On a tous dans le cœur une petite fille oubliée…
Vous connaissez tous cette chanson de Laurent Voulzy.
Lorsque s’arrête, pour un temps, l’activité trépidante supposée nous apporter épanouissement et bonheur (selon les slogans officiels), n’est-il pas jouissif par moment de se retrouver seul, sans horloge, sans montre, sans emmerdeur (-euse), sans contrainte, face à soi-même ?
Ne vous est-il jamais arrivé, passé sans doute un certain âge, de vous abandonner à la nostalgie d’une enfance irrémédiablement perdue, mais dont le souvenir vous réchauffe le cœur ?
L’enfance est une période fondamentale pour l’existence d’un être humain. Si celui-ci, à chaque âge de la vie, a toujours la possibilité de faire ses choix, ceux qui ont une vision positive de leur enfance ont un avantage indéniable sur les autres.
Ceux qui n’ont pas cette vision positive m’en voudront sûrement. Je ne leur en veux pas.
Mais la vie de chacun étant faite, selon les cas, de petits et grands malheurs et de petits et grands bonheurs, nous avons tous la capacité à faire ressurgir le meilleur et cultiver cette forme de méditation.
Car, dans mon propos, il n’est point question de se laisser aller à une quelconque mélancolie dépressive et destructrice , mais au contraire, de faire ressurgir notre vigueur, notre force créatrice, et surtout nos désirs, enfouis au plus profond de notre inconscient, du fait des réalités d’alors, du fait de ses erreurs, et surtout du fait du temps passé.
Et vous l’avez sans doute remarqué, notre esprit a cette capacité à rouvrir ces archives de l’inconscient sur simple appel de nos sens, en particulier l’odorat, et l’ouïe.
N’avez-vous jamais ressenti par exemple qu’en entrant dans un lieu que vous fréquentiez durant votre petite enfance, l’odeur ambiante, lorsqu’elle est encore présente, fait remonter en vous des souvenirs lointains ?
Cela m’est arrivé en entrant, 35 ans après, dans l’immeuble parisien où vivait ma grand-mère : l’odeur de la cage d’escalier n’avait pas changé, et des images de ma petite enfance, de ma grand-mère, de son petit appartement, du quartier, de l’ambiance et même des anecdotes (la concierge horrible) me sont revenus brutalement du fond de moi-même.
De la même manière, et de façon fulgurante, un vieux tube de l’été, une ritournelle, peut réveiller des souvenirs, des émois et parfois des regrets sentimentaux. Un amour oublié qui remonte à la surface, quel bonheur !
Qui n’a jamais été amoureux sans jamais avoir osé le dire à la personne désirée, pour finalement laisser le sentiment non pas s’évaporer, mais se retirer discrètement pour se cacher dans l’inconscient.
Jusqu’à ce que cette ritournelle qui envahissait fêtes, boums et autres kermesses de villages, ressurgisse des décennies plus tard, stimule votre oreille et exhume ce qui était enfoui depuis trente ans dans votre inconscient, à l’époque où vous l’écoutiez.
Un visage, un regard, un sourire, des rires enfantins, de la joie, des sentiments, mais aussi parfois des larmes, et un pincement au cœur.
Souvenir d’une période révolue, et d’un être, sans doute idéalisé, que vous ne reverrez jamais.
Pour autant cela ne rend pas triste, c’est au contraire rafraîchissant et même régénérant, cela donne du relief à notre existence.
Tu es à jamais dans mon cœur, Karen.
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