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Notre traversée du désert

LE PASSAGE D’UN MONDE UNIPOLAIRE DOMINANT À UN MONDE MULTIPOLAIRE ET SOLIDAIRE

 

Pour les chrétiens, le « carême » marque un temps inspiré par des épisodes symboliques de l’histoire dont celui de la marche libératrice d’un peuple qui, pour passer de l’esclavage d’un empire à une Terre promise de liberté, dut traverser, sur une période de quarante ans, un immense et aride désert.

 Ce fut le dur apprentissage de la vie collective et l’inévitable regroupement d’un peuple, non plus sur la base de croyances en des veaux d’or, mais sur celle d’une « loi constituante », écrite de la main de celui qui s’est identifié comme «  je suis celui qui suis  » (Ex.3,14). C’est dans cette loi que le peuple s’est reconnu et c’est à travers elle qu’il a forgé son destin.Ce fut, alors, la loi de Moïse, les « dix commandements », que nous pourrions considérer comme la première grande « loi fondamentale » d’un peuple. Elle est l’expression d’une alliance sacrée du peuple avec son destin, placé sous la protection de la main invisible de celui dont le nom est : « Je suis celui qui suis ». Cette loi, placée dans l’arche, dite de l’alliance, accompagne le peuple dans sa marche vers cette terre promise. Elle en est l’âme et l’inspiration.

Un second épisode symbolique de l’histoire, plus personnalisé et englobant, est celui des quarante jours que Jésus de Nazareth passa dans le désert pour y affronter le grand ennemi, celui qui domine et règne sur le monde. Ce dernier porte plusieurs noms : Satan, le Père du mensonge, Mammon, le Tentateur, le Calomniateur, le corrupteur.

 L’enjeu est celui de la gouvernance du monde, disputée entre MAMMON et ce JÉSUS, identifié par une voix venue du ciel le déclarant « le Fils bien-aimé qui plut au Père de choisir''Dans ce scénario, Jésus représente les forces u BIEN et Mammon, les forces du MAl. Il vient annoncer et inaugurer l’avènement d’une nouvelle gouvernance mondiale, appelée dans les Évangiles, le Règne du Père. 

Ce Règne nouveau ne cadre pas du tout avec les paradigmes de la gouvernance de SATAN, le père du mensonge, lesquels reposent, pour l’essentiel, sur les valeurs de l’ « avoir  », du « pouvoir  » et du « paraître  ». Le récit des trois tentations fera appel à ces trois valeurs comme autant d’ « appâts » pour piéger celui dont la mission est de le renverser. Une seule concession de sa part le transformerait en un nouveau disciple, ayant perdu sa crédibilité pour mener à terme sa mission d’une nouvelle gouvernance du monde.

Dans cette symbolique, le personnage Jésus est porteur d’un esprit qui en fait un être, à la fois, totalement incorruptible et porteur d’un pouvoir qui transcende les puissances qui s’imposent au monde. Sa mission porte tout autant sur l’affranchissement de l’humanité de cette gouvernance, dominée par la convoitise, les ambitions impériales et les apparats que sur l’émergence d’un monde nouveau, fondé sur une conscience de partage, de solidarité, de justice, de vérité, de respect et de compassion.

Point n’est besoin d’être croyant pour reconnaître dans la symbolique de ces deux épisodes un enseignement qui rappelle des vérités incontournables pour tous ceux et celles qui ambitionnent l’avènement d’une humanité porteuse de justice, de liberté, de vérité et de respect. La nature qu’est la nôtre, celle dont les véritables racines plongent dans les profondeurs de la conscience qui s’éveille et grandit en chacun de nous, n’appelle-t-elle pas à l’avènement d’un monde nouveau, d’une gouvernance nouvelle, permettant à chaque être humain de vivre pleinement en solidarité avec tous les autres humains ?

