Onfray, Islam(isme) - la pensée asymétrique

Après la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, j'avais décidé de ne plus écrire ici, ce que je croyais devoir faire l'ayant été. Dans ce contrat, j'ai donné un premier coup de canif, puisque Nicolas Sarkozy jurant qu'il arrêterait la politique fut parjure me déliant au moins partiellement de ma propre promesse, j'ai écrit une nouvelle fois. S'il est à nouveau candidat, j'écrirais sans doute encore deux autres articles et ce sera tout.
Depuis je reçois encore de temps en temps des articles, des messages, des extraits de livre etc.
Cette fois-ci, on peut dire que les événements tragiques des divers attentats très meurtriers en France - en parallèle la fameuse polémique des burkinis - et les propos de certains tenus sur ces événements font qu'il me paraît être temps de prends la plume (le clavier) une fois encore (et seule fois) pour parler d'un livre sans doute peu connu car la parole n'est quasi jamais donnée à ceux qui ne sont pas du Barnum philosophico-médiatique. Ils sont les sans-voix, les pendants des fameux sans-dents, quand bien même ce qu'ils auraient à dire ne pâliraient pas à côté des fines déclarations des princes médiatiques. J'ai donc décidé de parler de ce livre - qui en dérange plus d'un je suppose - pour qu'au moins quelqu'un donne la parole à un obscur, s'appelant lui-même l'Inconnu Soldat.
Ce livre, sorti je crois en avril, a pour titre exact :
Propos d'Onfray
Occident et Islam(isme)
la pensée asymétrique
par l'Inconnu Soldat aux éditions des Sans-voix
L'auteur explique son pseudonyme par le fait qu'il est en quelque sorte le miroir du soldat inconnu qui représente tous les soldats morts au champ de bataille, lui étant l'un des sans voix, un inconnu représentant tous ces inconnus sans droit à la parole, qui répond à tous les hypermédiatiques dont Onfray est le porte drapeau. Il veut (ou voudrait) démontrer par là qu'il existe d'autres personnes, sans aucune notoriété, qui ont une capacité à la réflexion qui n'a rien à envier à ceux qui se disent philosophes et même penseurs de métier. Comme s'ils étaient les seuls au monde à penser. Ce serait pour lui comme une sorte de balance qui mettrait dans ses plateaux d'un côté la vedette et de l'autre l'osbcur qui restera obscur. De ce fait ce ne seront que ses arguments à lui, l'Inconnu, qui compteront. Le second terme, celui de soldat, outre de faire écho au soldat inconnu, est la reprise d'un terme qu'a utilisé Onfray pour désigner les terroristes qui sont pour lui des soldats avec tout ce que cela peut dire et sous-entendre.
Onfray, pour l'auteur, n'est là qu'en tant que symbole d'une part (les BHL etc.) et d'autre part en tant que le représentant physique et médiatique de propos et d'arguments développés par nombre de personnalités en vue.
L'objet final de ce livre serait (ou est) de répondre aux propos d'Onfray, aux arguments sans se soucier directement de celui qui les a prononcés. Finalement c'est la notoriété d'Onfray qui donne du poids à ses propos - à lui Onfray - et autorise une diffusion extrêmement large de ceux-ci. De fait, pour l'auteur, Onfray n'est qu'un porte-parole. Ce n'est pas qu'il ne compte pas en tant que personne - il ne peut être dissocié de ses paroles - mais le plus important est le contenu néfaste - tout au long de cet article je rapporte les propos de l'auteur, du moins tel que je les ai compris - de ses déclarations. Onfray lui-même est adulé ou haï, souvent à tort ou pour de mauvaises raisons. Ce livre se refuse à être une attaque ad hominem qui ne peut que nuire au débat. L'auteur pense que c'est à d'autres de juger Onfray pour ses propos mensongers et dangereux - ceux concernant l''Occident, le terrorisme islamique - et l'Histoire, un jour, si nécessaire.
