Paris cocu à Londres mais Paris content
David Cameron, et François Hollande les deux hommes affichant une entente plus que cordiale pour saluer le nouveau plan de sauvetage de la zone euro élaboré par la BCE (photo le Parisien) La City est le centre financier le plus important en ce qui concerne les transactions en euros. Paradoxe : la Grande Bretagne est pour un maintien à tout crin d'une monnaie européenne qui lui rapporte, mais n'envisage en aucune façon d'adhérer à la monnaie commune. Marchant en sens inverse de Paris, Londres pourrait même envisager un retrait pur et simple de l'Europe ( Brixit = british exit selon le Monde du 20/7/2012, nouvelle traduction du "filer à l'anglaise"). Ainsi quand Paris demande au Conseil Constitutionnel de simplifier la ratification du traité budgétaire Européen (TSCG) et refuse un référendum sur le sujet, Londres, au contraire vote (en 2011) une loi stipulant que le Royaume-Uni n'entend plus que l'Europe empiète sur une parcelle de sa souveraineté sans que les Britanniques ne soient consultés au préalable par referendum pas question que l'Union prenne le chemin voulu par l'Allemagne. Loi "parapluie" derrière laquelle peut s'abriter un premier ministre probablement europhile et euro pragmatique tant que l'euro rapporte des livres sterling à la perfide Albion, europhobe quand il se tourne vers son opinon publique, eurocynique quand il considère d'un regard méfiant, voire méprisant, ses voisins "continentaux".
EUROCYNISME Avant chaque réunion des Dix-Sept Cameron prodigue volontiers ses conseils. Il intime aux Dix-Sept d'aller vers la plus étroite des unions bancaire et budgétaire. Le sauvetage de la monnaie unique est à ce prix, dit-il ! :-D Les affaires de la Grande Bretagne sont très liées à l'Europe, bien que n'étant pas partie prenante, tout effondrement lui serait préjudiciable.
EUROPHOBIE Cameron comprend parfaitement que les Dix-Sept de la zone euro s'embarquent dans une union de plus en plus intégrée. Il le leur recommande même mais n'en veut pas pour ses compatriotes. A Londres, la monnaie unique est en général présentée comme un désastre - une sorte d'utopie qui doit plus à l'idéologie qu'à la réalité économique.
RENEGOCIATION, MAIS PAS A LA HOLLANDE !
Les conservateurs voient un changement dans la nature de l'Union européenne. L'UE évolue et ce n'est plus celle pour laquelle les Britanniques ont voté en rejoignant l'Europe en 1975. Ainsi une centaine de députés tories ont -ils écrit à David Cameron qu'un pareil bouleversement impose de renégocier les termes de l'adhésion de la Grande Bretagne à l'Europe. Les britanniques, dans leurs possibilités d'expression populaire seront mieux défendus que nous français.
FRANCE : LE TRAITE EST EXACTEMENT CELUI DE MERKOZY, mais...
Il y aurait eu renégociation selon Hollande et Ayrault : dans un entretien, le 23 /09/2012, avec Mediapart qui, lui, nie qu'il y ait eu renégociation, Jean Marc Ayrault déclare :" Il y a bien eu négociation. Devant l’Assemblée nationale, le 2 octobre, puis le Sénat, le 9, c’est un paquet que je vais présenter, et non le seul traité soumis à ratification. D’un point de vue juridique, c’est vrai, le traité est le même. Mais est-ce que la donne politique, le contexte et les perspectives que nous pouvons imaginer sont les mêmes ? Non. La réorientation de l’Europe est redevenue possible : les engagements ont donc été tenus." (sic)
Il faut opposer cette dernière déclaration de JM Ayrault aux précédentes de F Hollande :
« Je ne ferai que ce que je promets, et je tiendrai mes promesses. »
Présenter au Parlement le même traité, à la virgule près cela ne tient-il pas de la mauvaise blague ? Pourquoi ne pas dire simplement la vérité aux Français, c’est-à-dire que le traité n'a pas été et ne sera pas renégocié ? L'Histoire retiendra la blague faite aux français par F. Hollande.
noodles
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