Pour celui qui croit et dont je suis, ces symboliques trouvent un sens particulier dans la vie et le témoignage de ce Jésus de Nazareth dont le sort rend compte jusqu’où l’esprit qui l’animait était profondément enraciné dans sa personne et dans l’humanité qu’il portait. Pour moi c’est évidemment ce même esprit qui continue d’être présent dans le monde et qui s’exprime à travers des millions de personnes, croyants ou pas, qui oeuvrent et donnent leur vie quotidiennement pour qu’un autre monde soit possible. L’histoire du combat de ce Jésus nous conduit au fait que ce Nouveau Monde est non seulement possible, mais qu’il est toujours en pleine gestation,

De plus en plus, les peuples s’éveillent sous la poussée d’une conscience toujours plus solidaire, plus critique, moins prétentieuse et plus ouverte à ce qui se passe dans notre monde. Les divers déserts par lesquels ils ont dû passer les ont aguerris et conduits à décoder ce dont ils ont été et sont toujours victimes : la tricherie, la manipulation, l’exploitation, la domination, la désinformation, la corruption. 

La conscience se cimente toujours plus sur la base d’un esprit commun d’ouverture, de solidarité, de vérité, de justice, de respect. Les « veaux d’or » de la consommation, de l’individualisme, des apparats, etc., n’ont pas plus leur raison d’être aujourd’hui qu’ils en avaient en ces temps hébraïques de la traversée du désert. L’esprit de vérité, de justice, de solidarité, de respect de compassion regroupe toutes les personnes de bonne volonté, croyantes ou pas. D’ailleurs, n’est-ce pas à travers ses engagements que chacun dit le mieux les convictions qu’il a, la foi qu’il professe, l’esprit qui fait de lui une pierre vivante de cette humanité à laquelle nous participons tous et toutes ?

Il y a des signes des temps qui rappellent que l’heure approche pour cette grande confrontation qui fera basculer inévitablement l’humanité dans une ère nouvelle. Cette dernière sera caractérisée, à n’en pas douter, par de nouveaux paradigmes, dominés par une conscience qui englobera l’humanité entière. Ce sera une conscience en qui la présence collective prendra le pas sur celle qui aura dominé à ce jour, à savoir la conscience individuelle. L’individualisme du 1% qui domine le monde n’a rien à voir avec une humanité solidaire et une conscience collective respectueuse des personnes, des collectivités, des États et des mille et une façons d’être.

La grande confrontation à laquelle nous sommes parties prenantes, est celle entre les maîtres d’un monde unipolaire sur lequel ils ont plein pouvoir et ceux qui croient en un monde multipolaire, respectueux et solidaire des uns avec les autres. 

Dans cette perspective, je me permets de terminer en citant deux grands scientifiques du siècle dernier : Albert Einstein et Pierre Teilhard de Chardin.

Albert Einstein, un des hommes les plus brillants du siècle dernier, dans un article, écrit en 1949, pour Monthly Review, fait ressortir les deux pôles fondamentaux qui font de l’homme un être à la fois solitaire et social.

« Comme être solitaire il s’efforce de protéger sa propre existence et celle des êtres qui lui sont le plus proches, de satisfaire ses désirs personnels et de développer ses facultés innées. Comme être social il cherche à gagner l’approbation et l’affection de ses semblables, de partager leurs plaisirs, de les consoler dans leur tristesse et d’améliorer leurs conditions de vie. C’est seulement l’existence de ces tendances variées, souvent contradictoires, qui explique le caractère particulier d’un homme, et leur combinaison spécifique détermine dans quelle mesure un individu peut établir son équilibre intérieur et contribuer au bien-être de la société. »

Poursuivant sa réflexion en la précisant davantage, Albert Einstein, explique ce qui constitue pour lui la crise de notre temps.

« Il s’agit du rapport entre l’individu et la société. L’individu est devenu plus conscient que jamais de sa dépendance de la société. Mais il n’éprouve pas cette dépendance comme un bien positif, comme une attache organique, comme une force protectrice, mais plutôt comme une menace pour ses droits naturels, ou même pour son existence économique. En outre, sa position sociale est telle que les tendances égoïstes de son être sont constamment mises en avant, tandis que ses tendances sociales qui, par nature, sont plus faibles se dégradent progressivement. Tous les êtres humains, quelle que soit leur position sociale, souffrent de ce processus de dégradation. Prisonniers sans le savoir de leur propre égoïsme, ils se sentent en état d’insécurité, isolés et privés de la naïve, simple et pure joie de vivre. L’homme ne peut trouver de sens à la vie, qui est brève et périlleuse, qu’en se dévouant à la société.

Teilhard de Chardin, Anthropologue et théologien, a développé, pour sa part, dans son livre, le Phénomène humain, une théorie sur l’évolution de l’Univers dont la conscience humaine en serait un aboutissement et une continuité. 

p.139 - 140 « L'essence du Réel.... pourrait bien être représentée par ce que l'Univers contient, à un moment donné, d'« intériorité » ; et l'Évolution dans ce cas ne serait pas autre chose au fond que l'accroissement de cette Énergie « psychique » ou « radiale » au cours de la Durée. 

p 175 « quelque chose ....s'accumule irréversiblement de toute évidence et se transmet, au moins collectivement, par éducation, au fil des âges.... ...Un courant héréditaire et collectif de réflexion s'établit et se propage : l'avènement de l'Humanité à travers les Hommes. » 

p 179 « Par l'hominisation, en dépit des insignifiances de la saute anatomique, c'est un Âge nouveau qui commence. La Terre fait "peau neuve". Mieux encore, elle trouve son âme. » 

p 180 « Ce qu'il peut y avoir de plus révélateur pour notre Science moderne c'est d'apercevoir que tout le précieux, tout l'actif, tout le progressif contenu originellement dans le lambeau cosmique d'où notre monde est sorti, se trouvent maintenant concentrés dans la "couronne" d'une Noosphère. »

p. 244 « Positivement, je ne vois pas d'autre façon cohérente, et partant scientifique, de grouper cette immense succession de faits (le processus cosmique d'organisation), que d'interpréter dans le sens d'une gigantesque opération psychobiologique,- comme une sorte de mégasynthèse, - le super-arrangement auquel tous les éléments pensants de la Terre se trouvent aujourd'hui individuellement et collectivement soumis. Toujours plus de complexité : et donc encore plus de conscience."

Voilà un partage sans prétention d’une méditation sur les temps que nous vivons à la lumière de certains textes anciens relatant des évènements qui sont de nature à nous rejoindre davantage par leur caractère symbolique qu’historique. Les commentaires de nos deux scientifiques apportent un éclairage contemporain sur la direction de cette évolution de notre humanité.

Ainsi, les déserts que nous traversons ne doivent pas nous faire oublier la terre promise à laquelle nous aspirons, pas plus d’ailleurs, la gouvernance conduisant à une plus grande intégration de la conscience solidaire et responsable.

 

Oscar Fortin

Bonne célébration du jour internationale des femmes

Québec, le 8 mars 2017

http://humanisme.blogspot.com


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11 réactions à cet article    


  • Taverne Taverne 8 mars 2017 15:15

    Enfin un article qui donne à réfléchir sur Agoravox.

    La réflexion d’Einstein est intéressante. Mais aussi la division en quatre champs : l’être et le paraître, le pouvoir et l’avoir. Il se peut que je reprenne cette classification dans un prochain papier car elle est très pertinente.


    • oscar fortin oscar fortin 8 mars 2017 16:55

      Merci pour votre intervention et bonne chance pour votre projet d’un article à venir.


      • oscar fortin oscar fortin 8 mars 2017 17:19

        J’ai 4 photos : la première représentant une traversée houleuse du désert, la seconde montrant une table de la loi tenue par soi-disant Moise, aucune photo n’existe de ce personnage biblique. Ce sont des peintures et des représentations. Il se peut bien, dans le cas présent ce soit Gutenberg avec une grande barbe et des rayons de soleil qui lui sortent de la tête, mais la symbolique demeure la même.


        Je suis allé sur google pour voir les diverses photos de Gutenberg qui ne manque pas de ressemblance avec celle de mon article que je n’ai pas vue.
         q=gutenberg&biw=1515&bih=919&tbm=isch&imgil=U19h1bedrOAo9M%253A%253BJFC1zswBHTZBqM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Faupech.free.fr%25252Feleves%25252FTPinternet%25252Fsciences%25252Fgutenberg.html&source=iu&pf=m&fir=U19h1bedrOAo9M%253A%252CJFC1zswBHTZBqM%252C_&usg=__rgkmWtpa_Qf9t3UgZi2qPxOzG68%3D&ved=0ahUKEwjp_OfqpsfSAhXISyYKHd5lB_kQyjcIigE&ei=9i3AWOmpLMiXmQHey53IDw#imgrc=U19h1bedrOAo9M :
        Merci, 

        • Pascal L 8 mars 2017 18:08

          Voici donc un texte qui passe pour chrétien, mais qui de mon point de vue ne l’est pas. Assez curieusement, j’y vois cohabiter deux hérésies qui de plus me semblent contradictoires l’une avec l’autre.

          1) le messianisme, l’espoir de voir apparaître un monde meilleur sur notre terre où Dieu prendrait le pouvoir.
          2) le gnosticisme, c’est-à-dire l’intégration de l’humanité dans un tout énergétique, duquel Dieu fini toujours par être éjecté.

          1) le messianisme
          « L’enjeu est celui de la gouvernance du monde », « Il vient annoncer et inaugurer l’avènement d’une nouvelle gouvernance mondiale », « Ce Règne nouveau », « Sa mission porte tout autant sur l’affranchissement de l’humanité », « celui dont la mission est de le renverser », « avènement d’une humanité porteuse de justice, de liberté, de vérité et de respect », « avènement d’un monde nouveau, d’une gouvernance nouvelle », « ce Nouveau Monde est non seulement possible, mais qu’il est toujours en pleine gestation », « cette grande confrontation qui fera basculer inévitablement l’humanité dans une ère nouvelle »...
          Cette idée d’un règne de Dieu sur terre est contraire à l’enseignement du Christ. Il a pourtant bien précisé que son royaume n’était pas de ce monde. Pour les Chrétiens, le Christ est vivant maintenant et offre son amour à tous ceux qui l’acceptent. Par ailleurs, la parousie intervient à la fin des temps, le Christ sera présent et visible de tous, mais on ne peut parler d’un royaume terrestre. Le salut proposé par le Christ est toujours individuel et c’est à chacun d’y répondre en toute liberté. Une prise de pouvoir est toujours une privation de liberté pour une partie de la population. Les citées idéales sont toujours des Goulags. Avant la Parousie, Satan sera toujours présent et chaque individu devra toujours faire le choix de suivre Jésus ou pas. Plus il y aura de monde pour faire le choix du Christ, moins Satan aura de pouvoir, mais il ne disparaîtra pas. 

          2) le gnosticisme
          « fondé sur une conscience de partage », « un esprit qui en fait un être », « plongent dans les profondeurs de la conscience qui s’éveille et grandit en chacun de nous », « les peuples s’éveillent sous la poussée d’une conscience toujours plus solidaire », « La conscience se cimente toujours plus sur la base d’un esprit commun », « dominés par une conscience qui englobera l’humanité entière », « l’accroissement de cette Énergie ’psychique’ ou ’radiale’ », « l’avènement de l’Humanité à travers les Hommes. »...
          L’Eglise Catholique ne distribuerai jamais de titre de docteur de l’Eglise à Theillard de Chardin, tout prêtre qu’il était. C’est plutôt l’inverse qui s’est passé, même si ses compétences en biologie ne sont pas remises en cause. L’Idée d’une Humanité faisant corps avec un tout s’oppose à l’idée d’un Dieu d’Amour. Pour l’amour, il faut l’altérité, car on ne peut s’aimer soi-même. Pour les Chrétiens, Dieu est différent de l’humanité et lui propose un salut qui serait inaccessible sans que Dieu ne l’offre à l’humanité. 
          Pour les Gnostiques, l’homme faisant partie du tout, il peut s’élever lui-même par des exercices spirituels. Cela débouche inévitablement sur l’idée que l’homme peut s’élever au niveau du Christ et que le Christ est un homme comme les autres. La phase suivante consiste à effacer le Christ comme l’on fait toutes les dérives gnostiques du Christianisme.