Ce livre démontre comment la pensée, appelée ici asymétrique, déforme la vérité et ne tient compte d'aucune réalité des faits. La pensée asymétrique vient du dogmatisme, du sentiment de supériorité dans le monde de la générosité et des « valeurs ». Le texte ici présenté a pour objet de rétablir certaines vérités basiques et découvre à ceux qui le lisent effarés comment un fait et une vérité si évidents peuvent être annihilés par le discours des hommes en vue et l'écrasement des pensées des autres sous le rouleau compresseur des divers pas d'amalgame, racisme etc. qui bloquent tout débat par une accusation définitive et sans possibilité de réponse.
Je ne peux ici développer tous les arguments et citer tous les faits qui tentent à conforter le discours de l'auteur. Les faits développés, pour toute personne honnête sont incontournables et démentent avec vigueur les propos d'Onfray et de ses coreligionnaires.
Il faut savoir aussi que ce livre écrit il y a quelques mois faisaient certaines prédictions tirées des faits, et que toutes ces prédictions se sont avérées, tristement pour certaines, plus optimistes pour d'autres. Ceci prouvant que l'on n'a pas besoin d'être un « penseur » de métier ni être célèbre pour réfléchir juste à partir des données connues.
En résumé Onfray accuse l'Occident de tous les maux de la terre et de l'entière et intégrale responsabilité des atrocités terroristes. Onfray donne le titre de soldats à des terroristes (voir plus haut pour le pseudonyme de l'auteur), conférant à des assassins, un titre glorieux, quand ce ne sont que justement que des terroristes.
Ce livre prend une position délicate dans le monde où la vérité n'est jamais bonne à dire quand une noria de personnalités se sentant d'une telle supériorité que tout argument qui les défie amène immédiatement un jugement délétère considérant leurs opposants comme des fils spirituels des tenants de l'Apartheid, des défenseurs patentés du colonialisme, des racistes et autres gentillesses.
Ce livre démontre en fait comment des dogmatiques peuvent sans sourciller une seconde tout en attaquant une religion car eux sont laïcs, accepter tout d'une autre sous le seul prétexte que leurs pratiquants ont été un jour colonisés, de ce simple fait ils autorisent tout à une religion mortifère. Les hérauts du padamalgame, ne se gênent jamais dans leur argumentation se croyant symétrique, d'accuser l'intégralité de la chrétienté d'être d'abominables bourreaux, faisant - eux ayant ce droit divin - l'amalgame de tous les chrétiens avec les seuls qui ont agi contre, en fait, l'essence des textes qu'ils disent défendre. Ainsi ceux-ci ont-ils le droit d'amalgamer tous les chrétiens en un seul peuple de salopards, mais refusent absolument que tous les musulmans soient amalgamés aux terroristes - et à juste titre, ce qui est condamnable c'est de ne pas appliquer la même règle ni à l'Occident ni aux Chrétiens du passé. Ceci est un des exemples de cette pensée asymétrique destructrice. On retrouve le même phénomène chez les féministes qui incendient les Catholiques, mais défendent la burqa. Il est effarant de constater que des anticolonialistes farrouches et laïcs défendent - sous un prétexte d'anciens martyrs de l'Occident - une religion expansionniste et colonisatrice.
Tout le monde connaît le fameux conte du roi est nu. Dans ce texte on découvre une vérité stupéfiante, que pourtant tout le monde a devant les yeux. Il s'agit du colonialisme, une des explications et des excuses utilisées par les pourfendeurs pasdamalgame. Le terrorisme est le fruit de notre abominable colonialisme. Et voilà que si vous regardez le monde tel qu'il est vous découvrez cette vérité décapante qu'à ce jour il y a 58 pays - dans leur totalité juridique - qui sont des états islamiques avec la charia comme règle de conduite. Toute l'histoire, toutes les coutumes ancestrales, tout le passé de ces pays anté-islamiques disparaissent dans l'obligation de se conformer à l'Islam. Il s'agit tout bonnement de ce que l'on peut appeler sans erreur le colonialisme religieux. Comment d'un bédouin, bandit de grand chemin, tout seul dans la péninsule arabique, peut-on arriver de nos jours à un milliard sept cents millions de musulmans ? C'est ahurissant. La seule réponse est le colonialisme. Les pays aussi éloignés que le sont entre eux l'Indonésie et le Pakistan, ont donc vu leur histoire effacée, leurs anciennes religions, leur mode de vie, bouleversés pour obéir à des lois religieuses qui leur ont été imposées par la force et la contrainte. Ainsi nos beaux penseurs, selon ce livre, défendent-ils bec et ongles des colonialistes absolus sous prétexte que l'Occident - ici l'amalgame est roi, ce sont tous les Occidentaux qui sont coupables, y compris ceux qui se sont battus contre - a été colonisateur. Les anti-colonialistes prennent fait et cause pour des colonisateurs agressifs qui veulent l'Ouma, le califat mondial. Comment peut-on gérer en soi une telle contradiction ? C'est un mystère. Si c'était le colonialisme, comment se fait-il que les Indiens (d'Inde) ne massacrent pas chaque jour les Grands-Bretons, les Vietnamiens, les Américains et les anciens Indochinois, les Français ?
