On achève bien les chevaux..., pourquoi pas les agriculteurs ?
Pour les énarques et les commissaires européens : "tout est possible, tout est réalisable, c'est le jeu de la vie"..., à grands renforts de directives, d'ouvertures à la concurrence (faussée), toujours selon les bons vouloirs et l'aval des USA, sans oublier la servilité déconcertante de nos représentants-négociateurs-bradeurs.
"document écrit avec respect pour tous ceux qui ont perdu leur âme de paysan (contraints et forcés), et avec irrévérence envers ceux qui ont accepté toutes les compromissions avec les instances bruxelloises et se sont rendus coupables-complices d'une stratégie destructrice, non encore pleinement aboutie..."
Afin d'en comprendre la finalité, un peu d'histoire et quelques chiffres pour les français, dont les deux tiers de leurs grands-parents et famille proche travaillaient aux tâches de la terre.
1)- Population vivant de l'agriculture :
en 1900 : 16 Millions (dont 8.2 Millions d'actifs) sur 39 Millions d'habitants.
en 1954 : 9.5 Millions (dont 5.1 Millions d'actifs) sur 42.8 Millions d'habitants.
en 1968 : 7.3 Millions ( dont 3 Millions d'actifs) sur 49.8 Millions d'habitants.
en 2000 : 3 Millions (dont 1.3 Millions d'actifs) sur 60 Millions d'habitants
en 2015 : 1.8 Million (dont 850.000 actifs) sur 66.6 Millions d'habitants
2)- Le nombre d'exploitations :
en 1900 : 2.9 Millions
en 1954 : 2.3 Millions
en 2000 : 665.000
en 2015 : 490.000
200 fermes disparaissent actuellement chaque semaine en France et depuis 1950, 3% ont disparu en moyenne chaque année, signifiant en avoir divisé le nombre par 5 depuis cette dernière date .
Les surfaces moyennes par exploitation ont évoluées de la façon suivante :
en 1900 : 9.5 Ha
en 1954 : 14.8 Ha
en 2000 : 66 Ha
en 2015 : 78 Ha
Il est à noter que les exploitations céréalières mettent en valeur 116 Ha en moyenne.
3)- La SAU (Surface Agricole Utilisée) :
Surface en baisse continue : en 1954 elle constitue 70 % du territoire pour ne représenter en 2015 que 52 % (soit 29 Millions d'Ha, dont environ 1 million en jachère). Il est à noter que la tendance s'accélère au rythme de 220 Ha perdus chaque jour depuis 2014.
4)- Les traités règlementaires :
Issue du traité de Rome en 1957, la PAC a été mise en place progressivement à partir de 1964. cet accord avait une orientation résolument "productiviste et protectionniste", en opposition avec les intérêts du GATT et de l'OMC, ce qui, par conséquent, ne pouvait être pérenne.
Dès sa mise en place, les sociétés plurinationales américaines organisèrent en catimini les handicaps au bon fonctionnement de l'Europe agricole, et notamment lors d'une réunion secrète le 11 juin 1965 au Département d'Etat américain avec Monsieur Jean Monnet et Robert Marjolin (vice président de la CEE à l'époque) : les éléments de cette réunion occulte, qui avait trait à l'organisation de la zone Euro, (avec l'aval de l'oncle Sam, of course...), ont été déclassifiés et consultables en 2000.
l'Agriculture en France étant un secteur stratégique, (puisque terre d'excellence gastronomique, terre de savoir-faire et de savoir-vivre), on comprend la réaction du grand Charles de Gaulle à l'issue de cette réunion :
« Quant à cette Commission, elle doit disparaître. Je ne veux plus d'Hallstein. Je ne veux plus de Marjolin. Je ne veux plus jamais avoir à faire à eux. [...] Je ne veux plus que le gouvernement français ait affaire à ces types-là. [...] Le problème, c'est toute cette mafia de supranationalistes, qu'ils soient commissaires, parlementaires ou fonctionnaires. Ce sont tous des ennemis. Ils ont été mis là par nos ennemis. » (extrait de "C’était de Gaulle", Alain Peyrefitte, Fayard, Tome II, pp.290-291)
François Mitterrand non plus ne s'y était pas trompé, et déclarait en substance dès son élection : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, une guerre à mort. »
Le ver était dans le fruit dès 1965 et les USA, depuis lors, avec des actions constantes de lobbying à Bruxelles et souvent l'appui des britanniques au sein même du Parlement Européen , n'ont eu de cesse de complexifier les rapports entre membres de l'Union Européenne agricole (les PAC successives revisitées), pour atteindre le summum avec le prochain traité TAFTA - Trans-Atlantic Free Trade Agreement *, (toujours en cours de négociation), selon le même processus étatsuniens non démocratique : "sous le sceau du secret".
