Organiser la condition masculine
Les candidats à la présidentielle française tiennent un discours univoque sur les relations hommes-femmes. Tous ne parlent que de violence faite aux femmes en les mentionnant comme seules victimes et proposent de renforcer les lois destinées à les protéger. Aucun politique n’ose un discours différent, comme si ce thème ne souffrait aucun débat.
Je comprends surtout qu’ils ne veulent passer pour misogynes. Actuellement les croyances populaires ont été amenées au point où le simple questionnement sur le sexisme misandre, sur la supposée domination masculine, la criminalisation de la sexualité masculine ou les chiffres de la violence conjugale valent au mieux le sourire condescendant, au pire le procès d’intention. Discuter de ces dogmes reviendrait à être un vilain macho réactionnaire suppôt du méchant patriarcat.
Et bien vive la réaction, s’il s’agit de réagir à une situation éminemment déséquilibrée et de refuser un stéréotype masculin savamment entretenu et particulièrement désobligeant. Je ne vois d’ailleurs pas en quoi critiquer le féminisme radical serait être misogyne. Je fais la part des choses entre ce féminisme et les femmes en général. Peut-être que les tenantes de la Féminista ont tellement pris l’habitude d’être contre les hommes qu’elles ne peuvent imaginer autre chose que la guerre des sexes.
Dans Le Temps de ce jour Anna Lietti me consacre un article à propos de la sortie de mon nouveau livre, Féminista : ras-le-bol ! Madame Lietti me demande si les hommes progressent dans l’organisation de leur parole : rôle des pères, misandrie, y a-t-il des organisations qui soutiennent efficacement ces questions ? Trop peu. Même la culpabilisation des hommes par une lecture biaisée du passé ne trouve pas encore le rejet qu’elle mérite pour cause de misandrie crasse. Comme je lui ai dit : « Bien des hommes le pensent mais se taisent par « peur de passer pour des réacs et des misogynes ».
Pourtant quand on voit l’efficacité du lobbying radical-féministe auprès des instances politiques, quand on entend le discours victimaire s’imposer comme une évidence, je pense de plus en plus qu’il y a lieu de s’organiser. Il se peut que ce féminisme retombe de lui-même, victime de ses propres outrances et contradictions. Je ne sais pas si les femmes accepteront indéfiniment de passer pour des victimes, pour des pauvres petites choses sans défenses qu’il faut protéger à tout prix de « l’ogralité » masculine. Elles réaliseront probablement tôt ou tard tout ce qu’il y a de dénigrant contre elles, de misogyne dans cette image dévalorisante des femmes véhiculée par la Féminista.
De plus les hommes n’ont pas la culture de la victime, ni du regroupement revendicateur. Les hommes comptent sur eux-mêmes et se démerdent. Mais je pense que cela ne suffit plus. Il serait utile de construire une vraie force au travers d’une association, afin de défendre des thèmes selon un point de vue masculin, de dénoncer le sexisme misandre et d’intervenir auprès des politiques. Par exemple les chiffres de la violence conjugale tels qu’énoncées aujourd’hui en France et au Canada par des organismes officiels montre que 30% à 50% des victimes sont des hommes. Ceux-ci doivent donc s’associer, toucher des subventions, recevoir des dons et cotisations de membres, pouvoir mener des campagnes, faire des études sur le stéréotype masculin, sur les fausses accusations, proposer des groupes de paroles masculins comme il en existe déjà, parler ouvertement du déni de leur réalité. Ils doivent avoir les moyens numériques, politiques et financiers de rééquilibrer les choses.
Une telle association devrait mener un combat sans pour autant se dresser contre les femmes. La critique du féminisme radical ne doit pas conduire à développer des positions anti-femmes. Ne faisons pas les mêmes erreurs que la Féminista. Mais cette critique doit être ferme.
Un tel groupement devrait être ouvert aussi aux femmes, qui pourront aussi apporter leur regard critique sur nos points de vue. Il pourrait prendre forme dans un pays mais avec une ambition internationale. Association ? Fédération d’associations ? ONG ? A étudier. Je suis disposé à envisager ce projet avec d’autres. Il faudra définir la forme du groupement et les thèmes du débat. Plusieurs sont abordés dans mon livre. D’autres peuvent également être développés.
Je ne sais pas si un tel projet motivera beaucoup d’hommes. Si ce n’est pas le cas je continue ma route comme elle va. Mais si un réel intérêt s’exprime je suis disposé à y participer activement : donner des conférences, écrire, être actif d’une manière ou d’une autre, dans la mesure de mes possibilités.
L’équilibre des relations femmes-hommes me tient à coeur. Valoriser le masculin dans notre société est un élément important de cet équilibre, que ce soit pour l’image que les hommes ont d’eux-mêmes, la confiance en eux, l’éducation des garçons, entre autres. C’est un élément aussi important que de valoriser le féminin.
Extraits de mon livre ici.
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