Ce livre rappelle par exemple qu'il y a 200 millions de femmes excisées par le monde. Cela est le fait de l'Islam. Cette mutilation du corps et de l'esprit est une tragédie et une tragédie à une échelle gigantesque. Que les féministes qui défendent l'Islam se frottent à cette réalité. Une horreur. Il rappelle que des pays comme le Pakistan, la Jordanie, acceptent que se perpétuent les crimes d'honneur qui font que les frères, les pères, ou parfois même les mères ou les sœurs tuent de jeunes femmes parce qu'elles ne se plient pas à leur volonté ou le comble de l'horreur les massacrent quand elles sont violées, parfois par des membres de leur famille parce qu'elles sont devenues impures. En Jordanie, une jeune femme violée par son oncle a été enterrée vivante. Au Pakistan plusieurs centaines de jeunes filles meurent par an.
Ce livre parle également de trois textes très importants qu'il faut lire. Ce sont les trois textes des droits de l'homme des pays islamiques dont l'intégralité est donnée en fin de livre. C'est à tomber à la renverse, là aussi. Toute l'humanité de ces textes est annihilée par tout au long de ceux-ci un double rappel à Allah initiateur de tout chose et à la Charia qui, en dernier ressort, dirige tout. Ainsi en est-il que le droit de prendre la vie n'existe pas sauf si la Charia l'autorise (La Charria est l'unique référence pour l'explication ou l'interprétation de l'un quelconque des articles contenus dans la présente Déclaration. ). Hallucinant. Ces trois textes de beaux discours avec pleins d'articles se résument à une phrase : obéir à la Charia car il faut obéir à Allah maître de tout. On ne peut opposer à ces textes contemporains et signés par 58 états islamiques, dans leur fondment d'état, le contexte historique. Ils n'ont pas été écrits par un bédouin du désert d'il y a 14 siècles, mais par des savants modernes.
L'auteur prend aussi fait et cause pour les dizaines de milliers de martyrs dans les pays islamiques massacrés par leurs coreligionnaires. Des Chi'ites égorgent de Sunnites, des Sunnites se font exploser dans des mosquée Chi'ites. Un extrait de ce livre :
La ville de Maiduguri a subi en 2015 des attentats les 10 janvier (19 morts et 20 blessés), 7 mars (2 attentats, 58 morts 139 blessés), 30 mai (26 morts, 28 blessés), 2 juin (13 morts, 24 blessés), 23 juin, (40 morts nombre de blessés inconnu), 28 juin (5 morts et 15 blessés), 11 juillet (4 morts et 1 blessé), 31 juillet (8 morts et 11 blessés), 20 septembre (147 morts et 97 blessés), le 15 octobre (42 morts, 59 blessés), 23 octobre (28 morts et 10 blessés), le 23 novembre (8 morts et 7 blessés) et le di- manche 27 décembre faisant 21 morts et 91 blessés. Cette ville martyr a subi 13 (13 !) fois dans l’année des attaques pour 399 morts et au moins 481 blessés.
