Oui, il faut actualiser et réhabiliter Malthus !
Si le capitalisme traditionnel Managérial et à fortiori le capitalisme de type ‘’Actionnarial ‘’ a besoin d’un système financier, la croissance économique en est la clé de voûte, elle apparaît comme facteur d’équilibre et de prospérité, mais, à terme à cause d'une Croissance Démographique exponnentielle elle entraîne la destruction de l’environnement et l’épuisement des énergies fossiles qui vont être de plus en plus rares et chères, ayant pour effet de générer des crises sans cesse toujours plus graves, avec comme perspective des conflits et des affrontements d’une extrême violence...
…‘’L’énergie procède de la transformation de la matière. L’économie n’étant rien d’autre qu’une machine à transformer des ressources, nos sociétés industrielles sont de plus en plus gourmandes en énergie, alors même que les stocks susceptibles de leur en fournir, que ce soit du charbon, du pétrole ou de l’uranium, diminuent inexorablement’’... Jean Marc JANCOVICI
La "Croissance" est essentiellement due à l’utilisation des ressources énergétiques fossiles qui a permis le développement industriel des pays riches, très souvent au détriment des pays pauvres, grâce à la multiplication des esclaves mécaniques de plus en plus nombreux et énergivores (l’équivalent de près de 100 esclaves par habitant des pays industriels).
Face à une situation géologique radicalement nouvelle dans l’histoire de l’humanité, aucune ligne politique classique de droite comme de gauche n’est capable de proposer un modèle d’adaptation à la gravité de la crise écologique et à la Décroissance Démographique qu’elle entraînera nécessairement dans un chaos généralisé. Au niveau de l’échiquier politique actuel, évoquer l’après croissance ou le mot même de Décroissance est encore très largement un mot tabou, y compris chez les Verts.
Pourtant qu’on le veuille ou non, le pétrole qui représente actuellement plus de 30% de l’énergie primaire consommée mondialement touche à sa fin, tout comme de très nombreuses autres ressources fossiles, dont l'uranium. Les Gaz à Effet de Serre (GES) excessivement et négligemment largués dans l’atmosphère vont réchauffer et affecter le climat pendant de nombreux siècles et millénaires (cause : mépris des contingences de base du cycle d’épuration des GES). Ce dont l’humanité ne peut s’affranchir.
Le problème majeur qui rend désormais impossible la croissance, fût-elle teintée de vert, c’est l’augmentation de la population mondiale qui a quasiment doublé depuis 1970 (3,7 Milliards à 7 Milliards aujourd’hui) et progresse de 1,5 Millions d'habitants par semaine. Il est incontestable que la poursuite de la croissance Démographique, si elle continuait au rythme de un Milliard d’habitants tous les 12 ans, comme pour la période 1999 – 2011, alors qu’il aura fallu des Millénaires pour atteindre le premier Milliard, cela conduirait à l’effondrement de toute vie hautement organisée sur terre. Parallèlement, à l'échelle du globe la perte des terres arables sont estimées à environ 100 000 Km.2 par an an (Estimation de B.SUNDQUIST de l'université du Minésota qui correspond à celle des études de nombreux autres experts). Autrement dit entre 1970 et 2010 (40 ans) c'est plus de 4 Millions de Km. Soit la superficie des 27 pays de l’union Européenne… Situation aggravée par l’escroquerie des Agrocarburants, abusivement dénommés’’ Biocarburants’’ qui confisquent des millions d’hectares à la culture des céréales destinées à l’alimentation. Il faut aussi compter avec le phénomène spéculatif auxquels ils participent, alors que la demande solvable en céréales ne cesse d’augmenter.
Les exportations mondiales de blé ont été multipliées par trois entre 1960 et le début des années 2000. L’Egypte, l’ancien grenier à blé de la Rome antique, en est à présent le premier importateur. Sur le pourtour méditerranéen comme en Afrique subsaharienne, l’accroissement des importations à bon marché pendant les décennies d’abondance a asphyxié l’agriculture locale. La facture alimentaire de ces pays est devenue exorbitante. Dans un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), publié en juin 2007, l’économiste Adam PRAKASH estime que le panier d’importations alimentaires coûtera en moyenne 90 % de plus qu’en 2000 pour les pays les moins avancés. Quelques mois plus tard, le 9 novembre 2007, les experts de l’agence des Nations unies enfoncent le clou : dans une conférence de presse tenue à Dakar, M. Henri JOSSERAND, chef du service mondial d’informations et d’alertes rapides à la FAO, considère qu’entre 2006 et 2007 la facture alimentaire a crû d’un tiers pour les pays africains, voire de 50 % pour les plus dépendants (lire « “Rares sont les agriculteurs qui cultivent le blé” »). Si on y ajoute l’élévation du niveau de vie dans les pays émergents, où la demande solvable en énergie croît inexorablement et dont le rapide épuisement au premier rang desquels, pétrole, gaz, charbon et uranium ne pourra être compensé par les énergies renouvelables.
Il est donc urgent d’actualiser et réhabiliter Malthus !
Certes, en ayant eu le tort d’avoir raison deux siècles trop tôt, Thomas Robert Malthus, lors de la révolution industrielle, en 1798, avait pris le risque de proclamer que la population de son pays, l’Angleterre, croît plus vite que les ressources et que cette disparité allait induire une misère grandissante, alors que contrairement à ses affirmations l’Angleterre connut une croissance tant économique et démographique que la misère prit la tangente. Il est vrai qu’en 1800 La population Mondiale s'élevait à quelque 900 millions d'habitants. L’Europe en comptait 187 millions. 8 Millions en Angleterre et 29 Millions en France.
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