Parents défaillants
L’exécutif s’attaque à la question des « parents défaillants » titre Nice-Matin, le 11 décembre 2023. Il entend ainsi « apporter une réponse aux émeutes de l’été dernier ». Il s’agit de plusieurs mesures pour responsabiliser davantage les parents de mineurs à problèmes, selon la ministre des Solidarités et des Familles : « Nous mettons en place des travaux d’intérêt général pour les parents défaillants, le paiement d’une contribution financière pour les parents d’enfants coupables de dégradations… » et « la création d’une commission scientifique, de démographes, de magistrats [encore heureux !] de pédopsychiatres, de philosophes et de sociologues » ! Un merveilleux "comité Théodule" comme l’aurait appelé le général de Gaulle.
Beaucoup de bruit pour rien comme disait Shakespeare. Rappelons simplement le code Napoléon, article 1384 : « On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses que l'on a sous sa garde ».
Il fut modifié en 2016 afin de l’adapter aux changements de la société, mais pas en ce qui concerne les familles.
Un article de loi de moins en moins appliqué. Aujourd’hui, il suffit d’être à la charge de l’État pour n’être plus responsable de rien ! Il faut dire que les gouvernants et les « Élites » donnent, en permanence, l’exemple de l’irresponsabilité. De plus en plus, seule la caste des très riches bénéficie, grâce à l’argent, de toutes les protections possibles. Les pauvres et la classe moyenne pouvant se déchirer dans ces zones de non-droit qui s’étendent comme la lèpre, bien loin des quartiers privilégiés et sécurisés de Paris, de l’île Moustique et des paradis fiscaux.
La loi est faite pour protéger la société et non à interpréter selon les états d’âme de certaines personnalités ou de certains élus, juges, ou associations.
S’occuper de « la violence et de la dépendance des jeunes », c’est en effet urgent, depuis des décennies de bisounourseries. Il faudrait peut-être aussi regarder les choses en face : la mondialisation et la suppression des frontières, les délocalisations de la plupart des entreprises françaises ont supprimé l’emploi dans de nombreuses régions. Conséquence : la politique sociale s’est réduite à la portion congrue, financée par une dette colossale. Trente années au moins, non d’erreurs, mais de fautes graves des gouvernements de ce pays, aujourd’hui prisonnier des chaînes dans lesquelles les électeurs se sont laissé enfermer.
La paupérisation est une situation inhumaine, où les lois, faites pour une société relativement cohérente, deviennent impuissantes au sein d’une telle confusion.
Philippe Annaba, auteur de « Homo sapiens, un animal dénaturé ».
13 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON