nous parait déjà scandaleuse.

                  Aujourd’hui, ils risquent d’être condamnes à une grave peine de réclusion criminelle soit pour avoir eu des relations sexuelles avec ces mineurs, garçons et filles, soit pour avoir favoris et photographié leurs jeux sexuels. Nous considérons qu’il y a une disproportion manifeste d’une part, entre la qualification de « crime » qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés ; d’autre part, entre le caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d’une société qui tend reconnaître chez les enfants et les adolescents l’existence d’une vie sexuelle (si une fille de treize ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ?)

                  La loi française se contredit lorsqu’elle reconnaît une capacité de discernement d’un mineur de treize ou quatorze ans qu’elle peut juger et condamner, alors qu’elle lui refuse cette capacité quand il s’agit de sa Vie affective et sexuelle. Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckhart ne retrouvent pas la liberté.

                  Signataires :
                  Louis Aragon, Philippe Sollers, Jean-Paul Sartre, docteur Bernard Kouchner, Jack Lang, Francis Ponge, André Glucksmann, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Judith Belladona docteur Michel Bon, psychosociologue Bertrand Boulin, Jean-Louis Bory, Franois Chatelet, Patrice Chéreau, Jean-Pierre Colin, Copi, Michel Cressole, Gilles et Fanny Deleuze, Bernard Dort, Franoise d’Eaubonne, docteur Maurice Erne, psychiatre Jean-Pierre Faye, docteur Pierrette Garrou, psychiatre Philippe Gavi, docteur Pierre-Edmond Gay, psychanalyste docteur Claire Gellman, psychologue, docteur Robert Gellman, psychiatre , Félix Guattari, Daniel Gurin,Pierre Guyotat, Pierre Hahn,Jean-Luc Henning, Christian Hennion, Jacques Henric, Guy Hocquenghem, , Franoise Laborie, Madeleine Lak,, Georges Lapassade, Raymond Lepoutre, Michel Leyris, Jean-François Lyotard, Dionys Mascolo, Gabriel Matzneff, Catherine Millet, Vincent Montail, docteur Bernard Muldworf, psychiatre Négrepont, Marc Pierret, Anne Querrien, Grisldis Ral, Franois Régnault, Claude et Olivier Revault d’Allonnes, Christiane Rochefort, Gilles Sandier, Pierre Samuel, René Schérer, Gérard Soulier, Victoria Therame, Marie Thonon, Catherine Valabrgue, docteur Gérard Valls, psychiatre Hélène Védrines, Jean-Marie Vincent, Jean-Michel Wilheim, Danielle Sallenave, Alain Cuny.



                • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 6 novembre 2009 10:59

                  La qualification de crime pour les faits en cause dans l’affaire de Versailles a été supprimée en 1978 ; c’est maintenant un simple délit.


                  • karderouge karderouge 17 octobre 2017 13:28

                    Luc Rosenzweig a cosigné une apologie de la pédophilie, éditée aux éditions Recherches en avril 1979 : https://www.youtube.com/watch?v=7E1M0oUMIC4

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