* aussi connu sous le nom de TTIP, (Transatlantic Trade and Investment Partnership)
Rappelons-nous également que les USA, non pas par grandeur d'âme, mais conformément à leur ADN hégémonique et affairiste, dès 1941 avaient mis sur pied l'organisation de l'après-guerre sous toutes ses formes pour notre beau pays (y compris l'agriculture), en voulant imposer un statut de "protectorat" qui aurait été régi et dirigé par 6.000 hommes, prêts et formés sous la bannière de l'AMGOT (l'Administration Militaire Alliée des Territoires Occupés), en imposant par ailleurs le dollar dans tous les territoires libérés. C'est grâce au GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française), sous l'égide du général de Gaulle, ayant refusé cette "fausse monnaie" et extrêmement soupçonneux des réelles intentions prédatrices américaines, que la France a échappé à cette colonisation.
La situation en 2016
Le premier objectif consiste à retirer toute souveraineté à chaque membre de l'UE pour ses productions agricoles (mais aussi industrielles), en appliquant la doxa productiviste néo-libérale, réputée sauver la planète ! (relayée complaisamment par la Commission de Bruxelles, la FNSEA, les Chambres d'agriculture, le Crédit Agricole, la MSA, sans oublier les Lycées agricoles et les très dévoués Journalistes de gouvernement !...).
Dans ce jeu de Go, les intérêts se jouent et s'opposent entre 4 acteurs principaux : le "contribuable", "l'agriculteur", "l'UE" et "le consommateur".
Les lobbyistes d'affaires s'appuient astucieusement sur l'industrie agro-alimentaire et la grande distribution pour "séduire" le consommateur avec des prix bas attractifs. l'UE adosse ses subventions aux impôts contributifs de chaque Etat membre pour calmer avec parcimonie les agriculteurs, en les rendant toutefois de plus en plus dépendants, mais en ne manquant pas hypocritement de sanctionner les Etats qui tentent de soutenir les paysans par des aides spécifiques d'urgence.
La grande distribution multinationale (Wal-Mart, Costco, Carrefour,...) en rajoute une couche, aux fins de réaliser des marges bénéficiaires maximales, en imposant des prix bas à l'achat, des marges arrières, des standards liés au marketing, etc... écrasant littéralement les marges propres aux fournisseurs des matières premières, à savoir les agriculteurs. Le chiffre d'affaires des 10 premiers groupes mondiaux de distribution représente 30 % de l'ensemble des ventes des 250 premiers groupes, expliquant le poids considérable et démesuré dans les négociations avec les producteurs agricoles. Par voie de conséquence, vous pouvez aisément imaginer les rôles respectifs et les influences tactiques de chacune des parties dans la négociation TAFTA en cours (le 12ème cycles ayant commencé le 18/02/2016).
http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/STUD/2014/514007/AGRI_IPOL_STU(2014)514007_FR.pdf
Le grand ordonnateur spéculateur... "Le Marché", prend en compte tous ces éléments pour définir les prix à la vente et à l'achat, et on connaît d'entrée de jeu, lesquels parmi les acteurs cités seront les gagnants (l'agro industrie, la grande distribution et les consommateurs) et les perdants (les agriculteurs).
Qu'importe pour les fonctionnaires bruxellois de l'UE "non élus" si tout ce circuit monétaire agricole constitue comptablement une affaire blanche, en rapprochant par exemple pour 2013 le revenu "net" de la branche agricole (9,5 Milliards €) avec celui des subventions (9 Milliards €). Le revenu du travail serait "nul" sans les aides aux agriculteurs et aux produits, démontrant que le travail de l'agriculteur est "complètement absent" dans les prix à la production !.. une aberration de plus.
Pour un agriculteur responsable, comment concilier des paramètres contradictoires ciblés par les mégas superstructures administratives de Bruxelles, tout en ne gagnant rien ?.. lesquels "oligarques-experts-capitalistes-mondialistes-anglo yankees" récitent leur credo en faveur d’une agriculture européenne "plus propre et plus concurrentielle", une agriculture "ouverte sur le monde" tout en étant "très réglementée", une agriculture avec de fortes règles en matière sociale, environnementale et de sécurité alimentaire, une agriculture "solidaire des pays en développement" et en mesure de relever le défi des agrocarburants !..., au seul profit de "l'Industrie" agro-alimentaire, en zappant au passage dans leur raisonnement lié à ce nouvel eldorado les 7,5 milliards de bouches à nourrir.
Le second objectif s'ingénue à translater TOUT le monde paysan "autonome" (dans l'UE comme dans les pays du tiers monde) sur le vaste échiquier de "l'Agro-Business", dont les rouages sont contrôlés mondialement par la pétrochimie, la finance, et la grande distribution : l'agriculteur, dans ces conditions, ne servant que le rôle de simple pion pour le roi "Marché". A l'image des mythologies anciennes, pour satisfaire la soif des dieux, il doit être consenti régulièrement des "sacrifices"... les normes, les règles, les lois du marché correspondent aujourd'hui aux croyances païennes de l'époque ancestrale. Plus proche de nous, le moyen-âge avait sa cohorte de cerfs et de gueux au service de sa seigneurie..., le modèle idéal dont rêve les Ukases de Washington et de Bruxelles pour demain ?
Curieusement, depuis quelques années, des attaques bactériologiques d'origine indéterminée ciblent l'Europe (grippe aviaire du poulet, bactérie Eceh du concombre espagnol, virus de l'hépatite du canard...), avec des erreurs de diagnostic reconnues à posteriori, mais qui cause des pertes considérables en terme financier aux éleveurs et maraîchers concernés, voire leur disparition progressive par dépôt de bilan. A qui peut profiter cette déstabilisation : au Marché ? aux producteurs concurrents hors UE ? aux spéculateurs financiers ? à la grande distribution ?... en aucun cas aux agriculteurs. Selon l'ONG internationale OXFAM, une nouvelle guerre est à redouter, elle concernerait les ressources pour l'alimentation, face à l'augmentation exponentielle de la démographie mondiale projetée jusqu'en 2030 et les perspectives de doublement du prix des céréales à cette date.
Après avoir dépossédé la France des prérogatives souveraines pour sauver sa paysannerie, TAFTA va se charger de la mise à mort des derniers bastions récalcitrants, en douceur et en profondeur, "à l'insu de notre plein gré" comme disaient certains, puisque tout se passe "hors circuit démocratique". Ce traité transatlantique, (s'ajoutant à la crise actuelle des migrants...) est un fusil à deux coups, car non seulement il inféodera le système productif agricole de chaque pays, mais il met déjà le feu à la cohérence de l'Union Européenne toute entière, ce qui nest pas pour déplaire à l'oncle Sam.
http://www.franceculture.fr/politique/comprendre-le-tafta-en-8-etapes
Les "experts pro-atlantistes" en négociation depuis de nombreuses années pour ce traité transatlantique TAFTA, qui sont-ils ?
1)- les vassaux des géants de l'agro-alimentaire : Cargill, Coca Cola, PepsyCo, Kellog's, General Mills, Kraft Foods, Mars International, Procter & Gamble (les 8 faisant tous partie du Top 12 mondial).
Il est intéressant de signaler que Cargill (N° 1 mondial) avec 120 Milliards $ de CA par an et 160.000 "employés", avance masqué, toujours en toute discrétion, et modifie sans attirer l'attention, selon ses propres besoins, la législation des pays occupés (67) !.. vive la démocratie.
Par ailleurs, infiltrée au sein de l'Europe, la société Mondelez International du groupe Kraft Foods, (dont le siège mondial est à Chicago), occupe une position de choix pour jouer le rôle du cheval de Troie au profit des USA.
2)- les vassaux des géants semenciers : Monsanto, Dupont, Land O' Lakes (tous US) font partie du Top 5 mondial de la catégorie. Les bienfaits de Monsanto (16 Milliards $ de CA par an) sur le productivisme sont-ils encore à démontrer ?... mais qu'en est-il pour la santé, suite à l'utilisation de PCB, DDT, Roundup, agent orange, semences OGM (Terminator), hormones de croissance (rBGH) ?,... silence, on produit.