          • oscar fortin oscar fortin 8 mars 2017 18:45

            @Pascal L : Merci pour votre commentaire auquel je voudrais ajouter quelques réflexions. 


            erci pour votre commentaire que je me permettrai de commenter brièvement. En tout premier lieu, je vous indiquerai que le Règne dont il est question est celui inauguré en l’homme Jésus à qui le Père a remis tout pouvoir. Cet homme Jésus fait partie intégrante de l’humanité à laquelle nous appartenons. Je ne pense pas que ce soit l’institution ecclésiale, que vous appelez Église, qui va décider de la sainteté ou non de Teilhard de Chardin ou de la justesse ou non de ses recherches. L’histoire nous apprend qu’elle a eu à se rétracter à quelques reprises sur les découvertes de scientifiques. Newton en est un bel exemple. Quant aux cieux nouveaux et à la terre nouvelle, je vous réfère au livre de l’Apocalypse, ch.21.Apocalypse 21:1

            Ce texte prend pour références des récits symboliques de la bible qui nous permettent de réfléchir sur les temps que nous vivons et sur les valeurs porteuses d’avenir : telles la vérité, la solidarité, la compassion, le respect etc... Ces valeurs transcendent toutes les religions et tous les athéismes. Ce qui compte, ce n’est pas ce que nous disons, mais ce que nous faisons.

            Mon commentaire était plus développé, mais je n’arrive pas à le publier, comportant, me dit-on trop de mots. J’aimerais que vous me donniez votre secret pour écrire davantage.


          • Pascal L 8 mars 2017 19:53

            @oscar fortin
            « Règne dont il est question est celui inauguré en l’homme Jésus à qui le Père a remis tout pouvoir » Quelque part, c’est bien ce que j’écrivais. Le Christ est bien vivant aujourd’hui auprès des Chrétiens, mais il n’y a aucun royaume terrestre à venir avant la fin des temps. Comme Chrétien, je suis très souvent témoin des interventions du Christ (conversions, charismes, guérisons inexpliquées...), mais personne ne vous oblige à faire partie de ce royaume. Il s’agit d’un royaume spirituel, en aucun cas un royaume temporel. Le Christ intervient dans notre vie comme Dieu pouvait le faire dans l’ancien testament. La différence avec l’ancien testament est la dimension du phénomène. Dans l’ancien testament, seuls quelques prophètes pouvait bénéficier des charismes. Aujourd’hui, ils s’adressent à tous sans limitation. Il ne faut bien sûr pas rejeter le Christ et il faut beaucoup d’humilité pour penser que nous ne savons pas grand chose sur Dieu.


            « Cet homme Jésus fait partie intégrante de l’humanité à laquelle nous appartenons » Jésus a été pleinement homme il y a 2000 ans, mais ce n’est plus à ce titre qu’il intervient. Aujourd’hui, il est pleinement Dieu, mais sa vie d’homme le rend très proche et soucieux de chaque humain.

            « Je ne pense pas que ce soit l’institution ecclésiale, que vous appelez Église, qui va décider de la sainteté ou non de Teilhard de Chardin » Alors qui va le faire ? Il me semble qu’il n’est pas compliqué de comparer ses écrits avec l’enseignement du Christ. C’est en principe à la portée de tout le monde. Bizarrement, lorsqu’il y a une divergence, l’Eglise préfère le Christ. Au moins, son enseignement est cohérent et il peut, lui, intervenir directement dans la vie des Chrétiens.
            Enfin, si vous voulez que Theillard de Chardin devienne un saint, vous pouvez toujours le prier pour qu’il fasse un miracle. Si cela arrive, l’Eglise révisera peut-être son jugement.