Le monde est venu en France après l'attentat contre Charlie Hebdo. Personne ne s'est déplacé pour les 132 enfants massacrés à Peshawar le 16 décembre 2014. Personne ne s'est déplacé pour le massacre de l'université de Garissa au Kenya le 2 avril 2015 faisant plus de 150 morts. Ces deux tragédies encadrent tristement l'attentat de Charlie Hebdo. Aucune de ces deux tragédies n'a ému le monde comme la mort des journalistes. Décidément la vie ne vaut pas la même chose ici ou là.
Pour cet auteur, l'islamophobie est un terme inadapté pour ce que l'on veut lui faire dire. Par glissement sémantique on lui attribue le sens de raciste quand bien même 80 % des Musulmans dans le monde ne sont pas arabes, à cause du colonialisme passé en Afrique du nord. L'islamophobie veut dire peur de l'Islam. Lorsque l'on lit certaines sourates citées par le texte, on peut effectivement prendre peur. Et c'est là que je termine ce résumé, c'est qu'un des arguments forts pour défendre ce Coran serait que ce n'est qu'un texte qui dépend du contexte historique. Mais ceci ne peut tenir la route, comme l'explique l'auteur, pour la double raison suivante :
- le Coran est incréé et la parole d'Allah. De ce fait Allah est l'infini. Il n'y a pas de temps. Ce texte est tout à la fois du passé, du présent et de l'avenir. Le Coran est la parole divine sans intervention de l'homme.
- si en revanche ce texte dépend du contexte historique alors il est forcément la parole de l'homme par son interprétation et sa condition humaine d'il y a 14 siècles et de ce fait n'est plus le Coran car ce n'est plus la parole pure d'Allah.
Ceci est incontournable. Le Coran est irréformable car s'il était modifié, il ne serait plus la parole d'Allah et ne serait plus le Coran.
Le point délicat de cet ouvrage que comprendront les modérés et les honnêtes, est qu'il faut éviter la confusion entre l'homme qui pratique une religion et cette religion elle-même. Il serait stupide et illogique de dire qu'il n'y a aucun lien entre l'un et l'autre, puisque le premier croit ce que propose la seconde. Cependant, vous pouvez avoir un texte en partie néfaste dont ne lui retiennent des hommes bons que les aspects lumineux et humanistes. Cependant la partie néfaste servira de prétexte et d'excuse aux avides de pouvoir et de massacres.
Pour l'auteur la Charia est un danger absolu pour l'humanité, il n'y a qu'une solution qui prendra un temps très long. Voici ce qu'il propose :
Il reste une action à long terme. Beaucoup de Musulmans se disent que la voie à suivre est de réformer le Coran, de le cantonner dans la sphère religieuse et privée, de l’expurger de ses versets sataniques (non pris dans le sens de Satan, quoique, mais de tous ceux qui n’ont que pour résultat horreur et malheur). Avec les postulats que nous avons vus, il me semble que la voie qui puisse permettre aux Musulmans de conserver une religion ayant Allah pour dieu, parce que cela correspond à leurs racines, à leur besoin ou nécessité de croyance, il faudra un jour, comme c’est le mouvement de l’histoire qu’un homme ou une femme, ou un groupe forme une nouvelle entité religieuse abandonnant non seulement tous les versets destructeurs, mais aussi le nom d’Islam, et prenant, pourquoi pas, celui de Rahma, Miséricorde (رحمة), à la place d’Islam, Soumission, de bâtir des rites adaptés à la modernité de la vie, se séparer des lois civiles, ne plus se préoccuper de la vie politique, se rabattre sur le privé et l’intime et attirer à eux la plus grande part des Musulmans, réunifiant ainsi Sunnites et Chi’ites, tous ceux qui veulent la paix et la concorde, tous ceux qui veulent un avatar de leur ancien Islam.
Propos d'Onfray
Occident et Islam(isme)
la pensée asymétrique
par l'Inconnu Soldat aux éditions des Sans-voix
On peut le trouver sur les trois plate-formes d'Amazon, d'iTunes et de la FNAC (Kobo) en version numérique mais aussi papier au moins sur Amazon, le reste je suppose sur commande chez votre libraire. Environ 6 € version numérique et 14 € version papier.
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