Pardonnons à Jérôme Cahuzac sa « connerie » de jeunesse
Qui peut se vanter d'avoir été toujours irréprochable dans sa folle jeunesse. Certes, tout le monde ne devient pas ministre et Jérôme Cahuzac n'était pas dentiste pour mentir comme un arracheur de dents sur l'existence d'un compte bancaire frauduleux. Mais comment voulez-vous qu'un Président de la République qui n'aime pas les riches, pardonne à un brillant membre du gouvernement une faute commise il y a pourtant 20 ans. Mais pourquoi donc revenir sur les déboires de Cahuzac ?

C'est "VANITY FAIR" qui décroche l'exclusivité dont personne peut-être ne voulait et qui donne tous les détails sur les affaires financières de Cahuzac. Pas sûr en effet que la vie et les états d'âmes de l'ancien ministre délégué au budget, nom de code "Birdie" par discrétion lors des échanges téléphoniques avec sa banque suisse, intéressent encore beaucoup de français.
Surtout que de nos jours le bon peuple de France, saigné au porte-monnaie, est peu décidé à pardonner, sauf à la rigueur ses propres fautes. Horreur j'ai écrit rigueur ! Un mot qui n'existe plus dans le dictionnaire politique depuis Raymond Barre. Aujourd'hui on a seulement le droit de le penser car il faut prononcer économies.
A propos d'économies ! Combien de sous avait l'ignoble Cahuzac sur son compte caché d'abord en Suisse, puis à Singapour. Une misère ; à peine 600 000 euros. Bon d'accord c'est pas rien, même pour un chirurgien. Mais rappelez-vous, oui faites un petit retour en arrière. Combien fallait-il d'argent pour pouvoir seulement ouvrir un compte dans un paradis fiscal. Plusieurs millions d'après les experts et autres médias très bien informés. Vous n'avez pas l'impression d'avoir été un peu roulés dans la farine ?
Avant de continuer cet article, qui je n'en doute pas sera le plus lu. Mettons les choses au point tout de suite ! Je ne cherche pas d'excuses à Jérôme Cahuzac. Je joue juste au jeu dangereux de l'avocat du diable. Et j'ai du mérite, sur ce site, croyez-moi !
Des regrets ; oui Cahuzac regrette et même énormément. Lui qui avait travaillé d'arrache-pied pour gagner, l'argent, la gloire et une brillante carrière, le voila jeté comme un vulgaire vaurien sur le tas de fumier. Oui, il le dit, jamais il n'aurait dû accepter cette place de ministre, "c'était une énorme connerie". Lui qui pourtant n'a "jamais été un homme d'argent" avait déjà tenté plusieurs fois de se débarrasser de ses billets mais était piégé. Car pour régulariser sa situation il aurait fallu rompre l'anonymat et se démasquer. Comme la vie est parfois dure et cruelle pour un homme devenu par la suite intègre et irréprochable ! Bon là, j'exagère un peu !
Pauvre Pinochio transformer en âne, qui "raconte son ulcère, ses insomnies, les journées de travail pour éloigner les terreurs de la nuit". Cet homme qui décrit son calvaire devrait pourtant vous émouvoir. Je suis sûr que dans le fond de votre coeur vous êtes prêts à pardonner.
A cet instant, je ne peux m'empêcher de verser une larme, à l'oeil, pour ce pauvre Cahuzac. Mais que va-t-il devenir, vraiment je m'inquiète pour son avenir. Vous aussi sûrement !
Une phrase tirée de son interview peut éventuellement nous donner une piste. "Je ne peux pas accepter de laisser tout détruire à cause d'une imbécillité qui date d'il y a vingt ans..." Les points de suspension laissent deviner que la phrase n'est pas terminée. Sa carrière politique l'est-elle ?
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