Qu'avons-nous comme négociateur européen à opposer à cette machine de guerre redoutablement efficace dans les négociations TAFTA ? Pierre Moscovici !.. un commissaire européen issu du monde "bisounours", avec une effarante passivité, plus enclin à communiquer qu'à agir, complètement déconnecté des conséquences sanitaires d'un tel traité, se cantonnant dans des positions philosophiques du genre " je suis persuadé que c’est un accord gagnant-gagnant, possiblement (…) Si ça fonctionne bien, c’est une opportunité d’exportation formidable vers un très grand marché, qui, aujourd’hui, est fermé ". Il est pitoyable de constater que des raisonnements de ce type n'empêcheront pas nos agriculteurs de souffrir encore plus, en aggravant leur situation financière face aux importations sauvages (et bradées) de boeufs et oeufs hormonés, céréales aux OGM, poulets chlorés, porc à la ractopamine.
A ce dernier sujet, le géant US de l'industrie porcine "Smithfield" a depuis 10 ans, contribué au dumping sur le marché européen et aux crises que l'on connaît, en signant des contrats joint-venture avec des entreprises polonaises et roumaines notamment, tout en profitant d'importantes subventions de Bruxelles pour installer des porcheries-usines avec abattoirs intégrés, et se félicitant de la chute du prix de détail au profit des consommateurs (- 20 % en 10 ans),,... et de ses dividendes astronomiques.
3)- les vassaux des géants de la grande distribution : Walmart (476 Milliards $ de CA par an), Costco, Carrefour, Schwarz, Tesco, ... les USA représentant 5 des 10 premiers groupes mondiaux (voir tableau ci-après).
Ces trois groupes ont réinstauré le "collectivisme moderne", avec pléthore d'employés dans le monde entier (des millions), et sont par voie de conséquence peu enclins à la sensiblerie en matière humaine ou sociale. Alors, pour ce qui concerne les termes du traité TAFTA, qui entraînera le monde agricole vers des Cours d'arbitrage privées ayant la capacité de pénaliser des Etats, bon courage à nos Moscovici et consorts... quant aux organisations syndicales, elles brillent en grande majorité par leur absence d'argument en faveur des petites et moyennes exploitations, par contre elles adhèrent à ces règles de poker menteur.
La finalité de cette longue marche mondialiste pour l'agriculture consiste à créer sur toute la planète de nouveaux Kibboutz ou de gigantesques kolkhozes, dans lesquels le paysans deviendra de gré ou de force le nouvel "ouvrier agricole" du 21ème siècle ! avec un coût salarial contrôlé "à l'ancienne"...
A titre d'exemple, les 250 fermes collectives israéliennes (directement associées à l'industrie alimentaire) emploient 100.000 personnes (majoritairement des palestiniens transfrontaliers) ; les fermes de 2.000 à 3.000 vaches existantes en Europe sont les prémisses de cette nouvelle organisation aux fins d'optimisation de rentabilité... avec le concours de salariés délocalisés payés 5 € de l'heure, et toujours l'objectif global "séducteur" de baisser les prix à la vente aux consommateurs, mais en aggravant le faible coût payé au producteur. Quant à la direction et la gestion des kolkhozes, elles étaient directement inféodées aux décisions des autorités des collectivités territoriales étatiques, elles le seront demain aux bons soins des multinationales de l'agro-business, soumises aux pressions constantes et aux exigences des rendements de la part de leurs actionnaires.
A titre indicatif, un projet à 161 Milliards $ est en cours (Groupe Zhongding) concernant une ferme de 100.000 vaches (!) dans le nord-est de la Chine, destinée à produire 800 millions de litres de lait par an, nécessitant le fourrage de 100.000 Ha, dont 30 % de la production serait exportée en Russie.
http://www.humandee.org/spip.php?article98
Après la vente de notre industrie lourde et de transformation depuis les années 70, est organisée depuis 35 ans, sous le contrôle de nos politiques béats et impuissants, la grande braderie des ressources humaines agricoles, et par redondance celles de notre modèle social. Il est utile de rappeler que les agriculteurs français ont été sommés, sous la pression de Bruxelles, de rembourser les aides reçues couvrant la période 1998-2002, avec des Ministres agissant au simple titre de collecteurs passifs !... Gardons également en mémoire la récente crise ukrainienne (fomentée par la CIA), ayant pour conséquence le 1er Août 2014 un embargo "forcé" de l'UE (aveugle et sourde) envers la Russie et la réplique de cette dernière par la suspension des importations de produits agricoles européens... Merci beaucoup pour ces dommages collatéraux causés en 16 mois à nos 28 Millions de fermiers européens (6 Milliards € à fin 2015 !..).
La FNSEA (agent de traitrise) a beau jeu de manifester en 2016, alors qu'elle a tressé la corde fatidique pour les paysans qui se pendent, en leur faisant croire aux vertus des "lois du Marché", lesquelles devaient tous les conduire à la "richesse éternelle"..., après toutefois, pour ces nouveaux croyants, avoir investi un brin avec le concours bienveillant du Crédit Agricole. Ce syndicat majoritaire a encouragé et accompagné pendant 50 ans toutes les politiques ayant conduit à ce massacre, en veillant à ce que les centaines de milliards reversés aux agriculteurs le soient principalement au profit des nouveaux adeptes du productivismes c.à.d les plus grandes exploitations et les plus riches (puisque proportionnellement aux surfaces exploitées). Pour les petites et moyennes exploitations, il demeurait toutefois, pendant toute la période, la possibilité de tendre la main de la mendicité à Bruxelles et solliciter une obole, histoire de leur faire perdre toute dignité...
Aujourd'hui, l'Europe c'est "soumission, trahison, et compromission". Tous nos grands mamamouchis sont émasculés, impuissants et incapables un jour de dire "NON" (et par la même occasion, reprendre la main dans toutes les négociations), car l'Europe sans la France n'existe plus (rappelons-nous que le grand Charles savait se faire respecter de la sorte). Tous les médias préfèrent nous leurrer avec moult autres sujets secondaires et taire les câlins actuels de Bruxelles avec la Turquie dans le contexte migratoire, avec la contrepartie de leur intégration (80 millions d'âmes) dans l'UE, pour l'affaiblir encore plus... On peut vraiment redouter le pire à venir pour nos agriculteurs.
La grande messe annuelle du salon de l'agriculture 2016
Ce salon est véritablement devenu la vitrine et la consécration de l'agro-industrie et du monde agricole productiviste. Les 650.000 visiteurs ont pu constater l'omniprésence des Lidl, MacDonalds, Charal, et autres multinationales ou distributeurs de produits transformés. Preuve vivante de l'éradication de l'agriculture paysanne. L'objectif de communication affiché sur l'évolution sociale est de faire croire à une formidable cohabitation entre ces deux mondes, et tenter de se racheter une image de coopération avec les paysans en adaptant les discours, un comble !.. le renard et la poule dans le même enclos... Les chahuts et les violences verbales envers le chef de l'Etat et certains Ministres tendent à démontrer le contraire de cette belle image d'Epinal médiatique.
Xavier Beulin (Président de la FNSEA) n'a pas manqué de cynisme et d'ambiguïté en représentant les éleveurs ruinés, alors qu'il est Pdg d'un géant agro-industriel (Groupe Avril) et qu'il favorise un système économique qui éradique l'agriculture authentique (notamment en important des poulet brésiliens dans ses usines), tout en encourageant parallèlement les opérations commandos de la FNSEA contre les importations de volailles portant atteinte à nos éleveurs ! C'est un remake du "pompier-pyromane".
Les AMAP (Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne - 200.000 adhérents) n'ont même pas de stand (!), contraints de squatter un recoin sur celui de la région Ile-de-France, aux antipodes de l'opulence du stand FNSEA. Les plus beaux animaux exposés ne sont hélas plus le reflet des élevages devenus industriels, (pour exemple la race "White large" représente 60 % des porcs français, rien à voir avec les traditionnels pedigrees "cul noir", "gascon" ou "blanc d'ouest" exposés).
A grand renfort de panneaux publicitaires, on retrouve la touche du productivisme dans toutes les présentations d'animaux à viande ou destinés à la production laitière, avec ce type de slogan : "l'assurance de performances économiques de haut niveau"...on se croirait au salon de l'automobile.
Les perspectives ?
Si rien ne bouge dans un sens positif très rapidement, le nombre de 600 suicides de paysans en 2015 augmentera mécaniquement et proportionnellement aux difficultés financières (déjà dramatiques),
qui vont rapidement devenir "insurmontables" tant sur un plan financier que psychologique, car n'oublions surtout pas les qualités mentales et morales requises pour travailler la terre.
Des solutions ?
La première est politique : "Sans prise de contrôle, rien n'est possible" le répétait Charles de Gaulle. La voie super productiviste a été choisie et inéluctablement adulée depuis 50 ans. Si la grande Europe ne reviens pas vers un vrai marché commun, une concurrence non faussée, privilégiant d'abord les intérêts communautaires, la seule possibilité de reprise en main est hélas de sortir de la PAC, des négociations TAFTA (3.415.000 signataires européens opposés au 15/03/2016), et menacer sortir "officiellement" de l'UE. La transition sera probablement douloureuse, mais à l'image des africains mordus par un serpent vert dans les bananiers "il vaut mieux se couper la main qu'un bras" (ce qu'ils n'hésitent pas une seconde à faire, sur la minute qu'il leur reste à vivre après la morsure).
Quel est le politique providentiel actuel que vous pressentez courageux pour une telle démarche ? Manuel Valls ?... lequel, au dernier Salon de l'agriculture prétend pouvoir "faire changer l'Europe", sans prendre en compte que pour qu'il y ait un "véritable" changement, il faudra quitter l'Europe si les règles ne sont pas revues fondamentalement et dans l'instant. Le premier Ministre n'arrive même pas à imposer à la commission bruxelloise de lever son veto et les tracasseries administratives contre Intermarché et Leclerc, lesquels se sont engagés à soutenir la filière porcine française, en achetant au prix plancher de 1,40 € le Kilo. No comment sur le processus Kafkaien de ces médiocres ploutocrates.
La deuxième est économique et commerciale : Elle implique de concert les consommateurs et les agriculteurs par des formes alternatives de production et de commercialisation en tissant les liens coopératifs dans son environnement proche (vente directe, AMAP, marchés de producteurs, etc...). L'augmentation des surfaces bio et du nombre d'AMAP démontrent la prise de conscience naissante des problèmes fondamentaux de la production de masse et les consommateurs sont prêts à assumer leurs responsabilités citoyennes envers les paysans à l'agonie et coopérer en toute intelligence pour le bien financier et sanitaire de chacun. Revenir impérativement à une production de qualité et des prix rémunérateurs pour les agriculteurs est dans le domaine du possible, dès lors que l'on oubliera définitivement notre dernier lavage de cerveau, tentant de nous faire croire que nourrir l'humanité était une "mission industrielle" comme une autre et que les consommateurs pouvaient s'abandonner benoîtement aux pros du secteur, en faisant passer les paysans authentiques pour des ringards...
La troisième est écologique : Probablement "Le" point positif au crédit du Ministre Le Foll, qui a beaucoup travaillé à Bruxelles pour que la France devienne le leader de l'agro-écologie européenne (combinant agronomie et écologie), et il a mis en oeuvre les premières mesures dans ce sens, au grand damne et l'hostilité maladive de la FNSEA, (preuve que cette idée pourrait permettre à la France de redevenir une puissance agricole florissante).
Prions pour que les deux premières solutions ne nous soient pas imposées un jour, dans un contexte guerrier comme ce fut le cas en 1940 (ou au cours des grandes famines et disettes de l'histoire...), car ce jour là, tous les psaumes de la nouvelle religion mondialiste voleront en éclat, et chacun d'entre nous devra se rapprocher encore plus de nos paysans pour obtenir le minimum vital, et survivre.
J'ai écrit cet article par amour de nos paysans, ... ceux qui, avec leur labeur, leur courage et leur sueur façonnent, entretiennent, cultivent le pays, et nourrissent leurs concitoyens.
Si vous vous sentez impliqué pour manifester votre souhait d'arrêt des négociations TAFTA,
ci-joint le lien ad-hoc :
https://www.collectifstoptafta.org/agir/article/signez-l-ice-auto-organisee
suit ma version revisitée de la fable "le laboureur et ses enfants"
Travailler, ce n'est hélas plus la peine,
Ce sont les fonds qui manquent chaque matin.
Un pauvre agriculteur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
Gardez-vous leur dit-il, de poursuivre l'exploitation
Que nous ont laissé nos chers parents.
Des dettes énormes sont engrangées dorénavant,
Je ne sais plus que faire, je n'ai plus de courage.
Mes amours, vous n'en viendrez jamais à bout,
Quittez vos champs dès qu'on aura fait août.
Priez, rangez, vendez, ce n'est plus votre place,
Vous attendent de nouvelles normes qui harassent.
Le père mort, les fils se détournent des champs,
Deçà, delà, travaillant ; si bien qu'au bout de l'an,
Ce ne sont que souvenirs et avantages.
D'argent, point d'obtenu. Mais le père fut sage
En les avisant, de leur éviter la mort,
Que beaucoup se donnent avec remords.
Informations complémentaires : Prévisions démographiques agricoles en 2020 (source CNASEA)
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