Pantagruelle-toi !
Pantagruelle-toi !
Que nous restera-t-il si le monde s'effondre ?
Sûrement l'immense regret d'avoir perdu tout ce qui faisait notre essentiel !
Tiens, le chant d'un chant d'oiseau, qui te réveille au matin. C'est con mais c'est beau ! C'est comme l'impertinence du vent qui te pousse dans la rue, et qui remplit tes poumons ! C'est la nature qui te bouscule... Jusque dans ses murmures !
Toi qui a le pouvoir de prendre encore le temps de rêver, d’oser rêver, il te reste des plages de silence, à défaut du fracas des bombes. Le clapotis de l'eau à défaut du désert. De l'eau pure avant qu'elle ne soit contaminée.
Tu peux toujours offrir un sourire, un geste simple à partager. Sans retour dû. Sans arrière pensée. Absolument gratuit. Avant que tout ne se vende et ne s'achète, jusqu'à vendre ton âme et brader ton corps pour rien.
Ah ! Libérer des gestes cadeaux, des instants dérobés, nus de toute forme de nombrilisme ! Des instants partagés...
Diffuse la vie avant que la mort n'efface ta trace. Avant que tes amis ne disparaissent. Avant que tombent en poussière nos beaux livres de papier, nos musiques qui enchantent, et toutes nos blagues à la con.
Déguste, pour les comprendre, la pertinence fondée de nos acquis sociaux, avant que la terre ne devienne une prison. Respire encore un peu de notre chère liberté, bradée pour rien, avant que drones et caméras, puces et systèmes mortifères ne réduisent à néant toute forme de plaisir sans chaîne.
Pantagruelle-toi de cette vie foisonnante que nous avons oublié de vivre au présent, si souvent. Pantagruelle-toi d'échanges humains, débarrassés de toute forme de conflits et de la raison du plus fort.
Peut-être que, lorsque nous n'aurons plus rien à perdre, après avoir été dépouillés de tout, nous reviendrons au cœur de nous même. Même s’il sera probablement trop tard...
Ah, toutes ces choses dont nous avons usé sans nous en rendre compte. Cet ultime trésor que nous avions en abondance tous les jours. L'abondance, ah, l'abondance ! Nous marchions juste à coté, sans même en goûter la sève, la richesse. Aveugles et sourds du beau, du splendide essentiel, du merveilleux tout simple qui croisait notre route. Perdus dans nos conflits et nos intérêts ridicules. Absurdes jusqu'à en boire la lie qui nous infeste. Avides de tout et de rien, étrangers à nous-mêmes.
Orphelins de l’abondance.
Un seul sentiment nous manquait : Le dégoût !
Lou Florian
3 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON