Paris candidate aux JO 2024
Des jeux et du pain, c’est l’opium des peuples et Paris n’échappe pas à la règle. Après l’échec de la candidature parisienne en 2012, Mme Hidalgo, maire de Paris, accompagnée de tous les sportifs de haut niveau français et soutenue par l’État dans son ensemble, a lancé, en grande pompe, sur toutes les chaines de télévision française, la candidature de Paris pour l’organisation des Jeux Olympiques de 2024. La caste des journalistes est enthousiaste ! Alors, bonne ou mauvaise idée ?
Nous revoilà repartis pour un tour, après 2012 et l’attribution des JO à Londres au détriment de Paris. Sur la feuille, faire de la capitale de la France, le centre mondial des sports semble une bonne idée : la ville va se doter de nouvelles infrastructures (stades, routes, moyens de transports, matériels etc.), les touristes devraient affluer (la France est déjà championne du monde en terme de visiteurs avec plus de 80 millions de touristes par an), les journalistes vont peut-être réussir à vendre quelques journaux et magazines, bref, les retombés économiques pour notre beau pays semblent intéressantes. Mais il y a un hic : aucun des Jeux Olympiques d’été, depuis ceux d’Atlanta (USA) en 1996, n’ont été rentables, exceptés ceux de Pekin en 2008 qui ont pourtant coûté la bagatelle de 44 milliards de dollars ! La propagande utilisée à des fins politiques par ces jeux masquent bien des déficits.
Combien ont coutés les Jeux Olympiques de Londres et d’Athènes ?
Le coût de l’organisation des jeux d’Athènes s’est élevé à 9 milliards d’euros, ceux de Londres 11 milliards d’euros, plus du double de ce qui était prévu lors de leur première candidature en 2005.
En prenant pour référence le dossier « Paris 2012 » qui prévoyait un coût d’environ 6 milliards d’euros, difficile de croire que le budget pour cette nouvelle candidature sera moindre. On pourrait même penser le contraire avec, notamment, l’explosion des coûts liés à la sécurité.
Par quel miracle le budget qui s’annonce étriqué ne sera t-il pas dépassé autrement que par l’emploi d’une main d’œuvre à la sauce Bolkenstein comme cela a été le cas à Athènes ? Les multinationales se frottent déjà les mains. Aujourd’hui, on compte environ 300 000 travailleurs étrangers illégaux et 230 000 travailleurs étrangers légaux en France.
Quand on sait que la baisse des allocations familiales va toucher 500 000 ménages français pour économiser environ 700 millions d’euros, il semble que le tittytainment ait de beaux jours devant lui.
Rappelons au passage que la ville de Paris est endettée à hauteur de 3,7 milliards d’euros (chiffres 2013), soit 1631 € par habitant. Quant à la région Île-de-France, le trou dans ses caisses est de 2,7 milliards d’euros au seul titre de la dette communale à laquelle il faut ajouter la dette nationale qui s’élève à plus de 2000 milliards d’euros.
Les parisiens et tous les habitants de la région doivent s’attendre à une augmentation d’impôts pour le financement de ce bel évènement sportif. L’ État français qui s’est lancé dans une politique de rigueur, en vue de réaliser un économie de l’ordre de 50 milliards d’euros en trois ans, va lui aussi mettre la main à la poche. Les Français vont payer.
Quid des infrastructures et des retombés économiques liées au tourisme ?
Il faut espérer que les infrastructures seront bâties intelligemment, contrairement à ce qui a été fait en Grèce : aujourd’hui, une grande partie des bâtiments sont à l’abandon. Ceux-ci n’ont pas été élaborés dans l’optique d’être utilisés temporairement et donc d’être démontables. Les Grecs aujourd’hui et les Français demain n’auront certainement ni l’envie, ni les moyens d’aller jouer dans des installations de hockey sur gazon, de baseball ou de softball.
Paris, première ville de tourisme au monde, ne bénéficiera certainement pas de la gène occasionnée par les nombreux chantiers et désagréments inhérents à venir. On peut penser le contraire en reprenant l’exemple du cas grec qui a vu les touristes fuir Athènes pendant l’élaboration de la grande messe Olympique.
Souhaitons que Paris remboursera sa dette liée au JO plus vite que Montréal (JO de 1976), ô combien plus riche que cette première mais qui a mis trente ans pour avaler cette couleuvre. Il se pourrait même que la Grèce rembourse sa dette colossale avant que Paris ne finisse de payer la sienne ou fasse défaut.
David BONAPARTIAN
9 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON