Nous ne vous avons pas attendus
Lorsque l’on cherche un emploi, nous creusons de nombreuses pistes, nous explorons, tâtonnons, nous faisons de la fouille archéologique presque dans les dispositifs existants, les options d’emploi qui pourraient nous correspondre, nous élargissons, nous mettons de l’eau dans notre vin, … bref, contrairement à la croyance populaire, nous nous bougeons le cul même si il est vrai qu’aujourd’hui, beaucoup de démarches et de recherches se font sur Internet.
On nous dit de faire marcher notre réseau aussi. C’est une solution miracle donnée par tous les conseillers Pole Emploi ou autre organisme. Encore faut-il avoir des contacts et de bons contacts. Je prend le cas des réseaux sociaux professionnels. J’ai cédé à la mode en me créant un compte sur Linkedin et Viadeo. Super. Mais je n’ai pas de contact en fait, enfin si, je demande à des personnes qui sont en charge du recrutement dans telle ou telle boite qui pourrait m’intéresser, telle autre personne qui a un poste stratégique. Mais, nous ne nous connaissons pas, qu’ont-ils à faire de mon cas ? Je n’ai pas dans mes connaissances réelles une personne qui pourrait me servir de levier.
Alors, nous en parlons quand même à nos proches, qui n’ont pas vraiment de relations non plus donc pas vraiment d’aide à apporter mais vu qu’il n’y a que ce réseau là qui est accessible, il faut faire avec. Nous en parlons aux amis, aux vagues connaissances, nous tentons d’élargir le cercle de personne qui pourrait connaître la bonne personne. Le souci, c’est que ce genre de démarche, dans mon expérience personnelle en tout cas, ne débouche pas sur un « attends, je crois que je connais quelqu’un qui connaît quelqu’un qui ...connaît quelqu’un qui pourrait t’aider ». Non, la personne en face préfère se croire supra intelligente et se dire qu’en fait, si on n’a pas d’emploi, c’est qu’on n’a jamais rien fait pour en trouver. Et se permet de nous sortir des conseils éculé depuis longtemps :
- Et si tu faisais une formation ? Souvent, c’est déjà fait. Une fois, deux même. Le long parcours du combattant pour trouver une formation, valider son projet pro, passer des tests d’entrée, repasser des tests d’entrée, passer des entretiens, et encore et au bout peut-être que d’ici quelques mois/années, il y a aura une place en formation. Si vous êtes mobile sur toute la France. C’est sympa d’aller en formation. Ça m’a beaucoup aidé personnellement. Pas pour trouver une emploi, mais pour me prouver que je savait faire des choses, que je pouvais obtenir un diplôme, j’ai pu combattre un peu ma timidité grâce aux présentations orales très nombreuses que nous avions, … En sortie de formation, on est toujours un grand débutant qui n’a pas l’expérience voulu par les recruteurs et pour un peu un diplôme/titre/certificat bien sympa pour inscrire une ligne en plus sur le CV mais qui ne va pas convenir sur le marché du travail.
- Et si tu déménageais ? Je ne vais pas faire de longs discours, j’ai déjà écrit un article sur le sujet de la mobilité. La solution n’est pas forcément idiote mais pas forcément accessible si facilement qu’il n’y paraît. Comme souvent, il ne suffit pas de le dire pour le faire.
- Et si tu prenais un job alimentaire le temps de trouver dans ta branche ? Je déteste le terme de job alimentaire. Les gens font référence aux métiers comme caissière, ELS, grosso modo ce qui tourne autour de la grande distribution. Il y a des personnes pour qui ce n’est pas un job alimentaire. Je connais des personnes qui ont fait des études pour aller vers ces métiers là, même si ça paraît fou et que ce n’était peut-être pas leur objectif premier de travailler en grande surface. Il y a désormais des formations en alternance pour exercer ces jobs (longue liste d’offre dans le secteur aujourd’hui sur Pole Emploi en provenance d’un centre de formation), on demande de l’expérience. Comme pour tout métier. Je rajoute, que lorsqu’on commence à aligner un emploi sur son CV, on est souvent ramené à celui-ci et en sortir ensuite n’est pas si simple.
- Et si tu passais des concours ? La cartouche ultime ! Devenir fonctionnaire. Là aussi, on croit que c’est super simple. Un concours, ça peut vite revenir cher. Les livres pour se préparer, les trajets pour aller aux épreuves (encore plus si on en fait un peu partout en France), … Et ce n’est pas forcément l’emploi garanti au bout selon la branche de la fonction publique qu’on choisit. C’est aussi un solution à long terme. Je regarde en ce moment même les concours programmés dans la filière qui m’intéresse. Le prochain est dans plus d’un an (octobre 2019). Il faut ça pour se préparer de toute façon. J’ai tenté un concours de la territoriale, loupé de peu, pas que je n’ai pas envie de retenter mais aucune envie de courir la France pour un résultat aussi incertain : réussir le concours, trouver un emploi ensuite.
Ce sont donc les conseils de base donnés aux demandeurs d’emploi. Les gens s’imaginent que ces pistes n’ont pas été explorées, voire ne sont plus explorées. Nous regardons les formations, nous envisageons les concours, nous regardons parfois des jobs en dehors du domaine dans lequel nous cherchons en priorité. Mais lorsque nous osons un peu parler de notre situation, c’est surtout avec l’espoir d’avoir face à soi une personne qui aura une piste (pas une solution, une piste) que nous n’avons pas exploré. Parce que s’entendre dire une fois par semaine de se former, de passer un concours, ça devient lassant. Dans nos recherches, nous guettons la petite porte à laquelle nous n’avons pas pensé. Inutile de redonner les conseils rabâchés aux JT.
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