            « la justesse ou non de ses recherches »
            En science, il y a un principe de base intangible. Les recherches sont validées par les pairs. L’Eglise n’intervient pas sur les recherches en biologie de cette personne, mais elle est compétente pour tout ce qui concerne la religion Catholique. Toutes les décisions de l’Eglise se prennent par consensus en prenant le temps nécessaire. Cela permet de s’assurer de la validité des décisions. Il n’y a pas d’autorité toute puissante.

            « elle a eu à se rétracter à quelques reprises sur les découvertes de scientifiques »
            A cause du mélange des genres. Elle a beaucoup appris depuis cette époque et ne conteste plus la science. Mais les élucubrations religieuses de Theillard de Chardin ne sont pas de la science et aucun scientifique n’a validé ces travaux là. Il y a eu de tout temps des tentatives d’appliquer des principes humains sur l’enseignement du Christ. Déjà, dans les premiers siècles Irénée de Lyon dénonçait ces dérives. Vous pouvez toujours consulter ce qu’il en disait.

            « les valeurs porteuses d’avenir : telles la vérité, la solidarité, la compassion, le respect etc... Ces valeurs transcendent toutes les religions et tous les athéismes »
            On ne peut pas réduire une religion à des valeurs sans entrer dans un relativisme destructeur. Quand tout se vaut, plus rien ne vaut. Ces valeurs ne sont pas arrivées d’un seul coup à l’humanité. Il s’agit d’un processus lent de maturation dans lequel les religions ne sont pas absentes. Pour avoir voyagé, je peux dire que ces valeurs sont encore très loin d’être universelles et celles-ci sont largement inspirées par le Judaïsme et le Christianisme avec un gros soupçon de rationalité apporté par le monde grec. Comme Chrétien, je pense qu’il manque l’amour comme fondement et racine de toutes ces valeurs.

            « J’aimerais que vous me donniez votre secret pour écrire davantage. » Je n’ai pas de secret, je suis bloqué à 1000 mots, ce qui est en principe suffisant. Il m’est arrivé une ou deux fois de couper un commentaire en deux. J’utilise Safari sur Mac.

          • oscar fortin oscar fortin 8 mars 2017 21:26

            @Pascal L : Encore une fois, merci pour votre commentaire auquel j’ajouterais cette réflexion qui concerne la notion de temps à l’intérieur de laquelle nous enfermons l’humanité. Nous en venons à penser que cette humanité s’éteint complètement avec cette fin des temps. Je pense que la résurrection de Jésus, pour les croyants, met en évidence une dimension de l’humanité qui va au-delà du temps sans pour autant perdre sa nature d’humanité. Je pense souvent à l’analogie de l’enfant dans le sein de sa mère qui voit sa fin venir avec sa naissance à un autre monde que celui du sein de sa mère. Nous sommes encore bien ignorant des diverses dimensions de vie à travers lesquelles notre humanité doit passer. Il y a évidemment la mort qui est pour plusieurs la fin de la vie de la personne. pour les chrétiens et d’autres religions, il y a une autre étape qui conduit la personne à une autre dimension d’existence, sans pour autant perdre son identité comme personne humaine. Dire qu’il n’y a plus rien après la mort, c’est parler sans savoir. Dire qu’il y a quelque chose après la mort c’est se référer à certaines croyances, comme c’est le cas pour les chrétiens qui reconnaissent que Jésus est vraiment ressuscité et qu’il est toujours au milieu de nous d’une façon différente. Il faut lire l’apôtre Paul pour en découvrir les différentes facettes.


          • genrehumain 8 mars 2017 18:17

            «  LA TERRE N’EST QU’UN SEUL PAYS ET TOUS LES HOMMES EN SONT LES CITOYENS »

            •  Baha’u’llah (1817-1892)

            «  Nous sommes tous sur cette planète bleue et les différences nationalistes n’ont plus de sens. Nous appartenons à la grande famille humaine. »

            Le dalaÏ-lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains, (le 14 septembre 2016 à Paris)


            • C’est nos préjugés et notre ’ignorance qui nous divisent, et seul l’éducation (elle même dénuée de préjugés) peut nous en délivrer . L’UNESCO qui en a pris conscience commence enfin à y travailler.
            • http://fr.unesco.org/ecm

            1. "En effet combien sont en vérité pathétiques les efforts de ces dirigeants d’institutions humaines qui, avec la plus profonde méconnaissance de l’esprit de leur époque, s’efforcent d’adapter des méthodes nationale - appropriées au temps passé, lorsque la vie des nations était autonome , à un moment qui doit ou réaliser l’unité du monde , ou périr. »

            2.  »L’unification de l’humanité tout entière est le signe du stade qu’approche à présent la société humaine. L’unité de la famille, celle de la tribu, de la cité, de la nation ont été successivement tentées et pleinement établies. L’unité du monde est maintenant le but que s’efforce d’atteindre une humanité harassée. L’édification des nations a pris fin. L’anarchie inhérente à la souveraineté de l’état va vers son point culminant. Un monde qui progresse vers sa maturité doit abandonner ce fétiche, il doit reconnaître l’unité et la totalité organique des relations humaines, et établir une fois pour toutes le mécanisme qui incarne le mieux ce principe fondamental de son existence.

               ( Appel aux Nations, Shoghi Effendi, 1936 )

            3. C’est vers cette Unité que nous devons consacrer le court temps, de nos vies aujourd’hui, tout le reste comme le dit le sage « ne sont que les idoles de nos vaines imaginations  » .

            • oscar fortin oscar fortin 8 mars 2017 21:16

              @genrehumain : Merci pour votre pertinente réflexion qui nous ramène aux dimensions essentielles d’une humanité tissée de chacun de nous. Le caractère universelle de cette Humanité se retrouve affirmée par cette catholicité de l’Église qui n’a pas toujours été malheureusement catholique. Jésus s’est fait l’un de nous, ce nous étant tous les humains de la terre. Un concept important à retrouver et à valoriser.


              bonne fin de journée à vous et à tous les vôtres

            • non667 8 mars 2017 21:35

              l’antisémitisme n’est pas apparu sous hitler mais date logiquement depuis la naissance du judaïsme ( plus de 4500 ans ) comme en témoigne son histoire , la bible (ancien testament ) !

              il est une réaction naturelle d’autodéfense des nations face  a l’agression (par leur arrogante réussite ...) interne d’une communauté étrangère .

              exemple  : déjà 1000 ans avant J-C- pharaon  voyant les juifs prendre le pouvoir en Égypte décida de génocider cette communauté en tuant les nouveau nés mâles  d’où moïse sauvé des eaux , d’où la fuite d’Égypte d’ou la pâque juive principale commémoration etc.......................... d’où la Shoah  !

              les juifs ne savent pas ce qu’est le judaïsme vu de l’exterieur ,n’admettent pas par calcul ou par égocentrisme  l’impression qu’ils font sur les autres non juifs (shoa =gentilles victimes innocentes = elles peuvent tout se permettre ! ) !

              alors les non juifs= goïm ) que savent -ils du judaïsme ??? rien !

               résumé pour les non juifs en bref :
               le fondement du judaïsme démarre au CHAPITRE XVII de la genèse  qui établi une relation EXCLUSIVE  entre dieu et LA DESCENDANCE  d’ABRAHAM (l’épisode d’ismaël est révélateur à ce sujet )
              c’est donc une religion singulière :ethnique (raciale au sens le plus étroit du terme !) mais aussi une « race » droit du sang (par la mère pour être plus sûr ) mais aussi une politique communautaire .
              que les chrétiens et les musulmans,prône l’universalisme , contestent l’exclusivité (élection :peuple élu par dieu !) ne change rien au fait que pour les juifs ce soit ça ! s’ils là nient ils s’excluent de facto de l’alliance fondamentale ORIGINELLE ET ÉTERNELLE .

               d’après eux dieu leur à promit d’en faire un peuple supérieur ,un peuple de rois !

              -pour ce faire il ne faut pas rester entre juifs car forcément il y aurait des juifs rois et des frères esclaves d’où la DIASPORA (dictée par dieu : 400ans d’exil ! )

               bien que le judaïsme soit une déclaration de guerre au reste du monde (goïm )il ne s’agit pas non plus pour eux de conquérir les autres peuples par la force à 1 contre 1000 on ne peut s’imposer durablement ! (des siècles ) mais par la ruse (complot )

               la solution est donc de s’introduire dans les autres peuples ,d’y vivre caché comme des COUCOUS , comme des D.S.K. qui tout les matins se demande ce qu’il peut faire pour israël !, leurs intérêts communautaires passant avant .celui des pays d’accueil même si celui -ci doit en mourir , ils sont toujours prêt à le quitter (or ,diamant.... ,relais ) !

              -le sionisme : nécessité pour les juifs d’avoir une terre
               1° - base de repli en cas de « Shoah » et en cas de poursuites judiciaires,fiscale ..etc..
               2°- siège de l’état -major de la politique mondiale juive .  (bibi )
               - rappel religieux de la solidarité ( alya ) communautaire qui aurait tendance à s’estomper/se dissoudre avec la paix et la tolérance dans le monde , d’ou rappel appuyé a la Shoah , au rn +lhlpsdnh (un petit coup ,un petit coup de Carpentras , un petit coup de faux attentats (de 9-11 ), déformation de propos pour les rendre " antisémites«   »négationnistes «    »exterminationnisme " ( almaïnejad ) ....etc ..

               3°lieu sécurisé  de rassemblement ,de synthèse ,d’exploitation de toutes les informations scientifiques (nucléaires ) ,techniques ,économiques, politiques ...etc... transmises par les espions D.S.K. infiltrés dans tout les points stratégiques du monde entiers .(monika lewinski ! )

              diaspora ou sionisme ? le problème est réglé : les 2 mon colonel !

              la diaspora assure le financement et la sécurité d ’israël (en 1967 la guerre des 6 jours n’aurait pu être gagné sans la complicité /aide (militaro-financière des usa )

              le sionisme assure la perpétuation du judaïsme !

              mais voilà tant va la cruche à l’eau qu’a la fin elle se casse , et à force de trop en faire (palestine ) et avec la crise , le complot QUADRI- MILLÉNAIRE INTRINSÈQUE au judaïsme risque d’être découvert , surtout qu’avec internet la chape de plomb installée par les merdias à leur ordres va se fissurer . et la riposte revenir . !

              il serait temps pour eux de s’intégrer dans l’universalisme en acceptant les mariages mixtes (= renier leur religion , le 1 °  commandement !)

              2000 ans après :

              jésus bâtard de père inconnu s’est pris naturellement pour le fils de dieu et est tombé dans la religion juive dès son plus jeune age .

              enfant déjà il en a contesté certains aspects en chassant les marchand du temple .

               adulte il a fait parti d’une branche /secte d’étude du judaïsme ..

               il en est sorti un judaïsme modifié d’où il ressortait fondamentalement une alliance nouvelle éternelle  universelle (multiethnique ) en remplacement de l’alliance originelle (monoethnique ) et éternelle .

              le succès grandissant des conversions menaçait le pouvoir religieux en place , c’est pour cela que le tribunal religieux juif (grand sanhédrin ) vota la mort du christ .

              à noter que jésus savait très bien ce a quoi il s’exposait et prévoyait sa fin .

              après une longue réflexion il accepta son sacrifice pour donner aux nations sa nouvelle religion

              , connaissant les hommes il a pu prédire les trahison (juda ) les reniement (pierre),organiser sa résurrection , la scènes, sa succession  : prenez et buvez en tous ! ceci est mon sang ,le sang de l’alliance nouvelle et éternelle . faîtes ceci en mémoire de moi (= convertissez )

               


              • macchia 10 mars 2017 10:37

                « Heureux les débonnaires parce qu’ils hériteront la terre » n’est pas messianique ? 

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